Anarion, sois gentil. Anarion, protèges tes sœurs. Anarion fais ceci. Anarion fais cela.
Mare de toutes ces réprimandes ! Moi, je veux courir, dominer, me battre, tuer ! C’est tout ce que je demande ! Mais non, faut qu’on me rabâche sans cesse que je n’ai que trois mois et que je dois être sage et obéissant !
Et puis en plus, mon père il est même pas là, et je suis le seul mâle ! Et puis en plus, Idylle elle veut jamais qu’on se batte ! Chochotte va !!!
Dépité, je quittais la tanière en douce, pendant la sieste de ma sœur et la chasse de ma mère. Cette fois c’était la bonne, je rejoindrais mon père sur les terres Opales. Les rubis étaient, pour moi, décidément trop gentils. Je ne voulais pas me contenter d’être méchant, vilain, pas beau. Moi, tout ce que je voulais, c’était inspirer la terreur, faire couler le sang et marquer mon image par la mort. Je voulais, à n’importe quel prix, suivre les traces de mon géniteur que j’admirais au plus haut point.
Après de longues minutes de marches et de nombreux cailloux dans lesquels j’avais rageusement tapé de mes petites pattes, j’arrivai dans un lieu que je n’avais encore jamais eu la chance de visiter.
Le cimetière maudit qu’il s’appelait. Fascinant. On m’avait dit tellement de mal de cet endroit, que je mourrais d’envie de m’y rendre pour me faire ma propre opinion. J’avais entendu dire que les cadavres y étaient encore frais et que les esprits des loups morts pouvaient revenir durant la nuit.
Manque de bol, nous étions en pleine après-midi. Mais tant pis, s’il le fallait, je crierais dans tout le cimetière pour les faire lever ! Et ils allaient m’entendre, ces fainéants de cadavres !
J’avançais d’un pas sûr, complètement confiant de ce qui m’attendait. Je dépassais les grilles la tête haute et aboyais joyeusement sur ces misérables corbeaux qui tentaient de faire les malins en croassant dans ma direction avant de s’envoler lâchement.

- C’est ça ! Barrez-vous bande de sacs à plumes maudits !

Je me mettais à trottiner entre les dépouilles à moitié putréfiées et mon regard s’emplit de milliards d’étoiles à chaque morceau de chair qui croisait mon chemin. Que c’était beau ici ! Un véritable paradis pour les meurtriers !
Vaurien que j’étais, je tapais brutalement dans une patte qui craqua, puis je faisais rouler un œil qui trainait là. Que d’amusement ici ! J’étais persuadé à ce moment-là, que j’étais arrivé sur le plus bel endroit qui existait en ces terres.
Alors que je jouais avec l’œil, près d’un cadavre puant, une ombre passa sur le côté et je tournais aussitôt la tête, interloqué. Que se passait-il ? Se pourrait-il que mon rêve se réalise ? En pleine journée ? Oh quel miracle ! Je laissais tomber l’orbe opaque et me levais d’un bond, pour partir à la rencontre de cet esprit. Au galop, je traversais le cimetière pour rejoindre le fantôme que je mourrais d’envie de rencontrer.

- Eh ! Attends-moi ! Attends !!!

Je me mis à courir à toute allure, dans l’espoir de le rattraper rapidement pour le voir et lui parler. L’ombre noire tourna après un arbre et je redoublais d’efforts, de peur qu’elle ait disparut à mon arrivée.
Finalement, je m’arrêtais brusquement près du tronc et me mettais à crier pour qu’elle s’arrête.

- Attends bon sang !!!

Alors que je levais enfin la tête pour la voir en vrai, la stupeur éclaira mon visage d’une lueur sombre. Je tirai la tronche aussi vite que ma motivation était montée, et je m’approchais lentement en toisant l’inconnu.

- Bah ! T’es qui toi ? T’es pas un mort !

Alors là, si c’était pas fait exprès, je voulais bien embrasser Zuri de mon plein gré, tiens ! Quel tricheur celui-là ! Qu’est-ce qu’il foutait là, alors que moi je cherchais des fantômes ? Quel idiot c’était, celui-là !
Grondant autant que mon gabarit de louveteau me le permettait, je le toisais sans gêne, attendant qu’il me donne des explications et de plates excuses.

Le cimetiere etait sordide a souhait, comme a son habitude. Les prémices du printemps avaient fait fondre une partie de la glace et decouvraient les cadavres jusque là cachés par la neige de l'hiver. L'odeur etait putride, mais il en fallait plus pour incommoder le protecteur rubis. Celui ci trottait guaillardement parmi les macchabés en décomposition, surveillant les environs. Il soupçonnait fortement les meutes qui ,apres bien des gazouillis durant la reunion des clans a l'arbre immortels, devaient avoir envoyé leurs espions sur les territoires voisins pour former de sournoises alliances et accomplir quelques missions secretes...Enfin, pour le moment rien n'indiquait la presence d'un loup etranger sur les terres rubis. Il traversa donc avec de longues foulées le cimetiere qui n'etait pas si desert que ça puisqu'il venait de percevoir l'odeur d'un loupiot. Il s'agissait surment d'Arnold...Arthur....Armand...Aaalb...enfin un nom dans ce genre là, il ne s'en souvenait plus. Un louveteau sans surveillance, car il etait seul au milieu du cimetiere.
Ce fut la curiosité et seulement la curiosité qui poussa le loup noir à s'approcher de la frele silhouette du petit, juste pour voir a quoi il ressemblait. Il l'observa discretement quelques instants et conclut que comme tous les louveteaux ils ne ressemblait strictement a rien.
Dante s'eloignait a grandes enjambées lorsqu'une petite voix suppliantes le fit fremir.

- Eh ! Attends-moi ! Attends !!!

Il ne manquait plus que ça tiens! voila qu'il le suivait...il aurait du etre plus discret. Le mouflet ne le lachait pas d'une patte et le loup noir accelera encore le pas, esperant distancer le jeune loup.
D'une maniere assez fourbe , il prit un tournat a un arbre afin de disparaitre du champs de vision du louveteau. Mais le petit, teigneux comme tout rubis qu'il etait, le suivait toujours. Cependant, les bruits de petites pattes sur le sol boueux du cimetiere cesserent. Le petit s'etait arrété.

-Attends bon sang !!!

Quel toupet! Dante plissa les yeux et s'arreta brusquement. Non mais a qui appartenait donc un gosse aussi insupportable! Dante l'avait evité consciemment et pourtant le petiot le suivait toujours et encore, que voulait il a la fin?
Le grand loup a la sombre fourure se retourna et fit face au louveteau. Ils etaient séparés par deux ou trois metres de terre plus ou moins jonchée de reste de cadavres et autres charmants restes en decompostion.
Le louveteau tira une tete aussi déçue que comique. Cependant, Dante n'etait pas vraiment d'humeur a plaisanter. Le louveteau retardait sa ronde de surveillance, et cela le rendait tres irritable d'etre freiné dans son travail de protecteur. Il jeta un regard ambré mais froid sur le petit rubis, qui n'etait autre que le fils de la beta.


- Bah ! T’es qui toi ? T’es pas un mort !
Non mais!? Sur quel ton avait il dit cela!? Quel culot! Ce louveteau transpirait l'egocentrisme et semblait prédisposé a entretenir une monarchie dans laquelle chaque loup aurait des comptes a lui rendre. En esperant que cela n'arriverait jamais....Lorsque le petit merdeux (oui c'est le mot ) se mit a gronder, ce fut la goutte qui fit déborder le vase deja tres rempli de Dante.

Sans demander son reste, le protecteur banda ses muscles et bondit sur la petite silhouette, tous ses crocs dévoilés.
Il referma ses machoires sur la nuque du louveteau, les serrant juste assez pour que la douleur parcourt le dos du petit, mais sans cependant le faire saigner. Il souleva ensuite le petit corps et le jeta quelques pas plus loin, dans un fourré ou devait se cachait un cadavre en putréfaction compte tenu de l'odeur qui s'en dégageait. Regardant fixement le petit, il lui dit sur un ton qui ne souffrait aucune réplique:

-Cesse de me parler comme si j'etais ton ami et apprend a respecter tes superieurs. Des loups se font égorgé pour un tel manque de respect dans les meutes...

Dante soupira. Et dire qu'il etait censé protéger ce morveux. Il ignorait si la leçon ferait son effet sur la teigne mais il serait dur de s'y prendre avec calme et patience pour la faire comprendre a ce loupiot. Bridgess avait du caractere, et le pere aussi visiblement etant donné le caractere de cochon du petit. D'ailleurs cela n'avait rien de vraiment etonnant etant donné que le louveteau avait hérité des genes opales de son paternel. Un melange qui pourrait se reveler toxique si le louveteau n'apprenait pas vite fait comment se comporter autrement qu'en petit prince.

Sans que je m’y attende, une douleur sourde vint secouer mon échine et le grand mâle noir me balança énergiquement dans un buisson non loin.
Avec une voix de dominant, l’inconnu loin d’être mort me rétorqua des paroles qui ne me plurent mais alors, pas du tout !

- Cesse de me parler comme si j’étais ton ami et apprends à respecter tes supérieurs. Des loups se font égorger pour un tel manque de respect dans les meutes…

Sortant du fourré avec un air furibond, je le toisais sans gênes et m’approchais de lui après avoir éjecté de mon pelage un morceau de ce qui me sembla être un intestin, ou un truc dans l’genre.
Je me remettais à gronder à son intention, fermement décidé à ne pas me laisser faire par un subalterne de ma mère.

- Eh ! On t’as jamais appris à respecter les petits de tes supérieurs !? Je suis l’fils de Bridgess, moi ! T’as pas l’droit d’me traiter comme ça !

Non mais ! Croyait-il sincèrement que parce que j’étais encore un petit loup de trois mois, j’allais me laisser diriger aussi facilement ? Connaissait-il la façon d’être d’un Rubis ? Non seulement j’étais le fils de Bridgess, la Bêta Rubis ! Personne n’avait aucun droit sur moi, et de toute façon, je n’obéis à personne d’autre que ma mère ou mon père.
Conscient de faire des choses qui ne devaient pas être faites par un louveteau de mon âge, je commençais impunément à lui tourner autour du haut de mes quelques trente-cinq centimètres de haut et lui lançais d’un air naturel, un regard de défi.
Héhéhé… Ne dit-on pas « chieur un jour, chieur toujours » ? Non ? Eh bien dans ce cas, notez-vous ça dans l’crâne ! Maintenant, on l’dit ! C’est moi qui décide !
Bref, je commençais à lui tourner autour sans une once de d’une toute petite trace de honte ou d’hésitation. Bah quoi ? Il connait pas mon père, cet idiot ? Ben attendez qu’il le sache ! Soit il se calmera, soit il en paiera les conséquences ! Eh ouai ! J’suis un sale mioche, moi. Et fier de l’être !
D’ailleurs, ma seule ambition était alors de suivre les traces de mon père. Et y’a-t-il un âge pour commencer à être craint des autres ? Sûrement pas.
Et je comptais bien prouver à tous ceux qui croyaient le contraire, à commencer par ce lourdaud noir, qu’un petit de trois mois était parfaitement apte à faire le kaïd, s’il en a la détermination et les capacités. Hors, pour ma part, j’avais plus que ce dont un louveteau standard avait besoin pour se faire connaître. J’étais le fils du plus grand loup que j’avais eu la chance de connaître. Ouai, je sais qu’en trois mois, j’ai pas du connaître grand monde. Mais qu’importe ! Pour moi le meilleur, c’est mon père ! Et ce n’était pas ce mâle Rubis qui allait me faire croire le contraire !
Toujours en lui tournant autour, je prenais une voix suffisante et arrogante.

- Si tu crois que tu me fais peur, tu peux remballer tes airs farouches. C’est pas un simple rubis aussi noir soit-il, qui va m’effrayer.

Et je reprenais mon allure supérieure, même si je ne valais pas le moindre de ses coussinets. A quoi bond faire le malin si je n’avais pas la carrure pour, n’est-ce pas ? Eh bien, faire le malin, comme vous dites, sert à me faire comprendre. Si je me soumettais à chaque fois que je voyais un adulte, comment pourrais-je faire ma place dans la meute sans être la risée de tous les Rubis, hein ?
Eh bien non ! Il était hors de question pour moi de finir Oméga ou même traqueur ! Moi je deviendrais un grand tueur, et je quitterais la meute de ma mère pour rejoindre mon père tant admiré !

- Eh ! On t’as jamais appris à respecter les petits de tes supérieurs !? Je suis l’fils de Bridgess, moi ! T’as pas l’droit d’me traiter comme ça !

Pour ce qui etait des regles officielles, le petit filou avait diablement raison. En temps normal aucun loup si ce n'est l'alpha ou ses parents n'aurait eu le droit de porter la patte sur ce fils de béta. Mais dans le cas present, il s'agissait d'une situation de crise et comme dit le dicton: " Aux grands maux, les grands moyens".
Dante n'avait jamais été du genre a faire dans la dentelle, aussi bien dans ses paroles que dans ses actes. Et il n'allait certainement parler en vers a ce loupiot juste parce que Bridgess l'avait pondu, au grand malheur de la meute.
Mais qu'est ce qu'il fichait encore celui la? Le grand loup noir soupira d'un air blasé ....Anarion, pas plus gros qu'un lapin de garenne, était en train de lui tourner autour, autrement dit de menacer et de tenter d'intimider le protecteur rubis. Saleté de sang opale! Ce petit avait visiblement un narcissisme exacerbé tout à fait hors du commun! Il se permettait de se comporter comme s'il pensait pourvoir faire le poids face aux muscles d'acier de Dante, comme si son simple sang béta lui donnait une quelconque superiorité physique ou mentale.
Mais meme s'il avait été un rejeton d'Ulysse, Dante l'aurait traité tel qu'il l'a fait un peu plus tot. On ne faisait pas des dominants ou des betas dignes de ce nom en les chouchoutant dès le berceau. Les véritables alphas étaient, d'apres Dante, ceux qui se battaient pour grimper les echelons et gagner le respect des autres loups. Meme s'il execrait de dire ou de penser une telle chose, Enkara valait bien mieux à ses yeux que ce soit disant héritier de Kant.

- Si tu crois que tu me fais peur, tu peux remballer tes airs farouches. C’est pas un simple rubis aussi noir soit-il, qui va m’effrayer.

Bon, disons que ce petit avait au moins une qualité, qu'il transformait cependant tres vite en defaut. Il avait compris qu'il ne faisait pas le poids face à Dante si jamais un combat avait lieu; mais il avait compris qu'un loup pouvait aussi etre respecté pour ce qu'il avait dans la tete et non plus seulement a la dureté de ses muscles. Il ne servirait donc pas a grand chose de le mordre ou de lui briser une patte pour le calmer.
Le loup noir suivait des yeux le petit qui lui tournait toujours autour. Le protecteur, lui, n'avait nul besoin de lever la tete pour se grandir, etant donné que le petiot le regardait deja en contre plongée. Il etait simplement campé sur ses pattes et seuls ses yeux dorés fixaient le louveteau, d'un regard froid mais non plus agressif.
Le loup noir laissa echapper un ricannement etouffé du fond de sa gorge; le culot de ce petit etait impressionnant.

-Un simple rubis? Je suis désolé de voir à quel point la meute qui te nourrit vaut si peu de choses a tes yeux. Mais, ne penses tu pas faire le mauvais choix en meprisant les membres de ta propre meute? Crois tu que les alphas meprisent leurs sujets? ou meme leurs ennemis?

Dante suivait des yeux le louveteau. Il ignorait si ce loupiot avait deja l'esprit pourrit par son arrogance ou si sa tenacité pouvait encore etre sauvée et mise au service de la meute; car il ne doutait pas qu'avec un caractere pareil Anarion reussirait un jour a se faire une place dans une meute, autant faire en sorte que cette place ne soit pas celle de dictateur ou de simple bourreau.
Le loup noir s'allongea nonchalemment sur le sol, etirant ses pattes de devant.

-Ne te repose jamais sur un titre pour lequel tu ne t'es pas battu. Etre beta ou alpha a la naissance ne présage que peu souvent un grand destin. Tu as raison de commencer a te battre dès maintenant, mais tu as tort de sous estimer et de rabaisser les autres. Il marqua une pause. Le respect marche seulement a double sens, et si tu ne suis pas cette regle ne t'etonne pas d'avoir une mutinerie sur le dos d'ici peu; tu n'es encore qu'un louveteau je te rappelle.

Il observait le petit. Il connaissait son pere, du moins de reputation et ignorait si le louveteau souhaitait acquerir la meme reputation que lui, mais au sein de la meute rubis.

-As tu l'intention de quitter la meute des rubis? Suis je bete, la question ne se pose meme pas, pas vrai?
Tu souhaites plus que tout rejoindre ton assassin de paternel, et le regarder avec tes yeux de merlan fris en t'extasiant sur ses "exploits" jusqu'a ce que mort s'en suive. Il ricanna, devoilant quelque peu ses crocs luisants. Niveau liberté d'action et ambition, on a vu mieux

- Un simple Rubis ? Je suis désolé de voir à quel point la meute qui te nourrit vaut si peu à tes yeux. Mais, ne penses-tu pas faire le mauvais choix en méprisant les membres de ta propre meute ? Crois-tu que les Alphas méprisent leurs sujets ? Ou même leurs ennemis ?

- Ne te repose jamais sur un titre pour lequel tu ne t’es pas battu. Etre Bêta ou Alpha à la naissance ne présage que peu souvent un grand destin. Tu as raison de commencer à te battre dès maintenant, mais tu as tort de sous-estimer et de rabaisser les autres.

- Le respect marche seulement à double-sens, et si tu ne suis pas cette règle ne t’étonne pas d’avoir une mutinerie sur le dos d’ici peu ; tu n’es encore qu’un louveteau je te rappelle.[/

Là, je dois bien avouer qu’il a foutu un grand coup à ma fierté surdéveloppée. Mais, il se trompe s’il croit qu’en bon louveteau que je suis, je vais me laisser bêtement influencer par les paroles d’un adulte. Il peut dire ce qu’il veut le grand dadet, il ne m’aura pas sur ce terrain-là ! Grondant aussi fort que ma misérable voix de bébé me le permet, je continue de lui tourner autour en cherchant à lui montrer mon caractère dominant.
Et puis en plus, c’est pas la peine de me rappeler que je suis un bébé, je le sais mieux que quiconque ! Espèce d’adulte profiteur de son âge et de son gabarit !

- Premièrement, je ne méprise pas ma meute, mais seulement les membres qui ne sont pas fichus d’avoir le caractère qu’ils devraient. Genre, tous ces ramollos qui font copain-copain avec des étrangers ! Et deuxièmement, je n’ai aucun sujet puisque je ne suis pas Alpha. Et même si je suis en droit d’avoir des pouvoirs dus au rang de mes parents, sache que je n’ai nullement l’intention de devenir ne serait-ce que Bêta. Ensuite, pour ce qui est du respect, je le connais. Et je ne l’éprouve que face aux loups qui le méritent. Parce que oui, je sais parfaitement que le respect se mérite par les actions et les capacités à servir sa meute. Tu ne m’apprendras rien là-dessus.

Ha ! Ça t’en bouche un coin, hein !? Il n’a pas dû en connaître beaucoup, des louveteaux de mon tempérament qui n’avaient pas l’intention de devenir des héritiers. Et pourtant, c’est bel et bien ce que je pense. Jamais je n’ai eu l’idée de prendre le commandement un jour, de la meute Rubis, pas même de la meute Opale, d’ailleurs. Non, moi, j’ai déjà des idées bien arrêtées sur mon avenir…
Malgré mes paroles, il renchérit.

- As-tu l’intention de quitter la meute des Rubis ? Suis-je bête, la question ne se pose même pas, pas vrai ? Tu souhaites plus que tout rejoindre ton assassin de paternel, et le regarder avec tes yeux de merlan frit en t’extasiant sur ses « exploits » jusqu’à ce que mort s’en suive.

- Niveau liberté d’action et ambition, on a vu mieux.

Instinctivement, je me remets à gronder. Non mais pour qui il se prend, celui-là ? Hm ? Evidemment que je compte suivre mon assassin de père ! Evidemment que je vais apprendre en le regardant tuer sans vergogne ! Evidemment que je m’extasierais devant ses prouesses ! Mais que croit-il ? Que je vais sagement rester auprès de ma mère et mes sœurs, chez les Rubis, pour regarder chaque jour la meute se réduire à un tas de louloups à leur mémère prêts à n’importe quoi pour se faire des amis ? Croit-il que j’ai ce caractère de louloup tout beau tout bon ? Eh bien si c’est le cas, il se trompe lourdement !

- Ne surestimes pas ta meute, et ne sous-estime pas un louveteau. Si je compte suivre mon père ? La question ne se pose effectivement pas. Non seulement je n’ai pas le choix, mais en plus je compte le faire de mon plein gré et le plus tôt possible. Si je compte le regarder et prendre plaisir à ses massacres ? Là encore tu penses bien. Mais ce ne sera pas jusqu’à ce que mort s’en suive. Je ne compte pas seulement admirer mon père dans ses actes. J’ai bien l’intention de faire moi-même les mises à mort, et de me délecter de chaque vie que je prendrais. Ne crois pas que ma liberté de choix est mince. C’est bel et bien moi qui ai décidé de suivre cette voix, et personne d’autre à ma place. Et mes ambitions sont bien plus grandes que ce que tu penses croire. J’ai bien plus de prévisions pour mon avenir, que j’en ai pour le futur de la meute Rubis ! Sache que si les loups Rubis continuent sur cette voix, je suis prêt à parier un ours que d’ici quelques générations, tu n’auras plus à faire qu’à une vulgaire meute Diamant !

Un peu sec ? Ben… Il n’a pas pris de gants avec moi, je n’ai aucune raison d’en prendre pour ma part. Et puis quel est l’intérêt de penser, si l’on n’expose pas son avis aux yeux de tous, et encore plus de ceux qui s’y intéressent un tant soit peu ? Je cessais finalement de lui tourner autour et m'asseyais face à lui, me demandant s'il était l'un de ces chamallow à pattes, ou s'il faisait partie des rares vrais Rubis qui existaient encore parmi notre pauvre meute...

Up?

Anarion est toujours de ce monde =3

Je crois que Dante a été supprimé, par la volonté de Luciole qui l'avait créé. :/

Ah mince... Bah pas up alors ^^"

Merci de l'info.