Ma journée s'était merveilleusement bien passée et j'étais plutôt fier de moi. Deux grives et un mulot. J'étais parti en fin d'après midi, l'heure à laquelle la température est agréable. Il ne fait ni trop chaud, ni trop froid. Le soir venait de pointer vers l'horizon et à peine allais-je commencer à rentrer que mon attention fut attirée par plusieurs lumières me barrant docilement le chemin. Curieux, je m'avançais vers ces étranges petites bêtes lumineuses  et à leur couleur jaune, je comprie que ce qui se tenait devant moi n'était autre que de jolies petites lucioles, sortant de leur cachette dés la tombée de la nuit, dormant le jour et éclairant le chemin de visiteur comme moi, le soir.

Je m'assois, et resta là quelques minutes, les contemplant d'un silence profond qui trahissait mon admiration pour ces minuscules bestioles. Elles se déplaçaient grâce aux petites ailes nichées sur leur dos et volaient sans but fixe, de haut en bas, de droite à gauche. Leurs déplacements m'apaisaient petit à petit, mais un gargouillement me fit relever brusquement la tête, pupilles dilatées, oreilles dressées. Puis je comprie que ce n'était que mon ventre qui protestait famine et qui ne réclamait que de la nourriture. Je me rappelais, à ce moment-là, que je n'avais pas mangé de la journée. A l'aube, j'avais été appelé à faire une patrouille sur les frontières, puis, à peine rentré, mes camarades m'avaient invité à faire une partie de chasse, ce qui m'avait fait très plaisir d'ailleurs. A midi, j'avais complètement oublié de manger, car je faisais une petite sieste, tant qu'il me restait du temps libre. En début d'après midi, j'avais accompagné l'un de mes congénères à l'entrainement de son apprenti, pour voir comment on était en tant que mentor et aussi pour voir les capacités de son apprenti, par simple curiosité. Puis en fin d'après midi, comme je me l'étais fait remarqué, j'étais parti chasser seul pour me changer les idées. Avec tout cela, je n'avais donc pas mangé. Je baissais la tête en direction du gibier que je venais de chasser, gisant à mes pattes, l'une des grives me donnait l'eau à la bouche et à peine allais-je planter mes crocs dans la chaire de l'animal qu'une odeur vint me chatouiller les narines. Je soupirais, ne pouvais-je donc pas manger tranquillement ? Ne pouvait-on pas me laisser tranquille seulement le temps que je me rassasie ? Non, c'était trop demandé apparemment. Je me retournais et découvris un autre loup. Quoi encore ?

« Bonsoir. » Dis-je calmement.

HRP:

Le loup que j'avais aperçus, ou plutôt la louve, n'était autre que Pinky, la chef Élite de ma propre meute. Elle commençait tout juste à se baigner dans le Lac violet, lorsque je lui avait lancé mon "Bonsoir". Elle n'avait pas eut l'air de me remarquer, et aussitôt qu'elle m'avait vu, était ressortie de l'eau -si on peut appeler ça de l'eau-, puis m'avait répondu amicalement :

-« Bonsoir, Debesis. Que viens-tu faire en cette soirée plutôt … Mauve, à ce que je puisse dire ? En effet, ce paysage est sublime. Jamais un autre territoire ne pourra détrôner les Améthystes. »

Mauve ? Mais qu'est-ce qu'elle raconte...? Debesis se retint de lever les yeux au ciel. Décidément, il trouvait toujours un défaut chez chaque louve, même dés la première approche. Il trouvait Pinky un peu... Comment dire... Bizarre. Bon, après, peut être qu'en la connaissant mieux, elle était super, cool, et peut être qu'elle plairait à Debesis, mais celui-ci se dit que de toute façon, il ne trouvera jamais la louve idéale, et c'est pourtant ce qu'il recherche. C'est assez ... Idiot de sa part car personne n'est parfait. Mais Debesis s'en fiche. Pour lui, la louve parfaite n'est pas loin, et il est sûr qu'elle viendra un jour à lui. Il s'est même promit que quand il la verrait, il lui embraserait [Pas embrasSer hein, ça vient d'embrasement] le cœur, et il ferait tout pour qu'elle tombe sous son charme. Car d'après lui, il n'existe qu'une louve parfaite au monde, et si elle lui échappe... Debesis finira sa vie seul. Simplement.

Le mâle se décida enfin à répondre à la louve blanche, d'une voix neutre. N'allons pas jusqu'à glaciale, mais disons qu'il ne lui ferait pas l'honneur de lui parler chaleureusement. Du moins par pour le moment. Il fixa la louve dans les yeux un instant. Se demandant ce qu'il pouvait répondre à cette phrase dans laquelle le mot 'Mauve' n'avait strictement rien à faire. Oh et puis, s'il passait l'éponge sur ce tout petit malentendu ? Ça ne ferait pas de mal à une mouche, bien au contraire.

« Je suis juste venus chasser. Rien de plus. »

Hum... N'avais-je pas été un peu trop glacial sur ce coup là ? Surtout envers une membre de ma Meute. Une Chef Élite en plus. C'est alors que mon ventre gargouilla de plus belle. Confus, j'esquissais un sourire gêné, quand j'eus l'idée de lui proposer du gibier. Déjà parce que ça me permettrait de manger sans qu'elle reste là, à me regarder, et en plus je me rattraperais peut être du ton avec lequel je lui avais répondu. Je m'empressais d'ajouter :

« Tu as faim ? Parce que moi... Un peu. Mentis-je. J'avais TRÈS faim. On peut partager si tu veux. » Dis-je en désignant les deux grives et le mulot du museau.