L'été persiste sur les territoires Temporaliens, pour le plus grand plaisir des loups habitant ces terres. Uniquement chez les Améthystes, la chaleur n'est pas au rendez-vous, et les températures ne dépasseront pas les 20°C. Pour tous les autres territoires, soit les Saphirs, Rubis, Émeraudes et Diamants, les températures dépasseront largement le seuil des 30°C, alors ne restez pas exposés au soleil trop longtemps! |
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| N'attendons rien de personne - [Anarion] | |
| Auteur | Message |
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DanteThe Girl who will beat your Ass ♪
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| Sujet: N'attendons rien de personne - [Anarion] Lun 1 Avr - 9:38 | |
| Pull Me Down
« Ceux qui ne connaissent pas la douleur ne peuvent comprendre la véritable paix. » Perdue dans l'immensité des Terres Rubis, voilà ce qu'elle était aujourd'hui. A vrai dire, ses Parents lui avaient bien signalés de ne pas s'éloigner trop loin des Territoires Améthyste, mais elle avait voulu tenter, rien qu'une fois, de faire quelque chose d'elle-même. C'était dur pour elle, vous savez. Elle voyait souvent Kurt et Hélios partir en excursion ensemble, juste tous les deux, pour revenir quelques heures plus tard avec des sourires de triomphe aux lèvres. Paige et Alaska étaient semblables a eux deux ; elles ne s'aventuraient jamais trop loin, mais elles poursuivaient, par exemple, les papillons, qui les menaient alors ou bon leur semble. Mais elle, Jénova, elle n'osait pas ; elle attendait sagement dans un coin de la Tanière, attendant ses frères et soeurs, qui une fois rentrés au bercail, lui racontait tout ce qu'ils avaient vus et entendus. Elle avait bien trop peur pour partir ainsi, seule et vulnérable au monde extérieur ; elle avait peur de sa propre ombre, c'est pour dire.
Mais aujourd'hui, sa fratrie l'avait finalement poussée a agir de son propre chef. En compagnie de tout ses frères et soeurs, ils étaient partis tôt le matin, pour soi-disant se promener ; arrivés a la frontière du Territoire Améthyste, tous s'étaient soudainement séparés, sans prévenir de ou ils partaient, et pourquoi. Un peu paniquée, la blanche avait tentée de les suivre ; cependant, les falaises escarpées que grimpaient ses frères étaient trop coupantes, et les hautes herbes ou se perdaient ses deux soeurs étaient bien trop hautes. Voilà donc le pourquoi du comment elle s'était retrouvée seule ici, a chercher des yeux sa fratrie, les larmes aux yeux, le corps tremblant. Si jamais elle faisait une mauvaise rencontre, personne ne serait là pour la protéger, cette fois-ci. Même si elle hurlait assez fort pour que le son parvienne jusqu'aux Territoires Améthyste, elle n'était pas certaine que ses Parents puissent accourir jusqu'ici en temps voulu, et sans problèmes.
Elle allait prendre ce problème a bras-le-corps ; elle ne souhaitait pas attirer plus d'ennuis que déjà a ses deux parents. Ce pourquoi elle tentait vainement de grimper sur des sortes de murs en briques, peinant a trouver des prises a ses petites pattes. A un moment, l'une de ses pattes arrières glissa sur la pierre ; avec un couinement effrayé, elle avait sentie son corps basculer soudainement en arrière. Par un pur réflexe animal, elle s'était raccrochée a une branche de lierre qui dépassait des briques, et avait ainsi empêchée sa chute. Enfin, pas pour très longtemps ; en effet, la branche de lierre avait finie par céder sous son poids, et elle avait durement retrouvée le plancher des vaches. Désormais allongée au sol, la petite ne bougeait plus, sanglotant doucement. Était-elle si incapable a faire quelque chose de sa propre volonté? Serait-elle un jour utile a quelque chose, a quelqu'un? |
| | | | Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Lun 15 Avr - 13:52 | |
| Anarion Enfin un peu de repos. Je n’en pouvais définitivement plus, des incessantes poursuites que je subissais de Zuri, cette petite Rubis éperdument amoureuse de moi. Je venais d’avoir quatre mois, et depuis le jour où j’avais mis la truffe hors de la tanière maternelle, la miss Rubis s’était mis en tête de me séduire et de faire de moi son compagnon. Comme si à quatre mois, j’avais envie de me caser ! Déjà que les louves ne m’intéressaient pas, mais alors celle-là particulièrement, me rendais dingue. Je n’en pouvais plus de la voir, de la sentir, et de devoir me la coltiner quotidiennement. Ce jour-là, j’avais seulement envie d’être seul, au calme, sans personne derrière moi ou encore dans mes pattes. Je voulais seulement profiter d’une journée de paix intense, comme je n’en n’avais encore jamais connu. Déterminé à dénicher un endroit où Zuri ne me trouverait pas, j’étais parti à l’aube, en direction du fin fond de notre territoire. S’il existait un lieu où elle ne viendrait pas me chercher, c'était le rocher. De plus, cet endroit me faisait penser à mon tant aimé paternel. Mon père… J’avais appris quelques temps plus tôt, qu’il était porté disparu. Ma mère également. Et je n’avais pas eu de nouvelles de ma sœur depuis des lustres. Qu’était-il arrivé à ma famille ? Je suppose que tant qu’ils n’auront pas refait surface, je l’ignorais et mon entourage également. Mais quoi qu’il en soit, je comptais tout de même rejoindre la meute de celui qui fut et serait toujours mon géniteur. Celui que j’admirais plus que tout au monde en qui je plaçais toute ma confiance et mon admiration. S’il était parti, il devait avoir ses raisons. S’il ne m’en avait rien dit, il devait également avoir ses raisons et je lui faisais confiance. Suffisamment en tout cas, pour garder l’espoir de le revoir un jour. Il reviendrait, j’en étais sûr. Enfin… je l’espérais du plus profond de mon petit cœur de louveteau. Si j’avais perdu toute ma famille, que me restait-il aujourd’hui ? Kira ? Cela faisait un moment également, que je ne l’avais pas vue. J’avais eu vent de l’arrivée d’un certain « frère » de ma grande sœur adoptive. Si ces rumeurs étaient vraies ? Je n’en savais rien et n’en n’avais cure. Si je respectais et aimais Kira, elle n’en n’était pas moins que la fille adoptive de Père et pour cette simple et bonne raison, ce que je ressentais pour elle n’avait pas d’égal avec ce que j’avais ressenti pour ma mère et ma petite sœur tant aimées. J’avais peur. Une peur effroyable, de ne jamais les revoir. Un louveteau normal aurait fait demi-tour, aurait couru dans les pattes des nourrices de sa meute. Mais je n’étais pas, l’un de ces louveteaux normaux. J’étais et resterais toujours, le fils de Cleithos, Bêta Améthyste et tueur invétéré, et de Bridgess, Bêta Rubis respectée de tous. Je portais un respect et une admiration sans bornes pour mon Père, et personne ne saurait jamais retirer de mon esprit, cette idée de suite et de guide. Je le voulais pour unique objectif. Je ne souhaitais rien d’autre au monde, que de marcher dans ses traces pour devenir à mon tour, un assassin cruel et admiré, craint et respecté de tous. Et avec toute la détermination dont m’avait formé mon Père, j’allais sans le moindre doute, devenir celui que je voulais être. C’était donc dans l’optique de repenser tranquillement à tous mes souvenirs contenant mon père, que j’étais parti à l’aventure sur le Rocher. Je m’étais avancé loin dans les terres de ma mère, et je sentais ici des odeurs familières. Sans le moindre doute, j’étais arrivé sur l’une des nouvelles terres de ma meute natale. Qu’allais-je bien pouvoir y découvrir ? De nouveaux ennemis ? De futurs acolytes ? Peut-être même, des amis pensant de la même manière que moi ? Complètement excité à l’idée de rencontrer d’autres sadiques qui me changeraient de ces ramollos de Rubis, j’étais parti à toute allure au centre de ce nouveau terrain de jeu. Si Idylle avait été à mes côtés, c’est ensemble que nous aurions découvert tout cela, et c’est moi qui l’aurais protégé contre tous les dangers possibles et imaginables. Mais ma tendre petite sœur n’était plus aujourd’hui, qu’un souvenir parmi mes souvenirs. Si ça avait été moi, j’aurais lancé toute la meute à leur recherche. Ulysse avait cependant semblé inerte à l’annonce de leur disparition et personne ne s’était inquiété de savoir où étaient passées ma mère et ma sœur. L’on ne m’avait jamais autant ignoré de toute ma courte existence, et je dois avouer que je m’étais senti mal, les premiers temps. Cependant aujourd’hui, plusieurs semaines s’étaient écoulées et j’avais pris la décision de gérer seule mon existence, puisque c’était ce que j’étais à présent : Un louveteau seul. Courant à perdre haleine, pour le plaisir d’engourdir mes muscles et de vider mes poumons par l’effort, je ne faisais bientôt plus attention à rien, n’écoutant que les battements affolés de mon cœur et le sang fusant dans tout mon corps pour parvenir à le maintenir en mouvement et ainsi éviter que je perde connaissance. J’étais complètement fou. Mais j’adorais cela, prendre des risques. Jouer ma vie contre un plaisir intense était pour moi une bonne contrepartie et je ne me gênais pas pour assouvir ma soif d’adrénaline. … … … Le choc fut brutal, violent, douloureux. Nos corps s’entremêlèrent, nos poils se mélangèrent. Durant un temps, le monde ne comportait pour moi, qu’elle et moi. Durant cet instant vif, furtif, je la voyais clairement, sans comprendre sa présence. Durant cette courte seconde, elle était le seul être existant dans mon monde. Il n’y avait qu’elle, encore et toujours qu’elle. Puis, tout s’arrêta, aussi vite que cela avait commencé. La chute nous entraîna tous deux sur le sol et les coups de pattes involontaires fusèrent de toutes parts. Nous nous frappâmes et nos dents claquèrent sans que nous parvînmes à stopper nos actions. La terre humide ramassa nos corps perclus de douleurs et nous garda longtemps, l’un contre l’autre, essoufflés et perdus. Je me redressais finalement, difficilement, cherchant mon oxygène. La douleur dans mes membres était vive, mais je n’avais pas le choix, je ne devais pas rester immobile face à un eventuel ennemi. Pour la première fois de ma vie, je m’intéressai à un être qui ne partageait pas mon sang. Elle était là, étendue contre l’arbre que nous avions percuté. Roulée en boule, je voyais son petit corps tressauter et pourtant, elle semblait consciente. Pleurait-elle ? Je l’ignorais. Je dressais les oreilles dans sa direction et m’approchais sans la moindre peur, gêné de la situation. Si j’étais un petit emmerdeur, je détestais faire du mal sans l’avoir voulu auparavant, et sans avoir préparé consciencieusement un sale coup que ma victime ne pourrait jamais oublier. Elle, elle n’avait rien demandé, et je n’avais pas prévu une telle situation. Je lui avais fait du mal sans le vouloir et même si moi-même je n’étais pas en état, je regrettais d’avoir couru aussi vite sans faire attention à mon environnement. - Oh… Je suis tellement désolé… Est-ce que tu vas bien ?J’ignorais qui elle était, mais j’étais tellement désolé que seuls ces mots parvinrent à s’articuler dans ma petite gueule de chieur. C’était la première fois, que je m’excusais. Si c’était une Améthyste, elle ne tarderait pas à se relever pour me sauter dessus et me balancer toutes les insultes possibles en me lançant de furieux coups de crocs et de griffes. Si les minutes suivantes se passaient différemment de ce à quoi je m’attendais, alors je ne pourrais pas savoir de quelle meute elle était. Mais j’étais réellement, désolé. |
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Mar 16 Avr - 8:56 | |
| Elle continuait a sangloter doucement dans son coin, recroquevillée contre elle-même. Le choc arriva bien plus tôt qu'elle ne l'avait imaginée ; avant même qu'elle ne puisse sentir l'odeur d'un loup inconnu, ou rien que le bruit de la course de ce dernier, il la heurtait plutôt brutalement. Pendant un bref instant, il n'y eut plus qu'elle et lui, tous deux étant soulevés dans les airs par le choc de leur collision. Et puis, ils retrouvèrent le plancher des vaches durement, pour commencer a rouler ensemble, sans jamais vouloir s'arrêter. Ils se donnaient inconsciemment des coups de pattes et de dents, bouleversés par leur chute. Enfin, le sol humide et boueux par les précédentes pluies de printemps accueillit leurs corps meurtris, séparés l'un de l'autre. L'arbre qu'ils avaient précédemment heurté faisait désormais bien pâle figure ; il semblait plus plié contre le sol, comme si l'impact avait été réellement a arracher ses racines de la Terre.
Encore sous le choc de cette rencontre plutôt renversante, la loupiote restait calée contre l'arbre en question, les yeux encore fermés, et la respiration difficile. Non pas qu'elle s'était blessée - ou alors, très involontairement - mais elle prenait conscience de la surprise et de la joie ressentie lors de cette culbute éphémère. C'était peut-être idiot de penser ainsi, mais elle n'avait encore jamais ressentie un tel amusement. Avec sa fratrie, bien sûr, elle avait déjà fait quelques galipettes de ce genre, mais elles n'étaient jamais aussi drôles ; en effet, ses frères et soeurs veillaient toujours a ne jamais la blesser ou la pousser trop au bout de ses limites. Tandis que là, pour dépasser ses limites, elle les avait dépassées ! Déjà un faible sourire étirait ses lèvres, tandis qu'elle rouvrait finalement les yeux, pour les poser sur l'inconnu face a elle, qui se rapprochait peu a peu d'elle.
Le dit-inconnu s'avérait être un jeune louveteau au pelage roux, et aux pupilles aussi bleues qu'elle. Au moins, c'était un louveteau, ce qui réduisait d'au moins la moitié ses chances de se faire réduire en charpie dés son premier jour d'excursion hors de la Tanière familiale. A sa plus grande surprise, le petit s'excusa humblement de leur accident, et lui demanda même si elle allait bien. Autant dire qu'elle était la plus surprise du monde ; d'habitude, les louveteaux étaient arrogants et hautains, même avec leurs propres camarades. On se demandait donc ce qui pouvait bien causer leur perte. Elle se releva difficilement, en titubant un peu, ses petites pattes tremblant encore d'excitation et de fatigue après ce court effort ; ses grandes iris azur se rivèrent aussitôt au sol, comme a chaque fois qu'elle adressait la parole a quelqu'un.
« Ne vous inquiétez pas, je...je vais bien. C'est juste que c'est plus amusant que ce que je croyais, de faire un roulé-boulé avec quelqu'un. »
Toujours un doux sourire serein collé au visage, elle évitait son regard, un peu gênée. Après tout, elle venait tout juste de dire a cet inconnu qu'elle avait appréciée cet accrochage non-voulu de sa part. Elle allait certainement passer pour une masochiste, et il allait certainement se moquer d'elle, comme tous les autres, mais elle s'en fichait bien. Elle savait qu'elle avait aimée ça, alors elle n'allait pas se priver de dire ce qu'elle en pensait. Ses premières qualités, même si elles étaient très peu nombreuses, étaient bien d'être franche et honnête envers son entourage. Aussi se tenait-elle donc face a ce jeune louveteau, toute heureuse d'un simple instant qui ne durerait que quelques minutes dans sa vie, et qui ne se répéterait peut-être jamais a l'avenir. Elle était et restait une enfant, alors elle avait bien le droit de rêver un peu, non? |
| | | | Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Mer 1 Mai - 13:21 | |
| Anarion Campé sur mes pattes, du haut de mes presque cinq mois d’existence, je me sentais dans une bien misérable position. Qu’avait-il bien pu me prendre un instant plus tôt, pour m’excuser auprès d’une parfaite inconnue ? Et puis, qui était-elle ? Que faisait-elle sur les terres de ma meute ? En faisait-elle partie ? Je ne l’avais jamais croisée auparavant, et elle ne sentait pas l’odeur familière que portaient tous les Rubis. Elle avait dans sa fourrure, des effluves bien différents et pourtant, qui me semblaient familiers. Sans la moindre hésitation, je humais l’air dans sa direction. Quelle était cette odeur que je connaissais si bien et que pourtant je ne parvenais pas à identifier ? Cette odeur de peur et de mort ? Cette odeur musquée, puissante, violente ? Cette odeur sauvage et impressionnante, ce respect émanent de ces effluves, ce… L’image de mon père s’afficha lentement dans mon esprit. Son regard de terreur, sa taille imposante, sa silhouette forçant au respect, ses babines pleines de sang frais. L’odeur de peur qui emplissait l’atmosphère lorsque des loups se tenaient près de lui. Toutes ces choses que j’admirais chez lui. Toutes ces raisons qui m’avaient poussé à l’idolâtrer depuis ma plus tendre enfance. Tout ce qui faisait de lui, le loup le plus puissant que j’avais jamais rencontré. Tout ce qui faisait véritablement de moi, rien de plus qu’un petit orphelin. La tristesse emplit mon horizon et je sentis en moi comme un trou béant, incapable de se refermer. Peut-être était-ce cela, cette soudaine gentillesse qui émanait de moi. Peut-être était-ce cela, que de grandir. Peut-être, n’étais-je pas aussi méchant que ce que je voulais montrer au monde. Et si ma vie n’avait été qu’illusion, qu’allait-il désormais advenir de moi ? Non, sans conditions, j’aimais le sang. Si mon père aujourd’hui n’était plus à mes côtés, je restais son fils. Et ma seule raison de vivre désormais, était sa fierté à lui. Qu’il soit loin ou proche, peut m’importait en réalité. Mais je sentais qu’en le perdant lui, j’avais perdu bien plus que celui qui avait eu une portée non désirée avec une louve qu’il avait croisé à un mauvais moment de sa vie. Non seulement j’avais perdu mon père, mais j’avais perdu la raison qui me poussait à exister, qui me donnait l’envie de dépasser mes limites pour aller toujours plus loin, toujours plus haut. En réalité, j’avais perdu le goût de la vie. Mais elle, juste devant moi, qu’était-elle ? J’avais cette irrésistible envie de la consoler et pourtant, elle n’en montrait pas le besoin. Elle prétendait avoir apprécié notre chute. Mais ma petite, ce n’était qu’un accident. Je ne voulais pas te faire de mal, et je ne voulais pas te rencontrer. J’ignorais jusqu’à ton existence, il y a encore quelques minutes. Alors qui es-tu, pour oser apprécier un moment passé avec moi ? Faut-il que je te fasse du mal, pour te montrer qui je suis réellement et te faire reculer aussi loin que tes pattes pourront te porter ? Dois-je te martyriser pour faire renaître en moi cette passion de la terreur. Es-tu ma prochaine victime, petite louve sans nom ? Sans chercher à réfléchir davantage, je m’approchais d’elle d’un pas sûr, ne prenant pas la peine de répondre à ses paroles. De toute façon, que pouvais-je bien dire ? Qu’elle avait un problème mental ? Mais étais-je le mieux placer pour juger cela ? Sûrement pas. Je m’approchais donc d’elle avec assurance et alors que nos corps n’étaient plus qu’à quelques millimètres l’un de l’autre, je me sentis parcouru d’un frisson intense, et pourtant, délicieux. Elle me plaisait. Sans aucun doute, elle me plaisait. Son corps frêle, sa visible fragilité, son regard fuyant, ses yeux bleus. J’avais envie, d’être là pour elle. J’avais envie de la voir grandir, de la voir s’épanouir. J’avais envie de veiller sur elle. Les poils de nos duvets se mélangèrent presque tant notre proximité croissait. Elle fixait le sol comme une ultime tentative de fuite. Violemment, je mordais son encolure et l’envoyais valser dans les airs. Elle atterrit à une certaine distance de moi et je la regardais, l’air incrédule. Puis, m’avançant dans sa direction, je constatais qu’elle n’avait pas peur. Et j’aimais ça plus encore. Je la rejoignais d’un pas lent, volontairement réfléchi. Et enfin, à tout juste quelques centimètres d’elle, je m’abaissais sur mes pattes avant brusquement, remuant la queue frénétiquement. - Joue avec moi !Oh oui, elle me plaisait. Et pour rien au monde je n’aurais troqué ma place en cet instant, devant elle, attendant le moment où elle oserait enfin se jeter sur moi. |
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Sam 4 Mai - 9:04 | |
| Incroyablement gênée de ses propres paroles, que d'ailleurs, elle ne se serait jamais cru capable de dire un jour, elle restait face a lui, le regard rivé au sol, sautillant presque d'une patte sur l'autre. Il ne devrait pas tarder a éclater de rire, dans les secondes qui suivront. Rire d'elle et de sa simplicité. C'était en tout cas la réaction que d'autres auraient eu en entendant ses mots, ou en la voyant ainsi, recroquevillée sur elle-même, voûtée comme une chétive créature que le vent pourrait faire s'envoler d'un seul souffle. Tandis que le silence s'abattait sur eux, elle songeait a ses frères et soeurs, et se demandait silencieusement quelles auraient été leurs réactions. Hélios se serait, sans doute, jeté sur l'inconnu pour lui faire comprendre sa douleur, et aurait certainement gagné. Elle portait un total respect envers son grand frère ; sa force mentale et physique n'était plus a vérifier. Kurt, quand a lui, serait resté silencieux, et aurait joué un moment avec les nerfs de l'étranger. Elle adorait voir ce coté-ci de lui ; provoquer les gens, faire pression sur leurs nerfs, et les pousser a bout pour les conduire au piège longuement élaboré. Son deuxième grand-frère était étonnant, et plein de ressources ; bien qu'elle ne lui fasse pas entièrement confiance, a cause de ses régulières crises, elle savait qu'il excellait a quelque chose d'utile. Pas comme elle.
Quand a ses soeurs, eh bien. Paige aurait sans doute ri, avant de s'enfuir en forçant l"inconnu a lui courir après, mais aurait finie par lui échapper. Elle était douée pour se faufiler un peu partout, et trouver des raccourcis dans les Territoires. Alaska, quand a elle, aurait tentée de faire connaissance avec cet étranger, et aurait sans doute finie par devenir son amie. Et Jénova, dans tout cela? Jénova, dans tout cela, elle ne savait pas comment réagir. Devait-elle se montrer agressive envers lui comme ses Parents le lui conseillaient? Ou alors devait-elle essayer d'apprendre a connaitre mieux ce loupiot pour faire partie de ses camarades? Ou alors, devait-elle agir d'une façon complètement inconnue de son esprit? Eh oui, elle avait beau paraître chétive, vulnérable et tout les mots qui se rapportent au champ lexical de la faiblesse, son cerveau, lui, lui venait tout droit de son Paternel ; il était grand, très grand, et tournait vite. Trop vite, peut-être. Le bruit de pas que produisaient les coussinets du loupiot lui firent relever les yeux, pour le voir s'approcher d'elle. Bizarrement, ses yeux semblaient confiants, et son inconnu semblait lui-même très confiant dans sa démarche. Peut-être pourrait-elle apprendre a se comporter en apprenant de lui? Oh, surement non. En effet, il se rapprocha trop d'elle, envahissant littéralement son espace personnel,sa petite bulle protectrice ; leurs pelages se collèrent l'un a l'autre, leurs poils se dressèrent a cause de l'électricité statique ainsi produite.
Dans les grandes orbes bleues azur de la Femelle ne se reflétaient plus que de la surprise, une immense surprise. Et un peu d'incompréhension, aussi. Elle avait du mal a comprendre ce qu'il essayait de faire, en se comportant tel quel. Quelques tremblements la parcoururent lorsqu'elle se rendit compte que c'était la première fois qu'elle était si proche d'autrui, mais elle resta parfaitement immobile, comme si rien que l'idée de bouger ne serait-ce que d'un pouce l'effrayait. Puis, sans prévenir, la surprenant avant que la douleur ne saisisse son corps, ses crocs s’enfoncèrent plutôt violemment dans sa nuque a la peau tendre, et il la projeta dans les airs. Un instant, rien qu'un court instant, elle eut l'impression fugace d'être un oiseau a qui on venait d'offrir des ailes, et contre toute attente, un sourire éclaira son visage. Eh non, elle n'était vraiment pas masochiste. Ou alors, elle en était la dernière informée. Puis, la rencontre avec le sol se fit, dure et sèche ; son pelage blanc immaculé se couvrit de terre et de brins d'herbes, tandis qu'elle roulait au sol. Encore sous le choc de la rapidité et de la violence de l'action, elle resta allongée au sol, ses yeux encore humides de larmes. Ce n'était pas normal. Cela ne devait pas se passer ainsi. Son cerveau ressemblait désormais a un disque rayé, qui la prévenait du danger, tandis qu'il revenait près d'elle, s'abaissant sur ses pattes avant pour avoir son visage a la hauteur du sien, frétillant de la queue comme si il était heureux.
Ses paroles lui firent cligner brusquement des yeux, plusieurs fois, comme si elle avait du mal a comprendre ce qu'il lui disait. Jouer avec lui? Eh bien, elle n'avait jamais dit non, mais...elle n'avait pas le souvenir d'avoir déjà jouée ainsi avec ses frères et soeurs. D'ailleurs, en parlant de ça, qu'était le sens du mot Jouer? Est-ce que cela voulait dire se battre a mort? Torturer l'autre par plaisir? Faire des roulades au sol? Elle n'arrivait pas a mettre le doigt sur la signification de ce mot pourtant si simple et banal. Son regard croisa a nouveau celui, visiblement amusé, du loupiot en face d'elle, et bien qu'une douleur aiguë ne commence a l'élancer au niveau de sa nuque, et par conséquent, de sa colonne vertébrale, elle se redressa lentement, tremblant sur ses pattes, qui peinaient a ne pas plier sous son poids. Elle avait comme le sentiment de s'être a peine réveillée, d'avoir la bouche pâteuse et le corps endolori par le somme. Elle offrit un sourire bien pâlot a son inconnu, indécise quand a la suite.
« Je... je veux bien. Mais, est-ce qu'il y a des r-règles? F-faut-il que je fasse quelque chose de particulier? »
Le bégaiement la reprenait, tellement l'absurdité de la situation lui sautait aux yeux. Elle sentait que quelque chose clochait, dans leur manière de faire avec l'autre ; cependant, elle ne se sentait pas mal moralement. Elle avait également envie de jouer avec lui, bien que son corps semble vivement protester contre cela. |
| | | Daeron ♫ Administratrice.
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Jeu 20 Juin - 8:34 | |
| Anarion Je ne comprenais pas tout de la situation. Visiblement, la loupiote face à moi ignorait les règles de tous les jeux que j'avais jusqu'ici vécu avec d'autres louveteaux de mon âges, plus petits ou même plus grands. Je la dévisageaix longuement, silencieusement, humant son essence avec délice. Sa fragilité me surprenait tout autant qu'elle me donnait l'irrésistible envie d'être toujours plus proche d'elle, comme si j'avais voulu être là pour veiller sur elle ou la retenir en cas de coup de vent qui, j'en avais l'impression, l'emporterait dans les airs avec une facilité déconcertante. J'aimais, pour la première fois, vivre tout près d'un autre lupin sans avoir envie de lui faire du mal. Elle semblait fragile, sensible, mais en même temps je ressentais l'envie de lui apprendre à devenir plus forte, le besoin de la protéger de tout. Qu'avait-elle de si particulier, pour déclencher en moi un tel flo de sentiments brûlants, embrasant mon coeur? Je l'ignorais formellement. Mais le délice de la douleur que me provoquait la souffrance de ces brûlures incandescentes m'était délicieux. Et j'avais envie de m'approcher toujours plus, de mélanger nos pelages, de me coucher à ses côtés pour ne rien faire, ou de participer avec elle, rien qu'avec elle, à une folle partie de chasse au n'importe quoi. A cet instant, elle aurait pu me demander n'importe quoi, je n'aurais pas eu la force de le lui refuser. Et cette impossibilité de contrôle sur la situation, ne m'était nullement douloureuse ou insupportable, bien au contraire. Si je sentais bien que je la terrasserais sans la moindre difficulté s'il m'en venait l'envie, je ne ressentais en revanche nullement le besoin de montrer ma force face à elle, mais bien pour elle. Contre n'importe quel ennemi, je voulais être là pour prouver mes capacités et la protéger. Envers et contre tout, je la voulais près de moi. Je n'avais jamais connu ce sentiment. Je ne savais pas ce qui m'empêchait d'être moi, le vicieux petit louveteau, fils d'un grand meurtrier, amoureux de la guerre, de la Mort, fier de devenir bientôt un monstre parmi les plus dangereux. Mais sa présence, endormait tous les sens les plus sauvages de mon être. Et je ne désirais que d'être près d'elle, calme et d'une protection ravageuse. Pour elle. Alors qu'elle me demandait si elle avait un rôle particulier à jouer, s'il y avait des règles pour jouer avec moi, me venait une autre idée. j'avais envie de l'emmener loin d'ici, de lui faire découvrir les terres de ma meute qui, bientôt, ne serait plus qu'un lointain souvenir. Et je la rejoindrais. Plus jamais, il me semblait, je n'aurais alors envie de me séparer d'elle. Peut-être, je réalisais, peut-être que la perte de ma soeur m'avait plus touché que ce que j'acceptais de montrer. Depuis la disparition inexpliquée de ma famille toute entière, je m'étais evertué chaque jour à devenir plus grand, plus fort, plus rapide, plus méchant. Et chaque jour je dépassais mes limites avec fierté, en attendant de pouvoir rejoindre la meute de mon paternel pour enfin mettre mes capacités au service de ceux que je voulais réellement protéger. Mais ma soeur était pour moi la plus précieuse. Avec son sale caractère, elle donnait l'air de pouvoir tout contrôler, en permanence. Pourtant, je savais qu'elle avait plus de gueule que d'agressivité, et j'étais toujours prêt à sauter à la gorge de n'importe qui qui aurait essayé de la remettre à sa place. Et la protection que j'avais toujours assurée derrière elle, me manquait probablement. Peut-être ressentais-je le besoin de retrouver quelqu'un sur qui veiller, pour redonner un sens à ma vie. J'avais eu des occasions de combler ce vide. Avec cette petite Rubis, Zuri, mais elle, elle souhaitait bien plus que ce que moi je voulais. Elle en attendait trop de moi, et je n'étais pas prêt à tout ce à quoi elle ne faisait que rêver. je voulais seulement quelqu'un à protéger. Et cette petite devant moi, ne semblait demander que cela. Un ami, un confident, un frère... Je m'approchais de nouveau d'elle, gardant mes distances cette fois. Je la détaillais longuement et me déléctais de la gêne que mon regard insistant lui infligeait. Avec un sourire, je m'approchais plus encore et me redressais, paraissant plus grand que je ne le l'étais réellement. - Je suis Anarion. Fils de Cleithos. Et je veux connaître ton nom.Je me rendis alors compte que je me montrais bourru, dominant à souhait. Et je ne voulais pas qu'elle ait cette image de moi. Me râclant discrètement la gorge pour cacher ma gêne, je baissais le museau vers le bas et, sans la quitter des yeux, changeais de tactique d'approche. - Puis-je connaître ton nom?Fier d'avoir fait un tel effort, je m'asseyais devant elle, conscient que je n'avais finalement pas répondu à sa question, la laissant perplexe, mais pour le moins pas inquiet de ce que nous pourrions bien faire plus tard, rien qu'elle et moi. Nous avions tout le temps pour apprendre à nous découvrir, et je voulais prendre tout ce temps pour la connaître. |
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Jeu 20 Juin - 14:24 | |
| E lle avait du mal a comprendre ce qui se tramait dans l'esprit de son inconnu, mais il semblait en pleine réflexion, et restait silencieux. Elle choisit de garder aussi le silence, peu désireuse de sortir une bêtise qui n'arrangerait pas son cas. Après tout, ne rien dire ne pouvait qu'être bénéfique pour elle. C'était ce a quoi elle excellait le plus. Etre complètement amorphe, inerte, aussi raide qu'un cadavre. On avait beau dire, mais ça lui sauverait peut-être la vie pour plus tard. C’était lâche, mais ça lui sauverait la vie. Finalement, le jeune loupiot reprit la parole, d'un ton bourru et rauque, et elle couina doucement, les yeux fermés, les oreilles plaquées sur son crâne. Elle détestait lorsqu'on lui parlait de cette façon. Elle avait l'impression d'avoir faut une bêtise affreuse, et ça la rendait coupable. De quelque chose qu'elle n'avait pas fait, mais la culpabilité opérait sans raison. Constatant de lui-même qu'il avait été un peu brusque, il se reprit, en lui demandant son prénom d'une manière plus douce, moins directe, et tout de suite plus polie. C'était déjà mieux, car lorsque les gens lui parlaient avec une telle insistance, elle avait l'impression qu'on attendait quelque chose d'elle, quelque chose qu'elle n'était pas en mesure de faire. Elle se calma donc, et offrit un sourire tendre au nommé Anarion, donc. Elle appréciait beaucoup ce prénom, d'ailleurs. Ce n'était peut-être pas grand-chose pour d'autres, mais pour elle, c'était tout ; il était le premier qu'elle rencontrait au-delà des Terres Améthystes, et le premier a lui révéler son prénom sans avoir été violent avec elle. Enfin, si on exceptait leur précédent jeu, qui s'était avéré douloureux.« Bien sûr. Je m'appelle Jénova. Enchanté de faire votre connaissance, Anarion. »Ouh, le vouvoiement. Une autre des manies de la petite qui ne risquait pas de partir de sitôt, croyez-le. Même envers les enfants de son âge, elle montrait toujours du respect exagéré, comme si c'était une chance pour elle d'éviter de se faire brutaliser. Et c'était le cas ; en s'aplatissant face aux plus forts, on avait une chance de passer pour une larve insignifiante, qui ne valait surement pas la peine d'être tuée. Tiens, d'ailleurs. Il avait éludé sa précédente question. peut-être l'avait-elle mal-posée, ou l'avait-il mal compris. En tout cas, s'il l'avait fait de sa propre initiative, alors tout allait bien. Un peu plus détendue, elle permit a ses pattes de calmer leurs tremblements frénétiques, sans pour autant baisser sa garde. Elle connaissait des loups effrayants, qui faisait mine d'être sympathiques puis qui vous sautaient a la gorge avant même que vous n'ayez eu le temps de dire -Ouf. Son frère, Kurt, était un de ces loups-là. La dernière fois qu'elle avait passée un peu de temps en sa compagnie, il s'était soudainement transformé en un monstre agressif et violent, qui l'avait secouée dans tous les sens, mordant et griffant la peau qu'il trouvait. Si leurs Parents n'étaient pas intervenus a temps, elle aurait sans doute péri sous ses coups. Mais, elle ne lui en voulait pas, elle savait que ce n'était pas sa faute. Toujours est-il qu'elle avait envie de lui cracher au visage, lorsqu'il agissait ainsi. La prochaine fois qu'elle le verrait, il lui ferait des câlins, s'excusant milles et une fois du mal qu'il lui a fait. Pour recommencer Il pouvait tout de même faire attention, non? Même en changeant de personnalité, il devrait être capable de reconnaître sa propre famille, non?!Elle étouffa un soupir las, qui passa pour un souffle anodin. Elle détestait sa vie. Elle s'auto-détestait. Elle sentait que Kurt souffrait, mais elle était incapable de lui venir en aide. Touts ces changements de personnalité rongeaient la sienne, et elle craignait qu'un beau jour, sa personnalité ne finisse par disparaître remplacé par toutes les autres. Il ne serait alors plus jamais son frère. Et ça lui donnait envie de pleurer. Elle aimait son frère, même s'il était bizarre. Elle ne pouvait lui souhaiter un si cruel destin. Les yeux larmoyants, elle prit un petit moment pour secouer sa tête de gauche a droite, pour chasser les larmes au coin de ses yeux, et tenter de faire disparaître la rougeur du contour de ses yeux. Si jamais elle rentrait ainsi, ses Parents allaient une fois de plus se lamenter sur son sort. Et elle ne le voulait pas. Elle savait qu'elle ne valait pas grand-chose, mais elle ne pouvait permettre de laisser les autres juger de ce qu'elle valait. Personne ne la connaissait mieux qu'elle-même.Elle se re-concentra, par la suite, sur Anarion, qui s'était installé face a elle, désormais plus calme. Elle appréciait ce changement de comportement, bien que ce ne soit pas très logique, selon elle. Passer ainsi d'un tel comportement a un autre, c'était insensé. Mais bon, chaque individu était différent, que lui disait les grands autour d'elle. Tout le monde était différent, mais surtout elle, hein? |
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Ven 21 Juin - 7:14 | |
| Anarion Jénova. J'avais déjà entendu ce nom, parmi les légendes que je connaissais par les anciens de ma meute natale. Lorsque j'étais plus petit, chaque soir l'on nous racontait les légendes de la meute. Mais Père m'en avait compté une de sa propre meute, parce qu'il savait que j'admirait les Améthystes bien plus que les Rubis. Aussi appelée J-E-N-O-V-A, elle est une créature mystique, cruelle. Il s'agit de "la calamité des cieux", venant d'une planète inconnue, qui traversa l'espace enfermée dans une gangue météoritique et tomba sur terre 2000 ans avant que la vie ne commence en créant un énorme cratère dans l'hémisphère nord de la planète. Étant la seule représentante de sa galaxie, il était impossible d'en faire une description précise. La partie haute de son corps, ressemblerait à une louve à la peau bleuâtre, aux yeux rouges et au pelage entièrement blanc. D'après la légende, Jénova en attérissant sur la planète, créa le Cratère Nord, et dut combattre les Anciens qu'elle transforma en monstres. Ces derniers réussirent à la vaincre et l'enfermèrent dans le cratère nord. Elle fut retrouvée par un être inconnu qui décida de l'étudier, croyant avoir trouvé le corps d'un Ancien. Elle fut conservée par la suite au centre du cratère d'un volcan où les mentors et leurs apprentis l'étudièrent, puis transférée au siège de la meute Améthyste dans un territoire maintenant disparu de la surface de la planète après des incidents au centre du cratère du volcan. Là, alors que Cloud, un mentor, et son équipe s'étaient installés pour l'étudier de nouveau, ils découvrirent ce que Hojo, un Acien, avait commencé. Séphiroth était issu d'une expérience scientifique humaine: son géniteur, Hojo, avait été élevé en captivité et les humains avaient fusionné les cellules de Jenova avec celles de son enfant alors qu'il n'était qu'un embryon. Il en perdit la raison et se laissa envahir par la haine et devint ainsi la marionnette de Jénova. Je regardais la petite louve. Tout comme la légende, elle était d'une blancheur éclatante. Mais son regard n'avait pas la couleur du sang et sa peau ne semblait pas bleue comme le ciel. Et ses yeux, ne semblaient pas le moins du monde exprimer la colère ou un quelconque sentiment négatif. Elle semblait seulement fragile et désireuse de servir ses proches avant sa propre personne. Mais pour moi, seule elle comptait à cet instant et je ne désirais rien d'autre que rester à ses côtés. Son nom me faisait frissonner lorsque je l'entendais, et je ressentais de brûlantes pulsions éléctriques lorsque je me le repassais en pensées. Pour rien au monde je n'aurais laissé ma place en cet instant. J'étais bien, pour la première fois depuis la perte de ma famille, je me sentais à ma place. - S'il te plait, laisses-moi être quelqu'un à tes yeux.
- J'ignore ce qui m'y pousse, mais je ressens l'envie, pour ne pas citer le besoin, de rester à tes côtés.Je me sentais gêné. Du haut de mes pauvres six mois, le vilains louveteau prétencieux que j'étais, se sentait soudainement ridicule et misérablement puéril. Alors que j'avais toujours voulu être grand, fier, solitaire et ne jamais dépendre de personne d'autre que moi, voilà que je ne souhaitais plus la quitter un instant du regard. Tout m'attirait chez elle, et rien ne pourrait me faire changer d'avis, rien ne pourrait me décider à la quitter. Que pouvait-il bien se passer dans ma petite tête d'orphelin pour que j'épprouve cette sensation unique et pour le moins étrange, inexplicable? Quelle allait être sa réaction? J'avais brusquement l'impression que le temps s'était arrêté et que jamais je n'aurais ma réponse. Elle restait là, inerte, et je ne savais plus quoi dire, quoi faire. Peut-être la meilleure chose à faire aurait été de partir sans plus de cérémonie, reprenant mon train-train quotidien sans plus faire attention à cette jeune femelle qui me rendait si différent de mon habitude. |
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Lun 24 Juin - 14:28 | |
| - HRP:
[...Monsieur s'y connait en FF, a ce que je vois. ** OMG. Tu sais que je viens de penser a quelque chose concernant nos deux loupiots? **]
E lle continuait a fixer le louveteau en face d'elle, qui semblait boire ses paroles comme l'eau fraîche d'une source de montagne. Elle en était agréablement surprise, d'ailleurs. D'habitude, on s'ennuyait rapidement d'elle, on la jetait, on la bousculait, et on lui disait d'aller chuchoter et bégayer autre-part. Elle faisait alors la seule chose qu'elle était capable de faire : pleurer. A vrai dire, on n'y croit pas aux premiers abords, mais c'est tout un art, qu'il est difficile d'enseigner. Il faut apprendre a conserver ses larmes dans les yeux, et leur interdire de toute sa volonté de couler sur ses joues. Il faut aussi prendre garde a la quantité d'eau déversée dans ces pleurs, car si c'est trop, les yeux en ressortent rouges et gonflés, et c'est comme ça que tout le monde sait que vous avez pleuré. Il lui faut vraiment toute sa concentration pour pleurer. Dire qu'ils croient tous que c'est facile, et bien, ils se fourrent le doigt dans l'oeil. Anarion reprit la parole, l'arrachant a son monologue intérieur. Mais ses mots figèrent sur place la petite, qui n'en revenait toujours pas. Avait-il vraiment dit ce qu'il avait dit, ou était-ce juste un mirage, une illusion provenant tout droit de son esprit tordu? Peut-être qu'à force de vouloir si fortement des amis, elle entendait les mots qu'elle voulait entendre, sauf que les personnes ne les disaient pas. Cependant, elle avait bien vu sa bouche s'ouvrir, et sa mâchoire bouger. Alors, cela voulait dire que c'était vrai.Alors que sa bouche s'entrouvrait doucement, ce ne fut que quelques souffles laborieux qui en sortirent, hachant ses propres mots sans son avis. Mais elle ne savait que dire face a cette déclaration. Elle songeait que c'était sympathique de sa part, mais elle savait aussi que c'était impossible. Jamais un lupin censé n'oserait s’encombrer d'un boulet tel qu'elle. Et même s'il voulait bien d'elle aujourd'hui, elle savait pertinemment que ça ne durerait pas longtemps ; en grandissant, en devenant fier et fort, il finirait par se rendre compte de son inutilité, et la jetterait comme une vulgaire chaussette. Effrayée, ses petites pattes opéraient déjà un mouvement de recul, tandis que ses grandes orbes azurées fuyaient celles ambrées d'Anarion, qui restait coi face a cette réaction. Elle avait peur, désormais. Était ce une quelconque blague de la part de tout un groupe de louveteaux mal-intentionnés? Ou alors, était-ce juste pour le fun? A nouveau, les larmes perlaient a ses yeux, roulant aussitôt sur ses joues pâles. Pourquoi s'acharnait-on ainsi sur elle? Elle n'avait rien demandée, a part un peu de tranquillité et de silence. Et voilà qu'elle se retrouvait prise entre deux feux, cible de toutes les moqueries et brimades possibles et inimaginables. Elle détestait les gens.« C-Ce n'est pas drôle. Ce n'est vraiment pas drôle, alors arrête ! Qui que tu sois, et q-quoi que tu veuilles, dis-le tout de suite, et va-t'en ! Je t-te donnerais tout ce que tu veux, mais ne blesse pas de cette façon ! »Sa voix avait atteint les aigus, chose qui arrivait peu souvent, sauf lorsqu'elle était effrayée ou vraiment en colère. Ses sanglots devenaient bruyants, et sa respiration de plus en plus difficile, comme elle s'étouffait avec sa propre langue, qui coinçait sa gorge. Il fallait que la douleur cesse, de n'importe quelle façon possible. Elle aurait tout donné, jusqu’à sa chair, et son sang, pour que l'on arrête ce bizutage intensif qui la brisait intérieurement. Elle n'y voyait rien d'amusant. Faire tomber quelqu'un qui est déjà tombé plus d'une fois dans la boue n'avait rien de distractif. Elle savait que les vrais héros n'existaient pas. Elle avait, une fois, avec son âme d'enfant, pensée que son Père en était un. Mais elle s'était trompée : c'était juste un fainéant a la fleur de l'âge, qui ne cessait de critiquer les autres sans même se regarder lui-même avant. Se rendant compte de ce qu'elle songeait a propos de son Paternel, elle couina soudainement, se tassant et se recroquevillant sur elle-même pour se protéger d'un quelconque coup ou rire. Elle se sentait désormais nauséeuse, et son coeur, qui battait a un rythme frénétique, lui semblait prêt a s'arracher de sa propre volonté de sa cage thoracique. |
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Ven 28 Juin - 12:12 | |
| Anarion Je savais bien que mes paroles n’avaient aucun sens. Notre rencontre elle-même n’aurait probablement pas dû se produire. Je lui étais rentré dedans par pur hasard, sans la moindre intention la concernant. J’avais seulement souhaité m’évader, filer droit, au plus profond des bois, dans l’unique but de fuir la vie, la réalité, la douleur. Je m’étais levé ce matin avec le cœur lourd, à tel point qu’il m’avait d’abord paru impossible à supporter plus longtemps. J’avais subitement perdu toute ma famille. D’une façon si violente que je n’avais même pas eu l’occasion de me faire à l’idée, de ne serait-ce que pouvoir envisager de me retrouver seul une fois pour toutes. Hier, j’étais un fils et un frère. Aujourd’hui, je n’étais plus qu’un petit orphelin sans personne autour de lui. Perdre trois membres de ma famille avait été la plus dure épreuve de ma vie. Et le pire, était que je n’avais pas la moindre explication sur ce qui avait pu se passer. J’ignorais qui m’avait enlevé les êtres les plus chers à mon cœur, et pourquoi. J’étais parti pleines balles, déterminé à mettre une distance la plus grande possible, entre ma tanière désormais vide, et moi. Et puis, comme si le Destin ne s’était pas suffisamment joué de moi, voilà qu’il mettait sur ma route une jeune louvette à peine plus jeune que moi, qui portait un caractère que je n’aurais jamais pu imaginer possible chez un louveteau. Et immédiatement, parce que je n’avais pas été capable d’être comme à mon habitude, je m’étais épris d’elle. Et je ne désirais plus la quitter, ne serait-ce que du regard, ne serait-ce que l’espace d’un instant. Mais elle semblait ne pas comprendre ce que je venais de lui demander. Peut-être ne comprenait-elle pas l’ampleur de ma prière. Ou alors, peut-être qu’elle la voyait parfaitement, trop même. Peut-être qu’elle ne désirait pas avoir un loup à ses côtés. Peut-être que j’étais allé trop vite, qu’elle n’avait pas saisi le sens réel de mes paroles. Quoi qu’il en soit, quoi qu’elle ait pu comprendre, elle s’apprêtait visiblement à faire demi-tour. Je ne savais que faire. Elle fuyait mon regard, n’y lisait pas l’amour que je lui portais sans le vouloir moi-même. Elle n’était visiblement pas d’accord avec ce que j’avais en tête. Elle ne prévoyait pas ma présence dans l’avenir qu’elle s’imaginait pour elle-même. Je ne faisais pas partie de ses projets, je n’étais visiblement qu’un obstacle indésirable sur sa route. Peut-être devrais-je alors moi aussi faire demi-tour, fuir et l’oublier au plus vite. Mais je ne le désirais pas. Et jamais personne n’était parvenu à me forcer à faire quelque chose que je ne voulais pas. Hors tout ce que je souhaitais, c’était capter son attention de nouveau, qu’elle m’écoute, qu’elle me parle. Pourtant elle continuait de reculer, lentement, pas après pas. Elle semblait avoir déjà tracé toute la fuite dans sa tête, même peut-être avait-elle envisagé que je la poursuivrais, et probablement avait-elle prévu mentalement un endroit où se cacher jusqu’à ce que j’abandonne les recherches et que je reparte d’où j’étais si violemment arrivé. - C-Ce n'est pas drôle. Ce n'est vraiment pas drôle, alors arrête ! Qui que tu sois, et q-quoi que tu veuilles, dis-le tout de suite, et va-t'en ! Je t-te donnerais tout ce que tu veux, mais ne me blesse pas de cette façon !Je redressais la tête, mu par la surprise que m’avait provoquée la violence de ses propos. Qu’avait-elle pu croire de si terrible pour me parler de la sorte, alors que la minute auparavant nous semblions sur un si bon chemin d’entente ? Quels sous-entendus involontaires avais-je pu cacher dans mes paroles pour qu’elle réagisse si mal à ma misérable demande ? Sa voix était brisée, sa respiration difficile. Je la faisais souffrir avec de simples mots, alors que mes seuls désirs étaient de la protéger aujourd’hui et à jamais. Je m’avançais dans sa direction, l’air totalement perplexe, je marchais lentement pour ne pas l’effrayer plus encore. Soudainement, elle se recroquevilla, elle me semblait alors minuscule, plus petite encore qu’un ragondin. Qu’avais-je pu dire de mal, pour qu’elle semble à ce point atteinte ? Mes pattes avant frôlèrent son pelage et je m’arrêtais, baissant la tête jusqu’à elle pour lui donner un délicat coup de museau. Ma voix, d’habitude sèche et agressive, sonna d’une toute autre façon. La gentille, la douceur, transparurent en elle, et si je m’en savais surpris, je ne le montrais pas. - Je suis sincèrement désolé, Jénova. Je ne voulais ni te faire peur, ni te faire souffrir. Je suis seul ici, je t’en donne ma parole. Je ne suis simplement pas capable de détourner les choses que je pense. Je dis ce que j’ai en tête sans réfléchir avant. Je ne voulais pas te faire de mal. Pardonnes-moi, je t’en prie…Je relevais ma patte qui avait gardé contact avec elle, et je reculais d’un pas, incapable de cesser de la contempler. Je voulais à n’importe qu’elle prix qu’elle me comprenne, qu’elle pardonne mon erreur, ma franchise probablement trop crue. |
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Mar 2 Juil - 13:33 | |
| Toujours tremblotante de tout son corps, la blanche restait tassée sur elle-même, misérable comme jamais. Elle avait peur des gens, en vérité. Malgré le fait qu'ils la blessent tous toujours, sans regret, elle continuait, autrefois, lorsqu'elle était encore bien petite, de leur sourire, et de les suivre. Aujourd'hui pourtant, elle n'en pouvait plus. Elle avait perdue un frère et une soeur, et elle ne se sentait plus le coeur a jouer l'ignorante encore longtemps. Elle devait grandir, et arrêter de se morfondre sur elle-même. Elle n'était pas la plus malheureuse, certes. Mais être malheureuse était déjà bien assez dur comme ça, sans qu'en plus, elle ne doive supporter les incessantes moqueries des jeunes de son âge. Elle avait demandée, une fois, a sa fratrie, si un jour, ça s'arrêterait. Hélios avait laissé échapper un grognement plutôt effrayant, et lui avait ordonné, d'une voix forte et grave, de ne pas se laisser faire, de ne pas abandonner, et de se battre contre eux. Il avait alors essayé de l’entraîner un peu a l'art du combat. Seulement, entre ses chutes et ses larmes, son après-midi avait été plus que gâché. Par la suite, elle était allée rendre visite a Kurt, qui se faisait plus discret ces derniers temps, et qui passait ses journées loin de la Tanière, seul dans un coin. Elle savait qu'elle allait le déranger, mais il lui fallait une réponse a sa question. Elle ne pouvait pas indéfiniment rester tel quel. Il l'avait regardée avec une mine bien sombre, et avait finalement déclaré, avec un grand sourire jusqu'aux oreilles, qu'il était impossible de lutter contre l'altérité, qu'elle vous rongeait pour toujours, et qu'elle était condamnée. Il avait éclaté d'un rire effrayant, qui l'avait fait s'enfuir en pleurant. Elle avait beau aimée son frère, elle ne supportait jamais ce genre de personnalités démoniaques. Alors qu'elle faisait son chemin vers l'endroit ou s'amusait ses soeurs, elle avait hésité un bref instant. Il n'y avait rien de bien sain de demander quelque chose a sa fratrie toute entière ; elle ferait mieux de repartir et de se débrouiller seule. Ce qu'elle faillit faire. Seulement, son esprit était trop en proie au tourment pour qu'elle se le permette. Ce pourquoi elle prit son courage, et surtout sa patience, a deux pattes, et discuta avec ses soeurs, qui étaient bien étonnées de la voir les approcher. Il fallait avouer que cela n'arrivait pas régulièrement. Paige avait répondue qu'elle s'en fichait comme de sa première tétée, parce que personne ne se moquait jamais d'elle. Jénova avait manquée la frapper, mais heureusement, son autre soeur avait parlée a temps. Alaska, donc, quand a elle, lui avait alors expliquée qu'elle devait ne pas s'en préoccuper, et juste continuer a vivre avec. On voyait bien qu'elle ne savait pas de quoi elle parlait, elle.
Jénova était repartie après cela, encore plus perdue qu'elle ne l'était auparavant. Hélios lui disait de combattre, Kurt lui disait d'abandonner, Paige n'en disait rien du tout, et Alaska lui disait d'ignorer. Elle possédait bon nombre de solutions possibles, et pourtant, elle ne savait laquelle choisir. Laquelle était la bonne, laquelle lui permettrait de vivre en paix avec elle-même? Parce que si elle continuait d'écouter les gens autour d'elle, elle finirait par saturer. Et elle avait peur de ce qu'elle serait capable de faire après cela. Elle pourrait très facilement mettre fin a sa propre vie, ce qui lui paraissait une très bonne idée encore aujourd'hui. Ou alors, elle pouvait aussi réveiller son sang d'Améthyste, et s'en prendre a des inconnus et des innocents. Rien qu'évoquer le simple fait de tuer la rendait malade. Elle ne souhaitait pas mettre fin a des vies, car elle n'était qu'une louve parmi tant d'autres : elle n'avait aucun droit sur la vie d'autrui. Mais une fois qu'on en a marre, et qu'on entretient depuis plusieurs années déjà de la rancune amère envers les gens nous entourant...ça peut rapidement mal tourner. Elle le savait, car elle avait déjà vu cela. C'était il y a plusieurs mois déjà, lorsqu'elle vagabondait en pleurnichant sur les Territoires Neutres, a la recherche de sa fratrie ou de ses Parents. Soudainement, une aura néfaste et lourde avait envahi l'endroit, pesant sur l'herbe qui se pliait d'elle-même, et faisant souffler le vent encore plus fort que la normale. Effrayée, elle s'était réfugiée dans un terrier abandonné, et avait regardée avec appréhension les deux loups qui s'avançaient dans sa direction, ses grands yeux bleus écarquillés par la peur. Ils étaient...l'incarnation-même du mal, du vice personnifié. Ils portaient tous deux pelage sombre comme la Nuit, tandis que leur regard était orangé, et tirait quelques-fois sur le rouge sanglant. Si l'un avançait d'un pas lourd et destructeur, l'autre marchait d'une allure légère, mais rusée. Ils étaient tous deux passés très vite sur les Terres, mais cela avait été suffisant pour faire apparaître des nuages, et faire disparaître les animaux environnants, qui la seconde d'avant, gambadaient librement. Littéralement clouée au sol, la loupiote était restée toute la sainte journée dans son terrier, a ronger ses griffes, craignant sans doute que si elle ne sorte un bout de son museau, les deux mâles ne reviennent. Finalement, une fois le soir venu, Ruby était venu la chercher, et avait éclatée de rire en la voyant ainsi terrée dans son trou, en laissant échapper que c'était la chose la plus comique qu'elle avait vue de toute sa vie. Jénova s'était ruée dans les pattes de sa Mère, et était ainsi rentrée a la maison, en évitant les regards moqueurs ou désespérés de ses frères et soeurs. Elle n'avait jamais racontée a personne ce qu'elle avait vu ce jour-là, car elle avait entre autre l'impression que si un seul mot s'échappait de sa bouche, ils viendraient la chercher de nouveau. Un peu comme la faucheuse, vous voyez. En version bestial.
Un contact doux, presque pelucheux, sur sa joue la ramena a la réalité, et elle ouvrit a nouveau ses grands yeux azur brillants de larmes, pour constater qu'Anarion s'était abaissé a sa hauteur, et lui parlait a nouveau. Non, il la rassurait. Sa voix était plus douce et moins autoritaire que les dernières fois, et elle laissa échapper un hoquet de stupeur. Alors comme ça, ce n'était pas un jeu. C'était réel, cette fois. Elle n'osait y croire. Elle, la petite pleurnicheuse de service, aurait droit a quelqu'un de sincère? Comme les larmes roulaient a nouveau, créant des sillons sombres dans son pelage blanc, elle envoya bouler tous ses principes, qu'elle tenait jusqu'à aujourd'hui a la lettre, pour se jeter contre le poitrail d'Anarion, s'y lovant pour s'assurer de sa chaleur, de sa puissance. Pour s'assurer que ce qu'elle vivait n'était pas un mirage, ou un de ses fantasmes.
« N-Ne vous excusez pas, c'est m-moi qui ai été brute. C'est juste que je n'ai jamais eu d'amis, ou quoi que ce s-soit qui s'y rapproche, avant, alors, je n'y suis pas hab-habituée. » |
| | | Daeron ♫ Administratrice.
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Mer 17 Juil - 7:58 | |
| Anarion La petite femelle devant moi, sembla alors comme dans un autre monde, parallèle au miens. Je supposais qu'elle venait de s'abandonner à son propre esprit, comme pour se remémorer un passage important de sa courte existence. Un moment qu'elle ne souhaitait pas oublier, peut-être, ou alors une expérience qu'elle avait vécu dont notre recontre éveillait le souvenir. Après tout, je n'étais pas dans sa tête et je ne pouvais deviner ce à quoi elle pouvait bien penser. Toujours est-il qu'elle resta là longtemps, sans bouger, sans lâcher le moindre mot, alors que je venais de lui donner les premières excuses de toute ma vie. Se rendait-elle compte de l'exploi auquel elle assissait? Probablement pas. Elle ne me connaissait pas. Elle ignorait quel était mon véritable caractère. Elle ne savais même pas d'où je venais, de quelle meute, de quel territoire. En réalité, nous ne savions strictement rien l'un de l'autre et, je m'en rendais compte, cela rendait notre rencontre totalement stupide et incongrue. Doucement, les sensations se dessinnaient sur le visage de la jeune louve. Elle passait du doute à la peur, de la peur au doute. J'y lisais son incompréhension aussi, et une touche de résignation bien vite chassée. Je restais près d'elle, l'observant sans cesse, me délectant de sa présence alors que nous étions de parfaits inconnus l'un pour l'autre. j'aurais dû la mordre. L'attaquer, la blesser et partir en riant. j'aurais dû faire comme je fesais toujours. j'aurais dû répandre le mal sur mon passage et courir me vanter auprès de mon père. Mais mon Père n'était plus de ce monde et j'ignorais pourquoi. Oh, j'étais toujours son fils, qu'il soit ou non présent. Et je pronerais la Mort jusqu'à mon dernier souffle pour que mon Père puisse vivre en moi. Mais devant elle, toute envie macabre disparaissait et je n'étais plus que calme et tendresse. Enfin elle ouvrit les yeux, deux orbes azur humides de larmes que je mourrais d'envie de lécher pour que disparaisse de sa jolie face toute trace de sentiment négatif. Sa réaction me laissa perplexe. Elle était surprise de mon comportement envers elle. Et quoi de plus normal, après tout? Si j'avais été à sa place, si j'avais été une petite créature des plus fragiles et qu'un gaillard totalement inconnu s'était approché de moi si près pour prétendre vouloir mon amitié à tout jamais, j'avoue que j'aurais probablement pris mes pattes à mon cou depuis bien longtemps déjà. Elle recommença à laisser s'échapper ses larmes et je ne savais que faire. J'aurais voulu la prendre contre moi et lui chuchotter des paroles apaisantes jusqu'a la fin de mes jours. Mais je lui avais fait peur une fois et je ne voulais pas recommencer. je ne voulais plus aller aussi vite que le voulait mon coeur. je voulais laisser le temps à ma jeune protégée, de me connaître et de m'apprécier pour ce que j'étais réellement. Du moins, tout au fond de mon être, derrière toute ma méchanceté, ma cruauté et ma sauvagerie. je voulais qu'elle me voit comme personne ne pouvait me voir. Qu'elle m'entende comme personne ne pouvait m'entendre. Et brusquement, il me sembla qu'une explosion faisait rage dans ma poitrine. Il me sembla que mon coeur s'éffondrait sur lui même, que le temps s'arrêtait et que le sol sous mes pattes se dérobait. Elle se jetta littéralement contre moi, mélangeant nos pelages dans un accord parfait. Nos corps s'emboitèrent l'un dans l'autre et j'eue alors l'impression qu'ils avaient été créés l'un pour l'autre, que l'harmonie avait été inventée pour designer l'unification de nos deux êtres aussi petits soient-ils. A son tour, elle me présenta ses excuses, rejettant les miennes par la même occasion. Mon coeur s'enflamma de plus belle et je ne voyais plus rien autour de moi, plus rien qui ne se rapportait pas à elle. Je devenais complètement dingue, probablement. Et la douleur qui irradiait en moi, cette agonie qui consumait mon être lorsque le contatc entre nos corps était si intense, était probablement, sans aucun doute même, la plus délicieuse douleur que j'avais connu dans toute mon existence. Et je savais alors, que plus rien ne pourrais me séparer d'elle. Plus rien. - Je ne veux pas être ton ami.Je laissais une seconde de suspens à mes propos et je sentis mon coeur s'emballer malgré moi. je réfléchissais, pour la première fois de ma vie, à ce que j'allais dire exactement. Que voulais-je réellement? Son ami? Ce mot que je comptais avant parmi les plus précieux, que je n'attribuait que très rarement à mes congénères, me semblait en cet instant beaucoup trop faible, beaucoup trop insignifiant pour ce que je souhaitait voir naître entre elle et moi. Je penchais ma tête pour que mon museau atteigne son oreille. Elle était de très peu ma cadette, mais j'étais plus grand à côté d'elle, que ce que j'avais imaginé. Et je chuchottais, de ma voix devenue étrangement si douce. - Laisses-moi devenir bien plus encore, qu'un vulgaire ami.Je réalisais, tandis que je laissais ma demande floue, que je ne savais pas encore moi-même ce que j'attendais de notre lien. J'ignorais encore ce que je voulais développer avec elle. Une amitié? Une confidence? Un amour? Et mon esprit se pencha alors, tandis que j'éventualisais ce dernier sentiment, vers le souvenir d'une autre louvette qui m'avait insupporter bien longtemps avant que je ne quitte les Rubis pour rejoindre la meute de mon vénéré Père. Je chassais la vision de cette jeune femelle au pelage de nuit et me concentrait sur ma rencontre avec Jénova dont je voulais désormais tout savoir. |
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Mer 17 Juil - 14:00 | |
| Elle ne s'était jamais réfugiée contre quelqu'un ainsi. Bien sûr, lorsqu'elle était née, elle avait trouvée refuge contre le ventre gonflé de sa mère, mais ça ne lui avait pas fait ressentir de la même façon. C'était purement maternelle. Une fois, aussi, alors qu'elle venait d'être battue par des loupiots aventureux et arrogants, elle avait eu l'immense privilège de pouvoir s'appuyer contre le flanc puissant de son Père. Mais là encore, ça ne lui avait pas donnée les mêmes sensations. Ce qu'elle ressentait au moment-même, le nez plongé dans les poils roux de son nouveau compagnon, était quelque chose d'inconnu et d'incroyable en même temps. On avait beau dire que l'inconnu était effrayant, si ça ressemblait a ça, elle n'en avait pas peur. Si c'était aussi chaud et aimant, elle n'en avait pas peur, et au contraire, elle désirerait trouver plus d'inconnu encore. Elle n'osait pas lever les yeux pour rencontrer ceux d'Anarion, et y trouver de la surprise, ou du dégoût, ou un quelconque sentiment de honte face a son geste. Elle aurait même aisément pu s'assoupir contre lui, protégée de l'extérieur par la chaleur qui émanait de son corps tout entier, et qui l'entourait dans un cocon doux et agréable. Pour rien au monde elle n'aurait quittée ce cocon-là. Elle savait que c'était peut-être un peu trop précipité, comme réaction, et il est vrai qu'elle n'était qu'une novice, question sentiment et émotion envers autrui. Cependant, elle savait que ce qu'elle vivait en sa compagnie n'était pas mauvais, ou inutile. Elle sentait au contraire que ça l'aiderait a faire des efforts dans sa vie de tous les jours. Bien qu'elle ignore encore quoi, elle ne doutait pas qu'elle le saurait bientôt.
Il était étrange de constater a quel point leurs deux petits corps s'imbriquaient parfaitement, comme s'ils étaient destinés depuis longtemps a se retrouver, malgré avoir été séparé autrefois. Et il était tout aussi étrange de penser ainsi. A nouveau, ses larmes se tarirent d'elles-mêmes, chassés par le souffle d'Anarion, qui penchait la tête pour se rapprocher d'elle. Et désormais, la chaleur qu'elle avait ressentie en se lovant ainsi contre lui la consumait de l'intérieur, brûlant son corps a lui en faire mal. Mais cette douleur lui allait très bien ; grâce a elle, elle ressentait une euphorie presque irréelle. Ce feu intérieur semblait prêt a ne laisser que des cendres d'elle, et elle n'était pas contre cette idée. Disparaître en emportant avec elle un tel sentiment d'apaisement et de sécurité lui convenait, sur le moment. Et elle était certaine que ça ne changerait pas dans le futur, qu'importe le nombre de leurs rencontres, et la nature de leur relation. Elle savait que cette proximité serait toujours aussi confortable, extatique. Il reprit la parole, et ses mots la firent tressaillir brusquement. Il fallait dire que ça l'effrayait, qu'il lui sorte ça comme ça, si soudainement, alors qu'ils semblaient si proches il y a encore quelques secondes. Comme elle relevait la tête vers lui, ses grands yeux bleus exprimant l'incompréhension, il se pencha vers elle, permettant ainsi a son museau d'effleurer son oreille. Rien qu'à ce simple contact, elle se sentit fondre ; un frisson parcourut toute son échine, tandis que ses paupières se refermaient sur ses yeux vitreux. Cette fois-ci, ses mots étaient des murmures, qu'elle aurait a peine entendue s'il n'était pas si proche d'elle. Et ce qu'il lui annonça fit partir son coeur dans une course endiablée.
Elle reposa sa petite tête contre son poitrail, son cerveau tournant a plein régime. Que voulait-il donc dire, par être bien plus qu'un ami? Elle voulait bien, si il le souhaitait, elle le laisserait être tout ce qu'il voulait. Seulement, sa demande était trop floue. Tellement qu'elle en venait même a être confuse dans sa propre tête, sans parvenir a y remettre un peu d'ordre. L'amitié. Un concept simple, qui faisait penser a un monde merveilleux et magique, mais qui pour elle, avait tourné au tragique. L'amour. Un concept compliqué, bien plus que l'amitié, et que peu arrivent a trouver sincèrement. Quelle était la différence entre ces deux termes? Elle ne savait pas. Elle n'en avait aucune idée, et ça lui donnait la nausée. Parce qu'elle sentait qu'il y avait un gouffre considérable entre ces deux mots, mais qu'elle ignorait ce qui les séparaient autant l'un de l'autre. Après tout, on est aussi proche d'un ami que d'un aimé, non? Et on répétait a peu près les mêmes gestes avec un ami qu'avec un aimé, n'est-ce pas? Elle ne comprenait pas. En se basant sur le couple que formait ses Parents, ses notions naturelles d'amitié et d'amour avaient été totalement chamboulées. En effet, bien que ses parents soient censés être amoureux, ils restaient très stricts entre eux, et elle ne les avaient encore jamais vus se faire des câlins en public, même a la Tanière familiale. Donc pour elle, c'était du pareil au même, toute cette histoire d'amitié ou d'amour. D'ailleurs, en y réfléchissant bien, il ne lui avait rien proposé de bien concret. Il lui avait juste demandé a être plus qu'un ami, point barre. En toute logique, elle n'avait pas a s'aventurer la première sur le terrain dangereux et miné qu'est celui des sentiments mutuels. Elle pourrait donc, pour le moment, mettre de coté leur relation étrange, et juste...passer du temps avec lui. Oui, ça devrait marcher. Enfin, elle l’espérait. Il était le premier loupiot qu'elle rencontrait qui ne voulait pas lui faire de mal, alors elle ne souhaitait pas non plus gâcher leur rencontre par ses idioties. Timidement, elle releva a nouveau la tête vers lui, connectant leurs deux regards si profonds et expressifs.
« D'accord. Dis-moi ce que tu veux être. Tu pourras être tout ce que tu voudras. Tant...tant que tu ne me déteste pas. »
Son regard virait a nouveau au sombre, semblable a une mer a l'écume bouillonnante en pleine tempête. Tout ce qu'elle voulait, c'était des gens autour d'elle. Qu'ils ne l'apprécient pas et qu'ils lui mentent, elle s'en fiche bien ; elle voulait juste quelqu'un devant elle, pour l'aider a avancer. Pourtant, il n'y avait personne. Quelqu'un aurait pu endosser le rôle de menteur, d'hypocrite, ou même de beau salaud, dont la bouche ne servait qu'à déverser des salades sans queue ni tête. Mais c'était visiblement trop demander ; personne ne s'était jamais présentée. Déjà bien chétive a sa naissance, en voyant qu'on ne la regardait pas, et qu'elle s'avérait être totalement transparente, elle avait finie par se faire a cette idée de baisser les yeux a chaque fois qu'elle croisait quelqu'un, de voûter le dos comme si elle allait recevoir un coup, et de passer le plus clair de son temps a se cacher des autres. Et puis, sans prévenir, les brimades commencèrent. Au début, ce n'était que des mots honteux lancés dans son dos, murmurés lorsqu'elle passait. C'était devenu pire par la suite, lorsqu'on avait commencé a lui distribuer des coups. Elle avait eu mal, et elle avait beaucoup pleurée, la première fois. En rentrant a la Tanière familiale, elle s'était aussitôt dirigée vers la Tanière de sa mère. Seulement, cette dernière n'y était pas, et l'herbe qui constituait sa couche était froide depuis longtemps déjà. Elle s'était alors tournée vers son père, en dernier recours a sa détresse ; A peine arrivée face a lui, son regard grave et déçu avait parlé a sa place. Il était resté ainsi, droit et silencieux, a la fixer, elle et les larmes qui roulaient abondamment sur ses joues. Il n'avait pas été lâche, au moins ; il avait affronté son regard pendant tout ce temps-là. En comprenant qu'elle n'obtiendrait aucun réconfort près de lui, elle s'était allongée dans la Tanière, ou somnolaient déjà sa fratrie, et s'était endormie en pleurant. Faustin était un loup maladroit, qui n'avait aucune expérience avec les louveteaux. Il ne savait pas comment les aider et les rassurer, alors il les laissait se débrouiller seuls. Il avait également ses propres problèmes, de son coté. Aujourd'hui, elle se surprenait a l'en remercier. Si ce jour-là, il l'avait pris contre lui pour la câliner, sa rencontre avec Anarion se serait peut-être passée autrement. Et elle serait passée a coté de quelque chose d'absolument incroyable. Et puis, elle avait beau se dire qu'ils étaient bien jeunes pour pouvoir oser clamer d'une voix si assurée leurs liens, elle ne voulait pas que tout s'arrête maintenant. Elle voulait voir ce que ça pourrait donner, s'ils allaient plus loin ensemble.
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Lun 22 Juil - 11:02 | |
| Ma tendre Jénova restait là, contre moi, immobile. Sa respiration était calme, mais je sentais nos coeurs battre à l'unisson, affolés l'un contre l'autre comme deux bêtes traquées par un prédateur bien trop puissants. Je ressentais cette envie de me rapprocher encore, alors que je savais pertinemment que nous ne pouvions pas être plus proches l'un de l'autre. J'avais envie de parler avec elle, de l'écouter, d'entendre sa voix me chuchotter ses plus lourds secrets. Je mourrais d'envie d'entendre de sa gueule, que j'avais sa totale confiance. je ne désirais plus qu'elle, elle seule et personne ne saurait remplacer ce que je ressentais pour elle, ce que je découvrais en sa présence. Un regard azur s'afficha violemment dans mon esprit, mais je l'ignorais royalement. Je me fichais bien de me souvenir à qui appartenaient ces yeux aux couleurs de l'océan. L'ombre qui les entouraient devenait floue, comme perdue au milieu de la brume la plus épaisse qui soit. Je martelais mon esprit pour enfoncer cette ombre au plus profond de moi, le plus loin possible de mon coeur. je ne voulais pas me rappeler. je voulais seulement rester là, aux côtés de Jénova, et ne plus jamais la quitter. Je désirais plus que tout au monde, qu'elle soit mienne à jamais.
Elle laissa encore un moment s'écouler, avant de me regarder de nouveau. Nos regards s'embrasèrent l'un dans l'autre, j'avais le sentiments que nous ne formions plus qu'un, que nous ne pouvions plus imaginer quoi que ce soit l'un sans l'autre. Mais cela ne fonctionnait de cette manière que dans ma tête. Rien ne pouvait me ganrantir ou même me faire croire, qu'elle pouvait imaginer une telle chose de son côté. Peut-être ignorait-elle simplement ce qu'était un ami. Peut-être étais-je seulement à ses yeux, que le premier congénère amical qu'elle rencontrait. Amical? Avais-je bien dis "amical"? Comment diable avais-je pu en arriver là? Ce n'était pas moi. Je n'étais pas un louveteau amical et ne l'avais jamais été. J'étais Anarion, le fils du Grand Cleithos. J'étais destiné à bien plus qu'une simple rencontre ridiculement amicale. Mon regard fuit littéralement le sien, durant plusieurs secondes. Voilà qu'un violent doute s'emparait de moi. Pourrais-je un jour rendre fière mon Père, si je m'autorisais à connaître des sentiments pour elle? Après tout, elle faisait partie de ma meute. Mais qu'en penserait mon Père, si je lui disais que j'étais capable de... Tomber amoureux? L'avait-il jamais été? Je savais que ma naissance n'était qu'une regrettable erreur. Mais mes parents avaient pris leurs responsabilités dès le début, et ils n'avaient jamais eu le doute de garder leurs progéniture. Pourtant, je savais qu'ils ne s'étaient pas aimés. Et mon Père avait disparut bien trop tôt, longtemps avant que je sois en âge de pouvoir entreprendre une telle discution avec lui. ALors, avait-il été capable d'aimer? Qui que ce soit? Probablement ne le saurais-je jamais. Alors la question était: Moi, avais-je cette envie d'apprendre à ressentir celà? Désirais-je connaître l'amour? Le vrai? Oui, oui, oui!!! Ce seul mot hurlait dans ma tête, brûlait toutes mes connexions nerveuses, embraisait mon être. Oui, je le voulais. Plus que tout au monde, contre tous les maux, je voulais l'aimer.
D'accord. Dis-moi ce que tu veux être. Tu pourras être tout ce que tu voudras. Tant...tant que tu ne me déteste pas.
L'hésitation dans sa voix, me firent relever les yeux vers elle. Je scrutais son regard, et la sincérité absolue teinta le miens d'une lueur que jamais il n'avait prise. Lui dire ce que je voulais être... Je t'aime. Je ne veux rien être d'autre, que celui qui comptera toujours plus que tous les autres à tes yeux. Impossible. Ce n'était tout bonnement pas envisageable. Nous nous connaissions depuis, quoi? Quelques minutes tout au plus? Comment pourrais-je oser faire une telle déclaration? C'était réellement n'importe quoi. Je ne pouvais pas penser à un tel lien. Où pourrait alors être le plaisir de la vie, si tout était si rapide, si prompt? Non. Je voulais bien plus que son amour. Je voulais sa vie, son coeur, son esprit. Je la voulais à moi, toujours plus, toujours beaucoup plus. Je lui souriais du plus vrai, du plus sincère des sourires que j'ai jamais donné à qui que ce soit.
- Pas comme ça. Pas si vite. Soyons amis. Et apprenons l'un dans l'autre.
Et, sans attendre sa réaction, je posais délicatement ma tête sur la sienne, me délectant de son parfum de peur ancrée, de ses efflvues sucrées, délicieusement enfouies dans tout son être. Elle serait mienne, je m'en faisais le serment. Mais je voulais que nous prenions l'éternité pour nous découvrir, et apprendre à nous aimer du plus bel amour, de la plus grande passion jamais connue. |
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Mar 23 Juil - 9:42 | |
| - HRP:
Désolé du retard, et désolé si c'est plus court. Je commence un peu a perdre la main, je crois. ^^"
Elle s'en rendait compte lentement, comme la chaleur du corps d'Anarion absorbait progressivement son petit corps ; elle avait besoin de lui. De ce sourire sincère, de ce regard qui ne brillait que pour elle. Elle avait besoin de lui, désormais. Il était dur pour elle de s'avouer une telle chose, mais elle s'y résignait peu a peu. Le contact humain lui avait tant manqué. La dernière fois qu'elle avait pu parlée a quelqu'un, c'était a un lapin, qu'elle avait capturée pour la chasse. Elle lui avait parlée de sa vie, comme il agonisait peu a peu entre ses crocs. Elle était seulement désespérée, alors elle avait trouvée de quoi épancher sa peine. Ce n'est qu'en le reposant au sol qu'elle s'était rendue compte qu'il avait rendu son dernier souffle, et que son corps était déjà froid et raide. Elle s'était sentie misérable, ce jour-là. De un, d'avoir racontée sa vie a une proie, et de deux, que même cette dernière n'ait pas voulue l'écouter. Même les proies pour la Chasse semblaient la narguer. C'était humiliant. Il y a encore quelques jours, elle avait du supporter un groupe de louveteaux arrogants, qui s'étaient permis de la traiter d’aberration, et de monstre. Elle les avait supportée tout le long du chemin jusqu'aux frontières Améthystes, ou ils l'avaient laissée tranquille. Fatiguée déjà de cette journée a peine commencée, mais dont elle avait assez, elle s'était rendue jusqu'à sa précédente Tanière, celle qui avait été saccagée. A vrai dire, elle n'avait pas tout compris. Alors qu'elle s'apprêtait a faire un bon petit somme, comme le Crépuscule montrait le bout de son nez, une odeur plus que familière s'était soudainement mise a flotter dans les environs. Surprise, elle était restée terrée dans son nid, jusqu'à ce que la silhouette d'un mâle imposant ne vienne se dessiner a l'entrée de sa Tanière. Ses grandes pupilles azur s'étaient écarquillées sous le coup de la surprise, comme elle reconnaissait son Père, mais elle était restée immobile, ne sachant que faire et que dire. A vrai dire, il ne venait jamais les voir, alors pourquoi elle, et pourquoi maintenant? Sans un mot, il s'était glissée dans le terrier, avant de la pousser du museau jusqu'à la sortie. Il l'avait, par la suite, emmenée plus loin dans les Terres Améthystes, avant de lui montrer une autre Tanière, qu'il avait visiblement pris soin de confectionner pour elle. Puis, il avait enfin parlée. Et autant dire que ses mots lui avait littéralement gelé le sang. D'un ton sérieux et grave, il lui avait dit de prendre garde aux Rubis, et surtout aux femelles. Puis, il l'avait plantée là, repartant sans rien dire de plus. Stupéfaite, la jeune loupiote ne s'était pas posée plus de questions, et était retournée se lover dans les bras de Morphée.
Maintenant qu'elle y repensait, son corps entier était parcouru de frissons. Pourquoi devrait-elle tout particulièrement se méfier des femelles Rubis? Elle ne leur avait jamais rien fait, et a ce qu'elle sache, les Améthystes n'étaient pas en guerre avec eux. A moins qu'on lui ait encore mentis, juste pour la jeter dans la gueule du loup. Elle se maudit intérieurement d'avoir cru les gosses qui lui avaient dits ça, mais chassa ses pensées aux mots de son nouveau camarade. Mots qui chamboulèrent son pauvre petit coeur, qui repartit de plus belle dans une course qu'elle avait perdue d'avance. Enfouissant son museau un peu plus loin dans les poils roux et doux d'Anarion, sa tête sa vidait complètement, comme une sorte de parfum sauvage qui s'échappait de son pelage l'entourait peu a peu. Il était incroyable de constater a quel point elle était en paix avec elle-même en sa présence. Même son sale esprit tordu ne trouvait rien a dire pour compliquer la situation et la rendre un peu plus tarée qu'elle ne l'était déjà. Non, pas folle. Elle était juste effrayée d'elle-même, c'est tout. Avec un soupir qui en disait long sur son apaisement, elle hocha lentement de la tête pour approuver ses propos.
« D'accord. J-Je suis d'accord. Soyons...a-m-i-s. »
Elle articula de façon exagérée le mot amis, sentant une vague de soulagement envahir son corps entier comme elle le prononçait. Enfin. Elle pouvait enfin prétendre avoir un ami. Autre que des cadavres de bêtes.
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Mer 24 Juil - 8:31 | |
| - HRP:
Tu n'étais pas en retard, au contraire tu as répondu vite *-* Ne t'en fais pas pour la taille, c'est la qualité qui compte et honnêtement, ça m'arrange qu'on diminue légèrement, parce que moi aussi j'ai du mal à remplir mes pages word en ce moment ^^"
Jénova repartit dans ses pensées, se laissa de nouveau habiter par ce regard d'une profonde tristesse, elle était amer. Je sentais l'onde de regrets qui l'entourait et l'enserrait dans un étau puissant. Pour la première fois de ma vie, je me sentais impuissant face à un ennemi qui me dépassait et qui lançait son ombre au-dessus de ma tête, me menaçant de sa main griffue et invulnérable. Mais je sentais également une faille dans sa mélancolie. J'avais encore un espoir. Je savais que j'avais toujours une chance de lui apprendre à vivre, et c'était tout ce que je voulais. Je nous imaginais déjà, même si je savais que c'était beaucoup trop tôt, vivre tout près l'un de l'autre, devenus inséparables par le temps. Je ne nous imaginais plus vivre loin l'un de l'autre et je savais que je serais désormais incapable de passer une journée sans me soucier sans cesse de ce que pouvait devenir Jénova. Mais j'avais peur aussi, de cette ombre, de ce souvenir violent qui affluait sans cesse, de son regard azur. J'avais beau l'avoir éternellement chassée, j'avais beau avoir sans cesse refoulé son instinct animal devenu trop encombrant, je ne parvenais pas à oublier sa voix doucereuse, insupportable, ainsi que son regard comportant toutes les nuances de l'azur. Je me voyais intimement humilié, parce que malgré toutes mes tentatives durant notre enfance, la jeune Rubis au pelage d'ébène était parvenue à trouver, malgré moi, une brèche dans mes défences. Et je la haïssais. Autant que je souhaitais garder son souvenir à jamais dans ma tête. Pourtant je n'avais aucun doute, mon coeur battait pour Jénova et seulement pour elle. Mais ce douloureux souvenir me harponait comme un vulgaire poisson pris au piège d'un pécheur. Je ne parvenais pas à laisser filer son souvenir dans les recoins les plus sombres de mon esprit. Je sentais mon coeur se déchirer entre deux mondes. D'un côté, il y avait Jénova, l'amour parfait, la seule pour qui je serais prêt à mourir. Et de l'autre, je voyais Zuri, aussi sombre et téméraire qu'un aigle en plein vol, survolant sa proie, sa victime qui ne se doute de rien avant qu'elle ne fonde sur elle et l'agrippe de ses puissantes serres. D'un côté, je voyais ma vie chez les Améthystes, mon entraînement intensif pour devenir un véritable assassin, le meilleur de sa génération. Protégeant Jénova contre le monde entier s'il le faut. De l'autre, je ne pouvais me résoudre à oublier mon passé, celui que j'avais passé longtemps lové au creu du ventre de ma mère, près de ma soeur, guettant chaque jour la visite de mon Père. Deux mondes s'étaient ouverts à moi lorsque j'avais vu le jour, et aucun des deux ne semblait décidé à me laisser partir, vivre ma vie loin de lui. - D'accord. J-Je suis d'accord. Soyons...a-m-i-s.Sa façon de prononcer le dernier mot de sa phrase me fit frémir. Amis. Nous étions dorénavant, officiellement des amis. Mais même si c'était la demande que je lui avais moi-même faite, elle ne me contentait pas. J'en voulais plus, beaucoup plus. Je la voulais mienne à tout jamais, je voulais ne jamais en aimer une autre. Même si Zuri hantait mes pensées, je ne désirais que Jénova. Et je me rendais compte en la regardant, que Zuri n'était en fait que je dernier vestige d'un passé que j'avais aimé passionnément, et pour lequel j'étais prêt à mourir aujourd'hui. Oui, c'était ce qu'elle était, en fait. Un vestige du passé, que je ne pouvais laisser derrière moi. Tandis que Jénova était le seul avenir que je désirais voir s'épanouir. Passant ma patte autour de ses épaules, je la serrais contre moi, la câlinant délicatement de la tête. Je ne désirais qu'elle. - Si tu savais, ce que j'aimerais que tu sache...J'ignorais si elle avait entendu le murmure que j'avais lâché dans la fourrure entre ses oreilles, et j'aurais aimé pouvoir lui parler à voix haute, pouvoir lui dire ce que je ressentais en sa présence, pouvoir lui montrer ce que je voulais que nous devenions l'un pour l'autre. Mais ça m'était impossible, Zuri me hantait et m'empêchait de vivre comme je le souhaitais réellement. |
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Jeu 1 Aoû - 11:33 | |
| Presque noyée dans les poils doux de son nouvel ami, Jénova se sentait littéralement comme sur un nuage, volant très loin de ce bas-monde. Elle avait enfin l'impression de compter pour quelqu'un. Car ce n'était pas le sentiment qu'elle avait avec sa famille. Elle les aimaient de tout son coeur, mais depuis qu'ils s'étaient séparés, elle avait compris son inutilité en ce monde, et n'avait cessée de douter de la fidélité de ceux de son propre sang. Quelques soirs, lorsque venait l'heure de se coucher pour sommeiller, elle ne parvenait pas a s'empêcher de verser une larme en songeant qu'autrefois, ils étaient tous dans la même Tanière, roulés en boule les uns contre les autres. Ils lui manquaient, même Paige et Alaska, qui lui paraissaient n'être rien d'autres que des filles crédules. Kurt et Hélios aussi, parce qu'ils avaient toujours su chasser ses peurs en contant des histoires fantastiques et merveilleuses. Kurt avait toujours été très bon a cela ; il prenait un soin tout particulier a échanger ses personnalités pour jouer un personnage différent a chaque fois. Et bien sûr, il lui manquait la carrure si rassurante de son Père. Elle l'avait bien sûr, vu il y a peu, mais ils n'avaient pas eu le temps de se parler plus que ça, et elle le regrettait. Elle regrettait de ne pas leur avoir dit plus tôt qu'elle les aimaient. Discrètement, ses yeux bleus revinrent au visage d'Anarion, tandis qu'il murmurait quelque chose de vague, et inaudible pour elle.
Elle l'affectionnait déjà beaucoup, car il était devenue son ami, mais...est-ce que les sentiments étaient sûrs, a un tel âge? Ils étaient encore si jeunes et si innocents...peut-être qu'ils se trompaient tous deux. Peut-être que le fait de se sentir aussi proche de quelqu'un perturbait leur vision des choses. Elle fronça les sourcils, troublée par cette pensée. Elle n'avait pas droit a l'erreur, cette fois-ci, car elle sentait des torrents de lave dans son propre coeur, qui semblaient faire brûler son corps. Elle sentait que ces émotions n'étaient pas fausses ou erronées ; elles étaient tout ce qu'il y a de plus vrai. Finalement, au bout de quelques minutes passées ainsi, a se câliner l'un l'autre, la blanche se redressa un peu, pour retrouver le contact avec les yeux du jeune louveteau. Désarmée par son regard si confiant et chaleureux, qui débordait d'affection, elle balbutia sans parvenir a formuler une phrase correctement, et finalement, replongea contre son poitrail. C'était mieux ainsi. Elle n'arrivait pas a faire face a un regard aussi sincère et agréable que le sien, car c'était encore trop nouveau pour elle. Jusque-là, elle n'avait reçue que des regards haineux ou moqueurs. Il allait lui falloir un temps d'adaptation, c'est tout. Sa bouche s'ouvrit de nouveau, n'en laissant sortir qu'un filet de marmonnements aussi peu audibles que ceux d'Anarion.
« Tu resteras...avec moi pour toujours? »
- HRP:
Désolé de toute cette attente pour une pauvre réponse comme celle-ci. Je crois que j'en bave vraiment, sur les sentiments des loups. XD
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| | | Daeron ♫ Administratrice.
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| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Lun 26 Aoû - 7:52 | |
| - HRP:
Je suis désolée!! J'étais persuadée d'avoir répondu depuis longtemps à cette réponse-là >_<
Tandis qu'une douce brise s'engouffrait dans nos pelages, le froid mordant du soir commença son entrée. La journée touchait à sa fin, et bientôt il serait temps pour nous de nous séparer. Dans la naissance du crépuscule, je tombais dans mes souvenirs et mon coeur s'évanouissait au rythme de mes pensées. Je revoyais Idylle, ma petite soeur tant aimée que je n'avais pas su protéger face à un ennemi dont j'ignorais jusqu'à la nature. Je nous revoyais, lovés contre notre tendre mère, nous chamaillant sans cesse pour une raison ou pour une autre, sans jamais vraiment avoir la conviction de soumettre l'autre à nos idées. Si je ne m'étais jamais donné la peine de lui dire que je l'aimais, et que son sale caractère me faisait plus rire qu'autre chose, je le pensais pourtant du plus profond de mon coeur, et me sentais empli d'amertume lorsque je repensais à leur si soudaine disparition. Pauvre louveteau que j'étais alors, je m'étais réveillé seul dans une tanière vidée de toute vie, alors que je m'étais assoupi la veille contre le corps chaud de ma soeur et la tendresse incommensurable de notre mère. Je supposais que rien ne pourrait jamais expliquer ce qui s'était passé ce jour-là, et que malgré les paroles réconfortantes que l'on m'avait données ne servaient qu'à apaiser la peur d'une meute entière, face à un danger dont elle n'était pas capable de mesurer la puissance. Et depuis ce jour, je me sentais seul, plus seul à chaque heure qui passait, plus froid à chaque nuit qui s'écoulait. Mais le temps avait passé malgré moi, j'avais grandis et il avait fallu que j'apprenne à prendre mes propres décisions. Sans aucune hésitation, j'étais rapidement parti à la recherche de mon Père, que je n'avais pas eu la chance de trouver. Tout comme les deux louves de notre vie, il s'était envolé, volatilisé, et depuis n'était jamais réapparut. Finalement, un brusque coup de vent me ramena à la réalité et la nostalgie qui brisait lentement mon coeur s'évanouit brutalement lorsque mon regard entra dans celui de Jénova. Si j'avais perdu ma famille, j'avais grâce à eux trouvé quelqu'un pour qui je me sentais prêt à tout. Le bleu limpide de ses yeux m'aspiraient tels des aimants et je me sentais vulnérable, d'une impuissance euphorique qui me faisait frissonner. Resserant mon corps contre le siens pour faire barrière au froid du soir, je me délectais d'une telle proximité que je n'avais jamais permise à quiconque avant elle. J'ignorais encore pourquoi, quelques heures plus tôt, j'avais eu en tête de ne pas l'attaquer. Quoi qu'il en soit, quelle que fut la nature du sentiment qui avait animé mon corps lors de notre rencontre, je remerciait la puissance de cet impact dans ma tête, parce que même si je n'aurais pas regretté de m'être fait un nouvel ennemi, je savais que je me serais senti vidé à tout jamais d'un moindre sentiment si je n'avais pas trouvé Jénova en cet après-midi de désespoir. - Tu resteras... Avec moi pour toujours?Sa voix me ranima subitement, alors que je m'assoupissais presque tant je me sentais à ma place. Elle était nerveuse, je sentais son coeur s'accélérer contre ma poitrine tandis qu'elle murmurait doucement au creu de mon poitrail. Elle avait peur de ce que je pouvais lui répondre, et j'ignorais même si j'étais censé avoir entendu ces quelques mots. D'un léger coup de museau, je la forçais à relever la tête pour plonger mon regard dans le sien. Je voyais bien qu'elle peinais à le soutenir, mais je voulais à tout prix qu'elle comprenne ce que je ressentais, et je désirais laisser toute la sincérité de mon coeur s'épanouir dans ses magnifiques yeux bleus. - Ecoutes-moi bien. Jamais, je dis bien jamais, personne ne pourra plus t'éloigner de moi à moins que je le veuille.J'ignorais alors que je ne tiendrais pas cette promesse, parce qu'une rencontre m'attendait et qu'elle serait non seulement l'une de mes plus courtes aventures, mais aussi la plus douloureuse. J'allais avoir un choix à faire, et j'allais en prendre plein la gueule avant de céder à l'inévitable. |
| | | DanteThe Girl who will beat your Ass ♪
Avertissements : Messages : 870 Date d'inscription : 02/11/2012 Age : 28
| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Ven 30 Aoû - 12:06 | |
| - HRP:
[ Aucun problème, ça ne me dérange pas. XD Tu m'excuseras si c'est court ou mal rédigé. On termine là?]
Un courant d'air ébouriffa leurs pelages, et elle frissonna doucement, se serrant un peu plus contre le poitrail d'Anarion pour se protéger du froid. Ce froid qui n'annonçait qu'une chose : la tombée de la nuit, et leur séparation imminente. Bien qu'elle sache qu'ils devaient tous deux rentrer séparément, elle ne le voulait pas. Elle savait que dés qu'elle redescendrait de son petit nuage, il n'y aurait plus rien pour elle, mis à a part la nuit glaciale, et les rires des autres loupiots. Elle s'en voulait d'être aussi faible. C'en devenait presque anormal, aux yeux des autres, que d'une famille de loups naissent une sorte de raté telle qu'elle. Enfin, ils rejetteraient surement la faute sur ses Parents. Sur son fainéant de Père, et sur sa libertine de Mère. Elle détestait lorsqu'ils faisaient cela. Elle ne pouvait compter que sur ces personnes, et encore, on les traitaient de bons a riens? Elle ne pouvait pas l'accepter. Toute sa famille était géniale, et personne ne l'avait remarqué. Personne n'avait vu la force de son père, personne n'avait vu la tendresse de leur mère, et personne n'avait vu la solidarité que toute leur fratrie entretenait. Ils étaient aveugles, et elle était la seule a posséder des yeux qui ne voyaient pas que ce qu'ils voulaient voir. Finalement, un nouveau courant d'air la ramena a l'instant présent, et elle plongea dans les yeux bruns du louveteau qui la protégeait de ses pattes. Si d'habitude, elle se sentait constamment en danger, et vulnérable, avec lui, elle se sentait en sécurité. Bien sûr, elle se sentait toujours aussi vulnérable, mais ce n'était pas mauvais, au contraire. Ce regard était si intense qu'elle faillit rebaisser la tête, mais à chaque fois, les étincelles qui brillaient dans ses yeux l'en empêchaient.
- Ecoutes-moi bien. Jamais, je dis bien jamais, personne ne pourra plus t'éloigner de moi à moins que je le veuille.
Un sourire faible mais serein étira ses lèvres, comme cette promesse semblait résonner dans sa tête. Il ne partirait pas. Il ne l'abandonnerait pas, comme tout le monde le faisait, comme si c'était normal. Même si elle était un boulet, un déchet aux yeux du monde entier, lui, il serait toujours a ses cotés. Les larmes perlèrent a ses yeux, des larmes de joie qui débordèrent rapidement sur son pelage, créant des sillons sombre sur ses poils blancs. Elle ne pourrait jamais expliquer le bonheur qu'elle ressentait a l'instant-même. Elle reposa sa tête contre son poitrail, écoutant ses battements de coeur, qui semblaient s'accélérer a chacun de ses mouvements. Elle ne le savait pas encore, mais leur promesse allait être brisé. Non seulement par un fantôme qui hantait encore Anarion, mais également par une figure familiale pour Jénova.
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| | | Daeron ♫ Administratrice.
Avertissements : Messages : 245 Date d'inscription : 12/05/2013 Age : 30 Localisation : Dans ton pire cauchemar
| Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] Ven 15 Nov - 22:10 | |
| Oula! Quel retard! Désolée! Oui, on arrête là, on s'en fera un autre? |
| | | | Sujet: Re: N'attendons rien de personne - [Anarion] | |
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| | | | N'attendons rien de personne - [Anarion] | |
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