Assisse au milieu de la fameuse Plaine aux Oiseaux, Caleb avait les yeux fermés, et les oreilles bien dressées sur son crâne. Le vent fouettait son visage plutôt violemment, mais elle n'en avait cure ; pour l'instant, elle tentait d'écouter la douce mélodie d'un oiseau. Caché dans des brins d'herbe non loin d'elle, nullement effrayé par la présence du carnivore, un charmant moineau piaillait bruyamment. Pour n'importe qui d'autre de normal, ce chant serait surement passé pour une cacophonie infernale. Seulement, pour elle, ces sons aigus lui rappelait des souvenirs qu'elle croyait perdus a jamais. Elle revoyait le sourire rêveur de son frère devant ces braves volatiles, et se rappelait même la danse improvisée de ses Parents sur ces chants variés. Leurs enfants avaient beaucoup ris en les voyant tourner autour de l'autre, comme s'ils dansaient. Un sourire vint percer la barrière de ses lèvres toujours closes et rigides, et apaisée, elle se détendit au maximum, ignorant le souffle du vent pour se concentrer sur le moineau.

Seulement, après plusieurs minutes déjà de piaillement intensif, l'oiseau releva brusquement la tête vers la droite, et s'envola vivement en criant, apparemment paniqué. La louve Noire mit un certain temps avant de comprendre l'absence si soudaine du volatile,e t presque déçue, elle rouvrit les yeux, pour trouver le tas d'herbes devant elle vide. Lasse, elle haussa ses épaules massives, et alors qu'elle s'apprêtait a faire demi-tour pour revenir do'u elle était - si elle venait bien de quelque part - une odeur musquée fit son apparition. Aussitôt sur la défensive, la femelle se campa solidement au sol, scrutant les hautes herbes jaunes autour d'elle. Avec toute cette verdure, impossible de prévenir l'attaque, ou même la venue d'un étranger.

Encore en train de chercher à identifier la provenance de l'odeur, l'inconnu semblait être bien plus prêt, puisqu'elle sentit des crocs claquer sur sa queue, et arracher quelques poils noirs au passage. Furieuse, elle se retournait vivement, mais à chaque fois, elle ne pouvait que le regarder disparaître dans les hautes herbes couvertes de Neige. Bon sang, ce manège commençait a l'énerver. C’est pourquoi, calme, elle s'assit simplement là ou elle était, son regard pâle fixé sur les herbes devant elle. Il allait bien finir par sortir, elle savait que les loups d'ici n'aimaient pas a être ignorés ainsi. Et puis, elle n'allait pas non plus le chercher pendant dix siècles, elle en avait grandement la flemme. S'il cherchait a la faire passer pour une crétine, eh bien, c'était fichus d'avance. Toujours sur ses gardes, elle gardait les oreilles tournées et sur la droite, et sur la gauche, comme pour prévenir de l'endroit ou l'inconnu allait débarquer.

Elle se concentra un peu, et a son odeur, comprit qu'il s'agissait d'un Mâle. Intéressant. Parfaitement immobile, elle aperçut un éclair brun sombre devant elle, qui disparut pour ré-apparaitre sur sa Droite. Elle se campa sur ses 4 pattes, et prête a bondir, identifia le prochain endroit ou allait se montrer sa cible. En quelques secondes a peine, elle avait déjà sautée, et n'avait pas manquée son ennemi. Elle le poussa dans le flanc de sa tête, et roula un instant avec lui dans une sorte de petite pente. Lorsqu'ils s'arrêtèrent enfin, elle se tenait au dessus de lui, ses crocs dévoilés, grognant sourdement. Autant dire que le Mâle devait moins faire le malin, maintenant. Alors qu'elle le découvrait enfin, elle sentait l’étonnement percer. Il était...étrange. Il y avait ce petit je-ne-sais-quoi dans ses yeux qui la laissait perplexe. Il n'était pas comme les autres.

Elle avait été surprise, et le Mâle profita de cette surprise pour la renverser au sol, et se placer au-dessus d'elle. Il l'étudiait sans gêne, et elle le faisait également. Elle voyait maintenant bien clairement ce qu'elle avait pris pour une simple tache : c'était une grosse cicatrice, qui barrait presque la peau au-dessus de sa truffe, et avait même arrachée les poils bruns qui s'y trouvaient initialement. Elle n'arrivait pas a décoller son regard du sien : elle semblait comme hypnotisée par cet inconnu. Bien sûr, il était comme tant d'autres Mâles. Physiquement, bien entendu. Seulement, elle sentait que ce n'était pas tout. Elle sentait qu'il y avait quelque chose et de froid, et de chaud sous ce corps musclé, et elle ne pouvait s'empêcher de vouloir savoir quoi. Elle n'avait plus de coeur, mais il lui semblait avoir retrouvée un infime morceau de ce qu'on appelle : "Intérêt".

Profitant de l'étude du Mâle, absorbé par son corps, elle roula a nouveau, le faisant encore basculer au sol. Re-belote, elle se trouva au-dessus de lui. Elle était complètement perturbée, elle ne comprenait pas pourquoi il lui faisait cet effet-là. Ce n'était pas pareil qu'avec Red Raven, oh non, loin de là. Elle sentait qu'elle pouvait tenter quelque chose de vraiment bien avec ce Solitaire. Décidée a bouger pour occuper le silence pesant qui pesait sur eux deux, elle effleura doucement, du bout de sa truffe noire froide, la cicatrice sur son visage, soufflant de son souffle tiède dessus, comme attirée par cette cicatrice. C'était un bel attribut de Guerre, elle devait l'avouer. Puis, comprenant que son geste devait paraître déplacé, elle redressa aussitôt la tête, prenant la parole d'un ton neutre, le regard néanmoins rivé sur la neige a coté d'eux. Gênée, elle? Non, jamais.

« Elle te fait mal ? »

Il resta immobile sous elle, et elle reporta son regard sur lui, nerveuse. C'est étrange la façon dont elle se sentait calme en la présence de ce Solitaire. D'habitude, elle lui aurait surement fait mordre la poussière, comme avec Red Raven. Sauf que là, elle ne ressentait pas le besoin de s'en prendre a lui, et se contentait donc de le fixer, neutre. Pour une fois qu'elle ne cherchait pas a tuer autrui, c'était une sacrée première. En un mouvement svelte et rapide, il les fit rouler encore une fois, et un peu lassée de ce manège, elle se laissa faire, docile. Il avait un regard pénétrant, un regard qui était du genre a vouloir sonder votre âme, a vouloir connaitre tout de vos secrets, de vos défauts. Un de ces regards qui la soulageait d'un énorme poids, surement le poids de tout ses meurtres accumulés ces dernières années. Elle frémit lorsqu'il prit la parole pour la première fois depuis leur rencontre, ses poils s'hérissant un peu sous l'effet de la surprise, mais également de la neige contre son dos. Il possédait un ton grave, rauque, viril. Elle écouta tranquillement ce qu'il disait, sans bouger ou le couper, et presque rassurée de le voir sourire, elle osa esquisser cette chose que l'on appelle un sourire,e t qui lui semblait si facile a adopter. Au début, bien sûr, son expression resta celle d'une affreuse grimace, comme si elle riait et pleurait a la fois, mais finalement, un véritable sourire grandit sur ses lèvres.

« Je suis Caleb. Et toi? »

Elle devait l'avouer, elle était intéressé par lui. En plus de ça, son corps réagissait bizarrement aux gestes du mâle, et même son comportement soumis, et son ton de voix doux la trahissait, et montrait qu'elle souhaitait être en bon terme avec lui. Elle espérait qu'il en allait de même. Parce qu'il avait réussi a la faire sourire, a faire naitre un petit je-ne-sais-quoi en elle, et parce que jamais jusque-là le sourire d'un autre lupin ne l'avait autant réconfortée.

Alors qu'elle continuait a le fixer, il reprit la parole, et ses mots la gelèrent littéralement sur place. Figée, elle ne bougeait plus, les yeux ancrés dans les siens. Elle n'y voyait qu'une franche sincérité, et pourtant, elle avait l'impression affreuse de se faire berner. Elle, la Solitaire pas-belle, et toute-méchante qui se faisait draguer? Non, c'était complètement impossible. Tout de suite moins aimable, elle se retira du corps du Mâle, choquée, et porta son regard a l'horizon, pour éviter de le porter sur ce Cameron. Cameron...ce nom lui allait a merveille. Elle réalisa petit a petit la mascarade qu'elle était en train de jouer, et secoua énergiquement la tête, dépassée. Elle ne pouvait certainement pas se laisser aller ainsi. Pas pour un Mâle.

« Bien sûr. Dis-moi, à combien de femelle as-tu conté fleurette de cette sorte? Je ne suis pas du genre a me laisser aller pour un Mâle, alors n'essaye pas de m'amadouer. Je ne fléchirai pas pour toi, mon objectif est la seule chose qui mérite mon attention dans ce Monde. »

Consciente d'en avoir trop dit, elle ferma les yeux un instant, juste histoire de chasser ses noires pensées. Elle n'avait pas le droit de vivre pour autre chose que sa Vengeance, parce que sa famille entière était morte pour un besoin égoïste d'envahir un Territoire. Donc, selon elle, elle aurait du mourir lors de cette tuerie. Si elle était encore vivant aujourd'hui, ce n'était que pour une seule raison : Venger ses morts. Le regard dur, le visage impassible, elle se tourna vers le Mâle, et commença a grogner sourdement, mais non sans hésitation. Après tout, il était resté sympathique avec elle, et elle devait avouer que ce qu'il lui avait dit ne l'avait pas laisser imperturbable.

Encore sous le choc, elle ne réalisa pas immédiatement a quel point ses paroles pouvaient être blessantes, et lorsqu'elle le comprit, il était déjà trop tard. Cameron s'était relevé, et d'un ton déçu, s'était confié a elle. Attentive, elle avait écoutée ses paroles, en comprenant a quel point elle s'était trompée a son sujet. Le mal n'était pas forcément partout, mais ayant vécu entourée d'une noirceur que nul ne savait percer, elle ne savait pas différencier un loup sympathique d'un ennemi ordinaire. Le Mâle se releva, et tourna alors les talons. Elle se tourna entièrement vers lui, le coeur battant a tout rompre dans sa cage thoracique, et son sang se glaçant a chacun de ses pas. Il allait vraiment la laisser? Elle qui n'avait jamais su faire confiance a quelqu'un, elle avait finalement osée parler avec quelqu'un. C’est sûr que si jamais ils entretenaient un jour une relation d'amis, leurs échanges risquaient d'être compliqués, car elle avait encore beaucoup a apprendre. Mais...elle ne pouvait décidément pas le laisser partir ainsi, n'est-ce pas?

« C-Cameron, attends ! »

Elle s’élança a ses trousses, effrayée. Elle avait déjà vécue cette scène-là. Elle revoyait parfaitement, désormais, son frère lui sourire doucement et sereinement, comme s'il mourrait a petit feu, puis lui tourner le dos, et commencer a s'éloigner, laissant une vive lueur blanche l'entourer, le faisant ainsi disparaître a ses yeux. Elle se souvenait avoir couru des heures et des heures après lui, pour finalement se rendre compte que ça ne servit a rien, qu'il s'éloignait un peu plus a chacun de se spas. Alors, elle s'était simplement arrêtée, le coeur au bord des lèvres, les larmes aux yeux, criant et criant son nom. Le regardant lentement disparaître, pour ne jamais revenir. Elle pensait avoir perdu son frère ce jour-là. Et elle le croyait encore.
D'un mouvement rapide, elle sauta, et atterrit sur le dos du Solitaire, qui ne sembla pas opposer de résistance, et s'effondra sous sa masse. A nouveau perchée au-dessus de lui, Caleb le fixait intensément, les yeux plissés, comme si elle souffrait intérieurement.

« Ne...ne pars pas comme ça. Je t'interdis de m'abandonner ici, tu n'as pas le droit. Tout le monde fait ça, mais toi, je ne veux pas. Alors, reste, je t'en prie. Reste. »

Ses derniers mots s'étouffèrent dans un sanglot a peine perceptible, et le coeur mis a nu, elle posa sa lourde tête contre son poitrail, écoutant les doux battements de son coeur a lui, qui semblait en parfaite symbiose avec le sien. Etat-il possible qu'une telle personne existe vraiment pour elle? Elle n'était pas encore certaine de ce qu'il représentait a ses yeux, mais il représentait quelque chose. Et ça, c'était déjà énorme pour elle.

Close Your Eyes » Cameron & Caleb.

Alors que je tournais les talons , malgré que je ne la voyais pas , j'étais presque certain qu'elle allait me retenir. Lorsqu'elle commençait à parler , je me stoppais , sans me retourner pour autant. J'écoutais attentivement ce qu'elle disait , pour ne pas me tromper.

« C-Cameron, attends ! »

Ce qui m'étonnait le plus , c'est qu'en prononçant mon nom , elle bafouillait , et pour , cela prouvait tout ce qu'elle avait sur le coeur. Je sentais qu'elle parlait avec son âme , qu'elle puisait cela du plus profond de son coeur mais pour autant , je n'avais pas envie de pleurer ou quoique ce soit d'autre , car je n'étais pas très émotif , mais j'étais très touché de ces paroles et j'avais envie de la prendre dans mes pattes. Je me retournais , et j'allais foncé vers elle , me donnant à bout de souffle mais lorsque je me retournais , la louve me bondit dessus , et je n'avais pas le temps de réagir. Rapidement , la louve se retrouvait au dessus de moi ( ce qui n'était pas pour me déplaire ) , et comme au bord des larmes , elle m'adressa de nouveau la parole :

« Ne...ne pars pas comme ça. Je t'interdis de m'abandonner ici, tu n'as pas le droit. Tout le monde fait ça, mais toi, je ne veux pas. Alors, reste, je t'en prie. Reste. »

C'était exactement ce que je voulais entendre. J'allais la prendre entre mes pattes car elle tomba en sanglots , mais celle - ci posa sa délicate tête sur mon poitrail , et j'avouais que j'étais ravie. Je frottais mon museau contre sa tête au pelage noir , et je fermais les yeux un instant , pour vraiment réaliser ce qu'il m'arrivait là. Je n'aurais jamais cru qu'une telle personne pouvait exister dans ce monde , mais je devais me dire , que rien n'était impossible dans ce monde. Elle représentait quelque chose pour moi , mais quoi ? J'avais beau réfléchir pour la troisième fois , je ne trouvais pas de nom pour décrire ce sentiment. Nous étions allongé sous ce soleil d'hiver , qui illuminait la neige très blanche , et d'un ton attendrissant , je la rassurais :

« Je ne t'abandonnerais pas . Si c'est ce qu'on fait les autres , saches que je ne suis pas les autres. Si je suis près de toi maintenant , ce n'st pas pour rien. C'est qu'il y a quelque chose. Saches que je n'ai jamais été aussi proche de quelqu'un dans toute ma vie. »

Désemparée, elle restait immobile contre sa forte poitrine, comme par peur de l'effrayer au moindre mouvement. Le lien qui se tissait entre eux deux semblait a la fois si fort et si fragile qu'elle avait l'impression que tout et rien pourrait le briser. Un peu lâche, elle garda les yeux rivés sur les poils bruns sous sa truffe, qui la chatouillait un peu d'ailleurs, n'osant pas plonger dans les yeux profonds du Solitaire au-dessous d'elle. Ainsi allongée sur lui, désormais, elle ne ressentait plus qu'une envie : se lover confortablement contre son pelage si doux, et dormir paisiblement. Pour la première fois depuis le drame de son enfance, rien qu'une fois. Il reprit doucement la parole, d'un ton si tendre qu'elle cru en fondre. Il l'acceptait. Lui, le Solitaire apparemment bien mal-aimé, celui qui tout comme elle avait vu et entendu des choses qu'il n'aurait jamais du entendre et voir. Bien qu'elle le souhaita secrètement, les larmes ne parvinrent pas a ses yeux secs et arides de pleurs, et elle se contenta alors de sourire faiblement, sereine. Même si son frère et sa famille n'était plus avec elle aujourd'hui, elle avait enfin trouvée sa place, l'endroit auquel elle appartenait. Et c'était avec lui, avec Cameron.

« Merci. Merci, merci, merci, merci. »

Déboussolée par la tournure des évènements, et par la chaleur qui oppressait son coeur au moment-même, elle fut incapable de balbutier autre chose que des remerciements pitoyables. Que pouvait-elle dire d'autre, hein? L'amitié et l'amour était deux grandes notions de la Vie qui lui avaient totalement échappées, et autant dire qu'aujourd'hui,elle commençait a ressentir l'envie de les apprendre attentivement. Elle qui savait mieux que quiconque lire les expressions sur les visages, elle ne voyait qu'une sincérité touchante sur le visage de Cameron ; il ne lui mentait pas, il ne l'utilisait pas. Il l'appréciait réellement, et il en allait de même pour elle. Puis, rapidement, comme pour gâcher ce si beau moment, les images de ses meurtres remontèrent dans son esprit, tels des bulles éclatant a la surface de l'eau. Honteuse, et effrayée de la réaction du Mâle, lorsqu'il verrait le Monstre qu'elle était au fond d'elle-même, elle leva des yeux suppliants vers lui, parlant d'une voix faible, atrocement gênée.

« Cameron...j'ai, je fais, et je ferai certainement des Choses ignobles, des choses qui lorsque tu les entendras dans la bouche d'un autre, te donneront envie de vomir. Je ne suis pas Blanche, comme tu peux le voir, et je veux juste que tu sache que quoi que je fasse, ce n'est pas contre toi. Je veux vraiment être avec toi, parce que ta compagnie m'est plus agréable que celle des vautours charognards que je suis habituée a côtoyer. Je ne te demande qu'une seule chose, Cameron. Lorsque tu entendras parler de moi ainsi...ne me déteste pas. Et quoi que tu ressente, n'essaye pas de m'empêcher d'agir. Je t'en prie, promets-le moi. Parce que sinon...je serais obligée de te faire du mal, et c'est bien la dernière chose que j'ai envie de faire. »

Close Your Eyes » Cameron & Caleb.

Alors que je réfléchissais encore comment j'en étais arrivé là , Caleb me faisait un "câlin" et moi qui aurais repoussé toute personne faisant cela , je l'a laissais faire , cela ne me dérangeais pas. C'était bien une des rares fois. La chaleur du corps de Caleb me réchauffait , alors que le vent d'hiver soufflait , provoquant des frissons sur mon corps. Nos corps étaient vite parsemés de nombreux flocons de neige , aussi froid les uns que les autres. Malgré ça , le soleil tapait sur la région , mais cela n'adoucissait pas le froid de la saison. Alors que j'étais pensif au côté de Caleb , celle - ci me remerciait par de nombreux " merci " , dont je ne comprenais pas trop le sens. Je pensais fortement qu'elle ne savait pas quoi dire d'autre. Son visage était illuminé par un magnifique petit sourire , tandis que le mien , était toujours sans trop d'expression. Je n'aimais pas trop être en dessous d'une femelle , pas par complexe d'infériorité , c'est juste que je n'aimais pas cela. D'un pivotement rapide , je me plaçais au dessus d'elle , en inversant les rôles. Je sentais maintenant son coeur battre si bien , que j'en oubliais presque qu'elle me parlait. Mais étrangement , mon esprit me répétait ce qu'elle venait de dire , et alors que j'étais plutôt à mon aise , je fus soudainement pris d'un sursaut , avec ce que me disait Caleb . Elle .... avait fait des choses horribles , et en fera certainement... Ce sursaut n'était pas très utile en fin de compte. J'avais pressenti qu'elle n'était pas une louve solitaire sage et gentille , qui ne demande rien. Peut - être avait - elle des comptes à rendre ? Cela ne m'importait point , c'était ses affaires , et non les miennes. Seulement , je ne permettrais pas que pendant ces actes qu'elle décrivait d'odieux , elle mette sa vie en danger. Je ne veux pas un jour , la retrouver allongé au sol , sans vie , sans rien. Je ne disais rien sur le fait des actes qu'elle ferait , c'était sa vie , mais seulement , je ne voulais pas qu'elle y perde la vie. J'avais déjà trouvé une personne exceptionnelle , que je pensais unique au monde , alors si je la perdais , ma vie redeviendrait sombre et je redeviendrais seul , seul au monde. Je me redressais , fixant la louve qui était au sol , je n'espérais pas qu'elle pensait que j'étais en colère , et je lui disais mes pensées , je n'allais pas acquiescer comme cela , si il lui arrivait quelque chose un jour , je m'en serait voulu , je le sais :

« Si tu veux faire des actes horribles , c'est ton problème , c'est ta vie. Seulement , je ne permettrais pas que tu mettes ta vie en danger comme ça , si je te retrouvais sans vie un jour ... »

Je n'osais pas terminé ma phrase , car des images horribles venaient soudainement dans mon esprit , et je voulais chassé cela. Je regardais le sol , à côté de Caleb et là , je ne savais ce que je faisais , je n'avais pas envie de devenir un autre loup pour les autres , je voulais seulement l'être pour Caleb , et aucune autre louve . D'un geste tendre , je commençais à lui lécher le cou ...

Apparemment mal-à-l'aise d'être installée sous elle, il la fit pivoter au sol, de sorte à ce qu'il se retrouve une fois de plus sur elle. Calme, elle n'osa plus bouger ou parler, a nouveau effrayée de le voir s'enfuir a ses propos ou a ses gestes. Cameron était comme les oiseaux de cette Plaine, a ses yeux ; ils venaient, chantaient, et vous émerveillaient avant de s'enfuir en battant des ailes. Elle ne souhaitait vraiment pas que son départ n'advienne, alors elle devait faire en sorte de se plier a ses conditions ou exigences, rien qu'un certain temps. Le regard un peu trouble, elle devina qu'il réfléchissait profondément a ses précédentes paroles, et ferma les yeux, angoissée. Si jamais il refusait d'accepter son marché, elle serait alors obligée de le tuer. Parce qu'elle n'aurait pas le choix, c'était exactement comme avec Red Raven. Une fois son "secret" révélé, elle ne pouvait pas laisser en vie les lupins a qui elle avait contée ses exploits meurtriers. La voix grave du mâle la ramena brutalement a la réalité, et attentive, elle écouta sagement ses mots. Peu à peu, au fur et a mesure qu'il parlait, des étincelles de joie sincère venaient éclairer les yeux de la louve, qui sentait son coeur déborder d'une chaleur intense, si poignante qu'elle le faisait presque souffrir. Alors, c'était donc ça, ressentir une bonne entente avec quelqu'un d'autre que soi-même. Enfin, même avec elle-même, les choses n'étaient pas encore très claires. Elle se détestait toujours autant, de ne pas pouvoir vivre sa Vie comme elle le voudrait, et de s'être laissée manipulée par ses Ancêtres. Mais, malgré cette rage envers elle-même, il y avait aussi cette sorte de respect, comme si son moi-intérieur était quelqu'un de différent et d'opposé a elle. Oui, elle passait certainement pour plus tarée qu'elle ne l'était déjà, mais ça, ce n'était que des détails. Avant qu'elle n'ait pu le remercier une nouvelle fois, il se redressa, et elle manqua de suivre le mouvement, trop concentré sur les traits du visage du Mâle, sur lequel elle essayait de comprendre ses émotions.

De nouveau, ses paroles lui firent chaud au coeur, avec cependant un soupçon de peur cette fois-ci. Elle savait elle aussi très bien a quels risques elle faisait face, en se jouant ainsi des Meutes, et en créant le trouble sur les Terres de WT. Seulement, elle n'avait pas encore terminée sa mission, et songeait sur le moment qu'elle n'aurait d'ailleurs jamais assez d'une vie pour commettre les pires crimes possible, juste pour venger sa Famille défunte. Elle ne comprenait que trop bien la subite tristesse de son ami, qui devait certainement l'imaginer au sol, sans vie, le corps a jamais inerte. Cette image ne l'avait jamais effrayée, puisqu'elle savait que c'était ce a quoi elle aboutirait a la fin de cette vie, mais aux yeux de Cameron, la retrouver ainsi, et rien que l'imaginer devait être affreux. Comme pour se consoler lui-même de cette peine soudaine, il commença a lécher son cou de sa langue râpeuse et chaude, et si elle se raidit au début, progressivement, elle se détendit, pour finir par apprécier ce contact. Personne n'avait jamais été aussi proche d'elle, et à vrai dire, si un inconnu lui aurait fait cela, nul doute qu'elle aurait déjà plongée ses crocs dans sa jugulaire. Seulement, là, ce n'était pas pareil. Là, elle avait vraiment l'impression de recevoir une récompense en échange de toutes ses années de souffrance et de solitude, et autant dire que ça lui faisait plus de bien que de mal. Timide, mais surtout maladroite pour ses débuts, elle se pencha plus près de sa tête, et attrapa doucement une de ses oreilles entre ses crocs, pour tirer amicalement dessus, gentiment, un sourire faible aux lèvres.

Close Your Eyes » Cameron & Caleb.

Caleb ne disait rien. Je la sentais crispée quand je commençais à lui lécher le cou tendrement. J'étais tellement proche d'elle que je sentais sa respiration saccadé qui prouvait qu'elle n'était pas détendue. Mais au fil des secondes , sans que je ne fasse quoique ce soit , elle se détendit par elle même , et m'attrapait une de mes oreilles , la mordillant gentiment , comme un petit jouet. Gentiment , je me permettais de m'approcher un peu plus d'elle , un peu plus près de la chaleur qu'émettait son si joli corps au pelage noir. Je me posais donc sur elle , et nos deux thorax se touchait. À présent , nous étions comme deux pièces de puzzles inséparables , qui ne voudraient jamais se détacher. Je plongeais mon regard dans le sien , et frôlait son museau si délicat. Le truffe de Caleb était toute humide , comme si elle avait froid , et je me collais un peu plus à elle encore , pour la réchauffer. Pour montrer ce que je ressentais pour Caleb , je lui murmurais quelque chose à l'oreille , qui semblait tellement incompréhensible que je n'avais presque pas compris moi même. Après lui avoir murmuré quelques douces paroles , je commençais à lui lécher le bout du museau et je m'interrogeais toujours sur le sentiment que j'éprouvais pour Caleb. Pour ne pas lui mentir et pour ne pas rester dans mes pensées , je lui demandais moi même :

« Tu sais c'est quoi cette sensation que je ressens dans mon corps ? »

Tout ce que je savais , c'est que cela avait un rapport avec Caleb , cela ne faisait aucun doute. Malgré cette sensation étrange mais positive , je savais que je ne finirais pas tout seul et je ne mourrais pas seul. Si je devais mourir , il était évident que ce serait auprès de Caleb , et auprès de personne d'autre. Soudain , un verbe que je n'employais jamais me parvint à l'esprit : Aimer . Était - ce cela que je ressentais pour Caleb ? Je ne savais même pas la signification de ce verbe car je ne l'avais jamais employé de toute ma vie. Je fis une étrange grimace avant de retrouver une mine normale , et en regardant toujours Caleb. Sans m'en empêcher , je lui décrochais un bisou. C'était bien la première fois que j'osais donner un baiser à quelqu'un. Lorsque ma truffe décrochait celle de Caleb , je repris mon souffle avant de réaliser ce que j'avais fais : J'aimais quelqu'un.

Elle continuait à mordiller son oreille, appréciant au passage ses léchouilles plus qu'agréables. Elle frissonna presque imperceptiblement sous le souffle du vent, qui mordait la chair sous ses poils noirs et touffus, et se réfugia instinctivement contre le chaud et puissant thorax de son compagnon, qui se lovait également un peu plus contre elle. Elle n'osait plus parler, comme par peur de briser l'instant magie que leur offrait ce moment, et se surprit a songer à feu son frère, Glenn. Il aurait été encore là, elle aurait été fière de lui présenter Cameron. Et rien que sur le moment, elle était fière d'elle et de Cameron lui-même. Parce qu'ils étaient tous deux des âmes en peine, qui avaient finalement retrouver leur chemin grâce a l'autre. Elle n'aurait jamais songée un seul instant qu'une personne de ce genre-là pouvait réellement exister dans ce bas-monde. Une personne qui l'aimerait sincèrement, qui la réconforterait lorsqu'elle en aurait besoin, et qui serait a jamais près d'elle, même dans la Mort. Cette pensée la fit sourire faiblement, et elle inspira profondément l'odeur de feuilles fraîches et de mucus humide que transportait le pelage roux de Cameron, la tête bien calée contre son poitrail, qui roulait doucement sous elle, au rythme de ses respirations. Le Paradis avait-il décidé de lui ouvrir ses Portes, ne serait-ce que pour un court instant? Elle aurait pu se dire que toute cette scène n'était qu'illusions et chimères. Mais, le souffle du mâle contre son corps soudain bien réactif a ses caresses lui en prouvaient largement le contraire. Il reprit la parole, tout en lui léchant le museau, et elle se laissa faire tout en l'écoutant, attentive a ses paroles. Hésitante, mais désireuse de lui prouver son affection, elle répondit presque aussitôt, sans l'ombre d'un doute.

« J'ai déjà entendu parler de ce sentiment-là, qui prend le coeur dans un étau, pour le serrer à jamais dans une étreinte autant agréable que douloureuse, quelques-fois. J'avoue ne pas être une grande connaisseuse de cette Chose-là, car je ne l'ai jamais ressenti. Enfin...pas jusqu'à maintenant. »

Toujours souriante, elle s'immobilisa cependant lorsqu'il lui décrocha une sorte de petit bisou contre sa truffe froide. Elle était plutôt étonnée, elle ne comprenait décidément pas les sensations ressenties. Elle avait déjà eu des contacts avec d'autres loups, tous pour la plupart meurtriers et mortels, mais elle aurait du ressentir quelque chose de semblable, non? Eh bien non. Ce contact-là était comme un doux papillon, qui venait voleter près de sa truffe, et daignait poser ses délicates pattes dessus. En tout cas, elle aimait ça. Elle aimait tout ce qui lui faisait Cameron. Elle aimait Cameron, équation simple. L'avoir réalisé la choqua premièrement, ce qui tendit un peu les traits de son visage, mais ce fut par la suite la joie qui illumina son regard pâle, et sereine, en paix avec elle-même, elle posa sa truffe contre celle du mâle, avec une pression plus que sous-entendue.

[b]« Je me sens vraiment bien avec toi, Cameron. Je veux...je veux rester avec toi. Pas tout le temps, non plus, mais juste...te retrouver, pour partager ce genre de moments-là en ta compagnie. Parce que je crois que je tiens trop a toi pour ne pas te voir durant toute une journée. »[\b]

Cameron & Caleb
Close your eyes ...

Les mots que dirent Caleb touchèrent énormément Cameron. Mais lorsqu'elle prit la parole pour la première fois , sa fin de phrase retint son attention. « Enfin...pas jusqu'à maintenant. ». Ces paroles voulaient tout dire pour Cameron et ainsi , ce qu'il semblait ressentir pour elle était tout simplement réciproque. Quand soudain , Cameron , qui n'était absolument jamais émotif , avec aucune expression sur le visage , une larme commençait à couler le long de son doux et soyeux visage de loup. Juste une seule , qui tombait de son oeil gauche , mais elle avait son importance. Pour montrer son côté viril de mâle , il l'essuyait de suite , avant de sourire à Caleb. Lorsqu'à nouveau , une autre larme vint glisser sur son visage , emportant toute virilité du beau mâle de quatre ans. Elle prit à nouveau la parole , en posant sa truffe sur celle de Cameron. Il était évident que ce qu'elle disait était réciproque.Alors que les deux loups roulaient sans arrêt depuis un moment , Cameron plaqua gentiment sa compagne au sol , en hésitant pas à l'embrasser. Carrément. Qui aurait cru qu'un jour , Cameron en viendrait à embrasser une louve ? Personne ne l'aurait cru , bien évidemment. Alors que le silence dominait sur la belle région des solitaires , d'une voix grave et masculine , Cameron lui répondit :

« Il est évident que nous passons des instants magiques. Peut - être un jour s'arrêteront - ils , avec ce que tu fait de "mal". Ainsi , pour qu'ils durent jusqu'à notre mort naturelle , je veux t'accompagner dans tes actes que tu décrit d'odieux. Je n'aurais aucun mal à tuer ceux qui ont fait du mal à celle que .... j'aime »

Alors qu'elle parlait encore, une petite perle cristalline et transparente coula le long des poils bruns de la joue du mâle, qui l'essuya aussitôt. Touchée, elle sourit doucement, pour lui montrer que ces larmes ne lui ôtaient aucune virilité. Effectivement, elle n'avait qu'à poser son regard pâle sur l'imposante cicatrice qui trônait sur l'arête de sa truffe pour voir en lui celui qu'il était vraiment. Une autre larme coula a nouveau sur sa joue, et elle tendit le museau vers lui, pour lécher doucement ses yeux humides de larmes. Elle essaya tant bien que mal, elle aussi,d e pleurer ; mais sincèrement, elle n'y parvenait pas. Peut-être que ces années de solitude et de meurtre avait finalement fait d'elle un monstre complet. Non, c'était faux. En compagnie de Cameron, elle se sentait tout sauf l'âme d'un Monstre. Ils roulèrent une fois de plus, semblables a deux enfants innocents qui s'amusaient d'un rien, et s'arrêtèrent enfin, Cameron sur elle. Et là, il l'embrassa directement. Gênée, elle se tortilla sous lui, mal-à-l'aise sous son regard brûlant d'affection, et sourit a nouveau pour se donner contenance. Bon sang, pourquoi avait-elle l’adorable impression de se retrouver à la place d'une jeune louve en pleine crise d'adolescence, en pleine conversation amoureuse avec son chéri? Il reprit la parole, sérieux comme jamais, et émue, elle fronça les sourcils, le coeur battant a tout rompre dans sa cage thoracique. Là, juste maintenant, il venait de lui déclarer qu'il serait prêt a se joindre a ses massacres, et a partager avec elle sa Vengeance. Cette fois-ci, ses yeux blancs parurent se ramollir, et finalement, les larmes commencèrent a se frayer un chemin dans sa fourrure sombre. Caleb, la Solitaire exilée et mauvaise pleurait pour la première fois depuis ses 2 ans. Et tout ça à cause d'un autre Solitaire épris. A cause? Non. Grâce à lui serait la formule la plus favorable a choisir. Il venait certainement de la sauver, et de lui redonner ne serait-ce qu'une once infime d'humanité.

« Merci, Cameron. Tu n'imagine même pas à quel point tes paroles me vont droit au coeur ! Je te suis reconnaissante, et ce éternellement. Parce que si je compte bien accepter ton aide, je compte également ne plus te quitter de vue, garder ton odeur toujours près de moi, et te suivre mieux que ton ombre. Parce que je ne veux pas te voir périr sans moi. Ce sera avec toi que je partirais de ce monde, sinon je ne partirais pas.»


Et, sur ces mots, elle l'embrassa également, plusieurs fois de suite, comme pour appuyer ses paroles, et lui prouver son amour. Oui, désormais, elle n'était plus seule, parce qu'elle était avec Cameron. Et sa présence valait tout l'or du monde.

Cameron & Caleb
Close your eyes ...

Tout d'un coup , lorsque Cameron eut finit de parler , il vit quelques larmes se frayer un chemin sur la douce fourrure de Caleb. Cameron la caressait sur la joue d'une patte , comme pour la consoler , même si il savait très bien qu'elle ne pleurait pas parce qu'elle avait peur ou quelque chose dans ce genre , elle pleurait certainement de joie , il ne fallait pas être Einstein pour deviner cela. Cameron sentait beaucoup la respiration accélérée de Caleb , mais il pensait aussitôt qu'il ne fallait pas s'embêter pour ça , ce n'était pas bien grave , le plus important c'est qu'il soit près d'elle. Après lui avoir de nouveau adressé la parole , elle l'embrassa , à plusieurs reprises même. Ne s'attendant même pas à ça de sa part , il écarquilla les yeux la première fois qu'elle l'embrassait , se trouvant même à loucher , puis , il reprit son calme , fermant les yeux pour profiter de cet instant avec cette louve. Jamais ce n'était arrivé dans sa vie , du moins , dans ce qu'il se rappelait. Mais cette sensation lui paraissait tellement inconnue au premier abord , qu'il ne pensait pas une seule seconde avoir embrassée une louve dans son passé. Caleb et Cameron se retrouvaient seuls sur cette plaine à couper le souffle. Le coucher de soleil fit alors son apparition , et Cameron enlevait sa bouche de celle de Caleb , fixant au loin le soleil se couchant. Tout deux étant au sol , il se colla à ses côtés , pour lui faire parvenir la sensation qui le parcourait face à ce coucher de soleil. Cameron n'en revenait pas ses yeux , il ressentait quelque chose , pour un simple coucher de soleil. Mais il savait que , quand ils se quitteraient , pour moins d'une journée , si Cameron rencontrait d'autres loups entre temps , sa carapace reprendrait sa place ...

Avec amour, il chassait ses délicates larmes de sa grosse patte, essayant d'être le plus doux possible. Puis, il répondit également a ses baisers, avant de se coucher a ses cotés, les yeux rivés sur le soleil couchant. Elle tourna le regard vers la ligne d'horizon, qui se teintait petit a petit d'orange rosé, et se surprit a sourire doucement. Elle était extraordinairement bien, pour une fois. Elle sentait qu'elle pourrait s'assoupir ici sans souci, couchée dans la neige froide. Elle sentait aussi qu'elle allait reprendre la chasse pour se nourrir correctement, et qu'elle allait essayer de rendre Cameron heureux, et fier d'elle. Oui, c 'est étrange, mais elle ressentait le besoin pressant de lui montrer qu'elle valait le coup, en quelque sorte. Peut-être voulait-elle ainsi être sûre qu'il ne l'abandonne pas, qu'il ne s'effraie de son comportement bestial, ou qu'il finisse pas se lasser des massacres. D'ailleurs, avait-il déjà tué, rien qu'une fois dans sa vie? Si non, elle ne pourrait certainement pas prendre le risque de l'emmener avec elle lors de ses meurtres, parce que sinon, il risquait fortement d'être blessé, voir tué. D'autant plus que certains de ses ennemis, autrefois, aimaient a utiliser ses proches comme moyen de chantage. Le soleil finit par balayer toutes ces obscures images de son esprit, et sereine, elle se colla un peu plus au poitrail chaud et puissant de Cameron, dont la respiration tranquille l'apaisait encore et toujours plus.

Elle ne le quitterait jamais, c'était une promesse faite a elle-même. Elle avait retrouvée ce qu'elle avait autrefois perdue, et elle n'allait pas le laisser aller au loin une fois encore. Aujourd'hui, c'était en compagnie de Cameron qu'elle allait continuer sa vie. Rapidement, ses paupières lourdes se fermèrent sur ses prunelles pâles, et le sommeil prit le dessus sur la réflexion. Quelques instants plus tard, alors que le ciel se faisait plus sombre au fur et à mesure que la nuit s’immisçait sur les terres de WT, elle s'endormit contre Cameron.

H.S: