M.A.T.E.O

Je marche toujours tout droit sans me préoccuper du reste. Je m'arrête à chaque flaque d'eau que je croise afin d'être sûr que je sois toujours aussi beau. Une mauvaise manie ? Très certainement. Je suis bien plus occuper à remettre mes poils en place que de m'occuper des autres. C'est sûrement pour cette raison que bon nombres de personnes me fuient ou m'évite. Parler d'autre chose que moi n'est pas envisageable. Ne me demandez pas pourquoi, depuis tout petit c'est ainsi. Je n'ai pas beaucoup d'amis, mais peu importe. Je voyage seul, de terre en terre à la recherche du bonheur. Un bonheur que je n'ai pas encore trouvé. Je suis tellement différents des autres chats. Quand j'en croise, je n'ose même pas ouvrir la bouche. A quoi bon ? Si c'est pour finir une fois de plus, autant les contourner sans me soucier d'eux. S'ils me parlent tant mieux, s'ils m'ignorent tant pis. On apprends à vivre ainsi, c'est un mode de vie comme un autre. Bref, je ne suis pas là pour ma plaindre. Je dois atteindre le Pont. Il fait presque nuit, le temps est plutôt bon, le vent plutôt légère. Un temps superbe pour dormir à la belle étoile. Je poursuis donc ma route, un fin sourire dessiner sur mon visage, la queue très légèrement levé, la tête haute.

Bien vite, j'arrive à destination. J'aperçois un pont recouvert de mousse. J'en déduis, grâce à ce dernier, que je suis sur la bonne route. Je prends le petit pont vert, c'est agréable de sentir la mousse sous mes pattes. C'est tellement doux. Une fois ce dernier traversé, je remarque un petit lac où se trouvent quelques nénuphars. L'eau est claire et propre que je l'aime. Je m'approche de ce point d'eau, ma langue lape doucement sa surface pour engloutir un peu. Une fois désaltéré comme il le fait, je m'assieds. Je vois mon reflet dans l'eau limpide, je souris. Mes yeux jaunes me donnent une apparence de petit démon. Je finis par me couché regardant le lac. Je ne le quitte pas des yeux comme si ma vie en dépendait. Une autre sensation prit place. La solitude sans aucun doute. Je soupire. Pourquoi est-ce que ce sentiment m'envahit toujours ? Je l'ignore, mais cela m'énerve. Un nouveau soupire se fit entendre. Une fois dans ma vie, j'aimerais n plus connaitre cette sensation.

Le silence fut brisé par le hululement d'une chouette. Je vis ensuite les lucioles danser au-dessus de l'eau. C'est tellement beau, magique, féérique. C'est la première fois depuis deux ans que j'ai la chance d'assister à ce genre d'évènement. Le sourire me revient bien vite. J'apprécie le spectacle qui se passe sous mes yeux. Je ne fais même plus attention à tout ce qui pouvait bien se trouver aux alentours. Je suis transporté dans un autre univers. Un univers magique. Un univers où je me sens bien. Peu à peu je sens la fatigue me guetter. Pourtant je lutte contre cette dernière. Je n'ai pas envie de louper ce genre de chose bien qu'il n'y a rien d'extraordinaire là-dedans. Je lutte donc contre moi-même afin de pouvoir profiter de ce moment. Ainsi, plus tard, je pourrais me le remémorer.

M.A.T.E.O

{HRP :: Merci. ^^ T'inquiète pas, ce n'est pas la longueur qui compte. }

Je veux fermer les yeux parce que je suis fatigué, mais ... Je ne sais pas pourquoi, je n'y arrive pas. Sûrement parce que l'endroit est inapproprié pour faire une sieste. Après tout, un prédateur n'aurait aucun mal à m'attaquer. Pourquoi je me torture tant l'esprit ? La vie est tellement compliqué de nos jours. Il y a toujours des questions sans réponses. Et même si, un jour nous avons une réponse à nos questions, nous ne sommes pas satisfait de ces dernières. La vie est mal faites. Je garde ma tête sur mes pattes. Je ne peux m'empêcher de réfléchir. Le rêveur ... C'est ainsi qu'on devrait me surnommer. Même si ... Je parle que très peu voir presque jamais. Parler aux inconnus que je croise n'est pas une chose que je fais. C'est sûrement parce que je ne veux pas avoir d'ennuis où simplement parce que je n'ai pas envie de parler.

Et puis, une voix me sortit de ma torpeur. Je dresse les oreilles, tout mes sens en alerte. Un autre loup s'approche de moi. Curieux, je dresse la tête. Il est devant moi, il me regarde. Que veut-il ? Il se présente. Il se nomme Saki. Il me demande comment je m'appelle, il est bien curieux. Je me relève tant bien que mal, je demeure silencieux. J'hésite à lui parler. Je ne suis pas sur que ce soit une très bonne idée. Enfin. Je ne suis pas d'humeur à réfléchir davantage. Autant lui répondre, au moins, cela évitera d'autres questions.

« Je me nomme Matéo. »

Dis-je sur un ton neutre. Ni sourire, ni signe de joie sont visibles sur mon visage. Comment est-ce que je pourrais l'être de toute façon ? Je ne dis rien de plus. J'attends simplement que ce loup dise ou fasse quelque chose. Les paroles sont bien inutiles. Du moins, c'est ce que je pense.

M.A.T.E.O

Je finis par bailler. Je m'ennuis. Une partie de chasse pourraient peut-être me divertir. Mais est-ce que j'en avais réellement envie ? Pas vraiment. Je préfère rester assis ici à observer le monde qui m'entoure. Je n'ai envie de parler non plus. J'ai envie d'être seul. Mais voilà qu'un loup est venu me parler. Pourquoi ? Pourquoi les autres loups ressentent toujours ce besoin de parler ? Je ne comprends pas. Dans ma vie, j'ai appris que le silence est peut-être mieux dans certaines circonstances. Lui, il est venu me parler comme s'il me connait depuis tout petit. Ce n'est pas le cas, non. Je n'ai pas d'ami, cela ne set à rien d'autre qu'a vous ralentir dans vos quêtes. Un grognement se fait entendre. Une race ancienne refait surface avant de disparaître.

Saki, car tel est le nom de ce loup, se mit à parler. Il dit que la solitude ne nous lâche jamais. Est-ce seulement vraie ? Moi, j'ai choisis d'être seul, j'ai choisis de vivre loin des autres. Pourtant, j'ai un travail plutôt important au seins de la meute, mais ... Des fois, je ne ressens pas le besoin de le faire. C'est peut-être lâche de ma part, mais je tiens pas à risquer ma vie pour un petit loupiot qui sait à peine donner des ordres ! Je grogne, de nouveau j'ai envie de hurler, mais je ne fais rien. Je me contente de regarder le loup d'un regard plutôt assez froid. Je me relève finalement, me secouant pour faire tomber les crasses qu'il y aurait dans mon pelage.

« On choisit d'être seul et non le contraire. »

Puis je partis sans même attendre une quelconque réaction de la part de l'autre loup. Je dois retourner prêt de ma meute même si je le fais à contre coeur. Défendre les miens aux périls de ma vie ... Tss. Quel phrase stupide.