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L'été persiste sur les territoires Temporaliens, pour le plus grand plaisir des loups habitant ces terres. Uniquement chez les Améthystes, la chaleur n'est pas au rendez-vous, et les températures ne dépasseront pas les 20°C. Pour tous les autres territoires, soit les Saphirs, Rubis, Émeraudes et Diamants, les températures dépasseront largement le seuil des 30°C, alors ne restez pas exposés au soleil trop longtemps!
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Deux loups, un corbeau et un manoir... cela ressemble au début d'une mauvaise plaisanterie. [PV Keane]

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Atlas


Atlas


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MessageSujet: Deux loups, un corbeau et un manoir... cela ressemble au début d'une mauvaise plaisanterie. [PV Keane] Deux loups, un corbeau et un manoir... cela ressemble au début d'une mauvaise plaisanterie. [PV Keane] I_icon_minitimeMar 13 Aoû - 21:51



"Dans la poussière du vieux manoir,
j'espère écrire notre histoire,
ignorant que ton sourire envoûtant n'est qu'un piège délicieux
et je me jetterai dedans, un voile sur les yeux.
Et ce n'est qu'en tombant, que le vrai me paraîtra douloureux..."




Tapi dans l’ombre, sur une poutre vermoulue d’une vieille bâtisse, le cœur battant, il attendait le bon moment. Il jeta un coup d’œil à l’objet de sa convoitise. Sur le plancher recouvert de poussière mêlée au sang, gisait la carcasse d’un jeune lièvre imprudent qui avait du regretter d’être sorti de son terrier si tôt. Enfin, si tenté qu’il ait eu le temps de regretter quoi que ce soit avant qu’une rangée de crocs ne vienne cueillir sa vie ce matin-là. Quoi qu’il en soit, l’ombre estima que ce qui restait du malheureux pouvait encore contenter son estomac. D'ailleurs, celui-ci lui criait de se jeter sur les restes du rongeur, mais un regard vers la masse de poils, informe et blanchâtre à côté l’en dissuada. Il étendit ses ailes, agacé. Maudits loups, incapable de partager ! Finalement, la faim l’emporta et d’un battement d’aile, le voilà sur le lièvre, arrachant d’un coup de bec, un bout de chair. Trop affairé à se repaître, il ne remarqua pas que de la boule de fourrure avait émergé une tête fine, élégante… et formidablement dentée. Il ne vit pas non plus que la tête posait son regard sombre sur celui qui osait troubler son sommeil et qui, de surcroît, se servait sur SA proie. Il ne vit pas non plus les babines qui se retroussèrent, laissant apparaître une formidable dentition, dont les crocs étaient encore maculés de sang. Il ne vit toujours pas la masse de poils se mouvoir, ni le loup qui se redressait lentement, silencieusement. En fait, il ne dut sa vie qu’au jappement de douleur que laisse échapper le loup en posant sa patte avant sur le sol. Le corbeau, voleur de charogne, prit alors conscience que l’animal à côté de lui était réveillé et bel et bien debout, qu’il était plutôt grand, la fourrure blanche et fournie qui laissait toutefois deviner un corps puissant, qu’il avait le port altier, le regard froid et surtout dirigé vers lui. Et qu’il n’avait surtout pas l’air vraiment content. Pas content du tout même. Sans demander son reste, le volatile s’en alla à tire d’aile, avant que le loup ne décide de prolonger son repas de lièvre avec une savoureuse cuisse de corbeau.

Atlas pesta tout bas contre ces charognards, animaux lâches et profiteurs.
*J'en connais un autre de lâche.* siffla une voix dans sa tête.
Quand allait-elle se taire, bon sang ? Un pas en avant lui rappela douloureusement que son antérieur droit le faisait souffrir. Il se rassit, ramenant élégamment sa queue autour de lui, puis observa sa patte quelques instants. Elle était un peu enflée au niveau du poignet, mais aucune plaie n'y était visible. Un combat féroce contre un rival ? Une chute d’un précipice ? La charge brutale d’un élan ? Non, bien plus dangereux et épique que cela… Qui savait qu’un trou de renard pouvait être très dangereux ? Une partie de chasse, une poursuite effrénée et une patte qui se glisse dans le terrier. Crac. Et le voilà avec une patte foulée et ce petit marcassin qui disparaissait au loin. Heureusement qu’un lièvre bien imprudent avait daigné se mettre sur son chemin au retour et lui servir de casse-croûte.
Le loup blanc bougonna tout en s’approchant de son butin. Il éternua à plusieurs reprises et pesta contre la poussière qui, non contente de recouvrir entièrement les pièces de l’immense maison, semblait maintenant s'être donnée pour mission de recouvrir aussi les parois de ses narines. Oh et puis il serait mieux dehors après tout.
*Ben ouais, histoire de te faire repérer et de finir comme ton lièvre. Téméraire et un peu mort.* continuait de cracher la petite voix.
Sans y prêter attention, il saisit son repas, ou plutôt ce qu’il en restait, et claudiqua vers l’entrée du manoir, laissant, derrière lui, une traînée écarlate qui entaillait la couche de poussière. Il s’arrêta un instant. Sa patte le faisait vraiment souffrir. La douleur avait étouffé sa bonne humeur habituelle et c’est en maugréant à nouveau qu’il reprit son chemin. Quelle idée d’être venu ici aussi ! Il ne savait même pas où il était ! Après avoir erré pendant plusieurs jours dans les terres libres, sa partie de chasse l’avait emmené bien loin et après s’être foulé la patte, il avait pris conscience qu’il n’était plus en territoire libre. L’odeur d’une meute imprégnait les environs, mais il n’avait aucune idée de laquelle. Ni les Rubis, ni les Saphirs. Il connaissait leurs odeurs. Mais qui alors ? Et sa patte ne lui permettait ni de fuir, ni de se battre en cas de danger. Il s’était alors réfugié dans ce vieux manoir avec son repas, espérant ne tomber sur personne. Pour le moment, il ne s’en tirait pas trop mal. Il n’avait plus qu’à se diriger vers le Nord afin de regagner ses chères terres des Diamants. Elles commençaient à lui manquer. Ah, une bonne roulade dans la poudreuse. Rien que cette pensée le fit frissonner de plaisir. Allez, un repas et il reprendrait sa route. Pas question de rester en territoire inconnu dans cet état. Il n’avait croisé personne jusqu’à présent, mais ce n’était qu’une question de t… Un éclair blanc ! Là, devant ! Une tâche claire était passée furtivement par l’encadrement de la porte avant de disparaître à nouveau. Atlas se figea. Les pattes fléchies, sauf celle qui était blessée qu’il tenait en l’air. Le cœur battant, il écoutait, sentait, scrutait attentivement. Des bruits de pattes étouffés par la poussière, une odeur de loup, la même que celle qui imprégnait les lieux, mais rien qui ne bougeait. L’avait-il repérer ? Il avança la patte pour s’éclipser discrètement, lorsqu’un incontrôlable, imprévu et bruyant éternuement lui échappa. Il s’immobilisa à nouveau, les sens en alerte, le regard balayant anxieusement les alentours.

*Et bien là, si t’es pas repéré mon gros, je viens bien me changer en hanneton cul-de-jatte des six pattes et rouler dans l’herbe pour le reste de mon existence…* railla la voix.

Bon, plus qu’à prier pour que le loup en question soit du genre à poser des questions avant d’égorger l’importun…
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Azazel

Iron Fifu King and Boss.
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MessageSujet: Re: Deux loups, un corbeau et un manoir... cela ressemble au début d'une mauvaise plaisanterie. [PV Keane] Deux loups, un corbeau et un manoir... cela ressemble au début d'une mauvaise plaisanterie. [PV Keane] I_icon_minitimeLun 19 Aoû - 12:53


Tu avais enfin pu échapper à la vigilance de ce Garde Sombre. Que tu prenais décidément plus pour un baby sitter qu’un « super garde du corps ». Après tout, tu avais survécu jusque-là, pourquoi tes capacités changeraient si le poste de dominant t’était attribué ? Simplement parce que le nombre d’ennemi avait cru d’une manière peu commune. « Un grand pouvoir implique de lourdes responsabilités. »… Tu te remémorais encore les cours que ton Bêta de père te donnait quant à la vie d’une meute et surtout aux hauts gradés. Tu savais que tout danger encouru par la meute devait être neutralisé le plus tôt possible, quitte à perde des effectifs. Tu l’avais appris à tes dépens. En effet, tes géniteurs étaient partis un jour en mission pour ne plus jamais revenir. Ces derniers avaient été abattus par un loup que tu te devais de côtoyer le plus pacifiquement possible. Celui-ci est maintenant sous ton commandement. Comme si, un étrange concours de circonstances avait fait tourner le vent de la chance et t’avais donné l’avantage. Pour une fois. Mais, néanmoins, tu te refusais à profiter de ton grade supérieur pour accomplir ta vengeance. Tout cela pour dire que ta situation était loin d’être facile à vivre. Afin de remplir au mieux ce qu’on attendait de toi, il te fallait faire des concessions. Et l’apprentissage donné par tes parents – qui t’avait tant ennuyée auparavant – te rendait à présent bien service. Les connaissances acquises que tu jugeais, plus jeune, superflues et inutiles te servaient de bien des façons. Comment se comporter sans avoir une attitude hautaine envers ses « sujets », parler noblement tout en restant proche de la meute. Néanmoins, tout ceci n’était que le paraître. Alors que, ce que tu préférais était la stratégie. Génie en herbe, tu avais révélé petite des capacités peu communes et une logique acérée. C’est donc dès le jour de ton « élection » que tu avais réfléchi à une riposte contre les Rubis. Le clan s’amenuisait et il fallait trouver une attaque rapide et sans équivoque, qui saisirait le clan ennemi par surprise et briserait ses défenses.

Une goutte de plus tomba sur une des pointes d’encre de tes oreilles et tu agitas cette dernière afin d’en chasser l’eau qui commençait à te démanger. Il avait plu toute la nuit près de la Tanière commune, comme pour te récompenser de t’être donnée à cœur joie dans ton plan contre les Rubis, qui, bien qu’ayant de solides bases et un but précis, comportait certains points d’ombre. Même pour réfléchir, tu n’avais pu être seule et avais du supporter toute la soirée le Garde qui était chargé de ta protection nocturne tout en essayant de trouver une solution aux différents problèmes qui régissaient maintenant les Améthystes. En faussant habilement compagnie au Garde, tu cherchais paix et liberté. Tu chassas donc les pensées qui t’avaient déjà trotté dans la tête toute la nuit et allongeas ton pas cadencé. Délaissant un instant tes responsabilités, tu entrepris de profiter du temps de répit que tu t’octroyais. En espérant ne pas en tirer des remords par la suite.

Des bruissements quais inaudibles agitaient la forêt, la rendant vivante et pulsante d’une énergie luxuriante qui n’avait de cesse de croître au fil des jours. Ces temps, l’air était chargé d’une lourde atmosphère, étouffante et pesante. Ce qui ne te dérangeait en rien, te complaisant même dans ce genre de météo. Un bruit de scission s’éleva au-dessus de la cime des sapins verts, tu venais de retirer une autre de tes pattes de la bourbe visqueuse qui jonchait momentanément le sol. Néanmoins, la terre pompait rapidement les chutes d’eau accumulées durant la nuit, et, dans quelques kilomètres, tu n’aurais plus l’occasion de fouler un sol plus que meuble. Car bientôt, tu arriverais près du Manoir. Ce dernier, perché sur des amas rocailleux et secs, n’offrait aucune hospitalité. Tu le savais, car bon nombre de fois, en tant que Garde de ces terres, tu avais du traquer des intrus jusque-là bas. Bon nombre n’avaient jamais reparu à ta vue et rien que cette perspective t’attirait. Aussi, en prévision d’une nouvelle aventure, tu avais pris la direction de ce lieu reclus, étant bien décidée à fuir ce nouveau quotidien. Déjà, tes coussinets rencontraient une terre friable, qui n’avait pas du absorber d’eau depuis quelques semaines. Relevant la tête, cette supposition te fut confirmée en notant l’absence de nuages grisonnants. A la place, une multitude de cumulus évoluaient dans le ciel, filtrant les rayons du soleil afin que ce dernier n’ait aucune influence sur la température ambiante. Tes oreilles pointées vers l’avant, leurs pointes de suie dirigeant tes pas, tu pus enfin voir le Manoir. L’immense édifice avait quelque chose de funeste et de tangible. On sentait peser sur ses fondations le poids des années et les épreuves endurées. Intriguée par tant de prestance de la part d’un monument, tu fus rapidement aimantée par le sombre bâtiment. Arrivée au pied d’un des porches d’entrée, tu te permis de quitter de tes yeux ambrés son toit alambiqué afin d’observer la porte d’entrée principale. Majestueuse, tout comme le reste, cette dernière était ouverte et vous invitait à pénétrer entre ces murs. Sans patienter plus longtemps, tu gravis les quelques marches qui te séparaient encore du palier. Mais, tes sens furent attirés par une présence. Un étranger. Il te fallu moins de cinq secondes afin de le qualifier comme tel. C’est son odeur qui le trahit. Une odeur typique d’une meute, avec qui tu avais déjà eu à faire. Un seul représentant, en fait. Et non des moindres… Le dénommé Hermès faisait partie de la meute la plus pacifiste de Temporal : les Diamants. Et la perspective de le retrouver t’enhardis tellement que tu en oublias la possibilité que cela ne puisse pas être lui.

Oubliant le protocole classique à suivre lorsqu’un ennemi pénétrait dans le territoire Améthyste, tu laissas simplement tes fines pattes te porter jusqu’à la porte. Là, tu pris un temps de pause, laissant tes yeux mordorés s’acclimater à l’obscurité environnante. Une odeur puissante de moisi irrita ta truffe et tu dus te retenir de ne pas éternuer, chassant ainsi cet effluve âcre de tes narines. Le plancher grinça sinistrement sous ton poids, signalant au Diamant ta nette présence. Après tout, c'était lui qui était en tort. Non toi. Tu passas une première patte par l'encadrement de la porte, puis une seconde. Qui fut suivies par tes postérieurs et pour terminer ta queue immaculée et bien fournie. Ton pelage blanc détonnait dans la pénombre, apportant une tache de brusque clarté dans ce paysage morne et poussiéreux. Tu n’eus pas le temps de détailler la pièce que tu repéras le Diamant en question. Bien bâti, large de poitrail et blanc comme neige, on aurait dit ton sosie au masculin. Hormis son regard foncé, qui, contrairement au tien, t’avait repéré depuis bien des secondes déjà. Sur la défensive, il te toisait dans une étrange position. Recherchant la raison de son attitude tordue, ton regard tomba sur une des pattes du quidam. Apparemment blessé, le loup avait certainement du trouver refuge ici. Il ne savait vraisemblablement pas où il avait pointé le bout de son museau. Le choc de ne pas voir le loup brun aux reflets caramel devant tes yeux passé, la réaction évidente te vint enfin à l’esprit et fit réagir ton corps plus rapidement que tu ne l’avais prévu. Echine hérissée, queue haute et courbée à la manière d’un scorpion, oreilles plaquées sur ton crâne et crocs découverts, de tes babines filtra un grondement bien distinct et rocailleux. Menaçante, toujours dans la même posture, tu vrillas clairement ton regard dans le sien et d’un ton sans appel, déclara ce que tout dominant aurait déclaré :

- Tu fais quoi ici ? T’attends un Druide Améthyste peut-être ? Laisse-moi donc te guider jusqu’à lui et on s’arrangera pour, ce soir, fêter autour de tes cendres.

Concernant le vocable utilisé, on te pardonnera cet écart là.
Les Diamants étaient devenus récemment ennemis par alliance. Et, bien que cette possibilité te dérange, ce n’est pas sur eux que tu aurais compté en temps de guerre. Néanmoins, en capturer serait bénéfique pour tes affaires. En plus blessé… Un jeu d’enfant. Mais, avant cela, au moins fallait-il mieux le connaître. Déterminer simplement si son grade au sein de sa meute serait suffisamment élevé pour lui faire cracher tout ce qu’il sait.

- Qui es-tu Diamant ? Je veux ton nom, ton grade. Ton âge. Tout. T’es en terres inconnues, je te déconseille de faire le malin, honnêtement.


Te comportant comme une vulgaire Garde belliqueuse, tu entretenais non seulement ton anonymat mais en plus votre réputation générale, qui se résumait souvent à cela : loups hautains, capricieux et bagarreurs. Tu ne voyais même pas l’utilité de te signaler comme étant l’Alpha de cette meute, plus ton élection restait secrète et mieux cela serait. Cette idée t’était venue cette nuit même, garder sous silence l’identité du dominant Améthyste déstabiliserait les autres meutes et éviterait que l’on attente à ta vie. Evidemment, les Traqueurs ennemis finiraient à percer ce secret tôt ou tard. C’est pour cela que tu préviendrais le clan au plus vite, le priant de se faire le plus discret possible.
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MessageSujet: Re: Deux loups, un corbeau et un manoir... cela ressemble au début d'une mauvaise plaisanterie. [PV Keane] Deux loups, un corbeau et un manoir... cela ressemble au début d'une mauvaise plaisanterie. [PV Keane] I_icon_minitimeLun 26 Aoû - 20:24

Blanche. Avec seulement sur la pointe des oreilles, comme une trace de suie. A la fois élancée et musclée, des traits fins et élégants et ses magnifiques iris teintés d'orange. Il ne se lassa pas de détailler la magnifique louve qui se tenait devant lui. Un grondement sourd le tira de sa torpeur. Il prit conscience de l'attitude, disons... peu accueillante de la nouvelle venue. Oreilles plaquées, échine hérissée, queue haute, babines retroussées, la jeune louve semblait peu encline à lui faire visiter les lieux et rire à ses plaisanteries devant un chevreuil tout juste égorgé... La boule qu'il avait au ventre lui paraissait bien lourde, mais il s'efforça de rester de marbre et de cacher sa panique. Il esquissa même un sourire. Allons, elle n'était peut-être pas si méchante que ça, peut-être était-elle juste surprise ? Ou peut-être blaguait-elle ?

Tu fais quoi ici ? T’attends un Druide Améthyste peut-être ? Laisse-moi donc te guider jusqu’à lui et on s’arrangera pour, ce soir, fêter autour de tes cendres.

Son sourire s'effaça aussitôt. Bon, un point pour elle. D'accord, ce n'était pas vraiment de la surprise. Dans son estomac, la boule commençait à prendre des proportions un peu trop imposantes à son goût. Bon, on respire et on récapitule.

*Facile, tu es dans un territoire inconnu et vraisemblablement ennemi à en croire l'hostilité de ta copine, là. Tu es coincé dans cette pièce avec cette psychopathe de haut niveau, avec une patte blessée, idéale pour le combat ou la fuite, ta grande spécialité. Personne ne sait que tu es ici et donc personne ne viendra t'aider. Ça te va comme récapitulation ?* pesta sa voix intérieur avec une aigreur sensible dans le ton.

Cette conscience intérieur ne le quittait plus depuis qu'il avait fuguer de la tanière familiale quand il était jeune et qu'il avait vécu quelques mois, seul, avec lui-même pour seule compagnie. Et, là, il s'en passerait bien. Pourtant, elle n'avait pas tort. Il avait connu situation plus confortable. Essayons de trouver les points positifs.

*Euh... ah si ! Ça pourrait être pire ! T'imagine s'il y en avait d'autres qu'elle qui se ramènent ! Autre chose ? hum... Sinon... t'as un demi lièvre, non ? Tu peux toujours essayer de l’assommer avec.* ironisa la voix.

Qui es-tu Diamant ? Je veux ton nom, ton grade. Ton âge. Tout. T’es en terres inconnues, je te déconseille de faire le malin, honnêtement.

Bien, réfléchissons et arrêtons de paniquer. Plutôt bourrue, elle devait sûrement être garde ou quelque chose du genre, à patrouiller comme ça sur le territoire. Pour ne pas laisser le silence planer, il tenta de répondre le plus pacifiquement possible. Et sans panique dans la voix. Or, le seul moyen qu'il avait pour ne pas se laisser envahir par la peur, c'était l'humour. Il essaya cependant de ne pas laisser poindre de sarcasme ou de l'insolence dans son ton.


Bien le bonjour, jeune demoiselle. Je vois que l'accueil est encore plus chaleureux chez vous que chez les Rubis. Cela m'apprendra à me perdre lorsque je me promène sur les terres libres.

Il tenta un sourire. Il voulait tester sa réaction à l'évocation des Rubis, cela lui donnerait peut-être des indices. Et en parlant de l'accueil, il avait pensé à Wilfa, charmante louve Rubis qu'il avait rencontré il y a peu. Il y avait d'ailleurs une certaine ressemblance dans la chaleur que dégageait ces deux adorables louves. Bon, sérieusement, il cherchait à gagner un peu de temps pour cogiter. Diamant avait-elle dit ? Elle connaissait donc sa meute et était hostile quand même. Les Diamants et sa meute n'étaient probablement pas franchement copains. Ou alors elle avait une dent contre les Diamants. Un druide Améthyste ? Il serait sur les territoires Améthystes donc. Et certainement une de leur dignes représentants se tenait devant lui. Tout en réfléchissant, il continua après un courte pause :

On me nomme Atlas. Et j'ai maintenant bien entamé ma quatrième année. Et vous, quel est votre nom ? Je ne me permets pas de vous demander votre âge, charmante demoiselle, bien entendu.

Il s'inclina élégamment sur sa patte intacte. Sans essayer de cacher sa blessure. Inutile, elle l'avait déjà remarqué. Il s'était bien gardé de révéler son grade, ce qui aurait pu réduire son espérance de vie très rapidement et de façon considérable. En effet, un traqueur qui rôde n'est jamais très apprécié. Mais, elle ne semblait pas idiote, il essayait donc de détourner son attention en l'agaçant un peu. Mais pas trop, il tenait quand même à sa gorge...
Quoiqu'il en soit, son cerveau carburait à tout allure pour essayer d’interpréter tout ce qu'il voyait et entendait, et tenter de se sortir de ce pétrin. Il y avait d'ailleurs quelque chose qui le turlupinait.  Il l'observa et son attention fut alors totalement détournée. Elle était vraiment superbe. Et quel caractère ! Hey ! Reprends-toi mon gros. C'est pas le moment. Oui, quelque chose qui le tracassait. A propos d'elle. Il y avait quelque chose qui lui échappait. Qui ne collait pas dans son comportement. Elle semblait être une garde brutale mais en même temps... Mince, il avait un curieux pressentiment, mais il ne sut dire pourquoi.

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