Ce matin de printemps, l'aube caressait doucement les feuilles vertes des arbres, les jeunes pétales multicolores des fleurs venant d'éclore et les bourgeons roses et verts qui emplissaient les branches de ces arbres majestueux. Elle, l'aube, éblouissant la douce rivière calme, disparaissait pour laisser place au petit jour. Les milles couleurs de ce paysage devenaient plus claires, plus vives. Ces couleurs du petit matin devenaient rayonnantes grâce aux doux soleil se levant en direction de l'Ouest. L'ombre des arbres traversait la légère plaine couverte d'herbes fraîches embelli par des petites goutte de rosées et des milliers de fleurs. Ces légères gouttes d'eau scintillaient, tels de minuscules étoiles. L'air frais et humide de la nuit devenait de plus en plus chaud et sec. La rivière, éblouit par la lumière, était clair et pur, son eau était transparente, on y voyait au fond des petits cailloux jusque à de plus gros rochers blanc. Certains étaient gris, bruns, blanc et noirs. L'eau coulait, traversant la plaine et la forêt, séparant ces deux territoires si différents. Elle se frayait un petit chemin partageant ses beautés. Le bruit de l'eau rencontrant les obstacles comme les cailloux, rochers, boue, sable, branches et j'en passe !, offrait une jolie musique aux habitants de la plaine et de la forêt de feuillus. Un paysage merveilleux que je dévorais des yeux. Les jeunes animaux sortant de leur abris venaient chercher nourriture et loisir ! Rajoutant à ce beau paysage de la vie, de l'activité. Le ciel lui, était bleu et seulement deux ou trois nuages y vagabondaient. Le soleil ne cessait de monter à chaque seconde, le voilà se découvrant en entier, on pouvait bien le voir, il était énorme ce matin ! Le voilà de plus en plus proche de son zénith... Midi était proche.
Soudain, je me rappelas l'ordre que l'on m'avait donné «Rentre à midi pile. Sinon tu verras ce qui t'attends...» Ouh.. Ces mots me font frissonner. J'ignore quelle heure il est mais je sais que si je ne rentre pas à l'heure je vais me faire taper sur les pattes par Maman..
Une légère angoisse me prenait à la gorge. Je ravala ma salive et me racla la gorge. «Profitons du temps qu'il me reste pour jouer autant que je peux» me dis-je avec un léger sourire forcé.
J'avançais dans l'herbe mouillée, j'avais les pattes humides et étant minuscule mon ventre raclait aussi le sol. Mes pattes, légèrement plus brunes que mon pelage aujourd'hui, étaient salis de terre et de poussière.
J'étais si petite, ce chemin pourtant si court me paraissait si long et difficile. Mon souffle était fort et irrégulier. Il poussait vivement l'herbe devant ma truffe noire. Ma petite tête pointant le sol regardait ma terre tout en avançant à un pas rapide et enchaîné. Je releva ma tête pour regarder devant moi et à une centaine de mètre devant moi j'aperçu une minuscule silhouette. Ma marche rapide devint un trot. J’accourrai pour voir cette petite bête. Ayant le vent dans les yeux je rebaissa ma tête et quand je la remonta, la silhouette avait disparu. Surprise, je m'arrêta pour regarder autour de moi, de tous côtés. Et là, à une centaine de degrés à ma gauche, j'aperçu le petit être. Presque en dessous de mes petites pattes. Ce mystère était vraiment petit, cinq fois plus petit que moi et.. Vert. Je me demanda ce que c'était..?Il me paraissait bien rigolo ma foi, différent que tous ces loups ignoble. J'en étais persuadé, ce n'était pas un loup. Intriguée, je lui demanda qui et quoi était elle. « Bonjour petite bête, qu'est-ce que tu es ? Comment t'appelle-tu ? »
Cette charmante petite bête me fit un signe de la tête, Je pense qu'elle parle pas ou qu'elle ne sait pas parler.. Elle se déplaça comme pour réfléchir et je la suivi. Enfin, elle se tourna vers moi et fit un bruit étrange. Un peu comme ça : « Grubeut »Elle fit se bruit pleins de fois, je me demandais ce que cela signifiait. Soudain, je vis arriver dans le ciel un immense oiseau. Il se rapprocha de moi à toute allure, j'eus peur mais la petite bête verte me retint. D'un signe affectueux de la tête, elle me disait de ne pas m'inquiéter. Je souris et lui obéis. Je regardais l'oiseau qui se faisait de plus en petit, en fait ce n'était qu'un oiseau à peine plus petit que moi. Il se posa à côté de moi, me regarda, m'examina de tous les côtés. Il s'arrêta devant la bête verte. Il la prit et s'écarta plus loin avec et commença un drôle de langage. Enfin, ils revinrent et me regardèrent. L'oiseau commença à me parler en quelque sorte mais je ne comprenais rien.Je le regarda, essayant de comprendre mais c'était en vain. Comprenant que je comprenais rien, l'oiseau se redressa et essaya un langage différent encore. Il me paraissait familier, il me disais quelque chose. Mais étant petite, je ne savais pas très bien parler. Je compris alors qu'il me "saluait". Je décida de lui parler. Je lui dis bonjour et je lui demanda ce que la boule verte et lui était. Étonné, il commença à rire, les larmes aux yeux. En riant elle m'expliqua qu'elle était une femelle pour commencer. Gênée, je rougit et me cacha dans mes pattes avant. Elle s'arrêta de rire et vint me voir, me faisant un câlin de réconfort elle me dit que ce n'était pas grave. Enfin elle m'expliqua que la boule verte comme je disais était une grenouille et que elle elle était une pie. J'eus tout de suite confiance en eux. Je connaissais ces mots mais je ne savais pas ce que ça signifiait. Je souris malicieusement et je lui dis en réfléchissant :
_" La grenouille, accepte-tu de t'appeler Bernadette la Reinette et toi la pie, accepte-tu de t'appeler .. Euuh." Elle, je ne savais pas comment l'appeler alors elle me coupa et me dit qu'elle aimait les pissenlits, comme une sorte d'indice. Elle me fit un clin d’œil et me sourit. Je souris à mon tour et continua ma phrase.
_" Et toi, tu t’appellera Pissenlit ! Alors, ça vous dit ?"
Elles me souriaient, moi aussi je leur souriait. Je m'étais fait mes deux premières amies et ce n'était pas des loups, ce qui m'arrangeais.
Nous jouions longtemps, sans m'apercevoir que le soleil montait dans le ciel et qu'il avait déjà dépassé le zénith... Je regarda le ciel et aperçu le soleil. Je cria et panique ! Oh non ! Je ne savais plus où aller, je tourna sur moi même toute embrouillée, mon cœur battait à un rythme infernal ! Mes deux amies me regardèrent étonnées. Alors, sur le coup de la panique je leur expliqua sans trop me comprendre moi même. Des larmes coulèrent le long de mes deux joues alors Bernadette la Reinette et pissenlit essayèrent de me réconforter avec câlins, mots gentils. Elle me dirent que c n'était pas grave que ça allait aller, qu'il fallait pas que je m'inquiète, qu'elle m'aideraient à rentrer chez moi le plus vite possible.
Soudain, un bruit me glaça le sang.. Quelqu'un derrière moi me stoppa net. D'un reflex douteux je cacha Bernadette la Reinette et Pissenlit sous mon ventre et me retourna. Derrière moi.. Je vis ma demi-sœur.. Useless Hope.

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