HRP:

Hannah n'arrête pas de fixer Kovu, alors qu'il l'effraie, avec ce regard sournois qu'elle n'apprécie guère. Sa patte droite se lève, Hannah préfère fermer les yeux. Qu'est-ce qu'il lui ait donc arrivé ? Hannah ne comprend pas. Elle essaye de se calmer, il y a forcément une solution, il suffit juste de faire marcher ce qui lui sert de cerveau. Elle pleure, en silence, tout en essayant de réfléchir. Mais cette situation ne s'avère pas facile, l'angoisse qui monte en elle l'empêche de réfléchir. Elle sent quelque chose qui vient se frotter à son pelage. Sûrement les griffes de Kovu ? Mais cette "chose" semble la caresser, affectueusement. Est-ce un plan ? Elle ne sait pas. Comment avoir confiance après la peur qu'elle vient d'avoir ? Jamais elle n'avait ressenti quelque chose d'aussi atroce. Elle rouvrit les yeux. Sa vision était maintenant floue, et elle sentit quelque chose qui vint lui lécher le visage. Elle reste muette, sans voix. Elle ne comprend décidément pas. Elle referme les yeux, et sanglote. Elle veut absolument savoir, savoir ce qui lui arriver.

Des paroles douces et affectueuses sortent Hannah de son inconscience. Elle ne se sent pas très bien, remue un peu ses épaules qui sont toutes engourdies. Elle cligne des yeux mais n'arrive pas à les laisser grands ouverts pour voir ce qui se passe dans ce monde. Ses paupières sont toutes mouillées, et des larmes ont coulé le long de sa joue. Elle hume l'air. Ce n'est pas un air frais, ce qui ne donne aucun espoir, aucune envie à la jeune Solitaire. Elle se sent soudainement traînée sur le sol, mais n'arrive pas à bouger. Très vite, la chaleur qu'elle ressent se transforme en un doux et agréable air frais. Elle sourit inconsciemment. Quelque chose vient lui léchouiller le visage, et elle ouvre succinctement ses grandes pupilles azures. La première chose qu'elle voit, c'est lui. Le prince qui vient chaque soir la bercer, l'endormir. C'est comme si elle dort à ses côtés toutes les nuits. La chose qu'elle avait interprétée auparavant n'aurait été qu'un ... rêve ? Ca avait tellement paru réel qu'Hannah arrivait à peine à y croire. Ce n'était qu'un rêve ! Kovu n'était donc pas méchant et violent comme elle l'avait imaginé. Il était toujours l'être attentionné qu'elle avait connu, celui qui était au petit soin pour elle. Elle lui sourit faiblement. Elle se sentait toujours patraque, et elle était toujours affamée et assoiffée. Elle resta allongée sur le sol, elle n'avait pas la force de se lever, ni même de faire ne serait-ce que l'ombre d'un mouvement. Mais elle donnait signe de vie à Kovu. Elle était en vie, pour vivre à ses côtés. C'était le plus important. Maintenant qu'elle avait démissionnée de ses fonctions chez les Améthystes, elle allait se préoccuper de son avenir. Leur avenir plus exactement. Elle soupire de soulagement. La liberté est enfin là, elle lui tend les bras. Toujours en lui souriant faiblement, Hannah arrive à dire quelques mots, à l'élu de son coeur.

_"K-Kovu ... C'est bien t-toi ? J-j'ai faim et s-soif ... " arrive t-elle à dire.

C'est bien lui. Hannah lui sourit faiblement, comme si la fatigue l'empêchait de faire ce qu'elle désirait, elle ne voulait pas lui laisser exprimer ses émotions. Le mâle lui souffla légèrement sur le museau, comme pour lui faire de l'air, pour qu'elle respire, qu'elle ne meurt pas. Contre toute attente, Hannah lui "répondit" à l'aide d'une léchouille, alors qu'elle avait l'impression que c'était au dessus de ses forces. Kovu s'enquit en lui posant une étrange question. Pouvait-elle encore marcher un petit bout ? Il était évident que non. Elle essaya même de remuer les épaules, une chose qu'elle arriva très difficilement à faire. Mais elle ne pouvait pas abandonner. Elle n'abandonnait jamais, alors ce ne serait certainement pas aujourd'hui que cela commencerait ! Puisant dans ses dernières ressources, Hannah se releva, avec difficulté, s'appuyant sur l'épaule de Kovu. Elle fut vite sur ses quatre membres, et fut pris de vertige. Sa tête tourna quelques instants mais elle ferma les yeux et les rouvrit succinctement. Il faut se dire que tout va bien pour que tout aille bien, non ? C'est ce qu'Hannah fit. Très vite, elle semblait forte, puissante, comme si elle n'avait jamais faiblie, comme si elle n'avait jamais été allongé là, dans la sable chaud et brûlant. Hannah avait tout de même du mal à garder les yeux ouverts, mais penser à Kovu la "maintenait en vie". Hannah lui emboîta le pas, malgré qu'elle avançait difficilement. Elle s'arrêta net, fit demi-tour, et s'appuya sur Kovu, lui indiquant qu'ils pouvaient avancer. Elle lui sourit, avec un de ces sourires magiques, simples et pourtant authentiques.

_"Je ... Tout va bien ... " s'efforça t-elle de dire, malgré le manque d'eau et de nourriture dans son estomac.

La chaleur qu'Hannah ressentait se dissipa très vite lorsque Kovu l'aide à aller dans la jungle tropicale, qui était toute prêt du désert rouge. Hannah sentit que Kovu la déposait délicatement sur le sol, au pied d'un arbre visiblement. Elle souriait. Mais pas un petit sourire cette fois, un grand et beau sourire, malgré la faim omni présente. Soudain, une question étrange vint sortir de la bouche. Ce qu'elle voulait et désirait manger ? A vrai dire, elle ne savait pas. Mais tellement la faim la rongeait, elle aurait pu avaler n'importe. Et quand je dis n'importe quoi, ce n'est pas du bluff. Elle inspira profondément et cherchait le courage d'ouvrir la bouche et prononcer ne serait-ce que quelques mots. Redoublant d'efforts, elle parvint à murmurer quelque chose

_"Je ... ça m'est égal ... Je mangerai n'importe quoi ... " arriva t-elle à dire.

Elle n'arriva même pas à bouger. Comme si elle pressentait qu'elle allait mourir, ici, au pied d'un arbre. Elle luttait pour ne pas fermer les yeux. Pour ne pas partir... à tout jamais.

HRP:

Mes muscles s'étaient raidis, ma langue s'était asséchée, et mes oreilles n'arrivaient même plus à se tenir droite correctement, elles tanguaient de temps à autre, comme si mon corps n'arrivait même plus à donner suffisamment d'énergie pour les tenir droite. Allongée contre l'arbre où Kovu m'avait délicatement déposée, le soleil ne parvenait pas à me transpercer les yeux, ce qui était pour mon plus grand plaisir. Déjà que je n'étais pas franchement en forme, alors si en plus le soleil venait m'embêter, j'avais de quoi mourir ! Déjà que je n'en étais pas loin. Rapidement, je fermais les yeux. Prenant quelques minutes pour me reposer, je pensais en avoir bien besoin. Bien que mes oreilles n'arrivaient pas à se tenir droite, un son parvint jusqu'à mes oreilles : des bruits de pas s'éloignaient peu à peu de moi. C'était certainement Kovu qui allait me chercher de quoi me nourrir. Afin d'en être sûre et certaine, j'ouvris légèrement les yeux et constatai que c'était bien lui qui s'éloignait au loin, sa petit silhouette crème allant chercher du ravitaillement. Il pourrait également en profiter soit dit en passant, et il le méritait étant donné qu'il faisait tout ça pour moi alors que, comme moi, il devait mourir de chaud, et avait certainemet faim et soif. Je refermai les yeux et attendais patiemment son retour, manquant de m'endormir complètement deux ou trois fois. Je resongeai que c'était un véritable amour, il était près à tout pour que je reste au près de lui pour toujours, que ce soit sur terre, au paradis ou en enfer. J'étais heureuse du cadeau qu'il me faisait là. S'il faisait ça, c'est qu'il devait être persuadé que, dans le même cas, j'aurais fait la même chose pour lui. Et il avait bien raison de penser cela, car je l'aurais bien fait. Pour rien au monde je ne me serais permise de le perdre, je m'en serais voulue toute ma vie, et je ne prends pas ça à la légère. Plus vite que prévu, j'entendis Kovu s'approcher peu à peu de l'endroit où je séjournais le temps d'avoir quelque chose à pouvoir me mettre sous la dent. Une chose se posa délicatement près de moi. Lorsque je humai l'air, je sentis que c'était de la viande, mais je n'aurais pu discerner quel genre de viande. J'ouvris peu à peu les yeux et constatai, en voyant la carcasse, que c'était un lapin qui se trouvait devant moi. J'étais contente de ce que Kovu m'avait rapporté, et lui faisais un petit clin d'oeil complice. Puis, je reposai mon regard sur la viande devant moi et commençai à la manger. En arrivant à la moitié de celle-ci, je pensai plutôt à Kovu et poussai gentiment la carcasse vers lui, lui indiquant qu'il pouvait manger. J'avais déjà mangé quelque chose et je m'en estimai heureuse, très heureuse. Il restait la question de trouver un endroit ou boire. J'avais très soif, j'étais déshydratée, mais la nourriture que j'avais ingurgitée me redonnait de la force pour me lever, et me tenir assise devant Kovu. Je souriais, et attendais patiemment. Nous irions trouver à boire une fois que Kovu aura mangé le reste de la nourriture, et sera en pleine forme. Mon Kovu à moi ...

J'observais d'un regard tendre mon congénère qui dégustait, mais surtout savourait, la viande que je lui proposais. C'était à la base lui qui avait chassé cette nourriture, alors il méritait au moins la moitié. Enfin, pour moi. Mon regard changea de cible, pour prendre le ciel dans ma ligne de tire. Mes yeux azurs en parfaite harmonie avec le bleu du ciel, je vidais mes pensées, ne pensant à rien, profitant de quelques instants de repos, alors que ma langue s'asséchait, car l'eau me manquait. Mais cet instant de répit ne dura que quelques instants, car je constatai avec surprise, que Kovu avait déjà terminé de manger la viande que j'avais poussé dans sa direction quelques minutes auparavant. Kovu se lécha les babines avant de sourire nerveusement, de manière très timide, et à la fois très touchante. Je ressenti un petit pincement au coeur, et celui-ci s'emballa, s'accéléra. J'avais envie de lui bondir dessus, de lui faire d'énormes câlins, sans que quiconque puisse m'arrêter, mais je ne voulais pas brûler les étapes. Quand ça se passerait, j'aimerais que ce soit inoubliable, que ça reste gravé dans mes entrailles, comme un merveilleux et doux souvenir. Je me contentai de lui répondre par un simple sourire, s'étirant jusqu'à mes oreilles, pointues soient-elles. Mais alors que mon coeur ne cessait d'accélérer, une douce mélodie parvint jusqu'à mes oreilles, me chantonnant un petit air doux et agréable, qui m'incitait à le suivre. Je fermai les yeux un instant, et essayai de distinguer la provenance de ce bruit, doux et calme, apaisant. Je tendis l'oreille, et perçus alors le bruit de l'eau qui s'écoule d'une cascade. Je ne pus retenir un sourire. Je rouvris mes paupières succinctement, voyant que Kovu commençait à avancer, et il semblait m'inviter dans sa balade. Souriante, je me relevai aisément, et rattrapai le peu de chemin que j'avais perdu derrière lui. Je marchai tranquillement à ses côtés, alors que nous traversions un endroit de verdure, avec de grandes herbes qui m'empêchaient de percevoir ce qui se cachait derrière elles. Mais rapidement, ces hautes herbes ne furent qu'un mauvais souvenir, lorsque la douce mélodie qui était parvenue jusqu'à mes oreilles s'intensifia, et se matérialisa en une immense et somptueuse rivière, avec l'eau qui faisait des mouvements gigantesques, entraînant les poissons dans cette magnifique danse. J'échangeai un regard complice avec Kovu avant de regarder droit devant moi. Mais avant que celui-ci ne lui ait rendu son sourire, il se jeta à l'eau, et semblait à l'aise à l'intérieur. J'oserai même ajouter qu'on aurait dit un poisson dans l'eau. Ses poils blancs se raidirent sous l'effet de l'eau, seule sa tête était indemne, dominant la rivière de ses rondeurs. Kovu s'approcha peu à peu du rivage, et planta ses deux pattes avant sur la terre ferme. Manque de chance, il trébucha, et but la tasse, sa tête se faisant avaler toute crue par les mouvements de l'eau. Un rire sortir de ma bouche, un rire dont je ne connaissais plus les couleurs depuis bien longtemps maintenant. A quand cela remonte t-il ? A l'époque où je me baladais librement avec Jilano, celui-ci m'enseignant tout ce que je devais savoir. Mais c'était passé maintenant, je devais passer à autre chose. Voyant Kovu en position assise dans l'eau, j'échangeai une nouvelle fois un regard avec lui avant de me jeter à l'eau, bondissant sur Kovu. Nous nous retrouvâmes tous les deux au fond de l'eau, et j'entrouvris mes pupilles azures, constatant que Kovu les avait également grandes ouvertes, malgré la pression de l'eau persistante. Postée sur lui, je lui adressai une léchouille, alors que nous étions dans l'eau, et je remontai rapidement à la surface, pour que Kovu et moi puissions reprendre notre souffle. Une fois tous deux à la surface, je soufflai un bon coup avant d'affirmer.

« Tu croyais t'amuser tout seul ?! » dis-je ironiquement.

« EN QUÊTE DE NOURRITURE ET D'EAU... »

AMUSEMENT. C'est la première chose à laquelle je pense lorsque je dis sur un ton ironique, ce que j'ai à confier à Kovu. Suite à mes paroles, le mâle s'arrête net dans l'eau. Cette dernière se calme, les mouvements de l'eau produits lors de la petit nage amusante de Kovu s'estompèrent. Le courant d'eau redevint un long fleuve tranquille. Mon amoureux demeurait telle une statut de marbre, comme si quelque chose le choquait profondément. Je penchais la tête sur le côté, cherchant à comprendre ce qu'il se passait avec lui. Mais soudain, sa petite tête enfantine se tourna dans ma direction, et un sourire refit apparition sur mon visage, lorsque je vis celui de Kovu. Je soupirai de soulagement. Il n'avait rien, tout allait bien. C'était une autre preuve pour montrer à quel point ce dernier compte pour moi et que je le remplacerai jamais. Mon sourire se rapprochait peu à peu de mes oreilles, plus il s’élargissait. Mon regard demeurait attendri, plongeant avec une vague de douceur dans celui de mon élu. Soudain, il entrouvrit sa fine mâchoire. Gardant l’ironie que j’avais adoptée quelques minutes auparavant, il commença à me dire que justement, il m’attendait. Mon sourire n’étant pas assez long pour pouvoir exprimer ce que je ressentais, je pouffai soudainement de rire, même s’il n’y avait rien contre Kovu, absolument rien. D’ailleurs, j’avais été étonné qu’il ne rit pas lorsque je lui ai dit ma phrase plutôt ironique. Et puis soudainement, sans que je m’y attende, il me tira la langue, et j’écarquillai les yeux, comme étonnée par cette chose soudaine. J’étais loin d’être choquée, et encore moins vexée, mais je n’aurai jamais cru que Kovu me tire la langue ! C’était amusant, à bien y réfléchir. Mon rire reprit sans demander l’autorisation à mes cordes vocales et je n’arrivai plus à m’arrêter. Je me surprenais même à pleurer, - de joie bien évidemment – tellement cela me faisait rire. Je mis quelques minutes à me remettre de mes émotions, et je constatai que Kovu commençait de rejoindre le bord de la rive, avec des petits battements adorables, entraînant l’eau dans sa danse, alors qu’elle recommençait peu à peu à faire des mouvements dans tous les sens. Le courant reprenant, je ne réagis pas assez rapidement, et constatai que j’étais en train de boire la tasse. Cet aspect salé au fond de ma gorge… visiblement, je ne l’appréciai pas. Je remontai à la surface et me calai contre une roche, recrachant l’eau que j’avais dans ma mâchoire, on aurait dit une fontaine. Après avoir évacuée l’eau de ma bouche, je prenais le temps de reprendre mon souffle avant de retourner sur les traces de Kovu, rejoignant à mon tour la berge. Le mâle semblait m’attendre. J’avançai rapidement, et je manquai plusieurs fois de boire à nouveau la tasse, mais je réagissais rapidement, et me ressaisissais succinctement, également. Après quelques mouvements, j’arrivai à mon tour près de la terre ferme, et je me cramponnai à l’herbe, remontant sur cette terre humide et fraîche. Je souriai et m’étalai sur le dos, sur le sol. Je regardai le ciel qui s’était assombri durant ses dernières minutes, mais ces nuages gris ne me firent pas baisser mon moral d’acier. Je jetai un coup d’œil du côté de Kovu, constatant qu’il restait de marbre. Mes yeux azurs fixèrent à nouveau le ciel, tandis que je prononçai quelques mots, à l’attention de mon ami, très cher ami.

« Qu’est-ce qu’on va faire, maintenant ? »

IL FALLAIT qu’il retienne une chose. Une seule. Le « on » n’était pas là par hasard.

Hannah levait les yeux au ciel, regardant chaque nuage qui passait, imaginant ce que cela pouvait représenter. A un moment donné, elle crut apercevoir la tête de Kovu dans sa nuage ; cette petite bouille ronde, ce museau fin et ce sourire présent constamment qui lui inspiraient quelque chose bien. En voyant ce très beau nuage, elle sourit à nouveau, ne le quittant plus des yeux. Hannah ne remarquait même pas que son poil était encore mouillé, et qu’elle ne s’était même pas séchée en sortant de l’eau, qui était à une température agréable. Elle était si bien, allongée sur la verdure qui donnait l’eau à la bouche, près de celui qu’elle aimait. Elle aurait aimé que le temps s’arrête, et que ce moment dure une éternité, mais ce n’était malheureusement pas possible. Le si joli sourire que portait Hannah aux bords de ses babines disparut presque instantanément, tel un papillon, éphémère. Le ciel commençait peu à peu à se couvrir, les nuages se collant les uns contre les autres, comme pour empêcher la pluie de pouvoir passer, et le si joli nuage qu’Hannah avait repéré disparut, englouti et étouffé par les autres. La louve crème en fit presque une grimace. Son regard azur se posa sur Kovu, qui était en train de s’ébrouer à côté d’elle, sans qu’elle se reçoive de l’eau pour autant. Hannah regardait avec le sourire le volume du pelage de Kovu commençant à revenir. La louve reporta son regard sur le ciel, qui devenait gris, enlevant ce bleu qui, en été, n’aurait jamais disparu. La femelle se contenta de soupirer, elle ne pourrait pas changer la météo, c’était évident, ce n’était pas elle qui faisait la pluie et le beau temps. Sa tête bascula vers la droite, son regard se plongeant dans celui du mâle. Le beau temps n’était peut-être pas présent, mais Kovu, c’était son rayon de soleil. Avec ou sans la chaleur que dégageait le soleil, Kovu était là, à ses côtés, et c’était le principal, elle n’en demandait pas plus, juste être avec lui, pour l’éternité. Mais bien qu’elle savait que Kovu portait de l’affection pour elle, elle, la louve se demandait tout de même si il éprouvait des sentiments amoureux à son égard, ou si ce n’était juste qu’une très forte amitié, qui serait vouée à l’échec, étant donné que le mâle vaut bien plus aux yeux de la louve, c’est son âme sœur. Mais comment aborder le sujet ? C’est très délicat à faire, et embarrassant, que ce soit pour l’un ou pour l’autre. Mais Hannah devra prendre son courage à deux pattes si elle tient vraiment à Kovu, et qu’elle veut véritablement savoir s’il l’aime en tant que compagne, ou en tant qu’amie. C’est une question que beaucoup de femelles se posent. Mais peut-être que Kovu se pose la même question ? L’avenir le soufflera à Hannah. Une légère brise vint alors caresser le visage de la louve, séchant quelques poils mouillés de sa figure au passage. Elle allait tenter de lui poser LA question, et entrouvrit la mâchoire, mais visiblement, Kovu avait déjà commencé de parler. Elle referma sa mâchoire et redressa ses fines oreilles, étant toute ouïe.

« Je pense que chercher un abri serait nécessaire, tu ne crois pas ? Avant qu’on ne se prenne la pluie. »

Hannah sourit, et jeta un léger coup d’œil au ciel, qui, après être devenu gris, était complètement noirci. La femelle s’étira de tout son long, avant de se remettre sur ses quatre pattes, montrant qu’elle allait le suivre. Elle fit un léger hochement de tête pour montrer qu’elle acquiesçait. Hannah lui emboîta le pas, pénétrant à nouveau dans la jungle tropicale, cet endroit magique où les oiseaux chantaient, fredonnant un doux air aux oreilles des loups qui passaient par là, cet endroit qui, avait été le lieu de rencontre des deux jeunes amoureux, et cet endroit où Hannah avait agonisé lorsqu’elle était en manque de nourriture et d’eau, alors que Kovu avait été gentiment lui chercher à manger, et qu’il avait été se désaltérer ensemble, dans le courant d’une onde pure. Mais à cet instant, nul oiseau ne chantait, seul le croassement des corbeaux perchés sur les branches des arbres morts retentissait. Cet endroit ne paraissait plus aussi magique qu’il l’avait été autrefois, et Hannah ressentit un léger pincement au cœur. Mais en entendant des pas martelant le sol derrière elle, la sourire revint très vite, alors qu’elle entendait l’orage qui commençait à tonner. Il fallait faire vite pour trouver un abri ; se mettre au pied d’un arbre ne suffirait pas, l’eau glisserait sur les feuilles, et arriverait jusqu’à eux. Il fallait un endroit, comme une tanière… un grotte ! Voilà ce qu’il fallait pour les deux tourtereaux. Mais la louve crème ignorait l’existence d’une quelconque grotte dans les environs, encore fallait-il qu’il y en ait une. Elle suivit le chemin qu’elle avait emprunté avec Kovu plus tôt dans la journée, et jetait souvent un œil à droite, à gauche, droit devant elle, gardant l’espoir de trouver un refuge en attendant que la pluie ne se calme. La pluie commençait à dégringoler, mais ce n’était que le commencement, ce qui expliquait que ce soit une pluie fine, qui ne faisait pas de bruit en achevant sa course sur le sol. A un moment donné, alors qu’Hannah regardait sur sa gauche, elle sembla voir une forme qui montait comme une pyramide. Serait-il possible que ce soit une grotte ? Elle l’espérait, le tonnerre ne tarderait pas à faire son apparition. Faisant mine à Kovu de la suivre, elle s’engouffra dans les broussailles, aplatissant les plantes se trouvant sur son passage. Hannah voyait la forme qui commençait à prendre une véritable forme. Son sourire s’agrandit, jusqu’à atteindre ses oreilles. Il s’agissait bel et bien d’une grotte, dont on ne voyait pas le fond, seulement une grosse tache noire, pour montrer qu’il n’y avait pas d’éclairage à l’intérieur. Hannah accéléra sa cadence, espérant que Kovu la suive toujours – elle ne voulait pas le perdre – et soupira de soulagement lorsqu’elle atteignit la grotte. Son pelage était trempé, et elle se secoua afin que l’eau qui était présent dans ses poils s’évacue. Elle fut très rapidement sèche. Réalisant maintenant qu’elle était plutôt fatiguée, elle s’allongea sur le sol glacial, sur le dos, prenant quelques minutes pour reprendre son souffle.

→ Up.

HRP: