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L'été persiste sur les territoires Temporaliens, pour le plus grand plaisir des loups habitant ces terres. Uniquement chez les Améthystes, la chaleur n'est pas au rendez-vous, et les températures ne dépasseront pas les 20°C. Pour tous les autres territoires, soit les Saphirs, Rubis, Émeraudes et Diamants, les températures dépasseront largement le seuil des 30°C, alors ne restez pas exposés au soleil trop longtemps!
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Le temps d'un Renouveau.

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Azazel

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MessageSujet: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeVen 17 Mai - 22:25

L'été arrivait. Cela se ressentait à la température en constante augmentation, aux oiseaux qui revenaient lentement, mais sûrement, de leur migration vers des pays plus chauds. Et tout un tas d’autres éléments dont les événements précédents avaient engagés le mécanisme. Le chant mélodieux des moineaux s’était fait plus fort de jour en jour, rejoint quotidiennement par d’autres cris appartenant à d’autres volatiles. Les saisons défilaient, tout comme les mois. Les choses changeaient, vieillissaient. Gagnaient en maturité. Tous devaient bien apprendre à changer d’opinion, se faire moins têtu et obstiné. Ce n’était plus noir ou blanc, des nuances de gris s’étaient ajoutées. Il fallait oublier. Oublier afin de pouvoir recommencer. Oublier pour pouvoir avancer. Rien ne nous épargne, dans la vie. Il faut savoir faire abstraction et oublier, tout simplement. Voilà déjà bien des lunes que le monde a basculé sous tes pattes. Pourquoi s’acharner ? Se retourner contre la vie elle-même ne sert à rien. Certains le comprennent, d’autres jamais. Quant à toi, un jour, tu y arriveras. Il le faudra.

La jeune louve battait le sol de ses pattes à une allure folle. Toute aussi folle était l’impulsion de son besoin d’évasion qui l’avait secouée ce matin même. Rien ni personne n’arrêterait cette furie blanche. Tel un éclair, elle apparaissait sous vos yeux pour disparaître aussitôt, derrière un arbre ou un buisson. Il faut dire que le paysage luxuriant se prêtait fort bien au camouflage. On pourrait croire que l’Améthyste foulait les terres Vertes, mais il n’en était rien. Elle approchait des Pyramides. Un temple aztèque, en fait. Ce dernier se trouvait au plein milieu d’une jungle presque aussi sauvage que sa voisine, la Jungle tropicale. Là-bas se trouvaient toutes sortes d’animaux aussi insoupçonnés que dangereux, munis de crocs plus épais que ceux des lupins, de poison que même les meilleurs Druides ne pourraient annihiler. Bien que la jungle entourant le temple n’ait rien à envier à sa voisine niveau végétation, il était plus rare de tomber sur les créatures redoutées par bon nombre de loups en son sein.
L’air était lourd et épais, tout comme l’atmosphère écrasante des lieux ancestraux, récemment découverts, paraissait-il. Quoi qu’il en soit, Keane ne s’intéressait nullement aux histoires des autres, trop obnubilée par son propre destin. Sa mission. Mission suicidaire, soit dite en passant, étant donné qu’elle était une louve et lui un mâle plus âgé et ayant de nombreuses morts sur la conscience. Mission, qui consistait à assassiner Ezio, ennemi juré de la femelle. Il y a de cela quelques mois, bien qu’elle s’en rappelle comme si c’était hier, Keane et ses frères et sœurs se sont fait retirer par la vie leurs parents. Bêtas dans une meute puissante, et qui disait puissant disait envié et jalousie, ils avaient été chargés par l’Alpha de stopper Ezio par n’importe quel moyen, ce dernier massacrant peu à peu les rangs des Querella, auparavant clan de Keane. Mais, les Bêtas avaient failli et s’étaient fait abattre par le mâle blanc. Aussi, la vie de la femelle, qui n’était que louvarde à cette époque, avait changée, à son image. Une rage sans nom l’emplissait en permanence et la possibilité de se venger la hantait. A présent, elle ne vivait plus que pour cela : pouvoir sentir un jour la nuque de l’assassin céder sous ses crocs. Tel un fantôme, elle s’était traînée à la suite d’Ezio jusqu’à Temporal. Là, elle avait intégré les Améthyste afin de pouvoir se rapprocher de sa cible. Ce dernier ne soupçonnait rien de la machination qu’il avait enclenché et dont il serait peut-être victime.

Sujette à ses souvenirs, Keane lâcha un grondement rauque avant de continuer son chemin, évitant habilement une souche d’arbre. Cet Ezio payerait, elle en était sûre et bien décidée à mettre un terme à cela. A cette mascarade pitoyable dans laquelle le mâle blanc essayait de se glisser. Pensait-il que s’il tentait d’oublier, alors tout le monde le ferait ? C’était sans compter la louve de nacre.
Alors qu’elle se contentait de regarder ses pattes, ruminant ses désirs noirs, insensible au charme de l’endroit, Keane déboucha brusquement sur la clairière qu’elle cherchait. Elle avait entendu parler de cet endroit, mais, il fallait le voir pour y croire. Un édifice de pierre, certainement fait par une génération de créatures appartenant à présent au temps du passé. Le monument immense imposait sa stature à la végétation, et, cette dernière, comme si elle avait senti une quelconque aura à ne pas déranger entre ces murs, s’était arrêtée nette de façon à entourer harmonieusement le temple. Keane, à la lisière de la forêt tropicale, fit un pas en avant. Bien décidée à savoir ce que recelait cet endroit comme secrets et intrigues. Pourquoi, de lui, émanait quelque chose de puissant ? La louve pas tellement méfiante, s’avança d’un pas ferme sur le no man’s land que découvraient les arbres et les buissons. Sa fourrure encore quelque peu épaisse en ce milieu de printemps, ce temps de renouveau, était vaguement agitée par le léger vent qui remontait des plaines du nord pour souffler sur le sud, y calmant la chaleur quasi permanente. Ses yeux ambrés fixés sur le haut du temple, la femelle ne prêtait son attention qu’au sommet du monument. Oubliant le reste, pour une fois. Peut-être même son amertume ?
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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeDim 19 Mai - 10:26

L’air fleurait le bel été, le printemps terminé et le début des jours ensoleillés. Hermès humait avec avidité les effluves de la forêt qui convergeaient vers ses narines dilatées, frémissant sous la caresse du vent qui venait ébouriffer ses poils d’un brun éclatant, tirant parfois sur le beige. Calme et serein, il marchait posément sans chercher à rivaliser de vitesse avec son ami le vent, le seul qui lui tenait compagnie en tout temps et en tout lieux, quoi qu'il advienne. Ses sens finement aiguisés ne percevaient pas la moindre odeur qui aurait pu lui indiquer la présence d'un inconnu dans les parages. Seul, il l'était comme bien souvent, et il s'employait alors à visiter des territoires inexplorés. C'était ainsi la raison pour laquelle il foulait des terres qui n’appartenaient pas à sa meute, ni à aucune des autres, car ces territoires étaient libres. Les terres de tout le monde et personne à la fois, semblant de no man's land qui séparaient les territoires des différentes meutes. Goûtant au plaisir volage de la liberté, de ce temps de répit qu'il s'était accordé et durant lequel il n'était pas en train de surveiller constamment les territoires de sa meute, il s'autorisa un sourire qui s'ébaucha sur son visage et se dessina plus nettement à mesure que les secondes défilaient. Un sourire qui retroussa ses babines satinées et dévoila ses crocs d'ivoire, luisants sous le soleil au zénith. Ses pas lestes le conduisait vers les Pyramides, dont les sommets se dessinaient au loin, ombres gigantesques qui semblaient avoir pour but d'un jour atteindre le ciel. Le son de ses puissantes pattes résonnaient dans la forêt que seuls les chants des oiseaux venaient perturber, chants qui faisait frémir le loup brun de tout son long par leur beauté cristalline. Ses prunelles d'ambre et d'azur s'attardaient sur le moindre détail du paysage, balayant ainsi les lieux de son regard circulaire illuminé par une lueur de malice énigmatique. Son esprit tout entier s'envola flâner aux côtés des fragrances florales et estivales que transportaient le vent, et seul son corps subsistait en ce lieu à l'allure onirique. Cette brise au parfum délicat qu'il aimait humer sans ménagement, chargée d'odeur changeantes, et qui venait jouer avec ses poils brun, éclatants au soleil d'été. Le gardien chemina longuement à travers la forêt, sans prononcer un mot, car après tout à qui aurait-il pu dire quelque chose si ce n'était à lui-même ? Mais dans ce cas-là, on l'aurait pris pour un fou plongé dans une solitude des plus profondes. Alors il s'abstint et resta coi le temps d'arriver au lieu vers lequel il marchait, celui pour lequel il se trouvait sur ces terres libres. Son regard dériva pour se poser sur le soleil, son ami le plus cher, et qui était là pour égayer ses journées les plus mornes. Le soleil qui resplendissait et lustrait sa fourrure brune, si soyeuse au toucher, et si plaisante au regard. Le soleil, omniprésent en cette belle saison, qui venait nous réconforter de ses rayons luminescents et nous envelopper de quiétude avec sa chaleur.
Soudain, une branche craqua sous ses pattes vigoureuses, le sortant de l'état hébétude totale dans lequel il s'était plongé, sans le vouloir. Il y était parvenu plus tôt qu'il ne l'avait pensé. Les Pyramides se dressaient telles des montagnes, sans limite, s'élevant à une hauteur inimaginable. Une main aux doigts osseux, frisson inexplicable, vint s'abattre sur sa nuque et le fit frémir de tout son long. Cette endroit ne lui plaisait guère, et il avait l'étrange impression qu'une force mystique subsistait en cet endroit ancien. C'était un sentiment qu'il ne pouvait expliquer, mais qu'il ressentait de tout son être et qui le faisait vibrer au plus profond de son cœur. Méfiant, le loup brun resta alors à la lisière de la forêt, se sentant plus en sécurité qu'ailleurs sous le couvert des arbres.

Aux aguets, le brun scrutait les environs du regard, caché à la fois par l'ombre d'une immense Pyramide qui s'élevait dans le ciel mais aussi par l'ombre des arbres qui étendaient leurs ramures du mieux qu'ils pouvaient. Son regard de baladait sans grand succès, s'attardant parfois sur des éléments de la nature aussi futiles qu'une fleur ou une branche craquant sous les pas, quand il aperçut alors une silhouette. Grave et interdit, le mâle resta à sa position, sans esquisser le moindre mouvement ni prononcer la moindre parole, silencieux comme une ombre. Invisible. Plissant les yeux, ébloui par le soleil resplendissant, il parvint à distinguer que c'était une femelle, par ces courbes féminines qu'il se plaisait tant à contempler. Droit et fier, le Diamant attendit quelques instants avant d'enfin oser se montrer. Son allure altière et sa posture majestueuse lui donnait un air charmant que rien n'aurait pu démentir, hormis ses poils qui volaient en tout sens et qui contribuaient à donner à son visage un air farouche. Alors qu'il ne l'était pas le moins du monde. Un ouragan de sérénité, de beauté et de puissance, voilà ce qu'il était. Cependant, la multitude de cicatrices qu'il arborait et qui zébraient son corps faisaient ressortir en lui ce côté guerrier que personne n'aurait pu lui ôter, et qui n'avait pas disparu même quand il eut rejoint les rangs des Diamants, ces pacifistes dans l'âme. En son for intérieur, il subsistait encore cette partie rebelle de lui-même, ce côté protecteur et solitaire qui ne s'était pas évaporé du temps où il était un bandit et qui ne s'évaporerait sans doute jamais.
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Azazel

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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeMar 28 Mai - 11:52

C’est en arrivant à la conclusion que ce qu’elle avait sous les yeux était décidément la chose la plus unique qui lui ait été donné de voir, que Keane prit conscience qu’un regard pesait sur sa fourrure blanche. Directement, elle déploya ses sens pour savoir d’où pouvait bien provenir ce sentiment étrange. Alerte, mais gardant une apparence posée et sereine, l’Améthyste fouilla de fond en comble les environs : derrière elle, dans la forêt, à côté du monument. Mais, c’est quand un éclat bringé capta ses prunelles ambrées aux abords des arbres en face d’elle que Keane put identifier le potentiel danger. Sans chercher plus loin, elle s’immobilisa soudainement tout en fixant hostilement le nouveau venu. L’idée qu’il soit arrivé avant elle ne l’effleura même pas. Un agacement certain peignit d'abord son visage d'apparence fragile : elle n'avait pu repérer le loup que lorsqu'il avait décidé se montrer, et, Keane ne supportait que peu le fait d'être trompée ou manipulée. Mais, après tout, le vent venait de sa droite pour filer à sa gauche. Sans être exposée à tous, la louve ne pouvait quand même pas prévoir toutes les rencontres. En l’occurrence, Keane venait de croiser la route d’un Diamant sans le savoir. Cette dernière, n’ayant pas pris la peine d’apprendre les odeurs spécifiques à chacune des meutes présentes sur Temporal – ce qu’elle ne ferait sans doute jamais, de toute manière –, supposa assez bien quant à la nature même de l’inconnu. De haute taille, un pelage épais balayé par les courants d’air, large d’épaule, il s’agissait évidemment d’un mâle. Nul doute là-dessus, au moins. C’est donc, en pensant faire face à un mâle Solitaire, que Keane laissa sa nuque se hérisser doucement et lâcha un grondement qui, à coup sûr, serait aussitôt porté aux oreilles du loup. Cela faisait bien longtemps que la femelle n’était autrement plus sensible au charme de la gent masculine, et passait outre les amourettes qui auraient dues lui étreindre le cœur à un tel tournant de sa vie. A presque trois ans, la louve n’avait même pas encore commencé une réelle relation. Tout lui avait été ôté, et, certainement par peur d’un mal plus grand encore que sa propre mort, Keane se concentrait sur sa vengeance. Elle avait bien connu Keops – aux dernières nouvelles, l’Alpha présent de son ancienne meute –, qui était aussi concerné qu’elle par les actes de l’Ombre. Le mâle Alpha, d’un blanc plus luisant encore que celui de Keane, avait noué de certains liens affectifs avec cette dernière. Sans vraiment aller jusqu’à l’amour. Mais, peut-être serait-ce allé plus loin, si elle avait laissé une chance à leur relation ? Nul ne le saura. Cette époque où elle n’était que loupiote heureuse était révolue. Place au futur, à présent. Son enfance était mise aux oubliettes, peut-être n’habitait-elle-même plus les tréfonds de l’âme de la femelle ? Nul ne le savait. Keane s’était vue, du jour au lendemain, arrachée ses parents. Puis, petit à petit, le reste de sa famille, préférant se concentrer sur sa propre voie, délaissant les autres pour ne s’occuper que de lui. Lui qui avait frappé vite et fort. Peut-être, aurait-il été plus sûr de n’avoir envoyé personne aux trousses d’Ezio, qui pensait qu’un loup pouvait être un tel danger ? Nul ne l’avait su. Jusqu’au moment où les nouvelles leurs étaient parvenues. Douloureuses et insistantes, elles annonçaient un destin sinistre à la famille des Bêtas. Destin qui n’était pas encore conclu, certes, mais, destin qui sans nuls doutes se réaliserait. Tel un piège dont il lui serait impossible de se défaire une fois qu’elle y serait entièrement, Keane galopait droit à sa perte. Et elle le savait. Mais, cette louve irait se jeter droit dans la gueule du loup si la possibilité, même infime, qu’Ezio meure soit présente. Oui, Keane donnerait sa vie pour venger les siens.

Une bouffée d’appréhension la déchira : pourquoi l’inconnu la fixait-elle ainsi ? Evidemment, la Garde en faisait de même, mais, elle avait appris à se méfier de tous. Elle savait pourquoi elle le faisait, donc. Alors que les raisons du mâle foncé lui étaient inconnues. Une minute dut s’écouler avant qu’elle finisse par se détendre. Après tout, qu’avait-elle à craindre ? Ezio lui ayant collé un assassin à la croupe ? Jamais. Ce n’était pas son style.
Non, ce loup n’était là que par pur hasard et sûrement pas pour elle. Laissant ainsi la tension baisser, la femelle secoua sa fine tête avant de finir par entièrement s’ébrouer, tout en fermant les yeux. Elle ne le considérait plus comme une menace, après réflexion. Reportant ses pupilles sur la charmante silhouette, la louve finit par se désintéresser de lui et reprit sa marche. Elle n’était pas venue pour rencontrer un congénère, et l’idée de batifoler ne l’attira même pas. Bien sûr, elle remarquait l’allure gracieuse du mâle et son pelage qui luisait doucement sous le chaud soleil de printemps. Elle ne doutait même pas que, plus on s’en approchait, plus on devenait conquis par l’apparence de l’inconnu. De là, elle ne pouvait voir ses yeux, mais, le reste promettait une surprise de taille. Qui aurait put être incontournable, mais, qui ne le fut pas. La femelle se dirigea donc droit sur l’édifice de pierres, sans plus prêter d’attention au loup. Bien qu’il reste dans un coin de sa tête, sait-on jamais, la futile idée de venir la rejoindre le prendrait peut-être. Non, Keane ne souhaitait pas la compagnie des autres. Individualiste au possible, certains la considéraient même comme égocentrique. Ce qui était légèrement le cas, en fait. Juste très légèrement…
Elle-même n’en aurait pas voulu au mâle, s’il la prenait pour quelqu’un de hautain, l’avis des autres ne l’importunait pas. L’air avait un fond frais et vivifiant, stimulant la jeune louve à escalader cette dite Pyramide et à y être malmenée par les courants. Sans gêne aucune, pas même une appréhension ne l’étreignit, l’Améthyste posa sa patte gauche sur la première marche. Une sensation presque abrutissante de puissance se fit ressentir, comme si quelque chose en ce lieu se battait pour que nul ne gravisse ces escaliers ancestraux. Surmontant une pointe d’anxiété, la louve fit rejoindre le reste de son corps sur la pierre, aussi chauffée par le soleil qu’elle semblait le contenir. La couleur sablée et le contact rugueux de la roche n’étaient pas des plus communs, et, la sensation de cette dernière sur les coussinets clairs de la Garde ne lui faisait que rappeler que sa présence n’était pas la bienvenue ici-même. Peut-être aussi, dans Temporal entier ? Certainement que jamais Keane n’aurait dû s’éloigner des terres de sa famille.

Chassant ces pensées inappropriées, la femelle commença son ascension. Plus rien n’existait. Seules la solitude et l’altitude croissantes.
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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeMar 11 Juin - 18:51

Se doutait-il que la fine silhouette qu'il observait au loin n'était autre qu'une louve Améthyste ? Lui qui croyait avoir affaire à une louve solitaire qui ne faisait, somme toute, que de se balader sur les terres libres qui appartenaient, comme leurs noms l'indiquaient, à tout le monde et personne à la fois. Des terres qui n'étaient la propriété d'aucune meute et que les solitaires trouvaient à leur goût, eux qui avaient choisi de ne rejoindre aucun clan et de ne pas participer aux terribles guerres qu'ils se livraient. Ainsi, ces terres libres avaient réussi à conquérir Hermès qui était fasciné par leur beauté et qui ne pouvait se résoudre à quitter cet endroit, surtout après avoir vu qu'une charmante demoiselle flânait dans le coin. Une charmante demoiselle, certes, mais qui jamais ne parviendrait à le conquérir par sa beauté ou son aménité si tel était son but, car jamais le loup ne s'y méprendrait une seconde fois. L'amour, c'en était fini et il espérait ne plus jamais entendre ce mot qui sonnait à ses oreilles comme un hurlement de douleur tant cela ravivait en lui de douloureux souvenirs.  Il ne se souvenait que trop bien comment sa première et dernière amourette avait tournée.
Recueilli par une louve dès son plus jeune âge après que sa mère l'eut abandonné, il avait fini  par se lier avec les filles de cette dernière mais éprouva, cependant, bien vite un tout autre sentiment pour Faith, celle qu'il considérait comme sa grande sœur mais qui passa à un autre statut en très peu de temps. Un sentiment encore plus fort que l'amitié était né. Un sentiment que l’on ne pouvait contrôler. C'était l'amour. Ainsi, Hermès, le beau, jeune et vif loup qu'il avait été à cette époque y avait succombé. Il n'avait d'yeux que pour la belle demoiselle, sa protectrice qui lui avait apporté tant de douceur. Mais il s'était révélé bien vite que ce sentiment n'était pas partagée par l’intéressée. Hermès s'était risqué à lui avouer et jamais, peut-être, il ne fut autant blessé et peiné. Il avait suivi celle qui faisait battre son cœur dans la forêt, là où elle se dirigeait, prêt à tout lui avouer mais... au combien sa déception fut grande lorsqu'il aperçut Faith en compagnie d'un autre individu. L'on aurait pu penser qu'ils étaient simplement amis si le loup n'avait pas clairement démontré qu'il aimait la louve de tout son être. Ainsi, le cœur déchiré par cette première déception amoureuse, des larmes s'apprêtant à rouler le long de ses joues sous le coup de la tristesse, Hermès s'en était allé en courant. Il avait été incapable de s'arrêter, ou du moins, il ne l'avait plus voulu. Il s'était éloigné sans même un regard vers ces terres où il avait grandi, sans même un mot pour sa mère d'adoption, sans même la remercier de sa bonté pour l'avoir élevé comme son propre fils.

Perdu dans les méandres de son esprit, Hermès n'avait pour ainsi dire pas bougé de sa place initiale. Il avait esquissé un pas, deux pas, trois pas puis s'était arrêté en repensant à son passé, qui avait causé en lui de grands troubles affectifs qu'il s'efforçait de cacher à présent.
Voyant que la louve qu'il observait depuis quelques minutes déjà avait esquissé quelques pas vers l'édifice de pierre qui s'élevait bien haut dans le ciel et s'imposait comme maître de ces lieux, il fit de même et osa enfin sortir de sa cachette qui n'était plus un secret maintenant qu'il s'était découvert. Il avait une allure gracieuse malgré son physique imposant et ce que l'on retenait majoritairement de son portrait, c'était qu'il était jeune, vif et beau. De grande taille, il était porté sur des pattes puissantes armées de griffes qui pourraient très bien vous découper en fines rondelles si la simple envie lui prenait. Imposant, le loup brun possédait un large poitrail et un corps puissant où l'on pouvait apercevoir des muscles qui sillonnaient sous sa peau. Mais surtout, l'une de ses caractéristiques physiques que l'on remarquait aisément étaient ses yeux vairons. L'un était d'ambre, semblable à la couleur du soleil au zénith, et l'autre d'un bleu éclatant.
Prunelles bleues comme la mer, bleues comme le ciel des beaux jours d'été. Bleu éclatant, contrastant magnifiquement avec son pelage brun et roux nuancé de gris, par endroits. Sa fourrure n'était pas vraiment soyeuse mais plutôt ébouriffée et c'était cela qui en faisait tout son charme, lui donnant un air farouche que tout, dans son allure et son caractère, finissait par démentir. On aurait eu tendance à croire, en le regardant au premier coup d’œil, que ce loup se servait de ses muscles pour mettre à terre bon nombre de ses ennemis mais ce n'était même pas le cas. Hermès était sûrement le loup le plus amical que l'on aurait pu trouver en ces lieux, et peut-être l'un des plus pacifistes. Après tout, il n'avait pas rejoint les rangs des Diamants pour rien. C'était parce qu'il était loyal, dévoué et capable d’exécuter  les ordres sans broncher qu'Hermès était facilement passé du statut de solitaire à celui de gardien.
Ainsi, porté vers l'avant par ses puissantes pattes, il ne tarda pas à arriver devant un grand escalier de pierre qui comptait de nombreuses pierres. De très nombreuses pierres, indénombrables, tant il semblait y en avoir à l'infini. Une à une, le loup brun se mit à les gravir tandis qu'il se rapprochait de la louve blanche, sans même prononcer un mot.
Il devait l'avouer, cette jeune demoiselle était pour le moins charmante. Mais quel intérêt aurait-il à rentrer dans un jeu prohibé, strictement défendu entre un Diamant et une Améthyste? Une éventuelle liaison entre deux loups de meutes différentes où régnait une tension palpable serait sûrement destructrice. Ainsi, même si Hermès ne paraissait pas insensible au charme de cette louve au premier abord, il n'était pas prêt à aimer mais il ne mettait pas tout de suite de côté la possibilité d'une liaison secrète. Chose qui le faisait trépider d'excitation, alors qu'il n'avait fait qu'apercevoir cette louve blanche sans même lui avoir adressé la moindre parole. Il la regarda, l’œil pétillant d'une malice non contenue, mais ses lèvres restèrent comme cousues et un silence finit par s'installer, tandis qu'il cherchait les bons mots pour la saluer. En attendant, il devait passer pour un sacré imbécile auprès de la belle.

Et c'est le temps qui court, court  qui nous rend sérieux. La vie nous a rendu plus orgueilleux parce que le temps qui court, court change les plaisirs et que le manque d'amour nous fait vieillir.
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Azazel

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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeVen 14 Juin - 12:51

Ce sont les cliquetis des griffes sur la pierre dure qui tirèrent Keane de ses pensées. Tournant alors la tête vers la silhouette qui se confondait en partie avec la couleur sablée du Temple, la femelle poussa un soupir. Elle avait émit la possibilité qu’il la suive, mais, pas un instant dès qu’elle avait atteint le sommet de l’édifice, n’y avait-elle repensé. Le mâle était sortit de sa cachette en silence et avait lui aussi entreprit d’escalader ces escaliers interminables. Tout en l’observant gravir les marches avec puissance et une facilité déconcertante, la femelle se demanda ce qu’il pouvait avoir dans la tête. « Rien » fut la seule réponse qu’elle trouva. Le vent lui remonta à la truffe, passant sur le pelage ébouriffé du loup et pénétra brusquement dans les narines de suie de la femelle, où l’odeur douce et légère des Diamants, munie d’une pointe musquée – appartenant certainement au loup en lui-même -, vint imprégner son odorat. Ainsi, Keane sut qu’elle avait devant les yeux un membre de la meute la moins agressive de tout Temporal. Nullement rassurée par ce fait, elle restait sur ses gardes : sa méfiance avait reparu. Après tout, si on se rassurait avec des clichés, on finissait trop souvent par être trompés. Autant qu’elle put en juger, l’inconnu n’était pas habité d’une intention malsaine. Pourtant, l’examen ne fut que de courte durée, car bientôt le Diamant fut aux côtés de l’Améthyste. Etrange tableau que tous deux constituaient là, représentant ce qui devrait être deux ennemis. Néanmoins, ni l’un ni l’autre ne fit mine d’attaquer ou de paraître menaçant. Et, si le mâle répugnait à être aux côtés d’un membre des Améthyste, ce qui paraissait improbable étant donné qu’il était venu jusqu’ici de son plein gré, il n’en montra rien. Keane, quant à elle, préférait jouer l’indifférence. Un masque impénétrable se posa sur son fin visage et elle se barricada derrière ses convictions et son objectif. Une touche amère teinta son regard tandis qu’elle observait la ligne d’horizon, qui se déroulait majestueuse et infinie devant elle. Dès que le loup s’était approché un peu trop près, l’Améthyste avait détourné son regard ambré et s’était résolue à fixer la cime des arbres. Bien qu’elle feigne l’indifférence, une tension dans ses mâchoires était perceptible, tout comme ses épaules tendues et rigides. Que venait-il faire ici ? Pourquoi ses congénères s’amusaient-ils à l’ennuyer en venant la trouver ? Pourquoi, quand on tenait tant à avoir la paix, fallait-il qu’un imprévu vienne gâcher un souhait tant espéré. La femelle de nacre était fatiguée. Elle avait passé sa nuit à rôder aux différentes frontières des terres Améthyste et à traquer des intrus imaginaires. Et, pas même un orage ne s’était pointé, annonçant une nuit folle, zébrée d’éclairs et déversant des trombes d’eau. Non, la nuit avait été sèche et longue. Keane n’avait pas eut l’occasion de se rouler dans une flaque vaseuse, n’avait même pas pu tacher son pelage à présent impeccable et agité mollement au gré des courants ascendants. Le peu d’altitude qu’il y avait ne lui permettait pas d’avoir le tournis et la louve osait sans peine regarder en contre bas. Le sommet du Temple n’était autre qu’une grande estrade plate, avec quelques imperfections dues au temps passé, s’effritant à tels ou tels endroits. Le soleil tapait, mais, le vent et ses courants déchaînés en ce jour permettaient de supporter la chaleur émanant de l’astre. De plus, la louve était avantagée, étant donné que son poil blanc, contrairement aux fourrures sombres, ne retenait pas la tiédeur du soleil. Ils dominaient le monde entier, semblait-il. Seule une montagne sur leur gauche semblait les défier, les toisant depuis les terres Diamants. La verdure en pleine floraison dressait un tableau unique du paysage et aurait émerveillé les loups les plus blasés. Après avoir gardé le silence suffisamment longtemps pour décourager la majorité des loups, Keane daigna alors prononcer quelques mots, sans pour autant le regarder :
 
- Que me veux-tu ?
 
Un ton las et exagérément irrité sortit, filtré par ses babines aux poils légèrement grisonnant. Les oreilles relativement plaquées vers l’arrière, leurs pointes d’encre dirigée vers les escaliers que la louve venait d’emprunter et auxquels elle tournait à présent le dos, étaient signe de menace. Elle n’avait pas réellement l’intention de sauter à la gorge de l’inconnu, mais ne pouvait décidemment camoufler son mécontentement. Finalement, elle se décida à rencontrer son regard vairon. Ce dernier captait les rayons du soleil et, son œil gauche, quasiment similaire à ceux de Keane, reflétait chaleureusement ces éclats solaires, tandis que l’autre était d’une couleur bien vive et semblait vous ficher un coup en plein poitrail. C’était déconcertant et la femelle oscillait entre l’émerveillement et la méfiance. Finalement, elle opta pour sa bonne vieille méthode de « quel est le moins risqué » et conserva ses oreilles en arrière, tandis que ses globes ambrés soutenaient le regard spécial du mâle. Keane avait conscience que sa réaction était plus ou moins inappropriée, que ce loup ne lui ferait pas de mal. Néanmoins, son subconscient ne pouvait cesser de guider sa constante méfiance envers tous. Soufflant plus fort qu’il ne l’aurait certainement fallu, la louve se heurta à une question qu’elle décida remettre à plus tard, l’esprit trop embrumé par sa nuit blanche pour, et surveiller l’inconnu et songer correctement. Habituellement patiente, la Garde finit par retrousser les babines, détournant son regard et gronder :
 
- Qu’est-ce que j’ai fais pour me ramasser un loup dans les pattes… ?
 
Keane avait changé. En même temps que sa décision de traquer Ezio avait été prise, la femelle enjouée avait disparut, laissant place à un individu vengeur et cruel, balayant tout état d’esprit pouvant la perturber et la faire dévier de son but. Bien que ce virement de comportement l’effraya au début, la louve de nacre s’en fit une raison et décida que c’en était le prix à payer pour venger la mémoire de ses géniteurs. Aujourd’hui, Keane était ainsi. Elle ne devait même plus faire semblant, ce n’était pas passager et se rendait rarement compte à quel point elle se montrait antipathique. Seule sa curiosité dévorante prenait parfois le pas sur son caractère froid.
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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeMer 19 Juin - 9:17

« Il y a la la beauté des choses, la beauté continuelle qui ne cesse de nous éblouir de sa brillance, qui nous rend heureux tout simplement. Et puis il y a ce côté doux et amer. L'autre face qui nous surprend et nous déçoit. Ce côté là, je ferais tout pour l'oublier. Je ferais tout pour ne voir que le bon sens de la vie et des gens. Je ferais tout pour vivre dans un monde sans méchanceté et sans pouvoir. Sans cruauté ni guerre. J'aimerais que la vie soit rose, pleine de gentillesse, de paix et d'ivresse d'amour ; de jolies choses qui nous font plaisir au quotidien. Mais si le monde dans lequel je vis, dans lequel nous vivons tous, était ainsi, celui-ci ne serait pas notre monde et périrait aussi vite qu'il est né. Dépêchez-vous de vivre, dépêchez-vous d'aimer. Nous croyons toujours avoir le temps, mais ce n'est pas vrai. Un jour nous prenons conscience que nous avons franchi le point de non-retour, ce moment où l'on ne peut plus revenir en arrière. Ce moment où l'on se rend compte qu'on a laissé passer sa chance. »

L'été. Pour Hermès, ce mot n'avait aucun sens. On avait toujours tendance à dire que cette saison annonçait le retour des beaux jours mais ce n'était pas le cas partout. Lui qui vivait en territoire Diamant savait que la neige était toujours aussi présente, inexorable, éternelle. Il avait pris l'habitude de travailler quelque soit le temps, qu'il pleuve ou qu'il vente, toujours plongé dans la solitude la plus profonde. Cependant, son grade lui offrait une grande liberté. Une liberté qu'il affectionnait particulièrement et qui lui permettait de se sentir maître de lui-même, ce qu'il n'était pas tout à fait, au fond. Ainsi, l'été enfin là. La plus belle de toutes les saisons, là où la nature se réveillait fleurissante et où les oiseaux chantaient à tue-tête sans que l'on puisse leur fermer le clapet. L’air fleurait le bel été, le printemps terminé et le début des jours ensoleillés. Hermès humait avec avidité les effluves de la forêt qui convergeaient vers ses narines dilatées, frémissant sous la caresse du vent qui venait ébouriffer ses poils d’un brun éclatant, tirant parfois sur le beige. Calme et serein, il continuait de gravir les quelques marches qui les séparaient de la louve de nacre.  Ses prunelles d'ambre et d'azur s'attardaient sur le moindre détail du paysage, balayant ainsi les lieux de son regard circulaire illuminé par une lueur de malice énigmatique. Son esprit tout entier s'envola flâner aux côtés des fragrances florales et estivales que transportaient le vent, et seul son corps subsistait en ce lieu à l'allure onirique. Cette brise au parfum délicat qu'il aimait humer sans ménagement, chargée d'odeur changeantes, et qui venait jouer avec ses poils brun, éclatants au soleil d'été. Son regard dériva pour se poser sur le soleil, son ami le plus cher, et qui était là pour égayer ses journées les plus mornes. Le soleil qui resplendissait et lustrait sa fourrure brune, si soyeuse au toucher, et si plaisante au regard. Le soleil, omniprésent en cette belle saison, qui venait nous réconforter de ses rayons luminescents et nous envelopper de quiétude avec sa chaleur.
Finalement, ses prunelles dépareillées finirent par se détacher du paysage et il reprit sa vive marche sur les marches de l'édifice de pierre, avant d'arriver au côté de l'inconnue. Il se sentait plus vivant que jamais tandis que son cœur tambourinait dans sa poitrine à une vitesse inimaginable. Il sentait un feu intense l'embraser et dévaler le long de ses veines. Ce même feu intense qui lui redonnait une énergie sans pareille et ce courage, qui lui donnait l'impression qu'il pouvait accomplir n'importe quoi. Son port de tête était altier et son allure droite et fière, mais pourtant, aucun sang royal ou noble ne courait dans ses veines et son attitude n'avait jamais été travaillée. Depuis sa naissance, il s'était toujours comporté de la sorte alors qu'il n'était qu'un bandit solitaire, dans le temps. Cruel contraste au sein d'un même être, mais c'était justement cela qui faisait tout son charme. Un charme dont il ne tarderait sûrement pas à user en cette belle journée qui se dessinait. Il se sentait plus vif que jamais et d'humeur à séduire la première demoiselle qui passerait dans le coin pour prendre un peu de bon temps. Et la demoiselle, il venait de la trouver. Il ne rester plus qu'à espérer qu'elle cède à ses avances.  Il la dévisageait pour la première fois, gravant dans sa mémoire chaque détail de son visage, chaque détail de son corps si puissant pour une louve de la gent féminine. Ce corps qui avait réussi à le charmer alors qu'il s'était décidé à ne plus jamais approcher une de ces créatures si maléfiques selon lui. Une de ces créatures qui lui avait causé le plus grand mal qu'il ait jamais connu et qu'il n'était pas prêt de ressentir à nouveau. Les blessures restaient toujours aussi vives, même quelques années après, bien qu'Hermès s'était efforcé de tout oublier. Son esprit était marqué de cicatrices innombrables et les souvenirs refaisaient surface en tout temps et en tous lieux, l'assaillant sans aucune pitié. Le seul mot qui lui venait à l'esprit en regardant cette louve au regard  si méprisant était Faith. Toutes deux se ressemblaient tellement que c'en était troublant, mais c'était sûrement pour cela qu'Hermès avait été un tant soit peu charmé. Ainsi, il venait de comprendre que celle qui avait été son premier amour ne disparaitrait pas et resterait toujours présente en lui, que ce soit dans son cœur ou dans ses moindres souvenirs.  A jamais.


    « Que me veux-tu ? Qu’est-ce que j’ai fais pour me ramasser un loup dans les pattes… ? »


Le loup brun observa l'inconnue sans se formaliser de son ton abrupt et de sa voix froide. Il venait la déranger alors qu'elle semblait si bien, toute seule, mais n'avait pu résister à la tentation de s'approcher de cet être si inaccessible.  Elle était d'une rare beauté, féminine malgré la rigidité de ses muscles et l’amertume  qui teintait son regard ambré. Elle arborait une expression d'indifférence totale mais son corps tendu et sa mâchoire contractée prouvait tout le contraire. Il était enfermé dans un tourbillon de sensations, qui ébranlait son être tout entier, le faisait vibrer et frémir, trahissant ce besoin pressant de séduire. Il le savait, l'amour ne l'avait pas gagné et ne le gagnerait sûrement jamais mais c'était l'attirance qui avait pris le dessus. Une attirance sans pareille pour cette louve qui réussissait à lui faire ressentir moult émotions rien que par un seul regard qui ne trahissait aucune aménité. Le corps tout entier du loup brun était tendu vers ce être dont le nom lui était toujours inconnu alors qu'il brûlait de l'apprendre, mais aucune parole ne fut capable de franchir ses lèvres satinées. Il ne savait que dire face au mépris de la louve dont le charme ne le laissait pas impassible, aussi resta t-il muet, arborant seulement un sourire frivole et jovial.  Le grand loup brun avait plongé ses yeux vairons qui s'opposaient tant dans ceux de la louve de nacre alors que peu à peu, il sentait ce feu intense qu'il avait senti quelques secondes plus tôt l'envahir, et cette sensation de chaleur exquise se répandre dans tout son être. Ça courait dans ses veines, embrasant chacun de ses muscles, comme s'il était parcouru par une bouffée surpuissante d'adrénaline. Dans un élan de séduction, il s'était redressée de toute sa taille, imposant et vif, avant d'arquer le cou, dardant sur la belle ses prunelles dépareillées et contractant ses muscles. Se prêterait-elle à son jeu ou le mépriserait-elle comme elle semblait en avoir l'habitude ? Hermès ne tarderait sûrement pas à le savoir. Ainsi, tout son corps ne demandait qu'à effleurer cette créature à la fourrure somptueuse, tellement même qu'il osa un pas, puis un deuxième pour s'en rapprocher, sans prêter attention à l'expression de son visage qui aurait pu refroidir son ardeur. Il voulait simplement s'abandonner à ce désir qui le guettait et laisser ce brasier ardent qui naissait en lui le dévorer et consumer son corps tout entier. Ainsi, incapable de prononcer quoi que ce soit mais désireux de ne pas passer pour un imbécile fini, Hermès laissa les mots s'échapper d'eux-même de sa bouche, qu'il souffla d'une voix suave et délicate. Ces mêmes mots qui fleurirent au coin de sa bouche, accompagnés d'un sourire, et qui s'envolèrent avec la brise légère et les fragrances florales qui embaumaient l'air estival.

    « Allons, pourquoi tant de hargne envers un loup qui n'a fait que succomber à ton charme ? Appelle-moi Hermès. »


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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeMar 25 Juin - 8:06

Un dégoût profond l'envahit. S'il avait fallu qu'elle doive se confronter, encore, à une épreuve afin qu'elle se prouve être capable d'atteindre son objectif sans heurt, aurait-elle été celle-ci.Le regard vairon ne cessait de revenir à elle, la déstabilisant d'autant plus. Keane ne saurait dire ce qui la troublait : le fait d'être complimentée par un bel inconnu ou que ce dernier soit encore là. La louve de nacre n'était nullement reconnue pour être avenante, mais, plutôt pour ses piques sarcastiques et vives. Evidemment, sa réputation ne s'était pas étendue au-delà du territoire Améthyste. Pourquoi ne pas commencer maintenant ? Simplement parce que la Garde avait vue sa curiosité piquée au vif. Aveuglée par sa vengeance, elle ne voyait pas très bien quel effet pouvait-elle provoquer. Ou, préférait-elle simplement l'ignorer. Pour elle, les mâles n'étaient bon qu'a faire porter d'autres femelles, à draguer et voleter de ci, de là.Pour faire plus clair, Keane et la gent masculine n'avaient pas une relation au beau fixe. La femelle faisait de son mieux pour les éviter alors que certains d'entre eux ne faisaient que lui rendre la tâche plus ardue encore. Le pire était la période des chaleurs, où là, éviter les loups devenaient carrément un exploit. Néanmoins, et heureusement pour la louve, cette période était passée et une année de paix - ou presque - se profilait à l'horizon, délicieuse et tant convoitée. Pourtant, Keane se savait aussi réceptive à cette période que les loups. Et, ce n'était peut-être pas les mâles eux-mêmes qu'elle fuyait, mais certainement la tentation de succomber aux phéromones et de s'emporter dans une aventure qu'elle se voyait incapable d'assumer. Mais, restait le point qu'elle ne comprenait toujours pas : pourquoi elle ? Se triturant un instant les méninges, cherchant le pourquoi du comment tout en reportant un regard acéré sur le paysage environnant - prenant soin de ne pas rencontrer ces deux globes aux couleurs si différentes mais qui s'accordaient pourtant si bien  -, Keane finit par porter son choix sur la malchance. Elle s'était simplement trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Elle était certaine que si une autre femelle avait été là, à sa place, le Diamant aurait réagit de la même façon. Pourtant... Il sembla bien que l'idée fugace d'avoir put charmer, sans le vouloir de plus, ce représentant masculin fort attrayant germa subitement dans l'esprit de la femelle de nacre. Et si, effectivement, elle et seulement elle avait eut raison de ce loup d'apparence hâbleuse ? Et si, effectivement, le "charme" évoqué par ce prénommé Hermès l'avait attiré à lui seul vers elle ?... Non, impossible. Décidément inimaginable et ce raisonnement crédule de la part de l'Améthyste la déçut elle-même. Etre si naïve la perdrait, et croire les propos de tout un chacun la mènerait à coup sûr sur un mauvais chemin. Quittant le paysage luxuriant, cette verdure qui s'étalait sous ses yeux d'ambre liquide, vivante et pulsant d'une entité puissante et ancienne. Tout comme cet édifice sur lequel elle avait osé poser son arrière-train. Keane était nerveuse. Non pas qu'elle soit intimidée par l'esprit qui semblait garder les lieux, mais plutôt incrédule quant à la présence du loup brun. Etait-elle réellement si belle que ça ? Pourtant, Dieu savait comme elle faisait tout pour ne pas le paraître : la femelle blanche privilégiait les bains de boue et appréciait la pluie. Elle profitait de cette dernière pour laver sa fourrure, qui, même après avoir été engluée trois jours durant, retrouvait toujours sa teinte de nacre. Beaucoup auraient envié ce genre de pelage, mais, on est jamais content avec ce que l'on a. Keane ne faisant pas exception à la règle, elle maudissait régulièrement sa robe de ne pas se dissimuler parfaitement dans la majorité des environnements. Aussi, la discrétion et la furtivité devaient-elles être redoublées.

La pierre crayeuse, s'effritant sous les coussinets roses à chaque mouvement de la louve, crissait de ses petits fragments qui se détachaient si facilement du gros de la roche. Rompant le silence, ce bruit calma un peu les réflexions de plus en plus effrénées de Keane. Le ton du mâle n'avait pas été aussi suave qu'elle l'aurait cru et, bien qu'elle n'ait pas été aimable, lui l'avait été. Dévoilant son nom au passage, il s'attendait certainement à ce que la louve en fasse autant. Mais, et après avoir la rancune tenace, Keane était dotée d'un esprit tout contradictoire. Elle aimait, et cela depuis son intégration à la meute Améthyste, rembarrer les autres et les acculer jusqu'à ce qu'ils déclarent forfait. La femelle se donnait de grands airs supérieurs lorsqu'elle en avait envie, mais, jamais encore n'avait-elle usé de son charme. Mais, bien qu'elle ait passablement changé au cours des derniers mois, la Garde se refusait à tomber dans de tels extrêmes. Et oui, il y a tout de même des choses qui ne changent pas, même avec le temps.

- Je ne possède rien qui soit irremplaçable, soyons d'accord.

Un sourire évasif pointa sur le bout du museau de l’Améthyste, alors qu'elle se retournait vers Hermès. Crispant tout de même ses mâchoires afin d'éviter de tomber dans le piège tendu - celui dans lequel une multitude  de louves avait certainement déjà sombré, entre soleil et mer, or et saphir -, elle continua sur sa lancée. Elle n'avait pas eut l'intention de lâcher son prénom à l'inconnu, mais, il lui sembla qu'elle ne risquait rien et que leur rencontre n'était pas forcément désagréable. Ses attitudes blasées et ses regards durs n'étaient que carapace. C'était simplement la peur de se voir à nouveau déchirée qui avait forcé la jeune louve à changer, à se transformer en une vipère hautaine.

- Mon nom est Keane. Mais, tu peux m'appeler comme tu veux.

Ce n'était pas une invitation à lui trouver un surnom stupide, simplement souligner le fait que le loup sache son nom ou pas importait peu. Ce n'était que quelques lettres mises ensemble afin de former une intonation cohérente. Ou pas. Un dernier regard pour le mâle et Keane se reperdit dans la contemplation des lieux. Cette fois, ce n'était même plus une simulation, elle observait bel et bien ce qui les entourait. Le vent agitait toujours autant les pelages des deux loups, mêlant l'odeur douce des Diamants à celle, piquante, des Améthystes. Un cocktail qui s'éloignait bien rapidement, porté par les courants ascendants et fouetté par les courants descendants. La louve blanche, sans quitter la cime des arbres du regard, ouvrit finalement la gueule et demanda :

- Tu sembles un peu amoché pour avoir toujours fait partie des Diamants...

En effet, avec les mouvements de poils occasionnés par le vent puissant en ces hauteurs, la femelle avait eut tout le loisir de remarquer moult cicatrices d'ordinaire camouflées  par le pelage épais et foncé du Diamant. Elle faisait donc référence à ses marques de blessures, pas directement à son physique. Mais, s'il prenait cette remarque comme étant une provocation, ce ne serait pas Keane qui irait s'excuser. Quant à l'Améthyste, elle était dépourvue de blessures extérieures, n'ayant jamais eut l'occasion de réellement mettre ses capacités à profit. Elle ne s'attendait donc pas à une réplique. Le soleil, à présent à son apogée, malmenait les rétines de tout animal ne se trouvant pas sous le couvert de l'ombre et balayait de son œil omniscient le Monde qui se déroulait sous lui. .


Dernière édition par Keane le Mar 9 Juil - 8:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeLun 8 Juil - 20:17

Un lourd silence s’installa que rien hormis le chant des oiseaux ne perturba. Tout était calme, silencieux. Étrangement silencieux. A l’accoutumée, il y avait toujours un bruit qui venait perturber ce chant muet mais là, rien. Même le vent ne se faisait pas entendre, venant agiter les feuilles des arbres dans un bruissement de velours. Il semblait avoir disparu pour ne plus laisser que les deux loups, seuls dans ce lieu à l’allure onirique où flottait un parfum aphrodisiaque. Celui de l’été, qu’Hermès appréciait particulièrement et qui annonçait l’arrivée des beaux jours. Bientôt, encore bien plus tôt qu’il ne l’imaginait, il se prélasserait au soleil les yeux fermés, perdu dans les méandres de son esprit, sa fourrure seulement agitée par la brise légère. Bientôt, il gambaderait dans la prairie comme lorsqu’il n’était qu’un louveteau encore incapable d’aligner trois mots sans bégayer et prendrait grand plaisir à aller ramasser quelques fleurs pour les offrir à ces femelles, ces créatures mystérieuses dont il aimait tant la compagnie. Tant et si bien qu’il en venait même à s’approcher des femelles les plus acariâtres rien que parce que leur apparence le fascinait. Et c’était exactement le cas de cette louve de nacre qui se trouvait face à lui et qu’il défiait du regard. Il scrutait ses moindres réactions, ses moindres mouvements, son regard longeant son corps en partant de son échine jusqu’au bas de son dos. Elle ne semblait pas agressive, mais pas non plus des plus amicales et c’était sûrement pour cela que le loup brun commençait à se méfier. On lui avait souvent répété que l’habit ne faisait pas le moine, et c’était ainsi que même une créature qui nous paraissait innocente pouvait se révéler vile et méchante au fond. Il fallait juste savoir cacher son jeu, ce que certains savaient bien faire. Et ce que d’autres ne savaient pas. En l’occurrence, c’était le cas d’Hermès qui était incapable de jouer un autre rôle que le sien, incapable de se comporter d’une autre manière qu’il le devrait. Piètre comédien ? Sans nul doute, mais il se félicitait de rester authentique alors que d’autres n’avaient pas le courage de rester qui ils étaient vraiment. Ainsi, lui au moins assumait ce qu’il était jusqu’au bout et n’avait aucune honte à l’afficher. Le loup brun poussa un soupir en pensant à tous ceux qui refoulaient leur vraie personnalité pour se comporter comme d’autres personnes qu’ils n’étaient pas. Et cette louve de nacre, faisait-elle partie de cette minorité qui devenait peu à peu une majorité? Toutes sortes de questions affluaient dans son esprit sans qu’il ne puisse y répondre et restaient ainsi dans l’attente interminable d’une quelconque réponse, même la plus infime. Mais non, il ne connaissait même pas cette louve et ne pouvait donc pas se permettre de penser telles ou telles choses sur elle, qui pouvaient bien sûr s’avérer fausses. Car, il fallait le savoir, Hermès ne jugeait jamais ses congénères au premier coup d’œil sans avoir eu l’occasion de les connaître, ce qui était une grande qualité. Tiens, parce que celui-là avait une balafre à l’œil, il était forcément bagarreur de nature ? Non, le loup brun ne se serait jamais permis de penser ça une seule seconde. Et parce que celui-là faisait partie des Rubis, cela signifiait qu’il était assoiffé de sang, violent et impulsif ? Non plus. Porter des préjugés, ça jamais. Voilà bien une chose que le gardien détestait plus que tout, même avant celui qui avait brisé un avenir radieux qui s’annonçait avec celle qu’il aimait. Enfin ça, c’était une autre histoire.
La louve de nacre daigna enfin se retourner vers lui  et lui adressa un sourire qu’il trouvait énigmatique, mais charmant tout de même. A son tour, il en fit un en laissant ses lèvres satinées s’étirer sur son visage si juvénile et jovial. Bientôt, les paroles de la louve vinrent le sortir de ses terribles pensées qui ne lui laissaient plus aucun répit.


    « Je ne possède rien qui soit irremplaçable, soyons d'accord. Mon nom est Keane. Mais, tu peux m'appeler comme tu veux. »


Elle venait  de dévoiler une partie de son identité, lui donnant ainsi  l’occasion de pouvoir  mettre un nom sur ce visage qui le charmait tant.  Enfin non, pas que le visage. Il y avait aussi ce corps, à la fourrure de nacre, qui parvenait à l’émerveiller d’un simple regard. Souvent, il restait plongé dans la contemplation de cette créature si mystérieuse sans pouvoir s’en détacher et ne s’en rendait compte que bien plus tard. Cette louve qui semblait pourtant peu commode et dépourvue de toute aménité. Mais Hermès se plaisait à se prêter à ce jeu de séduction et c’était des femelles comme elle qu’il aimait. Des femelles qui semblaient inaccessibles et qui représentaient un réel défi pour le loup brun qu’il était. Et plus les défis étaient durs, plus ils avaient de valeur à ses yeux. Ainsi, rien qu’en pensant à cela, son sourire s’élargit un peu plus sur son visage et vint l’illuminer de joie de vivre. Une joie de vivre qu’il ressentait en tout temps, à chaque instant, ou du moins qu’il tachait d’affecter lorsque ce n’était pas le cas. Son regard brillait d’une malice non contenue mais aussi d’une certaine insolence, d’un certain défi que l’on ne pouvait nier. Il voulait la mettre à l’épreuve rien que par un simple regard, ses prunelles rivées sur elle. Fuirait-elle son regard ou le soutiendrait-elle? Lui tiendrait-elle tête ou se plierait-elle à lui, se prêtant à son jeu ? Non, pour l’Améthyste qu’elle était, la réponse semblait tout de même évidente à ses yeux.  Hermès connaissait bien le caractère des membres de ce clan pour avoir eu l’occasion de les côtoyer, bien que rarement très longtemps. Des rencontres qui s'étaient souvent mal terminées, d’ailleurs.  Il ne se souvenait que trop bien de cette louve à la fourrure de neige et aux yeux illuminés par les braises de l’Enfer qui s’était montrée d’une rare insolence avec lui, là-haut, au sommet de la Montagne des Ancêtres. Hermès, ne pouvant se contenir face aux piques que lui lançait sans ménagement la femelle, s’était jeté sur elle, engageant ainsi un combat qui s’avéra interminable. De de duel, il avait reçu de nombreuses cicatrices qu’il arborait fièrement et qui n’enlevait rien à son charme. Certaines même le trouvaient plus séduisant ainsi, lui donnant une allure de combattant valeureux et expérimenté qui a eu l’occasion de se battre de nombreuses fois.


    « Tu sembles un peu amoché pour avoir toujours fait partie des Diamants... »


Remarqua la louve de nacre sans aucune gêne. Mais après tout, pourquoi aurait-elle du en éprouver? Ce qu’elle disait-là était une simple constatation qui s’avérait belle et bien véritable. On avait toujours tendance à croire que les Diamants étaient de purs pacifistes, incapables de se défendre par eux-mêmes. Doux comme des agneaux, qui ne feraient même pas de mal à une mouche. Certes, je vous l’accorde, certains membres étaient exactement comme décrits ci-dessus mais pour le reste, ce n’était pas le cas. Hermès démentissait bien cette image que tout un chacun s’accordait à octroyer à la meute, lui qui pouvait s’avérer d’une bienveillance incomparable mais qui savait aussi se défendre lorsqu’on s’attaquait personnellement à lui ou à un de ses proches. Il ne fallait juste pas lui chercher querelle, et il pouvait se révéler l’un des loups les plus aimables que vous ayez pu connaître. Ainsi, selon lui, il ne fallait pas juger le caractère d’un individu parce qu’il faisait partie de telle ou telle meute. Les Rubis pouvaient compter des loups d’une extrême gentillesse tandis que les Saphirs pouvaient receler d’une quantité inimaginable de loups vils, cruels et sanguinaires, par exemple. Oui, les préjugés, trop peu pour Hermès. Décidément, il exécrait cela au plus haut point.
Revenant brusquement à la réalité, il se surprit à regarder dans le vide, le regard vague. Sortant peu à peu de la torpeur dans laquelle il avait été plongé, il replongea bien vite son regard dans celui de la demoiselle. Son corps qui était resté immobile pendant de longues minutes se remit en mouvement et ce fut avec une infinie lenteur qu’il glissa vers l’Améthyste, jusqu’à ce que ses poils puissent s’entremêler avec les siens. Jusqu’à ce qu’il puisse la frôler, qu’il puisse s’enivrer de son odeur. Il ne ressentait pas la moindre gêne, et chacun de ses gestes était effectué avec douceur. Mais la douceur, il se demandait bien si la louve blanche avait un jour pu la connaitre. Il se colla imperceptiblement contre elle, pouvant sentir sa peau contre la sienne et lui susurra à l’oreille d’une voix suave. La voix d’un parfait séducteur.


    « Qui t’as dis que j’avais toujours fait partie des Diamants, ma chère Keane. Il se peut très bien que j’ai mené une toute autre existence avant de rejoindre les rangs de cette meute. Une toute autre existence où j’aurais mené une vie de bandit sans foi ni loi mais avec des principes : venir en aide aux autres. Enfin, bref, je ne vais pas te raconter ma vie trépidante même si je sais que tu meurs d’envie de te l’entendre conter. »

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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeJeu 18 Juil - 12:14

L’œil sans paupière du soleil et les frais courants d’air se livraient une bataille infernale. L’un refusant de laisser les autres prendre le dessus sur le climat de plus en plus lourd à supporter : tantôt il faisait frais, tantôt les rayons de soleil semblaient vous brûler la fourrure et réduisaient les rétines en une mince ligne d’encre. Les températures variaient sans cesse, ne laissant aucun répit aux êtres vivants ici-bas. Keane en faisait partie et n’était nullement épargnée, même pas par son pelage clair. Bien qu’elle soit consciente que ses pointes d’ébène – le bout de ses oreilles – étaient légèrement plus chauds, la Garde eut une brusque pensée pour ceux dont la fourrure était aussi sombre qu’une nuit sans lune. Le climat d’ici ne devait pas être évident à supporter… Pensée qui amena la nostalgie au sein du cœur de l’Améthyste. Un soupir filtra entre ses babines qui, contrairement à la majorité de son corps, étaient sombres. Son regard ambré, fixant avec ferveur le luxuriant paysage qui s’offrait à sa vue, n’osait à nouveau se tourner vers le dénommé Hermès. Ses globes de couleurs dissemblables ne faisaient que décontenancer la femelle qui n’appréciait pas du tout se retrouver en pareille situation. Elle en était jusqu’à être vexée de ne savoir se maîtriser. Elle aurait dut garder cette aura de louve hautaine et méprisante, personne ne serait venu la perturber.  Quoique, il ne lui semblait pas avoir laissé transparaître une quelconque trace de sympathie. Alors même que Keane l’avait purement et simplement ignoré, le mâle, lui, s’était approché et avait entreprit de faire la conversation. Hermès affichait sans nul doute une confiance en soi rare, ce que la Garde de nacre n’avait plus depuis un bout de temps déjà. Elle se laissait rarement aller à la nostalgie et aux songes du passé, mais, il était clair que le moment présent était mal choisi pour se faire. Le Diamant, inconscient des doutes intérieurs de la femelle, crut qu’il fut bon de l’approcher et de mêler sa fourrure à la sienne. Ce contact tout au plus suggestif électrisa tout bonnement l’Améthyste, qui dut retenir un frisson d’extase. Elle l’avait vu venir, mais n’avait pu trouver la force de contrer les plans du Diamant à temps. Sa voix aux intonations ténébreuses s’insinua avec délectation dans les oreilles pointues de la louve, enivrant son cerveau et attisant ses sens. Ainsi qu’un poil de désir, il fallait bien le faire remarquer. Alors qu’il n’avait pas terminé sa tirade à l’arrière-goût enflammé, Keane se surprit à se laisser aller contre le corps puissant de ce mâle athlétique. Et ce, malgré la chaleur environnante, qui pesait sur Temporal en ce jour de beau, la femelle se prêta au jeu du loup, le temps d’un court échange d’odeurs et de regards. Mais, c’est en ayant un aperçu de ce à quoi elle ressemblait en ce moment qui la figea. Les muscles entièrement tendus – cette fois, il n’y avait pas que la mâchoire en cause -, Keane eut un mouvement de recul hésitant… Juste avant de choper l’épaule droite d’Hermès et d’y planter vivement ses crocs. Bien qu’apparemment impressionnant, ce geste n’était pas plus douloureux qu’une piqure d’abeille – la Garde y avait prêté une attention étonnamment particulière, rétractant ses crocs blancs tels de l’ivoire dès que ces derniers avaient atteint la peau du Diamant. Ce n’était, en somme, qu’un simple avertissement. Bien que sa dentition pointue soit rangée, l’air mauvais de Keane apparut. Son regard ambré avait eu le temps de s’enflammer et toisait le loup qui avait osé la déstabiliser. Pourtant, ce dernier n’avait même pas reculé à la morsure et avait donc contraint Keane à le faire elle-même. Faisant bouillonner un peu plus la louve de nacre. Son visage dur avait revêtit son apparence de tous les jours : fermé et hostile. C’est ainsi, que dans sa meute, on ne se faisait nullement embêter et ni même bouffé. Chez les Améthystes, faut savoir jouer les durs, se faire une place ainsi qu’une impression. C’est ainsi que cela fonctionnait et mieux valait être acariâtre plutôt qu’avenant. Les nouveaux le comprenaient assez rapidement, en général : ce clan n’était pas fait pour les tendres. Aussi, fallait-il se comporter comme tel si on tenait à ne pas avoir des représailles. Pourtant,  bien que les Améthystes soient réputés comme manipulateurs excentriques et fourbes, l’ambiance générale au sein du clan se détériorait. Leur réputation d’antan  n’était plus que poussière et les autres meutes se moquaient bien de leur position précaire. Plus de dominant. La base étai importante, certes. Mais,  sans pointe cette pyramide hiérarchique, comment pouvait-on se savoir en sécurité et bien dirigé ? Evidemment, un nouvel Alpha choisit sur le tas ne saurait convenir. Qui garantissait que ce dernier ne prendrait pas la fuite comme tant d’autres l’avaient fait ? Personne. L’avenir des Améthystes devenait de plus en plus flou et douteux.
Pourtant, ce n’est pas sur quoi Keane était concentrée, là, tout de suite. Elle venait de s’engager dans une bataille singulière, une bataille de regards. Tendue, elle ne se retenait pas de lâcher quelques grondements vexés à l’encontre du loup. Ne s’en était-il peut-être pas rendu compte, que, pour moi, cela sautait aux yeux : il lui plaisait. Et, cette attirance non négligeable, la femelle n’en voulait pas. Bien sûr qu’elle aurait voulu se voir conter tous les récits possibles, tant que ces derniers comportaient un loup au regard océan et doré. Et c’est justement pour cela qu’elle réagissait ainsi. Bon, après quelques années d’études, Keane finira simplement par être un livre ouvert aux yeux de celui qui sait lire. Mais, je ne cache pas qu’elle soit une créature des plus difficiles à cerner. Elle ne tient pas à s’en attribuer quelconque mérite. Si ce n’est celui de ne pas tomber dans tous les pièges vicieux tendus par ses pairs. Particulièrement les mâles, en fait. Car, oui, ces derniers avaient beau vous prétendre que vous soyez la femelle, vous pouviez presque toujours vous attendre à un mensonge de leur part. Rien n’était arrivé à Keane pour qu’elle soit aussi suspicieuse, simplement encore un des « effets secondaires » de la mort de ses parents. Pour comprendre cette femelle de nacre, fallait-il déjà connaître son histoire et la tragique séparation avec ses géniteurs, occasionnée par un ennemi de la famille. Anéantie, Keane s’était simplement reconstruite avec les moyens du bord et le plus rapidement possible, afin d’être opérationnelle presque tout de suite. Elle n’avait pas pris le temps qu’il aurait fallu, préférant miser sur des entraînements physiques intensifs au lieu de sa santé mentale. Mais, finalement, cela n’avait pas si mal réussi. Le résultat n’était pas reluisant, mais tenait-il au moins la route, du moins jusque-là. Les babines à nouveau retroussées, Keane faisait fièrement face à Hermès :

- Vas raconter ton baratin à celles qui voudront bien l’entendre. Et ne t’avise pas de refaire ce que tu viens de faire.

La femelle était certaine que le Diamant au regard vairon n’avait pas pour habitude de se faire éconduire. Et, elle rigolait déjà de sa petite victoire sur ce Don Juan lupin. La possibilité de joutes orales entre eux deux, ainsi qu’une complicité taquine, amusaient grandement la Garde, qui ne tenait pas à voir Hermès parti de suite. Mais, peut-être, que son comportement acariâtre et repoussant aura eu raison de son ardeur…
La température chuta. Comme si, l’air glacial de Keane avait eu un impact certain sur le climat. Le soleil sembla se voiler – avait-il une paupière, finalement ? – et réduisit son éclat. Toujours pas d’orage à l’horizon, ni même de nuages. Tant pis, la louve avait de toute manière peut-être bel et bien trouvé sa distraction ailleurs.
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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeMer 24 Juil - 18:02

Le soleil brillait de mille feux, là-haut, dardant sur les deux loups ses rayons lumineux. Hermès ne cessait d’admirer la fourrure de la louve de nacre rutilant sous l’astre solaire qui s’élevait dans le ciel sans qu’aucun nuage ne vienne filtrer la lumière qui en émanait. Tout était beau. Tout resplendissait de joie de vivre, de cette sensation de fraîcheur estivale qui ne laissait aucun être de marbre. Tout était parfumé des fragrances florales et fruitières que la brise se chargeait de transporter. Et puis finalement, oui, tout était parfait, en allant de la température saisonnière à cette rencontre qui s’annonçait affriolante, et même plus si la dénommée Keane décidait finalement de se prêter à son jeu comme la plupart des louves que le brun avait pu côtoyer jusque-là. Mais justement, cette femelle ne semblait pas faire partie de cette majorité qui se laissait charmer sans imposer de limite et qui rentrait sans plus attendre dans la valse endiablée du parfait séducteur qu’incarnait Hermès. Décidément oui, elle était loin d’être comme ça. Mais c’était justement son côté sauvage et rebelle, inaccessible même, qui le poussait à vouloir se rapprocher de cette inconnue dont il ne connaissait que le nom, et rien d’autre. Keane. Un nom si doux et à la consonance si mélodieuse pour une louve telle qu’elle. Pour une louve qui avait opté pour la voie du Mal, délaissant la bonté du monde au profit du chaos. Tels étaient les ambitions de la plupart des Améthystes, cette meute que le gardien considérait sans foi ni loi mais aussi comme des adversaires redoutables, dont leur seule force résidait dans l’art de la discrétion et de l’assassinat. A vrai dire, il avait eu moult fois l’occasion d’observer les techniques de luttes de ce clan infâme, et force lui avait été de conclure qu’ils n’excellaient pas dans les combats rapprochés. Dans les ténèbres les plus obscurs, ils se mouvaient tels des ombres et sautaient sans plus tarder sur leurs proies, les babines retroussées en un rictus effroyable qui avaient pour effet de faire dresser les poils sur l’échine avant de mourir, inéluctablement. Avec cette dernière image des plus saisissantes. Celle d’un prédateur fondant sur sa victime, le sourire aux lèvres et le plaisir se lisant sur les moindres traits de son visage. Ce n’était ainsi, ni plus ni moins, qu’une meute de lâches prêts à tout pour amasser le plus de victimes sur leur passage. Et cette fameuse Keane qui ne laissait pas le loup brun de marbre en faisait malheureusement partie. Quel gâchis. Elle aurait pu trouver sa place au sein d'une autre meute qui ne se comportait pas comme des loups dépourvus de courage et pour ainsi dire, cela l’aurait arrangé lui-même. De ce fait, il n’aurait pas été accusé de flâner avec une ennemie. Mais trop tard, le mal était fait et Hermès avait inévitablement fini par se prendre au jeu de la séduction qui se révélait plus plaisant qu’il ne l’avait jamais été avec une autre louve. Cette Keane restait étonnamment différente des autres, à ses yeux, pour une ineffable raison. Et il se plaisait à la regarder, à parcourir son corps vigoureux de ses prunelles bien distinctes l’une de l’autre. Il se plaisait à humer le parfum délicat qui émanait de sa fourrure de nacre, ce parfum à la fois estival et féminin. Tout cela ne fit que l’étourdir tandis qu’il se pressait contre elle, avec tant d’ardeur qu’il percevait les battements de son cœur résonner contre son poitrail. Il ne sentait que trop sa chair répondre à l’étreinte qui se déroulait là, et se laissa aller à une vague de plaisir qui eut tôt fait de l’engloutir quand il sentit que la femelle semblait avoir fait tomber les barrières qui la retenait, une à une. Mais non. Redoutable et prompte, elle attrapa l’une des épaules du grand brun avant même qu’il n’ait pu se rendre compte de ses intentions mais sans pour autant lui faire éprouver la moindre douleur. Si elle avait fait ça pour l’avertir, Hermès en fit totale abstraction et poussa un peu plus loin le jeu de la provocation lorsque l’Améthyste eut lâché prise. Fondant sur elle comme un assaillant, il vint plaquer ses lèvres contre le siennes, sans savoir ce qui lui était passé par la tête. Le contact ne dura qu’une fraction de seconde mais c’en fut assez à Hermès pour savoir que son intrépidité l’avait mené trop loin. Bien trop loin, même. Il ne connaissait en effet cette louve que depuis quelques instants, tout au plus, et voilà qu’il venait de l’embrasser sans le moindre ménagement. S’attendant à de fortes représailles, le loup scruta les moindres des mouvements de la sauvageonne au joli minois, non sans esquisser un léger sourire qui se voulait presque désolé. Qu’ai-je fais là ? Mon intrépidité m’a égaré et risque de me coûter plus cher que je ne suis en train de me l’imaginer.
Son désir était abyssal, aussi illimité que l’océan s’étendant à perte de vue mais il suffit que les vagues houleuses ne se retirent pour qu’émergent les remords, déchirants comme jamais. Hermès se détacha de la femelle après quelques instants, avec ce masque d’acier qui recouvrait son visage et qui ne laissait plus transparaître ses émotions. Il détailla encore Keane, l’embrassant de son regard vif et sublime, avant de se détourner et de s’abimer dans la contemplation de l’édifice de pierre qui s’élevait bien haut dans le ciel, comme si rien ne s’était passé. Une énorme lézarde séparait presque deux blocs de pierres antiques entre eux, et s’insinuait d’un mur à l’autre. Jusque-là, il ne l’avait pas remarquée tout comme il ne s’était pas préoccupée de ce que pouvait contenir cette pyramide. Je ne voyais rien qu’elle. Une guerre aurait pu éclater sous mes yeux que je n’aurais continué à ne voir qu’elle. Elle et ses courbes féminines, elle et son charmant minois, elle et son caractère rebelle et sauvage. La louve aurait ainsi pu lui bondir dessus sans risque, puisqu’il avait fini par ne plus se méfier d’elle. Puisqu’il avait fini par se dire qu’il allait mériter ce qui allait lui tomber dessus, de toute façon. Peut-être le tuerait-elle en exerçant une de ses techniques de lâche que sa meute prisait tant? Il ne se défilerait pas. En cet instant, la peur ne le guettait même pas tout comme aucun autre sentiment. Les vagues s’était retirées, l’océan était redevenu calme, la surface de l’eau lisse. Il ne doutait pas que la louve puisse aisément le mettre à terre et lui faire payer le prix de son impertinence. Il ne la sous-estimait en aucun cas, et s’attendait bien d’ailleurs à de pareilles réactions. La force est l’apanage des louves et celle-ci est en train de m’écarteler malgré elle. Mais aurait-elle la lâcheté de l’attaquer par derrière, alors que le gardien qu’il était avait abandonné toute méfiance vis-à-vis de la redoutable femelle? Ça, c’était une toute autre question à laquelle il ne parvenait pas à trouver de réponse, même après y avoir mûrement réfléchi. Elle semblait pleine de courage, et non dépourvu d’un certain sens de l’honneur qui s’imposait à quelques loups, mais pas à tous. Son regard vrilla et il se détourna finalement de l’antique édifice de pierre pour reporter ses prunelles dépareillées sur l’Améthyste, daignant enfin répondre aux paroles qu’elle avait prononcées, avant même qu’il ait l’impudence de l’embrasser. Va raconter ton baratin à celles qui voudront bien l’entendre. Et ne t’avise pas de refaire ce que tu viens de faire. Ces quelques paroles lâchées avec les babines retroussées retentirent plusieurs fois dans son esprit jusqu’à y apposer leurs marques. Pensait-elle vraiment ce qu’elle venait de proférer ? Le Diamant ne chercha pas la réponse plus longtemps que nécessaire et se contenta de répondre à voix basse. Bien trop basse.

    « Si tel est ton bon plaisir. Je m’en vais, donc. En espérant que nos routes se recroisent un jour. »


Son ton était légèrement moqueur, mais m’est avis qu’il aurait mieux fait de s’en passer étant donné l’air qu’arborait la femelle. Vivement, et appliquant ainsi dûment ses paroles, il se détourna de cette louve qui lui plaisait tant et s’engouffra dans la pyramide. L’idée d’aller explorer cet endroit avait germé dans son esprit en même temps que la température s’était mise à chuter, en même temps que le soleil avait caché ses rayons qui l’enveloppaient d’une douce quiétude. Ses membres puissants martelaient la dalle de pierre sans ménagement, dans un fracas qui allait d’écho en écho se percuter contre le sommet. Libre à elle de me suivre ou non, je ne la forcerai en rien. Si elle ne tient pas à ce que notre rencontre se termine là, elle me talonnera sans attendre. Ce fut la dernière pensée qu’il eut pour Keane avant qu’il ne se perde dans la contemplation de l’intérieur de la pyramide. Puant. Froid. Poussiéreux. Une odeur écœurante emplissait l’air comme si des cadavres s’amoncelaient dans un recoin, ravagés par le temps, ravagés par la crasse. Tout était sans vie, immobile et implacable comme chacune des statues qui bordaient l’allée que le brun traversait à cet instant. Et à chaque fois qu’il faisait un pas, un nuage de poussière s’élevait avant de retomber en un tas informe sur la dalle fraîche, quelques infimes pellicules venant toutefois se perdre dans les poils broussailleux du gardien. Ainsi, il s’éloignait un peu plus de l’entrée de l’édifice à mesure que les secondes s’écoulaient, et ce sans même sans rendre compte. Bientôt, la lumière diffuse ne pénétrerait même plus jusqu’à lui et il finirait par se rendre compte qu’il était perdu.
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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeMar 30 Juil - 11:19

Keane en avait mal à la tête, tellement le soleil se faisait pesant. Elle qui n’aimait déjà pas du tout ces températures, avait dû s’y habituer afin de pouvoir continuer l’histoire qu’elle se forgeait, se faisait carrément harceler en cette journée d’été. L’œil sans paupière du soleil rivait sur Keane un regard lourd. Mais, ce n’était pas le seul à la titiller du regard. Un autre poids venait s’ajouter à la chaleur environnante. La femelle ne pouvait se régaler du paysage inégalable qui s’offrait sous ses globes d’ambres. Ni même du vent soufflant – pourtant moins fort qu’avant – dans son pelage nacré, lui apportant sans que Keane puisse en prendre conscience un peu de répit quant aux chauds rayons solaires. Seul le regard vairon lui importait. Après son avertissement pourtant très clair, l’Améthyste se demandait bien comment allait réagir le mâle. Hermès lui sauterait-il dessus, tenant à punir cet acte sensé le repousser ? Une seconde passa où les deux congénères semblèrent se défier du regard, ce qui parut une éternité à la louve, qui laissa filtrer toute la suspicion et tenta bel et bien de décourager le Diamant à revenir à elle. Mais, n’avait-elle mit pas assez de conviction dans ses yeux ou le mâle avait décidé de faire selon son bon vouloir ? Qu’importe. Quoi qu’il en soit, cela n’expliquait pas son geste qui suivit. Sans pouvoir réagir à temps, Keane s’était retrouvée dans un baiser que jamais elle ne se serait laissé aller à faire. N’aurait-elle jamais approché ses lèvres sombres de celles, douces, du loup si ce dernier ne l’avait pas eue par surprise ? Certainement. Mais, bien que leur baiser échangé ne dure pas plus d’une poignée de secondes, la femelle se sentit transportée. Cet échange étrange, mu avec rapidité, ne comportait pas réelle tendresse. Et pourtant, la louve blanche sembla retrouver quelque chose qu’elle pensait révolu. Une poignée de secondes lui avait fallu pour revoir un sentiment, pourtant depuis longtemps mis à l’écart, poindre. Un soupçon d’abord, puis une place sûre dans son être s’était réaménagée. Léger d’abord, son trouble s’agrandit lorsqu’Hermès retira enfin son museau du sien. Lors de leur échange, elle avait gardé les yeux anormalement ouverts, sous le coup de la surprise. A présent, elle ne pouvait que froncer ses sourcils inexistants. Evidemment, il lui fallut un battement de cils avant de pouvoir espérer reprendre contenance. Plusieurs, en fait, qu’elle pria pour qu’Hermès n’en fût pas conscient. Mais, la probabilité se réduisait à mesure qu’elle se replongeait dans ses yeux de deux couleurs si différentes mais tellement bien assorties. Les deux loups étaient si proches que certainement leurs propres souffles se mélangeaient. Un bref instant, une brève seconde, Keane espéra que le Diamant eut ressenti quelque chose, comme elle. Quelque chose d’infime mais ben tangible. Délaissant son air renfrogné, elle se laissa aller à la contemplation du loup. Puissant et imposant, elle sentait les muscles rouler sous la fourrure du mâle en de grisants mouvements. Détaillant la truffe d’Hermès, qu’elle avait frôlé de la sienne il y a peu, l’Améthyste finit par revenir aux yeux du loup. Et là elle sut. Elle sut qu’elle s’était fortement trompée, fourvoyée si puissamment, qu’un hoquet de stupeur lui échappa et en un rien de temps, la femelle fut emplie d’une honte tenace. Elle avait même osé espérer que le mâle ressente plus qu’une possible attirance physique pour elle et la femelle s’en voulait déjà avec ferveur. Keane venait effectivement de remarquer cette mimique malicieuse que le loup affichait. La même expression que Keane prenait pour mettre mal à l’aise ou lorsqu’elle se savait déjà victorieuse du malaise des autres à son encontre. Oui, en temps normal elle prenait un malin plaisir à mettre les autres dans des situations embarrassantes. Et voilà que c’était elle qui s’y retrouvait. Trop sonnée par l’acte d’Hermès, la femelle n’eut pas la réaction qu’elle aurait voulu avoir.
Le sentiment de honte la tenaillait si fortement, que la louve détourna son regard ambré de celui du loup et fut prise d’un intérêt soudain pour les quelques fissures qu’elle avait la chance de croiser sous ses yeux. Elle avait l’impression de s’être pris une claque en pleine truffe, violente et vive. Le défigurement malicieux du visage du Diamant – que la femelle aurait trouvé certainement attirant en un autre instant – la dégouta et lui infligea une claque de plus. Son incompréhension face à sa propre réaction et la situation se lisait dans son regard mordoré. Réprimant une brutale envie de sauter sur le loup face à elle, Keane dut serrer, une fois de plus, ses mâchoires. A s’en faire mal. Elle répugnait à tomber dans ce genre de situations, méprisait celles qui étaient capables de se retrouver prises au piège. Mais, elle venait de se rendre cruellement compte qu’elle n’était point différente des louves qu’elle-même osait prendre en dérision.
Et, malgré ses efforts, la honte n’avait pas déserté, toujours présente dans le creux de ses entrailles, lui infligeant un cuisant embarras. Plus que ça, même. Keane avait beau se donner des airs imperturbables, elle n’en restait pas moins sensible et facilement atteignable. Le fait de s’être si facilement ouverte à quelqu’un, inconsciemment qui plus est, venait bien évidemment la perturber. Pourtant, savoir qu’elle n’était certainement qu’une proie de plus sur un tableau de chasse bien rempli de ce Don Juan lupin la fit frissonner d’horreur : elle ? Tomber dans un panneau pareil ? Certainement pas sans s’être amèrement défendue. Sur cette pensée solide, elle releva les yeux, prête à se secouer et à balancer une dure réplique au loup. Néanmoins, ce dernier s’était à nouveau absorbé dans la contemplation des lieux. Ce que Keane ne pouvait se permettre de faire, trop obnubilée par la présence du Diamant ici-même. Tendue et sur la défensive, elle le vit enfin se retourner vers elle, plongeant ses yeux dans les siens. Les pointes d’ébène de ses oreilles regardaient vers l’arrière, affichant une antipathie certaine pour Hermès. Qui ne s’en soucia même pas.

- Si tel est ton bon plaisir. Je m’en vais, donc. En espérant que nos routes se recroisent un jour.

Le ton toujours aussi ténébreusement enivrant se voulait apparemment moqueur. Et, si le but était de mettre la femelle hors d’elle, Hermès venait de réussir haut la main. Sur ces dernières paroles, le loup brun avait définitivement tourné le dos à l’Améthyste afin de s’engouffrer dans une brèche, juste assez large pour le laisser passer, qui s’ouvrait dans les profondeurs de la Pyramide. Pas un regard en arrière, les yeux vairons du Diamant qu’elle ne verrait plus se perdant dans l’obscurité inhospitalière de ce lieu antique. L’indifférence qu’Hermès faisait preuve à son égard eut tôt fait de résonner Keane et de calmer le brasier que le loup avait peut-être attisé sans même le vouloir. Elle regarda Hermès de dos jusqu’à ce que ce dernier soit engloutit par les ténèbres et disparaisse de sa vue. La Garde fut bien tentée de le rattraper, mais maîtrisant cette pulsion puérile et insensée, elle cloua ses pattes au sol décrépit. Sentant que, pour elle, le temps de partir loin d’ici était venu, la louve prit le même chemin emprunté avant en sens inverse. Le soleil était toujours aussi brûlant. Ne serait-elle pas mieux à l’abri de ces rayons écrasants, dans la fraîcheur de cette Pyramide ? Avec ce loup qui avait injustement prit possession d’elle ?

- J’aurais dû mordre plus fort. Lui transpercer la peau et les os. Monsieur aux belles paroles.

Il avait fallu peu de temps au brasier de sa colère pour reprendre de l’ampleur. Un retour de flammes, pourrait-on appeler ça. Se sentant usée et sans intérêt, la femelle en voulait profondément au mâle. Il l’avait utilisée comme passe-temps, comme on jouerait avec une proie juste avant de l’achever. Peut-être aurait-il dut ? Au moins, n’aurait-elle pas l’impression d’avoir été abusée. Néanmoins, et ceci était le plus désagréable à admettre pour une louve comme elle, Keane s’avouait avoir secrètement aimé cette rencontre ainsi que leur étreinte. Elle dévalait les dernières marches avec plus de vigueur qu’il n’en aurait fallu, glissant littéralement sur la pierre qui s’effritait au fil des années. L’Améthyste se devait de mettre le plus de distance entre elle et lui. Lui qu’elle se refuserait désormais à nommer. Hors de question de lui donner plus d’importance qu’il s’en est déjà approprié. Ou que son cœur lui a accordé. Car oui, Keane aurait voulu que ce baiser se prolonge. Autant qu’elle voudrait planter ses crocs au plus profond de la chair de ce quidam ambitieux. Était-ce ça, l’affection ? La femelle craignait que cela soit autre chose. L’Améthyste venait d’atteindre le sol desséché d’une de ses pattes, faisant crisser l’herbe brûlée par le soleil sous ses coussinets. Dès ses quatre pattes sur terre, elle ne put néanmoins s’empêcher de se retourner et de regarder une dernière fois l’imposant édifice. Parcourant la pierre jaunâtre des yeux, la Garde ne pouvait nier qu’elle voulait poser une fois de plus son regard ambré sur la fourrure chatoyante du Diamant, recroiser son regard vairon et son allure fière. Secouant la tête avec un piètre sourire, elle finit par se tourner et reprendre sa route. Direction les terres de sa meute, en sécurité, là où aucun Diamant ne mettrait les pattes. Du moins, l’espérait-elle. Car, s’il l’avait embrassée sans prendre gare à son avertissement, cela voulait bien dire quelque chose. C’est ainsi qu’un combat effarant débuta au sein de cet être, qu’on peut clairement qualifier de froid, et qui n’était pas prêt de prendre fin. Alors que Keane pensait certainement l’oublier dans les jours à venir, la louve se rendrait rapidement compte qu’il n’en serait rien. Elle voyait déjà la place qu’elle prendrait : celle d’une conquête de plus. Remplaçable et oubliable. L’évidence venait d’elle-même aux yeux ambrés de cette femelle de nacre. Elle s’était confrontée à un ennemi encore plus fourbe que les autres, ne lui laissant aucun répit et impossible à éradiquer d’un coup. Keane craignait clairement qu’un sentiment injustifié naisse vraiment en elle, quelque chose qu’elle n’avait clairement pas ressenti depuis plus d’une année. Depuis qu’elle avait quitté Keops, l’Héritier direct de l’Alpha de son ancienne meute. Jamais tous deux n’avaient été à proprement parlé un couple, certains avaient qualifié plutôt  leur relation d’amicale. Et cela en était resté là, étant donné que Keane avait continué son entreprise houleuse et que Keops était resté parmi les siens, dans son royaume arctique. Elle regrettait parfois de ne plus l’avoir à ses côtés, lui aurait compris. Mais, la femelle s’était aussi faite la promesse de mettre de côté le passé hormis le souvenir douloureux de la mort de ses géniteurs, de façon à aller de l’avant.
Après avoir traversé la plaine qui la séparait du couvert des arbres – et donc de la fraîcheur que ce dernier pouvait lui procurer –, Keane finit par trouver refuge sous la cime de pins aussi verts que des Emeraudes. De là, elle s’orienta de manière à retrouver les terres Améthystes facilement et sans encombre. Les rayons du soleil se firent nettement moins présents dans la forêt, mais restait inévitablement ce lourd air chaud. Tout comme le sentiment étrange et rageant de s’être faite bernée qui grandissait au sein de la louve. Ses pattes battant avec légèreté le sol qui était plus tendre, à l’abri du soleil, les oreilles pointées vers l’avant et la nuque basse, l’Améthyste tenait à se faire discrète jusqu’au point qu’elle reliait. Avec un trot exigeant, sans être insoutenable, la femelle de nacre atteignit son but en un temps convenable. Mais, bien que l’effort physique lui permette d’oublier la rencontre faite un peu plus tôt, il suffit à Keane de repasser au pas et laisser ses pensées s’envoler pour qu’elles retrouvent le chemin des Pyramides et de l’étranger.
Oui, elle espérait elle aussi le revoir. Mais, la prochaine fois, ce serait elle qui mènerait la danse. Mais pour l’instant, elle avait une ronde à terminer.
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MessageSujet: Re: Le temps d'un Renouveau. Le temps d'un Renouveau. I_icon_minitimeMar 30 Juil - 11:39

RP terminé. Je déplace aux archives. =)
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