Emi se tenait en contre-haut de la Vallée Luxuriante, les pattes bien droite sur un roc il observait un groupe d'équidé près d'une rivière. Une légère brise s'amusait à faire danser les branches des arbres. La lumière blanchatre et aveuglante du soleil étaient réduite par une légère couverture nuageuse qui ne laissaient passer que quelques rayons donnant un tableau des plus splendide. Le jeune loup fit alors demi-tour pour descendre de son rocher et se mit en chemin vers le fond du vallon, ayant pour seul but de satisfaire son estomac.

Le nouveau gardien avait décidé de s'éloigner un peu de sa nouvelle meute dans le but de prendre un peu de recul par raport aux éléments passé, mais aussi à ceux à venir. Il ne savait pas vraiment par où commencer, il ne fallait surtout pas brusquer les choses si il ne voulait pas être pris pour un tyran, ce qu'il n'était pas d'ailleurs. Mais tout ceci n'était qu'annexe, pour l'instant le loup blanc ne devait penser qu'à son ventre, aussi il se reconcentra sur le troupeaux qui n'était plus qu'à une centaine de mètre. Lorsqu'il se prépara à se rapprocher du sol pour se camouffler dans les hautes herbes une odeur autre que celle des herbivores et de la terre meuble vint lui chatouiller les narines. Un autre loup se trouvait dans les parages. Emi changea donc d'objectif, avançant vers le canidé qui troublait sa chasse.

Kerena pestait mentalement contre la racine de ginseng qui lui opposait tant de résistance, au lieu de se détacher tout de suite comme toute plante conciliante. Serrant la tige entre ses crocs, elle tenta un nouvel essai, en douceur pour éviter de la déchirer, puis renonça.

Elle était penchée sur un buisson au bord d'un ruisseau, et cueillait tranquillement des plantes. Soudain, malgré l'odeur d'herbes qui lui emplissait la gorge, elle sentit le fumet d'un mâle de sa meute. Se retournant sans geste brusque, elle découvrit un mâle blanc d'assez belle taille, garde d'après sa musculature, et de robuste santé comme elle ne l'avait jamais vu. Alors, elle remarqua qu'il était encore à moitié en position de traque, le regard fixé sur elle, et qu'un troupeau de chevaux sauvages broutait en contrebas. La jeune druide des Emeraudes en déduisit rapidement qu'elle avait gâché sa chasse. Par son odeur, peut-être. Et que les gardes n'aimaient en règle générale pas u'on les dérange.
La jolie louve ébaucha donc un sourire contrit et dit d'une voix conciliante:

- Bonjour. Je suis Kerena, la druide de notre meute. Excusez-moi si je vous ai dérangé...

Emi se retrouva face à une charmante louve qui tentait d'arracher des racines dans un but qui échappait totalement au jeune loup. Il n'en était pas moins qu'elle tombait assez mal, cependant il fallait avouer que c'était le don des femmelles... Dans un premier temps le nouvel Emeuraude réprima ses instincts primaires, en effet, il avait rapidement reconnu à l'odeur qu'il sagissait d'une femelle appartenant à sa nouvelle meute. Il s'agissait donc de ne pas faire de bétise, il fallait se faire remarquer mais dans le bon sens du terme, ainsi son désir ardent de conquête devrait patienter. Finalement l'accusé sourit en guise d'excuse, ce n'était pas ce qui allait remplir son estomac mais c'était toujours ça, aussi Emi le lui rendit amicalement.

- Bonjour. Je suis Kerena, la druide de notre meute. Excusez-moi si je vous ai dérangé...

- Kerena... Enchanté je suis Emi, un nouveau Gardien. Il n'y a pas de mal, tu ne pouvais pas vraiment savoir, et puis ça fait parti du jeu de perdre de temps à autre. Dis mois, que fais tu donc avec des racines ?

Kerena... Enchanté je suis Emi, un nouveau Gardien. Il n'y a pas de mal, tu ne pouvais pas vraiment savoir, et puis ça fait parti du jeu de perdre de temps à autre. Dis mois, que fais tu donc avec des racines ?

Le loup n'avait pas vraiment l'air de tenir rancune à Kerena, ce qui la soulagea. Elle vit cependant à la torsion de ses muscles qu'il était en train de maîtriser quelque chose...Prudence.
Ainsi ce loup-là était nouveau dans la meute. Normal, donc, que la jeune druide ne le connaisse pas. Il était assez bien fait de sa personne, musclé, avec des yeux bleus, et avait l'air aimable et intéressé par ce qu'elle faisait. Et il la tutoyait, ce que lui plut car elle n'aimait pas vouvoyer les gens. Elle s'adapta donc immédiatement à ce mode de conversation:

- Enchantée, Emi. Ces racines sont du ginseng, ça permet de tonifier les muscles, mais c'est à la fois fragile et difficile à déraciner... Je suis en train de reconstituer mes réserves pour la fin de l'hiver. Et tu m'as dit que tu étais nouveau dans notre meute... Etais-tu solitaire, ou viens-tu d'une autre meute?

- Enchantée, Emi. Ces racines sont du ginseng, ça permet de tonifier les muscles, mais c'est à la fois fragile et difficile à déraciner... Je suis en train de reconstituer mes réserves pour la fin de l'hiver. Et tu m'as dit que tu étais nouveau dans notre meute... Etais-tu solitaire, ou viens-tu d'une autre meute?

Du quoi ? Une plante ?! Qu'on mange ?! Mais ça n'allait pas dans le sens logique des sens d'un carnivore. Comment une plante pouvait elle améliorer l'organisme ? Rien ne vallait un bon foie de cerf au yeux du jeune loup. En même temps qu'il écoutait et réflechissait, le loup s'était détendu et avait posé sa tête sur ses deux pattes avants, elles mêmes bien alligné.
Finalement il sortit de ses pensées en clignant des yeux lui donnant un petit air endormis.

- J'étais, disons un solitaire pour faire simple... Mais dis moi, comment peut on manger de... de l'herbe ! C'est contre nature !

Dit-il pour éloigner le sujet de lui même, il n'aimait pas trop en dévoiler. Il avait adopté une position ressemblant à celle d'un sphinx, sa queue touffu frottait le sol à intervalle régulié mais il penchait légèrement la tête sur le côté et en arrière pour se donner un air assez désinvolte.

J'étais, disons un solitaire pour faire simple... Mais dis moi, comment peut on manger de... de l'herbe ! C'est contre nature !

Le loup avait délibérément évité le sujet de son passé et semblait désireux de ne pas y revenir. Kerena n'insista pas. Il avait cependant l'air réellement intrigué par l'idée de la thérapie par les plantes. Aussi la jeune druide s'assit, comme lui, en sphynx et répondit, habituée à ce type d'interrogation:

- Contre nature? Certains peuvent le prendre sous cet angle. Nous sommes des carnivores, c'est vrai, mais les plantes en petite quantité contiennent des fibres et des vitamines qui peuvent faire défaut à la viande. Les herbes sont très utiles pour lutter contre une plaie ou une maladie, elles sauvent souvent des vies, mais ne peuvent certes pas remplacer la chair. Ce serait contre nature d'en abuser, et c'est pour cela que les druides existent: pour savoir doser les remèdes et connaître leurs propriétés. Mais être druide, c'est bien plus que cela.

Elle avait toujours voulu être druide, mais cela ne l'avait jamais empêchée de se battre. Elle aurait pu faire partie de l'élite des gardes, mais sa voie faisait coïncider l'art du combat et de la médecine.

- Contre nature? Certains peuvent le prendre sous cet angle. Nous sommes des carnivores, c'est vrai, mais les plantes en petite quantité contiennent des fibres et des vitamines qui peuvent faire défaut à la viande. Les herbes sont très utiles pour lutter contre une plaie ou une maladie, elles sauvent souvent des vies, mais ne peuvent certes pas remplacer la chair. Ce serait contre nature d'en abuser, et c'est pour cela que les druides existent: pour savoir doser les remèdes et connaître leurs propriétés. Mais être druide, c'est bien plus que cela.

-Si un loup est blessé, c'est qu'il n'était pas assez fort, de même si il tombe malade. La mort fait partie de la vie et on ne peut pas l'éviter, la mort naturelle comme provoqué permet d'éliminer les éléments les plus faibles pour permettre aux plus forts de perdurer. On contrecarrant la mort c'est tout un équilibre que l'on met à mal. Enfin bref... je suppose que je ne pourrai pas te faire changer d'avis et que toutes les meutes sont organisé sur le même plan. Et si être druide est plus que celà, qu'est ce donc ?

En même temps qu'il parlait le loup blanc c'était progressivement recontracté, comme emporté par l'énergie de son discour. Il avait alors relevé la tête et toisait fièrement son interlocutrice. Cette femelle commençait à l'interesser sur le sens moral du terme. Aussi il s'étira en attendant sa réponse et se leva pour constater sa forme physique.

Si un loup est blessé, c'est qu'il n'était pas assez fort, de même si il tombe malade. La mort fait partie de la vie et on ne peut pas l'éviter, la mort naturelle comme provoqué permet d'éliminer les éléments les plus faibles pour permettre aux plus forts de perdurer. On contrecarrant la mort c'est tout un équilibre que l'on met à mal. Enfin bref... je suppose que je ne pourrai pas te faire changer d'avis et que toutes les meutes sont organisé sur le même plan. Et si être druide est plus que celà, qu'est ce donc ?

Pendant qu'il répondait, Emi s'était crispé et avait défié du regard la jeune druide, qui lui rendit son oeillade, les iris chaleureux et même encourageants. On ne rencontre pas tout les jours des gardes qui parlent aussi longtemps et aussi bien. Le nouveau garde avait l'air intéressé par la femelle, ça se voyait dans ses yeux. Attention. La plupart des loups qui lui accordaient de l'attention étaient surtout motivés par ses courbes affriolantes. Mais aussi, on ne savait jamais, par sa verve.
Le loup blanc se leva et son vis-à-vis hocha la tête gracieusement, impressionnée en connaisseuse par le corps puissamment musclé. Cependant, elle ne partageait pas son point de vue. Selon elle, éliminer les faibles de cette manière était le signe précurseur du déclin d'une civilisation. Elle répondit cependant au sujet qu'Emi avait mis sur la table:

- En devenant druide, je voulais simplement rendre service à ma meute sans nécessairement nuire aux autres. Mais je m'étais engagée à quelque chose de plus profond. Etre druide, c'est être en harmonie avec la nature. La comprendre. La vivre. Les plus expérimentés d'entre nous comprennent ce que le vent souffle sur leur visage, interprètent le vol des oiseaux et le silence de la nuit. Parfois les dieux nous envoient des signes, mais c'est extrèmement rare et indescriptible. Nous sommes ouverts au monde et au sentiments des autres.
C'est parfois difficile à comprendre et surtout à croire lorsqu'on ne l'est pas. Et, contrairement à ce que croient la plupart, nous ne sommes pas forcément faibles. Je suis tout aussi capable de me battre qu'un garde...

Elle s'assit d'un mouvement fluide et couva son interlocuteur d'un oeil bienveillant et sage. Comme toujours.