Kaamal
Avertissements : Messages : 42 Date d'inscription : 18/06/2013
| Sujet: Le temps des jeux est clos Jeu 18 Juil - 7:34 | |
| En cette période de l'année, l'arbre le plus fleuri de ses plaines montre son meilleur manteau de fleurs, pour la plupart toutes écloses. Seul les moins belles recouvrent le sol en lui donnant d'infinies couleurs. L'ensemble est très beau mais, il n'est pas un endroit où calme et sérénité règne. De multiples oiseaux de toutes espèces nichent ou viennent juste s'y poser. C'est le grand brouhaha incessant de piaillements qui fait que ce lieu est visible par le bruit plutôt que par la vue. Le temps est doux et le vent léger, faisant onduler les feuilles de l'arbre fleuri et caressant l'herbe mi-haute. La plaine s'étendait à perte de vue comme un immense dessert fait de verdure et de cailloux, avec son relief plus ou moins plat. Une des terres du territoire de la meute des Émeraudes. C'est dans ce cadre idyllique qu'un loup au pelage d'ébène a décidé de commencer sa ronde de surveillance. Ses yeux verts avec des reflets gris perle glisse de manière rapide et précise. Il sait où regarder et comment le faire. Il n'en est pas à sa première ronde, il n'est pas novice. Son sens de l'observation s'est perfectionné et continue à s’aiguiser de jour en jour. Savoir reconnaître ce qui est du normal à l'anormal. Savoir reconnaître l'empreinte d'un animal passager à un visiteur non désiré. Son attitude et tous ses sens se figèrent quelques secondes sur une odeur et des traces d'empreintes. Très vite il sut que ce n'était pas un loup de la meute; tout d'abord par l'odeur mais aussi par les traces. Ses dernières montraient un loup au pas mal assuré et hésitant, les doubles traces montraient qu'il craignait de se faire repérer. Un loup en terrain sûr ne fait pas ce genre de choses, celui-ci ne pouvait être qu'étranger. Kaamal suivit les traces du regard jusqu'à ce qu'il ne puisse plus et qu'il doive se mettre en route. Sans se presser, il avança vers l'étranger encore non visible. Pourquoi donc s'embarquer dans une course et griller ainsi de l'énergie qui pourrait se montrer essentielle en cas de confrontation. Sûr de lui et de ses capacités, il allait se présenter à cet intrus aussi calmement que possible. Le bêta qu'il était devenu savait garder son sang-froid à toute épreuve et encore jamais il n'avait montré un signe de panique. C'est ainsi, presque de manière nonchalante, qu'il entreprit le premier contact visuel. L'étranger soutint son regard sans cesser son pas, qui se fit plus pressant. Visiblement, il tentait de fuir sans provoquer chez Kaamal la réaction de poursuite. Les oreilles droites et la queue haute, le bêta afficha clairement son rang à l'intrus.
Kaamal n'afficha rien d'autre comme attitude et ni ses attentions. Il laisse juste vibrer ses cordes vocales dans un profond grognement rauque et suffisamment puissant pour faire trembler les tympans de l'autre loup. Ce dernier se stoppa net pour faire face et soutenir le regard du bêta.
L'étranger s'approcha de plus en plus près, son pas montrait qu'il demeurait sur ses gardes, prêt à décamper au moindre doute. Le loup noir aussi se montrait vigilant, non pas pour fuir, mais pour attaquer. Tous ses muscles bandés étaient prêts à entrer en action.
- Que viens-tu faire ici ?
Le loup le regarda l'air de dire "et la politesse tu en fais quoi ?" L’Émeraude n'en avait que faire des gestes de politesse et surtout avec cet intrus. Pourtant, tout montrait que ses deux loups se connaissaient, car sinon l'un des deux aurait soit fuit soit attaqué. Ils restaient là, plantés à quelques mètres l'un de l'autre. Kaamal venait de reconnaître un de ses camarades de jeux, au temps où l'appartenance à telle ou telle meute ne le dérangeait pas. A l'âge de l'innocence, où tout semble si facile. Aujourd'hui, la simplicité avait fait place à une évidence, il était devenu bêta et son compagnon de jeux était étranger à la meute. Son devoir lui disait qu'il fallait tuer cette ex-ami. Leur amitié était passée avec le temps suite au fait que chacun avait grandit avec des opinions différentes. Le regard de l'étranger montrait qu'il pensait la même chose. Il ne fallait cette fois-ci ne pas réfléchir car, ça allait mettre le doute et il ne pouvait laisser cela s'installer. Le temps des jeux est terminé.
Le bêta venait de fondre sur ce qui était devenu un ennemi.
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