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L'été persiste sur les territoires Temporaliens, pour le plus grand plaisir des loups habitant ces terres. Uniquement chez les Améthystes, la chaleur n'est pas au rendez-vous, et les températures ne dépasseront pas les 20°C. Pour tous les autres territoires, soit les Saphirs, Rubis, Émeraudes et Diamants, les températures dépasseront largement le seuil des 30°C, alors ne restez pas exposés au soleil trop longtemps!
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Vienne la nuit, et c'est moi qui vais rire à gorge déployée - with Devil.

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Hélios

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MessageSujet: Vienne la nuit, et c'est moi qui vais rire à gorge déployée - with Devil. Vienne la nuit, et c'est moi qui vais rire à gorge déployée - with Devil.  I_icon_minitimeJeu 18 Juil - 14:54

Elle était là, immobile et silencieuse. Sa fourrure se faisait caresser par la brise légère qui soufflait sans discontinuer, telle une main maternelle et ses poils d’un noir d’ébène volaient en tous sens, tourbillonnant autour de son corps svelte et féminin. Cachée par l’ombre des arbres, elle était invisible au regard de tous et personne n’aurait pu se vanter d’avoir pu la remarquer. Seuls ses crocs d’un blanc d’ivoire luisaient dans les ténèbres, ses babines retroussées en un rictus effroyable qui suffisait à vous faire hérisser les poils sur l’échine. Terrifiante, Cersei l’était à n’en pas douter mais elle n’était pas que cela. On pouvait rajouter à la longue liste qui se dressait les termes de manipulatrice, dangereuse, sanguinaire, violente, impulsive et bien d’autres encore que je vous aurais énumérés volontiers si seulement j’en avais eu le temps. Ainsi, elle était là sans vraiment l’être puisqu’elle se fondait parfaitement dans le décor, dans une posture agressive qui en disait long sur ses intentions. Plusieurs minutes s’écoulèrent, toutefois, sans qu’elle n’ait esquissé  le moindre geste et sans qu’elle n’ait prononcé la moindre parole. Elle avait tout d’une statue de marbre, autant dans la posture que dans l’expression, son visage ne laissant transparaître aucune des émotions qu’elle était susceptible de ressentir en cet instant.  Soudain, ses oreilles se dressèrent alors qu’un bruit retentissait au sein de la forêt. Sa bouche s’élargit en une sorte de sourire ou de grimace, je n’aurais su vous le dire, à  l’entente de ce son et son corps puissant s’élança à la poursuite de l’animal qui venait de détaler à quelques pas d’elle, seulement. Tout se passa très vite. Ses pattes martelèrent le sol avec fracas pendant quelques secondes tandis qu’elle essayait de gagner de la vitesse pour attraper cette bestiole qui tentait tant bien que mal de sauver sa peau. Mais c’était peine perdue. Cersei bondit sur l’animal apeuré et l’emprisonna entre ses griffes, l’acculant avec une barbarie sans pareille contre le tapis moussu de la forêt. Un couinement désespéré et c’en fut fini. Un liquide rouge, qui n’était autre que le sang qu’elle affectionnait tant, se répandait sans ménagement sur le sol, vestige de la chasse qui avait lieu en cet endroit précis. La traque terminée, la louve d’ébène pouvait enfin commencer à apaiser sa faim, ce pourquoi elle avait tué cet animal en surplus du plaisir que cela lui procurait. Dans un bruit écœurant, elle lui déchiqueta la peau sans éprouver la moindre émotion qui tenait du dégoût ou de la pitié. Elle s’acharna même davantage sur le cadavre en lui arrachant la tête d’un coup de crocs bien placé, envoya cette dernière valser plus loin, et laissa s’échapper un rire satisfait de ses lèvres entrouvertes. Démente, Cersei l’était à n‘en pas douter mais cela ne datait pas de la veille. Elle avait toujours eu ce caractère et m’est avis que rien ni personne ne changerait cela, car même si l’envie était là, l’on ne pourrait jamais effectuer un pareil miracle. Elle était destinée à rester aussi sauvage toute sa vie, elle qui tuait partout où elle passait, laissant une traînée de corps inertes dans son sillage. Et sans éprouver la moindre tristesse, la moindre compassion ou le moindre sentiment semblable à leurs égards. A chaque fois que Cersei commettait un de ces crimes, elle ressentait en elle une profonde satisfaction et jubilait, en proie à un brasier ardent qui la dévorait en son for intérieur. Elle se demandait si aujourd’hui, ce serait le même refrain, si aujourd’hui un nouveau loup viendrait se nicher contre elle, tandis qu’elle l’empoisonnait à petits feux, lui assurant une mort lente et douloureuse. Elle en crevait d’envie mais encore fallait-il trouver la proie idéale, qui lui tomberait sûrement dessus au détour d’un chemin, totalement par hasard. C’était ce que l’assassine avait appris avec le temps: ne jamais chercher ses proies, elles venaient toutes seules vers vous, sans même une once de méfiance et sans que vous ayez esquissé le moindre geste pour les inviter à s’approcher. Ce bas monde recelait de créatures toutes plus sottes les unes que les autres, et les premiers à être affublés de cette basse  intelligence étaient les mâles. Les mâles qui se prenaient pour les plus puissants mais qui au final ne voyaient pas plus loin que le bout de leurs museaux et qui se laissaient indubitablement prendre dans ses pièges. Tellement facilement que c’en était navrant, et que la louve affichait souvent une mine attristée devant leurs cadavres alors qu’au fond, elle ne ressentait qu’une intense satisfaction qui se répandait dans tout son être au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient, que le temps s’effritait, inexorablement.

Elle entama  une  marche silencieuse dans la forêt, se délectant de ce silence qui s'était installé et qui sonnait à ses oreilles comme une mélodie muette. Comme si le Temps s'était arrêté, et que les minutes et les secondes ne s'écoulaient plus, suspendues dans l'air. Comme si elle était devenue sourde, par cette absence de tonalité, par l'absence du chant des oiseaux et des craquements de branches. Tout ici n'était que désolation, tout ici était immobile, en suspens. Et elle, se déplaçait au milieu de ce tableau étrange, l'allure altière et son regard d'épervier se baladant sur chaque détail du paysage qui se dessinait sous ses yeux d’émeraude, magnifiques et saisissants. Un regard capable de vous faire hérisser les poils sur l'échine, malgré tout,  et de vous faire trembler de peur sans que vous puissiez vous contrôler. S'abreuver du désespoir et de la peur des autres, Cersei raffolait de cela et pour rien au monde elle ne s'en serait passée. Voir ses proies se recroqueviller et le supplier d'une voix presque éteinte l’excitait au plus haut point et à cette unique pensée, un rire émana de sa gorge déployée. Un rire sans joie, mais un rire sarcastique, et moqueur vis à vis de tous les corps inertes qui défilaient sous ses yeux, dans sa tête. Au fond, la vie n'était purement et simplement qu'un jeu. Un jeu cruel, certes, mais un jeu, avec des gagnants et des perdants. Et si l'on voulait gagner, il fallait être plus fort mais aussi plus impitoyable que les autres. Il ne fallait pas être affaibli par le temps qui passait, et être prêt à tous les coups pour accéder à la première place. C'était la loi du plus fort, et ça, personne ne pourrait jamais le changer, même avec toute la bonne volonté du monde.
La louve d’ébène passait et repassait sa langue sur ses babines puis sur son pelage pour ôter toute trace de sang mais aussi pour se rendre plus présentable si d’aventure elle rencontrait quelqu’un. Malgré tout, sa fourrure s’était imprégnée de l’odeur de cette substance et elle était condamnée à trimballer cette dernière jusqu’au prochain bain qu’elle envisagerait de prendre. Elle rumina vaguement le projet d’en prendre un, un de ces quatre, sans toutefois que l’idée ne la séduise vraiment. Le voyage se poursuivit ainsi sans que rien ne vienne la perturber, et le silence qui s’était installé lui donnait l’impression d’être seule en ces lieux alors que ce n’était pas le cas. Les bois fourmillaient de bestioles et elle ne doutait pas que quelques-uns se soient décidés à venir l’épier furtivement pour voir ce que pareil prédateur faisait en ces lieux et quelles étaient ses intentions. Cersei ne leur accorda pas la moindre importance et ne daigna même pas river son regard sur eux lorsqu’elle en croisait aux détours d’un chemin, car ils avaient tôt fait de détaler mais aussi parce qu’elle n’escomptait pas s’occuper un tant soit peu de leurs petites personnes. Alors qu’elle continuait sa balade nocturne sans aucune idée en tête, se laissant seulement guider par son instinct infaillible, elle finit par déboucher face à un manoir lugubre et austère qui se découpait dans le paysage forestier. Aux plus couards, cette demeure aurait pu inspirer la crainte mais Cersei faisait preuve d’une témérité à toute épreuve et la peur, ça ne la connaissait pas. Ou très peu. Sans attendre, l’Améthyste franchit le seuil du manoir non sans adopter une posture défensive, tous ses sens en alerte. Ses pas retentissaient sur le bois qui se mit à craquer, bruit qui fit croasser quelques corbeaux perchés sur le toit. Tout était poussiéreux, vieux, et le lieu empestait d’une odeur  qu’elle n’arrivait pas à reconnaître mais qui provoquait un profond dégout en elle. Et malgré ça, Cersei continua son exploration sans se départir de sa méfiance. Elle venait de pénétrer dans un lieu inconnu, et la vigilance était de mise. L’on était pas à l’abri de tomber sur un loup affamé ou complètement cinglé, somnolant dans un coin et qui se réveillerait à l’entente de notre approche. L’on n’était jamais à l’abri, car absolument tout pouvait survenir, ne rendant la vie que plus trépidante encore.

    « Mais qu'est-ce que je fous ici? »


Souffla t-elle en balayant l'antique baraque de son regard d'émeraude qui luisait dans le noir. Vraiment, elle se demandait pourquoi elle avait mis les pattes ici? Il n'y avait rien susceptible de l'intéresser. Tout était vieux, inutilisable et puant. Et assez lugubre aussi, il fallait l'avouer. Elle était sur le point de ressortir lorsqu'une odeur s'engouffra dans ses narines dilatées. L’odeur d'un loup. En fin de compte, elle ne regrettait pas d'avoir pénétré dans ce manoir. Faisant volte-face, elle alla se dissimuler dans un recoin et attendit, armée de sa patience légendaire. Le jeu risquait d'être plaisant.
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MessageSujet: Re: Vienne la nuit, et c'est moi qui vais rire à gorge déployée - with Devil. Vienne la nuit, et c'est moi qui vais rire à gorge déployée - with Devil.  I_icon_minitimeJeu 18 Juil - 16:35

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DEVIL

Aujourd'hui avait été une mauvaise journée. Une très mauvaise journée. Une de ces journées où le monde se dresse contre vous, les loups sont tous stupides et les proies ne se décident pas à sortir de leur trou. Une de ces journées où la chaleur était écrasante, où vous n'avez pas eu le courage d'aller chercher tant soit peu quelques lapées d'eau fraiche pour vous rafraichir, par ces jours de grande chaleur. Une des ces journées où la Terre se met à tourner à l'envers sans deigner le seul effort pour vous y mettre au courant et que vous continuer à tourner dans le sens inverse. Le temps défile mais vous ne le suivez pas. La Terre tourne vers la gauche, et vous continuez de tourner vers la droite. Le genre de journée où vous vous rendez compte que rien n'est écrit, que le bonheur et la joie ne viennent pas à vous et que c'est vous même, en personne, qui doit courir et tracer votre propre bonheur, votre propre destin, votre seule et unique raison de vivre. Le genre de journée où vous vous allongez tranquillement sur le sol, attendant malgré vous, que le bonheur décide, rongé par le remord, de venir finalement vers vous.

Je me sens plus honteux qu'autre chose à ce moment là. Je tournai pitoyablement en rond devant l'Antre où dormait la plupart de la Meute. Les respirations assoupies ne m'aidaient guère à trouver le sommeil. Rechignant à clore mes prunelles pour sombrer dans le Monde des cauchemars, j'étais sorti, histoire de me rafraichir par la douce bise de la nuit. Mais ça n'avait rien changé. L'air était chargé d'une chaleur époustouflante, même lorsque le soleil se couche pour laisser place à Mademoiselle La Lune. La lune... Mes yeux se levèrent vers l'immense boule de feu d'argent qui jouait de ses feux d'artifices blancs luisants dans la belle couverture bleue marine parsemée de petits points lumineux. On appelait la Toison Argentée. Soit, après tout, je n'avais vraiment su ce qu'était cette masse bleue sombre la nuit et bleu cyan le jour. Mais c'était bien mieux comme ça. Le camp étant éclairé par ces beaux reflets argentés, je ne pus m'empêcher de penser à mon frère. Mon cher grand frère qu'on m'avait arraché alors que je n'avais même pas atteint 1 an. Le blanc était la couleur de son pelage et l'argenté, sa couleur préférée. Mes griffes se plantèrent dans la terre meuble et fertile située sous mes pattes, de colère ou de douleur, je ne sais pas. Peut-être les deux. Les images du meurtre se remirent à défiler devant mes yeux et la sensation de brûlure que me procurait parfois mes cicatrices se réveillèrent soudainement. C'était peine perdue... Il ne se passait jamais plus de trois jours sans que les souvenirs du passé ne viennent me hanter... Je serrai les crocs. Je me remémorai les paroles de ma mère que je n'ai connu que peu de temps. Elle me disait toujours de faire face à la vie. "Si un jour, la vie décide de faire de toi sa victime, réagis. Si le Monde te persécute, tu te dois de persécuter le Monde. Ne te laisse pas faire. Tu es vicieux, tu es intelligent. Et je t'aime tellement Devil..." Voilà ce qu'elle m'avait dit. Mot pour mot. A cet âge, je n'avais pas été âpte à comprendre. A présent si. Si l'on me fait mal, je dois me venger. C'est ce que j'ai fait. Et regardez ce que je suis devenu. "Regarde ce que je suis devenu Maman. J'ai fait ce que tu me disais. Je t'ai obéit, je t'ai fait confiance. Regarde où cela m'a mené. Dans le gouffre. Je suis devenu si distant de la Meute. Je suis devenu agressif. La vie m'a persécuté, je l'ai persécuté. Du moins, c'est ce que je croyais, Maman. Mais non. En fait, je me suis moi même persécuté. Maman, aide-moi. Si tu étais là..." Je lâchai un grondement sinistre dans le silence de la nuit. J'en avais marre, j'étouffai. Frustré, vexé, blessé, déterminé, je fis demi-tour, tournant le dos à l'Antre où je dormais d'habitude avec les autres, franchis d'un pas froid la limite entre le Camp et les Territoires de la Meute et m'engouffrai dans la forêt, peine, remord, rage et colère m'enlaçant le coeur.

Je marche, sans bruit, sans but. Je ne produisai pas le moindre son. Je ne cherchai pas à me cammoufler. Je ne savais même pas pourquoi j'étais venu ici. Mes pattes caressant l'humus humide et familier de la forêt était la dernière chose qui me prouvait que je n'étais pas encore parti rejoindre les étoiles. J'avais beau toujours être là, respirant, pensant, parlant, voyant, sentant toujours, je n'avais plus vraiment l'impression d'exister. La souffrance et mon âme manquante me rongeait de l'intérieur, et si je ne faisais rien pour arrêter cette boucherie, on s'en prendra bientôt à l'extérieur de mon corps...
Je marchai tête baissée à travers le Territoire, la queue trainant sur le sol, laissant mon souffle se perdre dans la chaleur peu brisée par le doux vent du Nord qui nous empêchait tous de mourir de chaud quand vient le moment de fermer ses petits yeux. Quelques feuilles en fin de vie continuait de tomber du haut de quelques chênes se dressant fièrement, virevoltant à travers l'atmosphère, tel une plume blanche teintée de sang écarlate se posant délicatement sur une surface liquide et translucide pour que la vermillon teinte certaine partie du fleuve pour former un SOS. Un hululement me sortis de mes pensées sordides et me fis dresser les oreilles. Mes yeux turquoises se levèrent vers la chouette immaculée aux yeux ocres globulés, me fixant de sa petite tête frissonnante. Enfin, j'étais attentif à quelque chose de vivant. De réelle. De censé. Dans un dernier cri qui me rappelait que trop bien la désir de liberté qui m'ensevelissait chaque jour d'avantage, l'animal prit son envol, laissant une plume derrière, semblable à ma comparaison avec cette feuille tombée d'un chêne. La chose neigeuse, je la suivis des yeux. Durant toute sa course, ma respiration s'était coupée. J'avais étudié le moindre de ses mouvements, sa trajectoire et sa vitesse. La plume velouteuse se déposa délicatement devant moi et je fus comme coupé du Monde réel pendant un court instant. Cette plume n'était pas fantastique ni quoi que ce soit. Elle était banale. Et stupéfiante à la fois.
Je ne sais pas ce qui me passait par la tête. Une voix résonna en moi, une fois grondante, une voix sordide, une voix sinistre. Rageant soudainement pour quelque chose dont je ne connaissais même pas l'existance, mes griffes se sortirent, ma patte avant droite se leva et s'abbatit sauvagement sur la plume. J'eus l'impression de voir un jet de sang gicler de la chose neigeuse mais c'était impossible. La plume s'envola dans les airs pour ré-atterrir sur le sol meuble de la forêt. Frissonnant d'une soudaine rage, je sentis nettement mes muscles se bander, mon poil se hérisser et mes oreilles se plaquer sur mon crâne. Mon sang s'était comme figé, telle une statue de glace. Mais il s'était également mit à bouillir. Les crocs luisants au clair de lune, je me mis à courir en direction du Manoir Hanté. Pas trop rapidement non plus, ma patte arrière avait encore un mauvais souvenir de ma chute près du Lac Violet. Mes pattes martelaient le sol et je n'étais pas des plus discrets dans cette forêt, mais je m'en contre-fichais. Je ne courrais pas pour chasser quelque chose. Je courrais pour échapper à quelque chose qui me chassais. Quoi, je ne sais pas moi même...

Le souffle me manqua cependant avant d'arriver à destination et je dus finir le reste de chemin qu'il me restait à faire en marchant à pas rapide et sec. Ma queue fouettait rageusement l'air et j'avais envie de tout mordre, de tout déchirer, déchiqueter, de tout faire saigner. Mais je ne pouvais pas. Je ne suis pas un meurtrier. Et malgré l'envie qui me prends parfois, je n'en serai jamais un.
Lorsque l'épave se dressa devant moi, l'énergie me reprit sauvagement et je sautai en avant. Mes pattes avants rencontrèrent une planche de bois qui se brisa sous mon poids. Surpris, je fis un pas en arrière en grondant. Je contournai les détritus de fer et de bois éparpillés un peu partout sur le sol et pénétrai lentement dans le Manoir.
La première impression qui m'attaquai fut le sentiment d'être emprisonné. Une opression se posa sur ma poitrine et mon souffle se fit plus rapide, plus puissant. Mes griffes cliquetaient sur le sol détruit de la baraque pourrie et mes yeux parcouraient le paysage désolant qu'offrait cet endroit. Il fallait avouer que je n'y mettais quasiment jamais les pattes. Je ne devais y être venu que deux ou trois fois en 7 ans, et seulement en cas d'urgence.
J'allais m'avancer encore plus quand un bruit de pattes m'interpela. Un autre loup Améthyste ? Ici, au même endroit que moi ? A cet endroit ? Le hasard faisait-il si bien les choses ou s'amusait donc-t-il toujours à se foutre délibérément de ma face ? Je plissai le museau et humai l'air. Oui, il s'agissait bel et bien d'un loup de la même Meute que moi. Heureusement d'ailleurs, je n'avais pas spécialement envie de faire la moral à un crétin de loup ayant dépassé sa frontière. Je fis volte-face et m'approchai à pas de velour de l'endroit où le bruit avait été perceptible. Sur le qui-vive, griffes aiguisées, crocs à découvert, ventre presque plaqué sur le sol froid comme le marbre, je continuai à avancer, prudent.

"A moins que je ne devienne totalement fou, il me semble avoir entendu du bruit par ici. J'ai aussi flairé ton odeur. Qui que tu sois, tu es de ma Meute. Et j'ai beau ne plus avoir 4 ans, je ne suis pas encore gâteux au point d'entendre et de sentir des choses fausses. Alors montres-toi..."

Ces dernières paroles prononcées, je me plaquai entièrement sur le sol, muscles bandés et près à passer à l'attaque. Pourquoi tant de méfiance devant un membre de ma Meute ? Tout simplement parce que je ne sais pas de qui il s'agit et je ne sais pas non plus sa position. Et je n'aime pas ça...
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MessageSujet: Re: Vienne la nuit, et c'est moi qui vais rire à gorge déployée - with Devil. Vienne la nuit, et c'est moi qui vais rire à gorge déployée - with Devil.  I_icon_minitimeVen 19 Juil - 11:43

HRP:

Elle se retrouva acculée contre le mur, tapie sur le bois qui trahissait sa présence en grinçant aux moindres de ses  mouvements. Aussi resta-t-elle immobile, camouflée dans les ténèbres de la nuit qui l’enveloppait et lui facilitait la tâche pour se voiler aux yeux de tous. Aux yeux de cet inconnu dont elle avait perçu la présence, espérant que lui ne l’ait pas remarqué. Elle voulait garder un effet de surprise pour le faire hurler s’il s’agissait d’un poltron, ou alors pour le faire frémir si elle se trouvait face à un plus téméraire. A cette pensée, un léger sourire vint s’ébaucher sur son joli minois percé de deux yeux d’émeraude qui rutilaient dans le noir, luisant d’une lueur indéfinissable mais qui semblait relever de la malice. Ainsi, elle attendait patiemment tandis que le bruit des pas de l’inconnu se rapprochait, et elle se prit à espérer qu’il ne s’agisse de nul autre qu’un mâle pour se prêter à son jeu plaisant et habituel. Il fallait que je vous avoue que si la gent masculine tombait si facilement dans son piège, c’était notamment parce que Cersei était loin d’être repoussante. J’entends par là qu’elle était d’une beauté ravissante, si ce n’était même la beauté incarnée. Elle possédait un beau visage, où elle arborait toujours cette expression de jeunesse éternelle et de malice mais rarement de cruauté, avant qu’elle n’ait commis ses terribles crimes, de sorte qu’on ne pouvait la soupçonner avant d’enfin tomber dans son piège tendu. Ses yeux d’un émeraude surprenant brillaient constamment de ruse et réussissaient à faire transparaître son fort caractère à travers un seul regard. Son pelage d’ébène s’accordait tellement avec sa noirceur d’âme que c’en était flagrant, une fois qu’on la connaissait un minimum. Et décidément, il nous paraissait évident que tout en elle démontrait qu’elle était une adepte du Malin, en passant de son physique à son caractère. Enfin, de son corps tout entier que l‘on aurait dit ciselé dans le marbre, se dégageait une impression de puissance malgré le peu de muscles apparents. Fine, souple et agile, elle avait la grâce d’un félin mais la force d’un loup. Finalement, on pouvait aisément conclure en disant que cette louve avait tout pour elle et que chacune des femelles qui posaient son regard sur son corps ne pouvaient que l’envier.  Les femelles, Cersei les évitaient à tout prix puisqu’elle prohibait la rivalité et qu’elle n’aurait su rester calme face à une louve, même la plus douce soit-elle. Souvent, ses rencontres avec ses congénères féminines se terminaient en carnage, dans un bain de sang ou alors en joutes verbales qui scellaient une hostilité éternelle entre les deux êtres. A vrai dire, dans la vie, Cersei ne s’était jamais fait d’amis mais toujours des ennemis du fait de son caractère détestable, de sa violence et de sa faculté à manipuler les gens sans une once de sentiments tels que la compassion. Cruelle. Vile. Froide. Impulsive. Tant et tant d’adjectifs qui lui seyaient à merveille et qui s’accordaient parfaitement avec ce qu’elle représentait. La cruauté incarnée, celle qui n’éprouvait pas la monde pitié, ni la moindre compassion ou la moindre tristesse. Elle n’était ni plus ni moins qu’un mur de glace, invulnérable à toutes les attaques sentimentales puisqu’elle semblait incapable de ressentir ne serait-ce qu’une pointe de sentiments, amoureux ou seulement affectifs. Rien. Son visage arborait toujours un masque d’acier qui ne laissait transparaître aucune de ses émotions ou, souvent, un simple sourire malicieux qui en disait long sur ses intentions et qui suffisait à vous faire hérisser les poils sur l’échine. Cersei faisait peur. Cersei était effrayante. Mais Cersei avait ses faiblesses, qu’il fallait trouver si l’on voulait la mettre à terre. Même si elle faisait tout pour paraître intouchable, la louve d’ébène était loin de l’être. Mettre la patte sur son lourd passé suffirait déjà à la blesser en son for intérieur et réussirait à lui ôter ce masque qu’elle se contentait de porter en tout temps et en tous lieux. Elle savait que ce qu’elle avait vécu était effroyable mais elle ne s’en souvenait pas pour la simple et bonne raison qu’elle était devenue amnésique à la suite d’un combat avec un tyran, qui n’avait pas hésité à la violenter pendant de nombreuses années. C’avait été une période de terreur pour elle autant que pour les autres loups de sa meute mais elle avait fini par en sortir saine et sauve on ne sait trop comment.  Cependant, tous ces éléments de sa vie antérieure lui échappaient indubitablement et elle ne gardait en mémoire que ce qui avait suivi son réveil, après son terrible choc. A ses yeux, sa vie avait commencé à partir de ce moment et dans son esprit, ses parents n’existaient plus, tout comme celui qui avait foutu sa vie en l’air. Si elle avait su ce qui s’était réellement passé, je puis vous assurer qu’elle serait retournée lui donner une cuisante leçon mais non, elle ne savait pas et personne ne lui dévoilerait jamais cette partie manquante de son histoire dont le trou restait béant. Jamais elle ne serait capable de restituer son passé, son histoire. Sa vie. Et elle était là, jeune et vive malgré tout, attendant avec une impatience non contenue que le loup dont elle avait perçu la présence pénètre enfin dans l’antique baraque. Elle ne voulait plus penser à son passé. Plus jamais. La vie s’ouvrait à elle toute entière, lui promettant un avenir et il ne servait  à rien de regarder en arrière et de se tourmenter quant à son histoire. Absolument à rien.

    « A moins que je ne devienne totalement fou, il me semble avoir entendu du bruit par ici. J'ai aussi flairé ton odeur. Qui que tu sois, tu es de ma meute. Et j'ai beau ne plus avoir quatre ans, je ne suis pas encore gâteux au point d'entendre et de sentir des choses fausses. Alors montres-toi... »


Minable. Elle était complètement minable de s’être fait repérer aussi lamentablement. Son camouflage n’avait servi à rien, si ce n’était la faire paraître peu intelligente aux yeux du mâle, sûrement. Sur ce coup-là, elle avait peu réfléchi et s’était laissée submerger par ses pulsions qui l’avaient poussé à se tapir dans un recoin de la vieille baraque et attendre sagement. Ce qui n’avait servi complètement à rien puisque son effet de surprise était foutu en l’air. Il l’avait repéré, elle n’avait plus aucune raison de rester cachée dans les ténèbres de la nuit et se releva donc non sans cracher de dégoût aux pattes du loup noir. Elle pressentait déjà une rencontre tendue, électrique et plus encore avec ce congénère qui n’était autre que de sa meute et qui devait lui aussi avoir un caractère détestable, à n’en pas douter. Étant de son propre clan, elle ne pourrait même pas se prêter à son jeu favori avec lui mais de toute façon, rien qu’en voyant sa mine, cela l’avait stoppé net dans son élan et l’idée de le séduire l’avait quittée instantanément. Envolée.  Plaqué sur le bois grinçant du vieux manoir, le loup avait les crocs dévoilés et les griffes découvertes, prêt à s’en servir en cas de besoin. Il avait raison de se tenir méfiant, absolument tout pouvait arriver en compagnie de Cersei. Imprévisible, elle l’était, mais c’était cela qui rendait ses rencontres trépidantes, excitantes et parfois même, sanglantes. Un léger sourire sur son  minois, la belle ténébreuse s’avança en faisant volontairement crisser ses griffes sur le bois poussiéreux. Sa démarche était silencieuse, et elle avait ce don particulier de marcher avec grâce et élégance tout en gardant cette allure farouche et animale qui nous permettait de ne pas nous méprendre sur elle. A votre égard, elle n’avait aucune bonne intention et ne rêvait que de planter ses griffes non rétractiles dans votre cou dodu, de vous labourer tendrement la peau et de vous en désencombrer en vous dépeçant littéralement. Cersei avait déjà commis pareilles ignominies et était même prête à recommencer, pour son plus grand plaisir. Son âme était corrompue et elle était plus mauvaise que quiconque sur ces terres désertes. Cersei était bien connue par certains pour semer le chaos partout où se posaient ses membres délicats, tuant et répandant le sang sans même une once de pitié. Des vies, elle en avait ôté et pas qu’un peu, m’est avis. Tuer, elle le faisait seulement par plaisir et non par une quelconque nécessité, non pour accomplir à bien les missions que l’on lui attribuait du fait de son rang. Son rang n’était qu’une excuse préalable pour assassiner bon nombres de loups sans que l’on puisse lui reprocher quoi que ce soit. Et cela la faisait rire, d’un rire démentiel qu’elle ne pouvait contrôler et qui résonnait dans son esprit déjà peu sain. Démentielle, certes, mais pas pour autant cinglée. Enfin, peut-être que si, un peu. Toujours est-il que Cersei savait exactement ce qu’elle faisait et qu’elle était bien plus rusée que vous ne pouviez l’imaginer. Dans sa tête s’échafaudaient toutes sortes de plans plus vils les uns que les autres. C’était dans ces instants là qu’elle se sentait puissante, quand elle contrôlait tout et qu’elle avait la situation en main. Elle avait beau n’être qu’un pion au sein de la meute, juste un subordonnée à qui l’on donne des ordres, Cersei se considérait tout autrement et était bien décidée à ce que son statut change véritablement. Le pouvoir, elle en rêvait nuit et jour et ce depuis de bien longues années déjà. De tout temps, la louve d’ébène n’avait été qu’une louve ambitieuse, prête à tout pour réussir dans la vie et elle y parvenait, gravissant peu à peu les échelons dans la hiérarchie. Peut-être qu’un jour, elle parviendrait enfin au sommet tant attendu. Elle l’espérait. Mais l’heure n’était pas à de telles rêveries. Elle s’arrêta brutalement face au loup dont le nom lui était inconnu, son visage à quelques mètres du sien sur lequel elle put exhaler son souffle. Elle attendait seulement qu’il recule pour se moquer ouvertement de lui et le traiter de poltron, de pisseux, de bon à rien comme elle en avait l’habitude. Il avait beau être de sa meute, elle ne l’aimait déjà pas. Elle ne portait personne dans son cœur et cela n’arriverait sûrement jamais.

    « Tiens, tiens. Tu n’es pas censé garder notre précieux dominant ? Tu risques de te faire botter les fesses, fais gaffe à toi. Il n’est pas conseillé de mettre en rogne un Améthyste, tu le sais bien. »


Un léger rire s’échappa de sa gorge mais un rire sans joie, qui résonna dans l’antique baraque où ils se trouvaient. Ce loup, maintenant qu’elle avait pu voir son visage éclairé par le halo argenté de la lune, elle le connaissait. Ou du moins, elle l’avait déjà vu au camp et elle savait qu’il était chargé de la protection de leur supérieur à tous. Le dominant. Pourtant, lui ne devait sûrement pas savoir qui elle était pour la simple et bonne raison qu’elle n’était qu’une ombre parmi les ténèbres, tellement silencieuse et discrète parmi les autres qu’on ne la remarquait qu’à peine et pour ainsi dire pas du tout.
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