L’aurore pointait tout juste le bout de son museau à l’horizon, rependant une lueur rose sur les plaines environnantes. La jeune louve dénommée Enkara était couchée sous la racine creuse d’un immense chêne, rêvant à ses aventures passées et à venir. Lorsque la lumière du jour l’éveilla, Enkara garda encore quelques minutes les yeux fermés. Écoutant les bruits de la foret encore endormie. Puis, elle releva la tête, les yeux encore bouffis de sommeil, elle contempla les alentours. Rien ne semblait avoir changé durant la nuit si ce n’était les traces au sol. La louve pencha le tête pour mieux les distinguer. Un sanglier, ou non plutôt une laie accompagnée de ses trois petits étaient passés par là durant son sommeil.

La louve bailla une seconde fois. Il n’était pas encore l’heure pour partir à la chasse. Elle préférait aller se promener et continuer à veiller sur son territoire. Enkara s’étira, avant de se lever et d’ébrouer son pelage couvert de rosée. Puis, elle se mit à trottiner gaiement en direction du nord. Un peu plus tôt la veille, elle avait entendu un hurlement étranger en provenance du grand cratère. Il ne s'agissait surement pas d'un loup de meute et encore moins un Émeraude. Les solitaires étaient tolérés sur les terres de sa meute depuis son ascension au pouvoir, mais elle jugeait tout de même nécessaire de garder un œil sur les nomades. L'hiver continuait à envelopper la région de son manteau glacé et bientôt les dernières proies auraient migré vers le sud. Il était donc de bon ton de rappeler aux solitaires qu'ils étaient uniquement tolérés ici. Selon Enkara, des patrouilles régulières de l'ensemble du territoire serviraient à transmettre le messages aux nomades.

Un quart d’heure plus tard, Enkara se retrouva au pied du cratère. Sa surface grise et irrégulière était parsemée de pierres noires. La louve grise sourit avant de s’élancer vers le roc. L’escalade n’était pas facile, de nombreuses pierres parsemaient le chemin et rendait les appuis de la louve incertains. Enkara faisait donc bien attention à ne pas s’entailler un coussinet sur une rocher tranchant ou alors de coincer l’une de ses pattes dans une crevasse.

Enfin après quelques minutes d’ascension, Enkara atteignit le sommet du cratère. La vue qui s’offrait sur l’immense trou béant était époustouflante. La louve sourit, ces terres étaient décidément peu commune.

Enkara s’assit, afin de retrouver son souffle, le regard perdu vers l’horizon.

Emi aimait se promener aux alentours de l'aurore, là où la nuit et le jour ne sont plus distinct conférant un aspect presque divin à tout ce qui était illuminé. En cette heure, tout prenait teinte d'or, la Terre comme les cieux se voyaient coloré pour le plus grand plaisir des yeux. Le loup blanc se tennait sur une pierre donnant sur une petite falaise. Et, comme son environnement, il n'échappait pas à la règle, sa fourrure de neige s'enflammait alors aux contacts des rayons ardent, lui donnant l'aspect d'une statue de métal précieux.

Ses narines narines sentaient tout, de la rosée de quelques fleures qui s'apprêtaient à éclore jusqu'au gout musqué d'un cerf en pleine course. Ses oreilles entendaient l'écureil qui montait à l'arbre comme le moustique qui lui tournait autour mais qui ne provoquait aucunes réactions de la part du grand canidé. Sous ses coussinets la terre froide et quelques cailloux annonçaient une journée agréable.

Dans un mouvement fluide et gracieux Emi se retourna, montrant son dos au soleil et s'en alla découvrir les territoires qui s'étendaient à perte de vue de la meute Emeuraude. Le hasard le mena jusqu'à une sorte de cratère, c'était sans doute le lieu qu'on lui avait indiqué comme étant "Le Creux". Le loup blanc leva la tête pour observer les alentours et perçus une tâche grise qui lui tournait le dos, sa vue perçante lui fit comprendre qu'il s'agissait là d'un loup et sa odorat de gourmet que c'était un, pardon une, Emeuraude. Emi se mit en tête de la rejoindre, il ne connaissait pas vraiment les lieux et dans la faible lumière matinale il était difficile de trouver des appuis. Après quelques minutes d'intenses concentration pour ne pas paraitre totalement ridicule et maladroit, le grand loup arriva au côté de sa congénère et s'allongea en position Sphinx sans mot dit.

[Je réponds mercredi Biz]

Enkara continuait de contempler le trou béant qui s'étendait à ses pattes. Malgré ses yeux perçants, la louve avait du mal à distinguer le fond de ce dernier. L'envi d'aller jeter un coup d'oeil était grande, mais la pente abrupte était bien trop dangereuse. A quoi bon prendre des risques pour assouvir un caprice passager ? De plus, maintenant qu'elle avait une famille à protéger et une meute à faire prospérer, Enkara ne pouvait plus se laisser aller à ce genre de fantaisies.

Soudain, un bruit de gravas la fit sortir de sa rêverie. La louve tourna la tête et aperçu non loin de là un loup à la fourrure blanche faire l'ascension du cratère. Enkara plissa les yeux pour essayer de la reconnaitre. Est-ce l'intrus qu'elle avait entendu la nuit dernière ? Après quelques instants, elle reconnu Emi. Un loup émeraude qu'elle croisait régulièrement au repère de la meute. Cependant, elle ne lui avait jamais adressé la parole si ce n'était que pour de brèves formules de politesse.

Enkara se suivit de regard lorsque le loup vient s'allonger à ses côtés. Il avait l'air solennel et était d'un sérieux presque déconcertant. La dominante le salua d'un petit signe de tête respectueux.

- Bonjour Emi, je suis contente de voir que les gardiens surveillent nos frontières avec le plus grand soin. Je suppose que le hurlement qui a retenti hier sur nos terre est pas étranger à ta visite ?

UP ? (: