« L'univers est rempli de magie et il attend patiemment que notre intelligence s'affine. » - Nora & Eden

L'univers est rempli de magie...

Il existe des journées où la seule chose que l'on désire faire est justement ne rien faire. Ne rien faire, si ce n'est se vider l'esprit en se promenant, où nos membres nous mènent. Cette journée-là, c'est exactement ce dont avait eut envie Nora. Elle s'était laissé une journée libre, pour une fois. Une journée où elle n'aurait du temps que pour elle. Cela pourrait paraître légèrement égoïste, cependant, il lui fallait quelquefois décompresser. Elle adorait son travail et était toujours soigneuse et appliquée, mais parfois un peu de liberté fait du bien au moral. Ainsi, cette journée ensoleillée sans être véritablement étouffante de chaleur, semblait somme toute parfaite.
La matinée, Nora la passa en dormant sous le soleil éclatant. Les herbes se mouvaient doucement à ses côtés, dansant ensemble. Le vent frais soulevait son poil mais la chaleur le réchauffait. Elle sentait l'agréable voile de brume du sommeil l'envelopper, et elle partit au pays des songes. Ce sommeil réparateur dans lequel elle fut plongée dura toute la matinée et à son réveil, comme toujours, elle n'avait plus aucun souvenir du rêve qu'elle avait pu faire. Seulement un sentiment de bien-être envahissant sa personne, lui permit de savoir que c'était un rêve agréable. Elle bailla, s'étira. Sa fourrure était brûlante à présent et Nora commençait à ressentir la soif et le besoin d'ombre. Chercher la fraîcheur et se désaltérer après une sieste au soleil. Rien de plus banal. Elle marcha vers l'ombre que lui offrait un bosquets d'arbrisseaux et se mit à la recherche d'un peu d'eau.

***

Nora avait beaucoup marché. Tout droit, toujours tout droit. Elle avait traversé plusieurs forêts et avait certainement franchi plusieurs frontières, elle en avait conscience. Seulement... elle n'avait toujours pas trouvé d'eau. La langue pendante, sous la chaleur écrasante, elle respirait bruyamment. Le manque d'eau dans son organisme commençait à se faire sentir. Et, comme mue par une force invisible, elle continuait à marcher, tout droit sans s'arrêter. Tant qu'elle n'aurait pas trouver de quoi se rafraîchir et noyer son estomac pour abreuver son sang, elle marcherait encore et encore. D'une détermination sans faille, elle était tout de même extrêmement fatiguée. Bientôt, elle se retrouva face à un immense labyrinthe constitué de haies gigantesques, Elle s'écroula de fatigue et de soif. Sa gorge la brûlait ardemment. Elle releva les yeux, désespérée que cette journée ait si bien commencé pour si mal se terminer, et aperçut à l'entrée, entre les racines mêlées du premier arbuste... une belle flaque d'eau limpide. De l'eau ! De l'eau pure et claire ! Un regain d'énergie la fit se mouvoir à nouveau et elle se jeta sur la flaque. L'onde remua sous ses coups de langue vigoureux. Sentir la fraîcheur du liquide vital couler dans sa trachée, et sentir toutes ses veines vivifiées par l'apport soudain de froideur. Avidement, elle récupéra les moindres gouttelettes qui perlaient et glissaient le long de ses babines. Soigneusement, elle se lécha le museau. Une fois enfin désaltérée, elle se mit à faire sa toilette, De nouveau la chaleur lui parut sympathique et elle se décala pour recevoir sa dose de soleil. Le soleil faisait déjà mine de se cacher vers l'horizon et elle profitait de ses rayons sans en pâtir. De plus, elle connaissait le présence bienfaisante de la petit flaque, tout près. Nora était rassurée. Elle passa sa langue un peu partout sur son corps, insistant sur les endroits les plus sales tels que sa collerette fournie et sa queue touffue. Soudain, Nora s'arrêta brusquement et tendit les oreilles vers le craquement qui venait de résonner. Elle se retourna vivement, se remettant immédiatement sur ses pattes, à la défensive. Après tout, elle n'était pas chez elle, il se pouvait qu'elle se fasse légèrement rabrouer ! Elle leva le regard vers l'inconnue qui se présenta à elle. La louve était entièrement d'une couleur crème et ses yeux étaient d'un bleu-vert étonnant. Nora recula de quelques pas, inquiète de ce qui pourrait lui arriver. Mais, contrairement à d'habitude, elle ne s'excusa pas. La louve face à elle l'intriguait.

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~ Eden et Nora ~

Aujourd'hui, comme toujours, j'étais de bonne humeur. Mais celle-ci, c'était une bonne humeur spéciale. Même le plus féroce, le plus énervant et cruel Rubis ne pourrait la faire disparaître. Je souriais et me sentais d’humeur sociable, discutant un peu avec tous les loups qui croisaient mon chemin. Un peu du genre ' le sourire, le "bonjour", le "vous allez bien ?", etc. Enfin, ce n'était pas étonnant de ma part, j’en avait tellement l'habitude… Mais bon, même un loup d'une autre meute y serait passé ! Enfin bref, j’étais vraiment de bonne humeur quoi !

Aujourd'hui, de plus, il faisait bon. Une belle et chaude journée. Un peu trop chaude à mon goût. C'était le matin et je venais de me réveiller, enfin entre temps j'avais mangé, j'avais fait mes petits besoins matinaux et ma toilette ! Sans compter tous les loups à qui tapé la causette ! Enfin bref, c'était une belle journée quoi !

Aujourd'hui encore, c'était l'été, la verdure, la chaleur... Les grands arbres faisaient de grandes ombres agréables. L'herbe fraîche et confortable, les fleurs aux couleurs chaudes. Les petits animaux vagabondant autour de ceci, les loups de bonnes humeurs, calmes et sereins. Il y avait aussi le ciel bleu, le soleil voluptueux et les oiseaux qui chantaient. Ah… et aurais-je oublié la jolie et légère petite brise ? Tellement agréable, qui atténue un peu la violente chaleur. Enfin bref, c'était l'été quoi !

Ma petite conclusion serait que je suis heureuse, de bonne humeur, qu'il fait bon et beau. C'est tout.

Mais, comme tout bon a quelques défauts, la chaleur m'épuisait aussi. Ma gorge était sèche, j'avais soif. Avant que cela n'empire, je me dépêchai de chercher un coin d'eau. Je cherchait en haletant un peu bruyamment. Quand j'avançais, je cherchais aussi en passant ma tête de droite à gauche sans m'arrêter. Mh ? Ah... ça y est, j'ai trouvé ! J'étais tellement contente que je laissa échapper un petit sourire satisfait. Un mini cours d'eau ruisselait d'entre les arbres. Je voulais le suivre, espérant d'y trouver au bout un plus vaste coin d'eau. Et bah non. Tout restait rien ne bougeait, le ruisseau était encore minuscule. Je leva un sourcil et m’approcha de ruisseau et bu quelques gorgées d'eau. Elle était plutôt bonne, pas fameuse mais pas mauvaise non plus.

Il me semblait sentir une présence. J'avança dans tous les coins recherchant s'il y avait quelqu'un. Oui, ce n'était pas vraiment mon boulot mais ma curiosité avait surpassé le reste. Je vis alors un loup ou une louve. Je me cacha derrière un arbre, je la regardais curieusement et mystérieusement. C'était une émeraude. Et oui, j'ai dit "une", c'était une femelle. Qu'elle était belle… J'étais comme en admiration devant elle. Elle était allongée sur le sol dur, faisant sa toilette. Elle était gracieuse et jolie. Je ne pouvais m'arrêter de la regarder. Elle me paraissait gentille, du moins j'ai bien dit "elle me paraissait", on ne sait jamais. Je pris mon courage à deux pattes et décida d'aller la voir... ... ... Mmmh... Euh… Non non non... Je reste là, moi ! Je n’avais pas le temps d'avancer une seule patte que je fis demi-tour, mais mon sale poids me trahit et fit craquer une branche. J'étais de dos, je me stoppa net. La chose à laquelle je pensais à ce moment là c'était : "m*rde..." Je pris un sourire innocent et fautif à la fois et je me retourna. J'étais devant elle. Elle par contre, elle s'était relevé brusquement, se mettant vivement sur ces quatre petites pattes, à la défensive. Vu sa petite tête toute mignonne, je l’intriguais. Mais elle n'avait rien à craindre, je n'étais pas méchante et celle-ci ne m'avait encore rien fait. Je soupira et fis le petit signe "non" avec ma tête. Je releva la tête vers elle, je lui souriais. J’hochai la tête gentiment et paisiblement. Je passa à sa gauche et je m'assis un peu plus loin. Je regardais à l'horizon, les yeux dans le vent, je souriais.

_" Belle journée n'est-ce pas ? "

Je me retourna calmement vers elle en penchant la tête pour montrer que j'attendais une réponse de sa part. Bien sûr, une réponse mature et gentille. Je ne m'en prendrais pas à elle, il en était hors de question.

_" Je vous trouve très belle !" Lui dis-je encore en souriant, un sourire doux et compatissant.

Elle était un peu méfiante… En même temps elle était un petit peu sur mon territoire. On pouvait très bien lui sauter dessus. Peut-être le prendra-t-elle comme ça ? Ou sympathisera-t-elle avec moi ? Je ne sais pas... On verra bien par la suite ! Je souriais, encore et encore, et oui, comme toujours. Mais je suis comme ça et je ne veux pas changer. Non de non !

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L'univers est rempli de magie...

L'inconnue avait d'abord tenté de fuir. Malheureusement, elle provoqua un craquement qui n'échappa pas à Nora. Gênée, elle s'était finalement décidée à s'approcher d'elle. Puis, la louve s'était assise aux côtés de Nora, et entama la conversation pour meubler le silence, comme si sa timidité avait soudain disparue.

« -Belle journée, n'est-ce pas ? »

Nora la regarda et hocha la tête. Effectivement, très belle journée. Légèrement trop chaude cependant. Pour ne pas laisser le silence s'installer à nouveau et pour essayer de lier connaissance avec cette jolie louve qui paraissait bien sympathique de ne pas l'avoir chassée, elle lui répondit.

« -Oui Mais la chaleur de cet après-midi était suffocante ! »

Nora sourit à la louve crème. Quel beau pelage ! Il semblait épais et cotonneux. Elle devait étouffer sous cette véritable couverture ! Nora la plaignit, rien qu'en la regardant. Un petit silence s'installa entre les deux louves. Nora ne pouvait s'empêcher de dévorer du regard la belle inconnue. Sans qu'elle puisse dire pourquoi, elle lui trouvait quelque chose de spécial. Et ces yeux étaient tous simplement uniques!Lorsque l'inconnue tourna les yeux vers Nora, elle tourna la tête, un peu trop précipitamment, espérant qu'elle ne l'ait pas vu. La louve crème reprit la parole, d'un ton légèrement plus troublé.

« -Je vous trouve très belle ! »

Elle accompagna ses paroles d'un sourire sincère. La phrase prononcée par la louve et accompagnée de ce sourire, firent fondre Nora. Si elle l'avait pu, elle serait certainement rouge comme une tomate.

« -Oh... et bien, merci ! Je vous retourne le compliment. »

Nora avait parlé un peu timidement, et elle ne regarda pas la louve en face, elle regardait fixement le sol, qui tout à coup devint très intéressant, comme par magie. Cependant, jugeant cela trop impoli, elle releva son regard pour qu'il se fixe enfin dans les yeux de l'inconnue. Elles étaient toutes deux plongées dans le regard de l'autre dans un silence embarrassant. Mais Nora ne se sentait pas capable de rompre le lien la première. Une tension monta, et enfin, elle brisa l'instant en reprenant la parole, d'une voix plus assurée, heureuse de penser à autre chose.

« -Mais, je ne connais même pas votre nom... ? »

Elle vit que louve au pelage crème haletait Elle doit souffrir sous cette épaisse fourrure ! D'un élan compatissant, elle se leva, invitant l'autre louve à faire de même.

« -Venez, nous serons mieux à l'ombre. »

Elle accompagna ses paroles d'un geste de la tête, désignant une ombre accueillante sous un grand chêne. Nora vêtit également son visage d'un sourire de circonstance, doux, en l’occurrence.
Toutes deux se dirigèrent alors vers l'ombre, et se recouchèrent, toujours côte à côte, Nora jugeant que c'était bien moins intimidant que face à face. Et elle ne savait pas pourquoi, se retrouver face à cette louve la gênait autant. Elle n'avait pas l'habitude de réagir comme ça ! Il était très rare qu'elle se montrer timide, elle, Nora, la louve la plus ouverte possible des louves depuis qu'elle avait travaillé comme une folle pour se sociabiliser ! Cela avait toujours été un problème pour Nora lors de son enfance, mais désormais, elle parlait avec tout le monde, ou presque, sans aucun gêne ni peur. Sauf dans ce cas-là. Il restait des mystères de la vie que jamais personne ne résoudra jamais.
Elle sortit de ses pensées et pour mettre en confiance son interlocuteur, se présenta en premier.

« -Je m'appelle Nora. Je suis Druide dans la meute Emeraude. »

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Ñora&Eden~

« -Oh... et bien, merci ! Je vous retourne le compliment. »

Ouf.. Elle m'avait répondu ! Pendant un moment j'aurais bien cru que ce silence ne se terminerait jamais ! Mon regard se retourna vers elle, elle était gênée. Comme c'est mignon ! Elle ne pouvait pas relever le bout de son museau vers moi et elle regardait le sol avec un intéressement étonnant ! J'étais un peu surprise, elle ne voulait pas me parler peut-être ? Mais elle décida de relever sa frimousse vers moi, me regardant dans les yeux. Alors je laissa échapper un soupir et un sourire de soulagement. Les secondes passaient doucement, lentement. Trop même ! Le silence devenait quelque peu intimidant. Ne pouvant plus la regarder, je baissai la tête. J'étais limite à rougir. Aucune de nous deux ne pouvait briser ce silence fort pesant. Elle fit le premier pas, d'une voix plus assurée que celle de ces deux premières phrases. Le silence allait enfin se terminer, un fois encore j'allais lâcher un soupir de soulagement.

« -Mais, je ne connais même pas votre nom... ? »

Oh.. Euh... A trop penser au silence, à la beauté et tout le tralala nous avons oublié de nous présenter ! A ce moment là, je me trouvai très impolie et je n'était pas franchement fière de moi... De plus la chaleur se faisait de moins en moins supportable. Ma grosse fourrure ne m'avançait pas la tache. Je suffoquait. Je n'eut pas le temps d'en placer une, de dire mon prénom, honteuse comme j'étais, qu'elle m'arrêtait.

« -Venez, nous serons mieux à l'ombre. »

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Evidemment. Cette louve mystérieuse avait dût remarquer que j'avais chaud et que j'haletais. Elle accompagna ses paroles d'un signe de la tête, me montrant une ombre accueillante sous un grand chêne. Ce chêne que j'aimais tant. Il était si grand, si imposant, il me paraissait être puissant. Un tel être sur terre pourtant si paisible renfermait une telle force. Pas une force physique mais vous m'aurez comprise... J'hocha la tête gentiment, elle souriait, moi aussi. L'atmosphère était devenue paisible, douce.
Nous nous dirigions vers le chêne qu je contemplais comme la septième merveille du monde. L'air était apaisant, je ne saurais vous décrire ce paysage, cette situation. La vie autour de nous était comme un décor, un décor de gaieté sous un magnifique chêne donnant signe de vie à ce décor statique. Je regarda telle une sage, la douce musique apaisante aux oreilles, j'ignorais presque l’existence de la louve à côté de moi. D'ailleurs je ne sais que trop ce qu'elle me disait ou ce qu'elle faisait.. Etant charmée par tant de beauté inconnue d'autres yeux que les miens, comme envahie, possédée. Nous étions côte à côte pourtant. Cette louve était bien là malgré moi. Je l'oubliais... Mes pensées étaient douces et agréables. Je fermais progressivement mes yeux, mon corps me quittait. Je failli tomber mais une voix envoûtante me fit revenir là où j'étais, sur terre, côté d'une louve à la beauté mystérieuse.

« -Je m'appelle Nora. Je suis Druide dans la meute Émeraude. »

Je respira fort comme si je venais de sortir d'un long sommeil profond. Mes yeux grand ouverts, je la regardait, ne sachant plus où j'étais. Je la dévisageais sans sourire ni grimace, comme étant encore perdue. Je sortis sans bouger d'un pouce, c'est à peine si mes babines bougeaient :

«_Je me prénomme Torenn Edelwess, mais je te prie de m'appeler uniquement Eden... Je suis Druide, passionnée de nature dans la meute Saphir... Je viens de sortir d'un doux rêve éveillé...»

Ma voix était presque effacée, l'on m'entendait à peine. Ma voix était charmeuse, lente, faible, rêveuse. Au sourire apaisant... Je n'avais pas conscience de ce que je faisais.. Les couleurs claires s’évanouissaient et laissaient places aux vraies couleurs de l'été aride. Mon visage expressif me revenait et je redevenais moi au quotidien. Le sourire et mes mimiques apaisantes mourraient, je reprenais une pose normale. Enfin, je regardais d'un regard interrogateur Nora. J'étais calme, avide.

«_ Excuse moi ce moment d'absence...»

Je me mettais à la tutoyer, sans craintes. Je n'avais conscience de rien. Je m'étais habituée à elle, telel une amie proche. Peut-être que ceci serait mal prit ? Je n'en avait pas la moindre peur. Ça ne m’atteignais plus. Je ne me commandais plus.

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Un drôle d'instant, presque magique, venait d'emporter Eden. Elle avait eu le regard dans le vague durant une longue minute, juste après avoir fait sa présentation. L'ambiance des alentours ne pouvait qu'inspirer la rêverie légèrement paradisiaque, et Nora comprenait parfaitement son moment de perte momentané, tout contact avec le monde réel extérieur. Elle sourit en la voyant rêvasser, et repensa à ses paroles. Ainsi, elle aussi était une Druide, très certainement emplie de connaissances ! Il lui tardait de partager leurs lieux favoris, ceux qui recelaient des trésors cachées de la médecine des plantes. Nora imaginait déjà pouvoir être amie avec Eden, et pouvoir discuter librement avec elle. Elle semblait gentille et surtout ...originale.
Enfin, Eden, face à elle, reprit ses esprits et d'une voix toujours aussi lointaine, s'excusa.
Nora rit de son rire cristallin qui coupe net l'air pour laisser la mélodie s'envoler. Elle lui donna un coup de museau affectueux, et enfin la louve crème tourna son regard émeraude vers Nora.
"- Tu n'as pas besoin de t'excuser pour ça! Je comprends entièrement ton état d'esprit, c'est tellement beau ici..."
Nora leva les yeux vers le ciel. Elles avaient toutes les deux cesser de se tutoyer. C'était inutile, ces marques de politesse. Dans cet azur infini, de grosses boules de cotons flottaient, légères. Magnifiques nuages... Nora se surprit à rêver de pouvoir sauter dessus, pour savoir si leur texture était aussi douce que la vision de leur physique. Enfin, elle détourna le regard avec peine. Son regard se posa à nouveau sur Eden. Nora l'observa de haut en bas. Ses aplombs semblaient solides mais tout en finesse. Son museau, plus sombre, était une pure merveille, sculpté avec soin. Son pelage luisait au soleil, quand à sa queue, elle était élégamment recourbée et touffue. Nora se perdit enfin dans son regard, une mer verte qui l'envahit. Yeux dans les yeux, Nora finit par détourner le regard, soudain gênée.
Puis elle se racla la gorge et se surprit à vouloir engager la conversation.
"- Eden, c'est ça ? Cela fait longtemps que tu es sur ces terres ?"

~Nora&Eden~

La gentille louve devant moi sourit et ria d'une voix cristalline. Elle se leva et s'approche de moi. Elle me donna affectueusement un coup de museau. Je la regarda et elle me dit :
«- Tu n'as pas besoin de t'excuser pour ça! Je comprends entièrement ton état d'esprit, c'est tellement beau ici... »
Elle leva ses jolies yeux ambres vers le ciel. Elle détourna enfin son regard vers moi. Se raclant gênée la gorge elle réengagea la conversation.
« - Eden, c'est ça ? Cela fait longtemps que tu es sur ces terres ? »
Je lui sourit nerveusement en hochant la tête. Je regarda une dernière cet arbre immense avant de regarde Nora dans les yeux sérieusement.
« _ Oui, Eden. »
Je toussa deux ou trois fois pour continuer. Ma gorge me démangeait mais je me repris.
« _ Non, quand j'y repense cela ne fait pas longtemps que je suis ici. Et toi ? »
Alors, à ce moment là la mélodie repris de plus belle ! Les sons du violon et du piano enchantés étaient portés par le vent, l'herbe, les arbres, les fleurs, les petits rochers et le reste de la nature... Mais cette fois je n'étais pas enchanté et malmené par la musique. De marbre je continua de la regarder dans les yeux, aussi sérieusement. Mais quelque chose vint perturber ce silence mélodieux. Le vent soufflait plus fort, les feuilles des arbres se séparaient des branches et volaient en compagnie des nuages. Un cris perçant me fit hérisser les poils. Mon regard se dirigea vers le ciel et... Au dessus de ma légère tête un oiseau. Un oiseau qui me paraissait immense. Ne reconnaissant pas tout de suite la bête je plissa mes yeux pour mieux le voir. L'oiseau, de plus en plus proche, se faisait plus visible. Je pus enfin deviné ce qu'il était : un rapace. Mais quoi ? Un aigle. Comment je le sais ? Même loin un aigle sous un bon œil est facilement reconnaissable. C'est un grand rapace, planeur diurne avec une émargination importante. Ainsi il se distinct des faucons, éperviers.. Ils sont aussi plus grand que les buses. De plus ils ont des tarses emplumées. De grandes serres, des pattes puissantes et une vue perçante. Mais j'ai été sur que c'était un aigle quand il glatit. Ce cris me fit frissonner encore une fois. Quand, je réalisa que cet aigle fonçait droit sur moi ! Il n'était alors plus qu'à quelques mètres de moi. Je ne voyais et n'entendais autour de moi que seulement lui. C'était lui qui s'approchait de plus en plus de moi, de plus en plus rapidement. Je serra mes yeux et les cacha sous mes pattes avant pour éviter que je me prenne ses énormes serres dans les yeux et que je me retrouve aveugle. Je laissa échapper un cris, et là... l'aigle m'étais rentré dans le ventre et m'enfonça ses serres acérés dans ma fourrure. J'hurla de douleur mais en une fraction de seconde je m'étais relevé et je lui déchiqueta le gosier. Je l'attrapa dans ma gueule, je saignais et le sang coulait doucement. D'un élan puissant je fonça en direction de Nora balançant farouchement la bête qui m'avait attaqué au sol. D'un coup de pattes arrière je lui saute dessus et l'acheva. Je regarda avec terreur la bête morte au sol et la mangea à moitié. Je recracha les plumes qui étaient restés dans ma bouche et grogna sur le cadavre. La bouche pleine de sang je m'écroula enfin sur le sol sec faisant un énorme bruit. Mon souffle, irrégulier était bruyant. Souffrante je releva ma tête vers Nora et la regarda plaintivement.

« _ Non, ne m'en veux pas s'il te plaît... »

Je ne pus dire un mot de plus que ma tête effleura violemment le sol. Je ferma mes yeux et réfléchissais. Je ne mourrais pas mais les serres qu'il avait planté dans mon abdomen m'ont fait énormément souffrir. Le sang coulait le long de mon flanc.

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Eden répondait calmement aux questions légères de Nora. Puis, leurs regards s'ancrèrent dans un instant qui parut durer une éternité. Puis, lorsque les yeux émeraudes d'Eden se décrochèrent enfin, elle regarda le ciel. Bientôt, son air paisible, tranquille et apaisé se transforma en une vague d'inquiétude. En quelques secondes, sans que Nora n'ait le temps de faire quoi que ce soit, l'aigle qui tournait autour de leurs têtes auparavant, fondit sur Eden. La jolie louve crème se retrouva assaillie par les serres puissantes du rapace, qui, en un éclair, les avaient planté dans la chair de son ventre. Son magnifique pelage pastel se tinta alors du liquide pourpre si caractéristique que referme chaque corps en vie. Nora, immédiatement, fut sur ses pattes, mais elle n'eut encore une fois pas le temps de faire quoi que ce soit, qu'à toute vitesse, Eden avait riposté, attrapé l'aigle et tué d'un coup sec.
Nora regarda la scène, incroyablement inquiète pour son amie, qui jeta le cadavre de l'oiseau à ses pattes. Elle chancelait, saignant abondamment. Le fait le plus étonnant fut qu'elle s'excusa auprès de Nora, la suppliant de ne pas lui en vouloir... avant de s'écrouler sur le sol, dans un bruit sourd.
Nora, les yeux emplis d'angoisse, sauta agilement au-dessus du cadavre pour rejoindre son amie.
"- Eden !!!! Eden! Réponds-moi !"
Sa voix, elle aussi était inquiète et angoissée. La louve crème ferma les yeux pour de bon: elle venait de perdre connaissance.
La gorge de Nora se noua, et une larme glissa le long de sa joue. Juste une larme, avant que son cerveau pragmatique ne lui ordonne de ne pas se laisser aller, et de réagir!
Toiles d'araignées. Herbes solides. Et... de l'eau, pour nettoyer la plaie béante.
Nora écarta de ses pattes expertes les longs poils de son amie, dévoilant la blessure. Heureusement pour toutes les deux, elle n'était pas mortelle, et ne serait pas trop longue à guérir. Nora prédisait environ une ou deux bonnes semaines pour un travail bien fait. La flaque ferait l'affaire. Nora se saisit de la peau du cou de son amie, et la traîna au plus près de la petite source d'eau. Elle lapa rapidement de l'eau en quantité sans l'avaler et laisser doucement couler le liquide si précieux sur la plaie, emportant avec ses écoulements les saletés.
Pas le choix. Il faudrait recoudre. Armée de ses griffes, et passant les herbes solides et sèches sélectionnées avec soin, elle recousit la blessure. Pour consolider le tout, elle appliqua soigneusement les toiles d'araignées, elles éviteraient les saignements.
Enfin, rassurée de l'état du ventre d'Eden, Nora vint tout près de sa tête. Elle se coucha près d'elle, espérant qu'elle rouvre bientôt les yeux. Sinon, il lui faudrait dormir ici pour veiller sur elle. Effectivement, le soleil s'était bel et bien baissé dans le ciel, et ses faibles rayons illuminaient encore à peine l'endroit ou se situaient les deux louves. Nora lécha doucement la joue de son amie, tout en lui parlant doucement pour la faire revenir à elle. Pour le moment, pas de réaction.
Elle s'arrêta un instant, la regarda.
"- Comment pourrais-je t'en vouloir, Eden..."
Un dernière petite larme roula alors qu'elle se rendit compte que pleurer était faible et inutile. Son amie allait bien et allait (surtout) vivre!
***
Le soleil n'éclairait plus du tout la clairière. Nora avait soulevé Eden jusqu'à un abri sous une vieille souche d'arbre. Elle l'avait déposé sur une litière de feuilles. A présent, elle était certaine qu'Eden n'était plus dans les vapes, mais juste endormie. Elle le savait grâce à la respiration bien plus rapide et régulière d'Eden. Désormais, c'était juste un souvenir. Nora se coucha aux côtés de la louve crème, avant de sombrer dans un sommeil sans rêves.

J'étais tombée au sol, inconsciente. Nora s'empressa de me soigner. Je ne sais ce qui se passa par la suite.. Seulement que Nora m'avait sauvé. J'étais endormie, elle me traîna dans un endroit frais et la nuit passa.
***
C'était l'aube, le soleil venait à peine de pointer le bout de son nez. Nora dormait. Je me réveillais doucement et j'eus peine à me lever. La plaie soignée était quand même encore douloureuse. Je voulus me lever mais je perdis l'équilibre et retomba sur les fesses. Je m'allongeai sur les pattes avant, observant Nora dans son sommeil. Je baillai, découvrant mes crocs blancs au monde. Un sourire apaisé et doux se dessina sur mon visage. Je veillai sur Nora à présent comme elle avait fait la veille. Je me soulevai pour laisser passer une petite fourmi et je m'approchai de Nora, posant ma tête sur son dos. J'étais son gardien, la gardienne de son sommeil. Pour veiller à ce qu'elle ne fasse pas de cauchemar. Sans m'en rendre compte moi-même, je fermai les yeux et tombai dans un sommeil léger. Endormie, mais le sourire sur mes lèvres ne s'était pas effacé. Son odeur était agréable et réconfortante. Je me sentais si bien près d'elle... J'étais à l'aise, elle me paraissait vraiment quelqu'un de confiance. Je savais que je pouvais lui faire confiance. Et je tiens à lui dire qu'elle aussi peut me faire confiance. Je tombai dans un rêve inattendu... Il me parut précieux, un rêve ou une révélation... Ce rêve étrange. Très étrange. Heureusement que seule moi pouvais le voir sinon... Promettez-moi, s'il vous plaît de n'en parler à personne. En moi, ce rêve n'était pas une honte, mais en dehors on me prendrait pour une folle... Je voyais Nora et moi, heureuse et ensemble... Ensemble... Ce mot résonnait dans ma tête. Ensemble. Oui, elle et moi étions ensemble, c'était un futur proche. On semblait heureuses. Nora, je t'aime ? Est-ce simplement une illusion...? Ou est-ce la vérité ? Suis-je en train de tomber... amoureuse ? J'avoue que ce mot me fait peur... Je ne suis pas le moins du monde homophobe...! Mais l'inconnu me fait peur ! Et si... Elle ne voyait pas cela comme ça ? Pleins de questions se posaient dans ma tête.. Mais ne soyons sur de rien. Est-ce simplement une impression ? Seule moi et moi seule pouvait répondre à cette question. Mais Nora... Suis-je réellement en train de...?

Une chaleur. Après une longue nuit de sommeil, sans qu'une douce image ne vienne l'interrompre (certainement à cause de l'intense fatigue de Nora après le sauvetage d'Eden), Nora sentit une chaleur sur son dos. Une chaleur diffuse, discrète et plutôt agréable. Doucement, elle s'éveilla. Ses paupières, encore engourdies étaient lourdes, mais elle finit par les ouvrir et une douce lumière envahit sa vue. L'abri qu'elle avait trouvé la veille était baigné de soleil du petit matin. Nora tourna la tête et aperçut alors la source de cette chaleur dans son dos. Là, Eden avait posé sa tête. Sur Nora, le museau enfui dans ses poils bruns. Nora sourit à cette vision. Elle l'observa quelques secondes et sentit son cœur battre légèrement plus vite. Une cadence inhabituelle qui l'inquiéta un peu. Elle n'avait jamais été cardiaque! C'était sûrement lié à l'émotion. Mais... en quoi le fait d'observer Eden lui procurait une telle émotion? Nora se questionna pendant un petit moment avant qu'Eden ne remue lentement la tête et ne se mette à la fixer.
Nora la vit et se rendit compte qu'elle était tournée vers elle depuis assez longtemps. Elle lui fit un grand sourire, et lui parla doucement.
"-Alors, Eden, ça va un peu mieux on dirait ? Tu sais que tu m'as fait une belle peur, hier."
Elle s'arrêta un instant. Puis reprit:
"-Bon, n'en parlons plus, ce n'est plus qu'un mauvais souvenir. Mais un souvenir qui gardera tout de même une trace ici."
Avec sa patte, elle désigna la plaie recousue. Elle avait déjà commencé à cicatriser. Mais cela devait la faire souffrir. Et elle n'avait rien dit! Nora admirait Eden.
"-Bon, petit déjeuner! Je suis sûre que tu as faim! Tu peux te lever?"
Eden hocha la tête, soudain décidée. Elle se leva avec difficulté mais malgré tout se tint sur ses pattes. Nora savait qu'elle ne ferait pas grand-chose ainsi. Elle ne voulait pas la vexer, mais c'était pour son bien, alors elle lui dit:
"- Oh, mais ce n'est pas grave! Je vais aller chasser pour nous deux. "
Et sur ces paroles, elle quitta l'abri, et se mit en quête d'un bon repas. Un lapin bien dodu ou encore un oiseau devrait faire l'affaire. Nora renifla le sol à plusieurs endroits, mais la plupart des pistes étaient anciennes. Enfin, elle finit par trouver une piste fraîche, et sur le côté quelques excréments. Eux aussi étaient récents. L'animal ne devait vraiment pas être loin.
Tel un traqueur, ce qu'elle n'était absolument pas, elle suivit la piste à la trace. L'odeur contournait des arbres et passait au-dessus de quelques pierres quand enfin, elle s'arrêtait net après un petit buisson. Nora s'y camoufla, observant avidement le lièvre se trouvant à quelques pas d'elle. Elle s'accroupit et son ventre touchait presque le sol. Enfin, d'un puissant coup de pattes elle bondit et assomma le pauvre animal avant de le tuer d'un coup sec. Pas question de le faire souffrir inutilement. Heureuse, elle revenait vers l'abri improvisé de la veille, le lièvre pendant de ses babines. Avec ceci, elle avait également prit quelques grains de pavot, contre la douleur. Cela passerait, mais un peu d'aide n'est jamais de refus. Lorsqu'elle arriva à l'entrée, elle vit que toute la litière de la nuit avait été mise dehors et qu'Eden avait également tapissé l'intérieur d'une litière propre et fraîche. Malgré sa blessure, elle n'avait pas pu s'empêcher d'aider! Eden faisait partie de ces loups qui ne supportent pas d'être alités. Nora sourit, amusée et entra, posant ses fardeaux au sol.
"-Tiens, commence par les graines de pavot, elles n'ont pas très bon goût!
Et alors qu'Eden attrapait ce qu'elle lui proposait, Nora ne put s'empêcher de lui donner un coup de langue affectueux sur la tête. Elle se surprenait toute seule! Elle resta plantée, debout sans rien faire avant de reprendre ses esprits et de s'asseoir à côté de la louve crème. A table!

« Alors, Eden, ça va un peu mieux on dirait ? Tu sais que tu m'as fait une belle peur, hier. »
C'est la tête dans les nuages, presque endormie avec les yeux toujours ouvert que sursauta aux paroles de la louve brune. Je pensais, endormie, aux sentiments que je pouvais.. éprouver pour elle. Bien sûr, des sentiments qui seront surement refusés. Il ne fallait pas que j'espère trop de choses. La vie était si difficile.. Elle est moi alors resterons amies. Je crois que ce sera mieux ainsi.
J'hochai la tête à sa question, même si c'était un peu en retard, mais bon. Mon regard se croisa alors avec le sien et j'eus une légère boule au ventre. Je secoua énergiquement ma tête, l'enlevant du dos de Nora mais resta ensuite immobile, écoutant la suite.
« Bon, n'en parlons plus, ce n'est plus qu'un mauvais souvenir. Mais un souvenir qui gardera tout de même une trace ici. »
Je lui souris légèrement pendant qu'elle désignait ma blessure qu'elle avait soigneusement recousue la veille. Je la regardai, cette blessure. Cette faite par un aigle. Mais qu'espérait-il ?! Me faire sa proie ? Est-il fou pour affronter un loup dans ces circonstances ? Mon regard se porta sur la carcasse de l'aigle que j'avait tantôt tué après son attaque. Pourquoi ? Pourquoi donc avais-je réagi aussi rapidement et aussi farouchement..? Je restai alors figé. Non.. Torenn Edelwess, se serait elle ? Elle reviendrait en moi ? Pourquoi donc maintenant ? La peur et la crainte me prit et je restai figé encore et encore devant Nora. Seul quelques paroles me firent revenir sur terre.
« Bon, petit déjeuner! Je suis sûre que tu as faim! Tu peux te lever? »
Une chasse ? Super, cela me changerai les idées ! Oust Torenn ! J'hocha énergiquement la tête me levant sans aucune difficulté en oubliant ma blessure qui se fut déjà beaucoup plus douloureuse. Une grimace se fit sentir sur mon visage mais je restai planté là, attendant que Nora avance le pas. Mais malheureusement, Nora l'avait senti.. Alors elle s’empressa de me rasseoir. Et Zut ! Me dis-je.. Elle ne voulait pas me vexer, peut-être mais j'aurai aimé y aller...
« Oh, mais ce n'est pas grave! Je vais aller chasser pour nous deux. »
Le visage du désespoir.. Nora était-tu aussi cruelle avec moi ? Je fis un regard de chien battu mais Nora n'avait pas l'air d'en faire attention.. D'ailleurs, sur ces paroles elle quitta l'abri, elle me quitta pour partir à la recherche d'un repas. C'est alors que je retrouvai seule.. Dans l'abri à ne rien faire. L'ennui me prit, je ne pouvais pas rester là. Je me levai doucement pour ne pas déclencher ma douleur comme tout à l'heure, avec un peu de succès je réussis. Je pris alors la peine de sortir la vieille paillasse dégoûtant en dehors et je partis à l'aventure de nouvelles brindilles et feuilles. Cela prit un peu de temps mais je finis tout juste quand Nora arriva avec un lièvre dans la gueule. Je m'empressa encore une fois à m'allonger sur le sol, essayant de faire croire à Nora que je n'avais, pas bougé d'ici mais elle n'était pas bête et je vis sur son visage qu'elle l'avait remarqué. Mais, elle ne me dit rien. Elle se contenta de sourire, amusée puis elle entra enfin dans la tanière me dévoilant aussi des graines de pavot. Eurk...
« Tiens, commence par les graines de pavot, elles n'ont pas très bon goût! »
A ça oui qu'elles avaient pas très bon goût... Mais, pour ne pas avoir l'air difficile je les mangeai d'un coup faisant une vilaine grimace avec les pavots dans la gorge.. Une fois avalé, je me ruai sans peine sur le lièvre. Essayant de faire passer le vilain goût e ma bouche. Une fois fait, j'en proposai à Nora tendit qu'elle me fit une léchouille sur le crâne. Je ne fis pas attention et attendit que la louve brune reprit ses esprits pour s'asseoir près de moi pour finir ce repas. Je souris une fois, et de mon silence le plus somptueux depuis le début je lui dis avec une voix d'ange :
« Merci, Merci pour tout ce que tu as fait. Tu est vraiment une très bonne.. Euh.. Amie. »
Oui, j'avais douté à ce moment là, le mot amie.. J'avais avalé ma salive avant de pouvoir le dire.. Étrange.. Mon cœur battit alors un peu plus vite...

Nora rit aux éclats comme une gamine lorsqu’elle vit la tête d’Eden qui avalait tant bien que mal ses graines de pavots. Sa grimace en cet instant était inoubliable !
Puis, Torenn Edelweiss prit la parole, doucement :
« - Merci. Merci pour tout ce que tu as fait. Tu es vraiment une très bonne… euh… amie. »
Elle avait hésité. Au mot « amie ». Coïncidence ? Très certainement. Nora sourit au compliment de nouvelle amie.
« - C’est tout naturel. C’est mon travail en tant que Druide et puis, nous sommes amies à présent. »
Les yeux émeraude d’Eden brillaient et Nora les trouvait vraiment sublimes. On aurait véritablement dit les joyaux du même nom. Elle se perdit dans leur contemplation avant de se rendre compte qu’à nouveau, elle passait trop de temps à l’observer. Qu’allait-elle penser ? Nora se releva et s’ébroua. La fraîcheur de la matinée n’était pas encore remplacée par la chaleur ambiante de tous ces jours d’été. Et tant mieux. Nora savait qu’elle ne pourrait pas ramener Eden jusqu’à son camp sous un soleil de plomb. Il leur fallait du vent frais pour leur éviter de mourir de chaud. Cette matinée, couverte sans être pluvieuse, semblait idéale. Maintenant, le plus dur restait à venir. Il fallait qu’Eden accepte que Nora la soutienne pendant tout le voyage. Nora soupira. Elle ne connaissait Eden que depuis la veille, mais elle savait déjà que son orgueil était plutôt grand et sa détermination sans failles. Elle observa un instant le ciel. Des nuages grisaillaient, indiquant que cette journée serait un peu plus calme au niveau température que les précédentes. Les oiseaux aux alentours chantaient avec beaucoup d’ardeur. L’eau de la source avec laquelle Nora avait soigné Eden non loin, clapotait. La terre sous ses pattes était sèche et poussiéreuse. Heureusement qu’elles partiraient aujourd’hui. Cet endroit a beau être sympathique lorsque l’on est de passage, ce n’est vraiment pas un lieu adapté pour résider plus de quelques jours. La louve couleur de terre prit son courage à deux pattes et se tourna vers Eden, qui avait commencé sa toilette, malgré que son pelage fut propre depuis déjà longtemps. Peut-être s’ennuyait-elle ? Ou bien elle essayait de s’occuper l’esprit pour ne pas penser ? Peut-être qu’elle aussi avait ce problème. Nora secoua à nouveau sa fourrure et baissa son regard jaune vif vers Eden, en prenant le soin évident de ne pas croiser le sien, d’un vert envoûtant.
« - Eden… Je sais que tu ne vas pas forcément être d’accord, mais il te faut rentrer. Pour que tu sois prise en charge par ta meute et que tu te soignes dans un camp digne de ce nom. »
Elle se maudissait intérieurement d’être si faible. Eden la cherchait du regard cela se sentait. Alors, Nora craqua et finit par braquer son regard citron sur elle.
« - Alors, laisse-moi t’aider. Tu veux bien ? »
Sa voix était toujours douce mais avec ses notes éraillées comme elle avait parfois lorsqu’elle se sentait légèrement plus sûre d’elle.
Et à son immense étonnement, Eden répondit positivement. Elle hocha la tête.
« - Oui, merci. »
Elle avait accompagné son geste de cette petite phrase toute simple et d’un sourire. Et ce peu de chose réjouit cependant Nora. Acceptait-elle sous l’effet de la douleur ? Encore une fois, cela devait être ça, pensa Nora. Elle lui offrit un beau sourire à son tour et l’aida à se lever.
La fourrure crème de son amie collée à la sienne, elle sentait la chaleur de son corps. Le cœur de Nora manqua un battement lorsqu’elle remarqua qu’Eden la fixait. Celle-ci commença alors à avancer, et Nora la soutint. Chacun des pas était important et elles disparurent enfin, côté à côté, serrées l’une contre l’autre pour supporter la douleur.

[Fin pour Nora]

Je pense qu'on peut archiver, tu as tout dit ^^

J'archive. c:

» « Nos cauchemars, c'est notre âme qui balaye devant sa porte. » - Nora & Eden
» Notre amour n'est en vérité que l'apothéose de notre haine - with Keane.
» Notre âme s'envole quand nous perdons notre chair.
» Notre meute est notre vraie famille .
» « L’inconnu, c’est toujours excitant... » - [PV Nora & Lakota]

« L'univers est rempli de magie et il attend patiemment que notre intelligence s'affine. » - Nora & Eden

« L'univers est rempli de magie et il attend patiemment que notre intelligence s'affine. » - Nora & Eden

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