Le matin et la petite couche de soleil qui réussissait à percer les nuages prenait forme dans la forêt de sapins. Le petit Iode, loup à crinière aux grandes pattes, dormait sur ses deux oreilles, calé dans un tas de neige, son dos s'accotant contre la parois d'un arbre qui avait encore ses épines. Ses grandes oreilles frétillait a cause du vent, mais comme le petit scientifique dormait, il ne s'en rendait pas compte. C'était d'ailleurs assez mignon. Soudain, ses petits yeux s'ouvrirent, laissant place a deux orbites noirs. Il ouvrit grand sa longue gueule, puis laisse s'échapper un soupire. Il fit pivoter ses oreilles pour capter les bruits qui provenait de la forêt. Il n'entendit que le bruit du faible vent dans les branches épineuses. Il toussota, puis se leva en grelottant. Jamais il ne s'habituerait à la froideur des hivers de ce territoire. Pourquoi il devait faire si froid, de toute manière, c'était complètement inutile. Il secoua ses longues pattes endolories par la longue sieste qu'il venait de faire, puis commença sa petite marche entre les sapins. Ils n'étaient pas très serrés, ce qui facilitait le passage du grand loup poilu. Avoir un trouble de la croissance était loin d'être très chouette pour lui. Même s'il était petit, il avait une très bonne taille, presque similaire a celle d'un loup gris normal. Et il n'avait même pas une année, vous vous rendez compte. Bref.

Il continuait sa promenade dans la forêt, zigzaguant entre les sapins, riant lorsqu'il faisait craquer les branches cassées sur le sol. Il était jeu et fou. Il aimait jouer. Courir était pour lui quelque chose d'aussi chouette qu'une bonne baignade ou jouer avec les autres louveteaux. Sauf que les autres louveteaux ne voulaient pas jouer avec lui. La différence était quelque chose que les autres avaient de la difficulté à surmonter. Mais Iode n'en prenait pas compte. Il était trop naïf pour se douter de quoi que ce sois. Ainsi que de sa maladie.
Il faisait un peu pitié. Mais ça aussi, il ne s'en rendait pas du tout compte.