« I'M A REAL THREAT... ♥ »

TES SOUVENIRS... Tu n'en possédais aucun. Aucun précédant ton arrivée sur les territoires Améthystes. C'est comme si tu avais commencé à vivre lorsque tu t'étais réveillé, en bas de cette falaise, te faisant soigner par je ne sais quelle druide. Depuis la rencontre avec Sergueï, un loup chieur comme toi, que tu aimais emmerder à longueur de journée, tu avais rejoins sa meute. Pour l'embêter un peu plus ? Peut-être bien. Mais tu avais bien aimé la meute Améthyste, elle avait semblé être faite pour toi. Une meute sur mesure qui n'attendait que toi. Oui toi, Ô magnifique créature, aussi belle que rusée, aussi charmante qu'intelligente. Oh oui toi, chère Izzy, qui fera une arme redoutable contre les autres meutes plus tard. Peut-être vaudrait-il mieux t'éliminer maintenant ? Bien sûr que oui. Mais les autres meutes sont bien trop préoccupées par les Assassins et les Elites de ta meute qu'ils ne réalisent même pas que tu pourrais représenter une menace, même si tu n'es âgée de seulement six petits mois. Six mois, et déjà un petit bout de louve. Sans que les autres sans rendent compte, tu seras déjà une adulte, et tu renverseras le trône, prenant le pouvoir, faisant régner l'autorité, tuant tout ce qui bouge, terrorisant toutes les meutes voisines. Oui toi, tu es un peu comme le fruit défendu, belle, attirante, convoitée par tous les mâles, mais contrairement à ces louves sans cervelle, tu sais faire preuve d'une extrême intelligence. L'amour ? Très peu pour toi. Une histoire d'un soir ? Ce sera beaucoup plus cohérent dans ta future vie d'adulte. Toutes les relations amoureuses que tu auras, ce sera par pur intérêt. La manipulation te va, pour ainsi dire, comme un gant. Si jeune, et déjà si talentueuse. Certaines personnes n'ont rien pour eux, ni le physique, étant d'une mocheté inégalable, ni le mental, étant d'une stupidité indescriptible. Et toi, parfaite petite créature que tu es, tu possèdes tout. La beauté, ce corps gracieux, agile, cette fourrure noire ébène, ses yeux vert pâle et ce mental, cette intelligente, cette ruse, sans parler de tes dons de manipulation. Autant dire que tu auras toujours le choix niveau mâles. Mais peut-être que celui que tu convoiteras le plus ne tombera pas sous ton charme ? Haha. Tu as encore tellement de choses à apprendre, tu sauras réagir comme il le faudra lorsque cette situation se présentera. Retiens une chose, petite Izzy. Tu t'en sortiras toujours...

CETTE PHRASE résonnait dans ta tête, comme si tu l'avais entendue des centaines de fois. Tu entendais cette voix masculine qui semblait te la souffler à l'oreille et pourtant, tu n'aurais pas su reconnaître cette voix. Etait-ce tes souvenirs qui commençaient à refaire surface ? Tu l'espérais. Tu voulais savoir, un jour ou l'autre, d'où tu venais, pourquoi tu étais tombé de cette falaise comme te l'avais racontée la druide. Même si tu te révelais être une véritable emmerdeuse, il t'arrivait d'avoir ces petits moments de solitude, ou tu songeais au passé, presque nostalgique, envieuse de connaître d'où tu venais. Mais ces instants uniques ne duraient que peu de temps. Tu étais souvent interrompu par quelque chose, ou alors, c'est toi qui te donnais l'ordre, volontairement, d'arrêter de vivre dans le passé. Tout cela était derrière toi maintenant, non ? Alors si le destin avait décidé que tu retrouves la mémoire un jour, ça se fera naturellement, point. Il ne faut pas faire des tentatives inutiles. Tu soupiras. Cela faisait bientôt deux mois que tu vivais sur ces terres. Le calme régnait, ton prunelles pâles fixaient l'horizon, les teintes orangées du soir se mêlant à la douceur du bleu du ciel, alors que le soleil s'éteignait peu à peu, laissant la lune prendre le relais, une nouvelle fois, comme chaque jour à cette même heure. Où étaient-ils tous passés ? Tu te posais la question. Tu t'enfonçais de plus en plus, à l'intérieur des territoires Améthystes, à la recherche de quelqu'un. Non pas pour sympathiser, n'allez pas vous imaginer des sottises pareilles, juste afin de trouver quelqu'un à embêter, tu n'avais vu personne aujourd'hui, absolument personne. Pas de Sergueï, pas d'Overdose, pas d'Hélios, personne. Comme si tous les Améthystes s'étaient volatilisés en un éclair, disparus, sans laisser de trace. Mais tu étais loin de te douter qu'ils étaient simplement à une réunion organisée par la nouvelle dominante de la meute, une certaine Black Widow. Tu n'avais pas à t'inquiéter. ... A bien y réfléchir, cela ne t'angoissait absolument pas. Même si, au fil des semaines passées ici, tu avais noué certains liens, très proches avec certains Améthystes, cela ne te faisait pas peur de ce qui pouvait leurs arriver. Etrange n'est-ce pas ? Tu es une énigme à toi toute seule, chère Izzy. Même les plus talentueux baisseraient les bras en voyant ton cas.

LANCEE dans une course effrénée, tu ne t'arrêtais pas. Tout était encore calme et paisible, seule ta respiration saccadée se faisait entendre. Tu mis un petit moment avant d'atteindre la frontière du territoire. Pendant ce temps, le soleil s'était couché, plongeant les territoires dans l'obscurité la plus totale. Un manoir se tenait face à toi. Il était, pour ainsi dire, bien plus grand que toi. Tu t'avanças davantage, et t'introduis à l'intérieur, tout en discrétion, ne prenant même pas la peine de regarder derrière toi. La porte principale grinça, et lorsqu'elle se referma derrière toi, tout était noir. Quand soudain, toutes les lumières s'allumèrent en même temps, et même toi, Améthyste que tu es, tu fus très stupéfaite de ce phénomène. Le manoir était certes hanté, mais au point que les lumières s'allument toutes seules, tu n'en revenais pas. Un escalier en colimaçon était à ta droite. Tu commenças à grimper, montant au premier étage. En arrivant à l'étage, tu entendis la porte du bas grincer, comme lorsque tu t'étais introduit à l'intérieur du manoir. Tu savais ce que cela signifiait : quelqu'un venait d'entrer à son tour, et peut-être même qu'il t'avait suivi. Cela ne te fit pas peur pour autant. Tu continuas d'avancer dans la continuité du couloir, ne te retournant, de peur de voir quelque chose d'étrange. Il y avait plusieurs portes. Tu pris la dernière à droite, poussant la porte derrière toi, le plus délicatement possible. Il y avait un lit. Tu ne savais pas ce que c'était, étant donné que tu n'étais pas de la race humaine, mais de la race lupine, et, instinctivement, tu te mis dessous. Impossible de te repérer, ton pelage noir se fondant dans l'obscurité des lieux. Tes yeux pâles regardaient le sol de bois. Soudain, la porte commença de s'entrouvrir, produisant un grincement peu agréable à l'oreille. Tu déglutis, et vis une ombre s'approcher peu à peu. Tu fermas les yeux, et ralentis ta respiration. Courageuse, tu ne t'enfuis pas. Mieux vaut mourir que de fuir un combat. Ce n'est pas dans ta nature d'être lâche. Tu inspiras, et rouvrit doucement tes fines paupières.

« Hé ! Qui est là ?! Qui qu'vous soyez, j'vous conseille      de  dégagez. Sinon l'manoir va vous poursuivre et vous vous r'trouverez mort lorsque le jour se lèvera. Après j'dis ça j'dis rien, hein. »

HRP:

Tes paupières closes, tu humais l'air lourd, et peu agréable présent dans le manoir, à la recherche d'une quelconque odeur qui aurait pu te paraître familière. Seulement, le loup présent ici avait comme dissimulé son odeur, impossible de la percevoir pour une louve comme toi. Tu voulus soupirer mais tu te retins, de peur de faire un faux pas. Tu rouvris les yeux, te focalisant sur l'ombre qui s'avançait sur le sol en bois qui grinçait lorsque l'on marchait dessus. Tes oreilles voulurent se dresser en avant, mais le lit présent au dessus de toi les maintenait en arrière, contraintes de rester ainsi, comme si tu étais apeurée, tétanisée par ce qui allait se produire. Or, c'était loin d'être le cas. Ne quittant plus l'ombre s'avançant sur le parquet, tes paupières parurent lourdes. Tu luttais pour ne pas qu'elles se referment, et que tu plonges dans un sommeil profond. Seulement les bras de Morphée t'accueillirent de force. Tes paupières se fermèrent, et ton corps bascula vers l'arrière, ton poids plume tombant comme une masse de cent kilogrammes au sol. Comme plongée dans le coma, tu partais peu à peu au pays des rêves, ou alors peut-être au pays des cauchemars.

◘ Tes yeux vert pâle s'ouvrirent subitement, et tu découvris que tu étais devant le manoir hanté des territoires Améthystes. Tu ne savais pas comment tu avais atterri ici ; tu croyais être sous un lit, à l'intérieur du manoir. Carrément. Devenais-tu folle ? Tu ne savais plus quoi penser, mais tu décidas de passer à autre chose. Le regard ne quittant plus le manoir des yeux, tu t'avanças. Comme si tu avais franchi le seuil de la porte du manoir une centaine de fois, tu t'engouffras à l'intérieur, sans hésiter. En face de toi, tu vis l'escalier en colimaçon. Une petite voix au fond de toi te disait de le gravir, mais tu y renonças, tu préféras tout de même commencer la « visite » par le rez-de-chaussée. Tu traversas les pièces du bas une à une, n'y trouvant pas un réel intérêt. Étrangement, chaque pièce se situant au rez-de-chaussée avait une cheminée, mais peut-être était-ce une étrange coïncidence. Ayant traversée toutes les pièces du bas, tu revins sur tes pas, les retraversant une nouvelle fois pour rejoindre l'entrée principale. Seulement, en franchissant le seuil de chacune des pièces, une flamme s'allumait, seule, comme par magie à l'intérieur de la cheminée. Tu n'avais pas eu peur jusque là, mais tu devais avouer que l'angoisse commençait peu à peu à grandir à l'intérieur de toi même. Tu déglutis et accéléra ta cadence, passant au petit trot, même si tu avais envie de revenir à l'entrée principale le plus vite possible. Une fois arrivée, tu regardas autour de toi. Aucune silhouette à l'horizon. Devant toi, l'escalier en colimaçon. Un chandelier présent au dessus de celui-ci illumina l'escalier, rouge sang de boeuf. A présent peu rassurée tu gravis les marches une à une. Tu vis un long couloir s'étendant sur plusieurs mètres. Une silhouette sombre se faufila dans la dernière pièce tout au fond de l'immense allée. Discrètement, furtivement, tu l'as suivie. Arrivée au bout du couloir, voyant que la porte était entrouvrie, tu jeta un léger coup d'oeil à l'intérieur de la vaste pièce, et tu écarquillas les yeux : Serguei. Que faisait-il là ? Tu n'en avais pas la moindre idée. Il te vit. Son regard était empli de haine, et ses crocs étaient dévoilés, ses babines retroussées. Tu le regardas avec stupéfaction. Il te connaissait, pourquoi réagissait-il de la sorte ? Il s'approcha de toi, mais tu n'osas pas bouger, tes pattes étaient comme clouées au sol. Il te bondit dessus, un cri s'échappant entre tes crocs. Ce cri résonna, encore et encore... ◘

« ATTENTION LE GRAND MÉCHANT LOUP EST LÀ.   Y'a rien là d'dans mon capitaine, est-ce que j'ai la permission de continuer à vivre malgré vos menaces? »

Tu te réveillas en sursaut, plus en forme que jamais. Le loup présent dit des paroles qui te firent sursauter, au sens propre du terme. En effet, ta tête cassa le lit de bois, formant en trou, quelques lattes en moins. Tu te retrouvas bêtement dans une position assise, au milieu d'un lit, au milieu d'un trou. Ces paroles te semblaient étranges. Mais ce ton de voix te paraîssait très familier. Serguei. Autant dire qu'il t'avait bien eu sur ce coup là, tu n'avais rien à redire. Tu essayas de ralentir l'allure de ton coeur, reprenant tes esprits. C'était pourtant toi qui avait l'habitude de l'emmerder, de lui faire peur. Chacun son tour, petite Izzy, ne perd pas espoir. Tes yeux vert pâle ancrés dans le regard bleu ciel de Serguei, ton visage sans expression, tu n'arrivais pas à te remettre. Et puis, soudainement, de manière très imprévisible, tu éclatas de rire, un long sourire s'étendant le long de ton visage, partant d'une oreille, arrivant vers l'autre. Ton rire se mêla à celui de Serguei, formant une étrange sonorité, et une parfaite harmonie, ta petite voix aigue se superposant parfaitement sur la voix rauque et grave de Serguei. Bien que ton passe-temps favori était de l'emmerder, de l'embêter, même si le mot était faible, vous aviez une relation très fusionnelle, difficile à expliquer. C'était un peu comme un père pour toi. Oui, un père... Tu te demandais si tu allais un jour retrouver tes parents. Tu l'espérais. Et peut-être qu'un de tes parentés n'est pas aussi loin que tu veux bien le croire... Ton rire s'estompa, mais ton sourire resta indemne. Tes joues légèrement gonflées, tu étais néanmoins heureuse. Assise au beau milieu d'un lit, tu entrouvris la mâchoire, finalement amusée par la situation. Ton rire reprit de plus belle.

« T'con ! T'm'as faite peur imbécile ! »

P'tit up. o/