J'étais sur la piste d'un gros lièvre, et je dois avouer que la faim me tenaillait le ventre. Je n'avais pas mangé depuis hier matin, vous devez donc bien imaginer que mon ventre gargouillait sans cesse. Et en plus de ça, j'avais mes chaleurs. Et je devais donc toujours rester aux aguets en même temps que je faisais ma traque. C'était infernale. Être une femelle et avoir ses chaleurs, c'était plus que dangereux. N'importe quel loup pouvait vous sauter dessus et vous immobiliser, il fallait donc rester près à déguerpir, à s'échapper. Je vous aurais bien dit que je suis une machine à tuer et que faire descendre un mâle de mon dos ne m'aurait causé aucune difficulté, seulement ce n'était pas le cas... Mes chaleurs m'affaiblissaient, et le pire c'est que je crevais de faim en ce moment même. C'est pourquoi un bon lièvre ne m'aurait pas été de refus, et ça m'aurait permit de me remplir le ventre au moins. Mais bon, il ne va pas foncer dans la gueule du loup non plus... Telle est l'expression.
Je pointa soudainement mes oreilles vers l'avant. Deux grandes oreilles dépassaient des fourrés. Je banda mes muscles et me prépara à sauter sur l'animal et à le tuer d'un coup sec. Le coup de grâce quoi. Mais des mâchoires noires se refermèrent brusquement sur la proie qui allait me servir de déjeuner. Je releva doucement la tête, surprise. Puis l'odeur familière des Rubis envahit mes narines. Bon, tout d'abord, c'était un Rubis, c'était déjà plus apaisant. Ensuite... Ho ho... Un mâle. Je releva fièrement la tête et remarqua qu'il avait l'air de me narguer avec son regard. Par rapport à la proie...? Il est vrai que j'avais une folle envie de lui arracher la proie de la gueule et de la manger... Mais c'était assez impolie.

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