La nuit était toujours présente. La lune était pleine et semblait sourire. Une fine silhouette effrayée courait à toute allure à travers la jungle tropicale. Les souvenirs choquant qu'elle avait en tête n'arrivaient pas à partir de sa tête, la jeune louve n'arrivait pas à les oublier. Elle semblait chercher quelque chose, mais je n'aurais pas su dire quoi. Elle voulait certainement rejoindre les territoires où elle avait élu domicile. Mais de quelle meute était-elle ? Oh ... Une petite Rubis. Et cette silhouette venait des territoires libres, ce qui signifiait qu'elle devait traverser les territoires Saphirs, qui n'étaient pas très dangereux.

Megan courait à corps perdu dans la jungle tropicale. Elle allait à une allure phénoménale, et arriva très vite sur les territoires Saphirs. Plusieurs paysages se sont offerts à elle, notamment un immense saule pleurer et un arbre qui semblait glacé. En cette période de l'année - c'était le printemps et bientôt l'été - cela paraissait bizarre. En arrivant ici, c'était comme si l'on retournait dans le passé, en hiver. Megan, très vite prise par des frissons, traça sa route et arriva dans une immense forêt, on aurait dit un labyrinthe. Bien que Megan possède une bonne vision, elle se retrouvait plongée dans le noir et ne savait pas par où aller. Elle n'avait pas l'habitude de rejoindre les territoires Rubis par là. Plongée dans le noir, Megan était destabilisée. Elle n'avait pas pour habitude d'avoir peur, mais avec ce qui s'était produit une dizaine de minutes plutôt ne faisait que l'angoisser. Elle tenait ses oreilles toutes droites, elle ne savait où donner de la tête. Ses prunelles se remplirent d'eau. Elle avait peur. Oui. Megan était forte, elle savait se contenir, être vaillante, ne pas avoir peur, mais elle n'avait jamais cru que la peur pouvait faire cet effet là. C'est alors qu'elle sentit une ombre derrière elle. Succinctement elle se retourna. Personne. Une larme glissa sur son pelage. Megan s'allongea sur le flanc. Elle avait peur. Elle ne savait pas quoi faire. Effrayée, elle ne savait pas comment surmonter cette situation. Elle avait peur d'en parler à Indiana, sa mère. Peut-être que si le loup l'apprenait, il viendra la tuer ? Non elle ne voulait pas mourir. Mais peut-être était-ce la meilleure solution ? Megan n'avait pas la tête à réfléchir. Elle n'avait la tête à rien, absolument rien. Perdue seule, sur les territoires Saphirs.

Mise à part la respiration affolée de Megan, la jeune Rubis, le calme régnait dans l'immensité de la forêt sombre. Mais soudain, un bruit étrange et succinct vient perturber cette nuit noire. Ce bruit produit comme le son "BOUM" en légèrement plus étrange. Megan heurte quelque chose alors qu'elle est allongée sur le sol. Ou plutôt, quelqu'un vient la heurter. Elle reste dans la même position, allongée, mais cette fois-ci sur le dos, avec un loup au dessus d'elle. Elle ferme les yeux et continue de pleurer. Quelqu'un d'autre lui veut du mal ? Elle hume l'air alors qu'elle sent maintenant que la fin est réellement proche. Mais contre toute attente, elle renifle l'odeur d'un Rubis. Ou plutôt d'une Rubis. Celle qui se dresse au dessus d'elle est de sa meute ? Elle rouvre les yeux très rapidement, ses petites prunelles sombres s'enfonçant dans celles de la louve Rubis, plutôt grande et puissante. Que me veut-elle ? songea Megan. Elle ne la sûrement pas heurtée pour rien. Enfin ... On ne sait jamais, peut-être veut-elle régler des comptes ? Pourtant, l'apprentie druide ne la jamais vu sur les terres Rubis, elles ne se sont jamais rencontrées, ce qui exclut définitivement cette possibilité. Peut-être travaille t-elle pour le compte de quelqu'un ? Elle en doute ... Un rubis ne doit pas faire de mal à quelqu'un de sa meute, c'est complètement paradoxale. Mais alors que la jeune protégée d'Indiana semble perdue dans ses pensées étranges, une voix rauque la sort de son étrange inconscience. Megan ne connaît pas la louve, mais elle, elle semble la connaître, et pas qu'un peu. Megan met ses pattes devant ses yeux, comme pour se cacher du mal qui la terrorise. Elle gémit. Elle n'a pas l'habitude d'avoir peur mais encore une fois, mais si maintenant tout le monde le sait, elle est affreusement choquée et à peur de tout. Elle veut rentrer chez elle pour ne plus quitter sa tanière. Mais malgré l'angoisse et la peur qui monte en elle, elle arrive à murmurer quelques mots à la louve Rubis qui semble la connaître.

_" Heu ... O-o-oui ? ..." bafouilla t-elle.

HRP:

J'avais réussi à prononcer quelques mots. Quelques mots seulement. Mais je devais avouer que dans mon état, c'était plutôt pas mal. J'avais peur. Atrocement peur. Une peur inimaginable pour un être de ce monde. Je gardais mes pattes devant mes petits yeux que je n'osais pas ouvrir. De peur que quelque chose me choque à nouveau, me traumatise. Mais je pensais être déjà assez traumatisée pour la journée. A vrai dire, si plus personne ne pouvait me faire ce coup là, j'avoue que ça m'arrangerait. Je n'étais pas décidée à bouger, j'étais comme prise de spasmes et je n'arrivais pas à m'arrêter de trembler, certainement trop rongée par la peur qui m'envahissait, comme un handicap qui n'allait plus jamais quitter. De toutes les manières possibles, ce que j'avais vécu ne s'effacerait jamais de ma mémoire, et s'il s'avérait que j'ai des enfants dû à cet acte -ce que je n'espère pas- , à chaque fois que je les regarderais, ce moment, cet évènement, reviendra sans cesse me hanter. De plus, ces enfants ne grandiront pas avec leur père - ce qui n'est pas plus mal étant donné la mentalité de celui-ci - et auront un manque constant. Et si ... et si j'étais enceinte ? Aurais-je quelqu'un pour m'épauler ? Je n'y arriverais pas toute seule, non, je n'y arriverais jamais. Rien que de voir une ribambelle de petits monstres sortir de mon ventre me destabilisera. Cela étant, il est possible que je devienne dépressive par la suite. Une chose que je ne veux absolument pas être. Je veux vivre. Ne pas être prisonnière d'un souvenir qui m'aura détruit. Même si maintenant je ne peux plus revenir en arrière, je peux quand même essayer de me reconstruire, avant qu'il ne soit trop tard. Il faut que je réagisse, il faut que je me motive ! Une douleur au ventre met fin aux pensées que j'avais, bien enfouies dans mon crâne. Elles se sont maintenant échapées et doivent se balader quelque part dans la forêt sombre. Les paroles de la louve qui me tient fermement au sol en dessous d'elle semblent captiver ma curiosité. Suffisamment pour que j'enlève mes pattes de devant mes yeux, et que je les entrouvre, malgré que la peur et l'angoisse ne quittent pas mon corps.

▬ " Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Hum ... Je suis Wilfa, une Rubis aussi. Je connais ta ... mère adoptive. Pourquoi tu pleurs ?.." s'enquit-elle.

Une Rubis ? Je fus soudainement soulagée et ouvris mes yeux de manière à ce que mes petites pupilles noires soient visibles par la louve se nommant Wilfa. Elle connait ma mère ? Elle connaît Indiana. Ca alors. Mon coeur reprend alors une allure normale, comme si avec ses informations, je me sens soulagée. Et je le suis sincèrement, malgré que ça n'effacera pas les affreux souvenirs qui sont ancrés dans mon cerveau. Timidement, je lui souris. Je cherche à discerner de la confiance et de la compréhension dans son regard. J'ai un peu de mal à le faire, mais je finis par trouver ce que je cherche, mais les mots quand à eux, sont tout de même peu accessibles. C'est très gênant d'évoquer ce genre d'évènement, surtout devant une personne que je connais depuis seulement quelques minutes tout au plus ...

▬ " Je ... Je .... J'étais dans la jungle tropicale cette nuit, je voulais prendre l'air et ... et ... un loup de ta taille est arrivé ... Il m'a fait des menaces, mais je ne me suis pas ... soumise. Et ... et ... il a commencé à tourner autour de moi et est passé derrière moi. J'ai voulu voir ce ... ce qu'il faisait et ... et ... il m'a .... " dis-je n'arrivant pas à finir ma phrase.

C'était comme trop me demander de dire ce mot. Ce mot qui allait hanté mes nuits jusqu'à mon dernier souffle. Qui allait me pourrir la vie sans arrêt. Mes larmes fusèrent, comme si c'était naturel de pleurer. Et dans ces circonstances, ça l'était. Cela faisait très peu de temps que j'étais enfin sorti de ce cauchemar, cela c'était produit juste avant que Wilfa ne me tombe dessus... Cette fois-ci, mes larmes ne s'arrêtèrent pas, je continuais de pleurer, encore et encore, jusqu'à ce que je me vide de toute l'eau que j'avais en réserve.

Savoir se contrôler. Un atout majeur pour paraître mâture devant les autres. C'est sûr que pleurer montre nos faiblesses, tout le monde a ses faiblesses, quelles qu'elles soient. Pourquoi les autres nous prennent de haut lorsque nous pleurons ? Nous sommes tous les mêmes, nous sommes tous humains, on a tous nos moments de faiblesse, lorsque l'on croit que tout le monde est contre nous, que plus rien ne nous retient dans ce monde, que la vie est finit... C'est ainsi que je pense alors que mes larmes ne cessent de rouler le long de mes joues, essayant de laisser derrière elles, un mauvais souvenir, qui ne finira jamais par quitter mon esprit. La tristesse sera toujours présente dans un coin de mon esprit, que ce soit une grosse ou une infime partie de mon cerveau, elle finira toujours par me rattraper, où que j'aille, toujours. Subir ça... Je n'avais que très peu de chances d'y subir, comme si le risque était presque inexistant, et que cet acte horrible ne se serait pourtant jamais passé. Et pourtant, il avait fallut que je tombe dessus, comme si la chance me suivait depuis tellement d'années qu'elle avait finit par m'abandonner, peut-être définitivement. Ou alors, la chance allait tourner, mais j'en doutais, je pense que pire ne pouvait exister dans ce monde. A part peut-être la mort, quoi que.... j'aurais peut-être préféré mourir que de subir cela. J'aurais au moins pu garder mon panache jusqu'au bout, mais là, je suis comme épuisée, je n'ai plus envie de me battre, j'ai envie d'abandonner, j'ai l'impression que personne ne me soutient. Celui qui a fait ça... n'y pensons même pas, de toute les façons possibles, je le tuerai dès que j'en aurais l'occasion, et que je serais en mesure de le faire, mais là, ce n'est pas le moment. Ma mère... Indiana... Ce sera très dur de lui avouer qu'elle deviendra peut-être grand-mère dans les mois à venir. C'est quelque chose de très difficile à dire, surtout quand ça n'est absolument pas voulu, mais alors pas du tout. Et puis cette louve aussi... une Rubis... Wilfa ? Pourrais-tu m'aider ?

Bien que les larmes ne cessent pas, et continuent de couler, cherchant un infime passage où se cacher, j'arrive à esquisser un infime sourire, comme si cette louve à l'odeur Rubis cherche à retrouver cet individu pervers et sadique, cherchant à répandre le mal autour de lui, sans se préoccuper de ce que les loups peuvent ressentir. Mais il garde l'anonymat en faisant ce qu'il fait. Mais je suis sûr que si je recroisais ce regard, je le reconnaîtrai. Entre mille, je saurai que c'est lui. Mais la louve prénommée Wilfa semble avoir une détermination sans borne. Rien qu'en voyant son regard rempli de haine, je devine qu'elle ne lâchera pas le morceau, qu'elle persistera à retrouver cet affreux individu sans gêne. Mais très vite, tout change, tout se bouscule, et j'ai l'impression qu'au fur et à mesure que les minutes passent, la louve Rubis se retourne contre moi. Qu'elle commence par réprimander le loup au pelage sombre, et termine en me criant délibérément dessus, sans savoir ce que j'ai pu ressentir à ce moment là. Mon visage pâlit, mon sourire s'efface, pour laisser une mine triste, sans expression, un regard puissant plongeant dans le regard sanglant de la louve. Aux yeux de la louve, j'étais décevante. Je n'avais pas pu me défendre devant une telle présence, et on me le reprochait. Désolée, je ne suis pas Superman ! Si elle avait vécu ce que j'ai vécu, peut-être qu'elle prendrait un peu de recul, et regretterai ses paroles, des paroles qui peuvent paraître blessantes au premier abord. Mais peut-être est-ce sa façon d'être ? Je ne sais pas, je ne la connais pas personnellement, et je ne la jugerai pas comme ça, en un claquement de griffes. Wilfa ne cessait de grogner, ses babines retroussées, comme si elle allait s'apprêter à m'attaquer. La puissance de mon regard s'intensifia, je n'allais pas faiblir, et des larmes de haine coulaient à présent le long de mes joues. Je ne la quittai pas du regard, ne montrant cette fois aucune faiblesse. Je déglutis avec difficulté, j'ai comme l'impression que je vais m'étouffer avec ma propre salive tellement l'angoisse s'empare de moi soudainement.

« Comment peux-tu me réprimander quoi que ce soit après ce que j'ai enduré ?! Si tu avais ressenti ne serait-ce qu'une seule seconde de ce que j'ai moi même ressenti, je pense sincèrement que tu n'aurais pas cet état d'esprit. Alors décevante ou pas, je suis un être vivant, un être vivant tu entend ! » alors que ma voix vacille à la dernière syllabe que je prononce.

La louve Rubis continuait de tourner en rond, comme si dès que je ferai l'ombre d'un mouvement, elle allait me bondir dessus, sans aucune pitié, et me manger tout crue. Et puis elle repartirait, comme si rien ne s'était passé, et elle dissimulerait le restant de ma carcasse, qui serait bientôt froide, et qui commencerait de se décomposer. Mais je divaguais. Je bouillonais intérieurement, mais les larmes m'empêchaient d'exprimer extérieurement une quelconque colère envers la louve Rubis, mais seul mon regard pouvait en dire long, si elle le croisait, elle le devinerait, c'était certain. Mais le fait qu'elle me tourne autour comme le chat qui tourne autour de la souris me remémorait ce triste souvenir, abominable soit-il, alors que cet acte s'était passé quelques heures auparavant, c'était tellement proche, et j'aurais tellement voulu que ce soit loin, très loin, comme si ça n'avait jamais existé. Non, comme si ce n'était pas réalisable. Pas sur une louve innocente et jeune comme moi. C'était vrai, je n'avais que un an et demi, c'est trop jeune pour avoir un rôle aussi important que celui d'être mère. Allai-je être à la hauteur de ce rôle ? Encore aurait-il fallut que je sois enceinte, car pour l'instant, rien n'est confirmé, je ne peux pas prétendre l'être sans avoir aucun signe, tel que le développement des mamelles, ou le grossissement de mon ventre. Cela faisait à peine quelques heures, et je ne possédais rien de tout ça, absolument rien. En quelques heures, rien n'était possible.

Mais je n'arrivais pas à bien cerner Wilfa. Absolument pas pour tout dire. Elle commençait par s'énerver après celui qui m'avait fait ça et finissait par rejeter la faute sur moi ! J'étais trop jeune, et j'avais été dans l'incapacité de pouvoir me défendre face à un monstre comme celui-ci. Et malgré la très grosse carrure de Wilfa, je doute qu'elle aurait pu se débattre face à lui. Je doute que quiconque aurait pu lui résister. Au lieu que mes larmes s'estompent au fur et à mesure que les minutes passent, elles s'intensifient, elles ne lâchent pas prises. Quant à elle - oui c'est louve qui ne valait pas mieux que mon agresseur - , elle continuait de me bombarder sans raison, comme si j'étais une louve qui ne connaissait rien à la vie. Or, je pense en connaître un rayon. Même si la Rubis prétend le contraire. Je sais ce qu'il se passe dans ma tête. Je préfère ne pas réagir face à ses paroles, je pleurerai encore plus si j'essayai de les enregistrer dans mon cerveau. J'ai déjà assez souffert comme ça, je ne veux pas continuer le chemin de la douleur, je veux l'esquiver du mieux que je peux, même s'il faut faire des sacrifices. J'essayais d'apaiser ma respiration, que mon coeur reprenne une allure normale, comme si je parlais calmement avec la louve qui me tournait autour. Je préférais ne rien dire. Je me relevais doucement, et tournais les talons, montrant mon échine à Wilfa. Je ne voulais pas perdre de temps avec elle. J'allais de ce pas aller avertir ma mère, lui dire ce qu'il m'avait fait, et ce qu'elle avait osé me reprocher, alors qu'elle n'avait jamais subi cela, pour pouvoir en parler comme une louve d'expérience.

« RETROUVER LE SOURIRE EN UN INSTANT ALORS QUE RIEN N'EST GAGNE. »

J'ESPERAIS que la louve Rubis ne me suive pas, j'avais envie qu'elle me laisse tranquille, elle m'énervait, rien qu'au son que produisait sa voix. Alors ses remarques, elle pouvait se les garder. Je commençais à avancer, en direction des territoires Rubis que j'aurai dû rejoindre il y a cela plus d'une heure, ma mère allait finir par s'inquiéter si je continuais à traîner. Mais même si je n'avais pas pris beaucoup de temps pour y revenir, elle aurait eu les raisons pour s'inquiéter. Même si je radote, je trouve cela absolument très étrange... une louve aussi forte que moi... Je n'aurai jamais cru que cela puisse m'arriver un jour. Comme quoi je n'étais pas si forte que je voulais bien m'efforcer de croire. J'avais des choses à apprendre, et une fois les petits nés - s'il y en a dans mon ventre - je m'efforcerai de m'entraîner dur chaque jour, afin de persévérer, et de devenir une réelle louve forte, dont les loups de sexe masculin n'oseront plus s'approcher. J'aurai la paix, la tranquilité, mais je n'en demeurerai pas moins une louve sympathique avec ses enfants, et avec les loups de sexe féminin. Je ne tiens pas à rester sans amis non plus. Mais au moins, j'aurai peut-être des enfants sur qui compter.. et je saurai leurs donner tout l'amour que des louveteaux doivent recevoir. Si je ne donnais aucun amour à ceux-ci, ils pourraient devenir très étranges, et rejoindre l'étrange comportement de leur père, et en faisant le mal autour d'eux. Je n'avais pas envie de revoir ça, surtout avec ma chair, mon sang. Mais peut-être que si ces petits voyaient le jour, auraient-ils une double personnalité ? Un côté doux et puissant comme leur mère et un côté fou, sadique, sans pitié comme leur père ? L'avenir nous le dira. En attendant, je n'ai qu'à patienter, voir comment évolue mon ventre dans les mois à venir, en espérant que le père ne se ramène pas entre temps.. et cette louve Rubis nommée Wilfa aussi.

~

J'EN AVAIS presque oublié sa présence, comme quoi, elle n'était pas si importante que cela tout compte fait. Mes oreilles se redressèrent succinctement, lorsque que j'entendis des bruits de pas derrière moi. La louve revenait-elle à la charge ? Je m'en préoccupais guère maintenant, ça n'avait plus aucune importance, tellement, que je replongeais immédiatement dans mes pensées, étonnantes soient-elles. J'allais retrouver Indiana bientôt, et j'allais pouvoir reprendre mon quotidien. Et dans deux mois, peut-être que des petits individus mystérieux allaient pointé le bout de leur nez. Cela m'angoissait rien que d'y penser. Comment des petits êtres pouvaient-ils sortir de mon... ventre ? Mais revenons en à la louve, qui m'adressa alors la parole.Oui, j'allais trouver de l'aide. Mais certainement pas venant d'elle, c'était hors de question, inutile d'y songer. Après ce qu'elle avait dit, elle pouvait toujours courir. Il faut savoir réfléchir avant d'agir. Or cette louve ne savait pas trop s'y prendre. Elle n'avait pas vraiment de tact, on va dire. Sur un ton méprisant, je faisais pivoter ma tête vers la droite, plongeant mon regard sombre dans le regard sanglant de Wilfa, la haine se propageant dans l'immensite du territoire Saphir.

« Oui. Mais si tu penses que mon choix va se diriger vers toi, tu peux toujours courir. On réfléchit avant de dire des paroles comme celles que tu as dites. »

Après ses paroles, Megan vit un sourire mesquin se dessiner sur les babines de la Rubis prénommée Wilfa. Cette dernière ne quittait pas la jeune louve qui avait perdu son innocence aujourd’hui, et un rire retentit dans la forêt Saphir. Un rire, qui troubla le silence qui s’était installé dans cet endroit lugubre, où personne n’osait vraiment s’engouffrer. Wilfa redressa la tête, et reprit à nouveau la parole, marquant une courte pause entre ces deux évènements. Voilà qu’elle tentait d’exercer des menaces sur Megan. Enfin… pas tout à fait sur elle, mais sur les louveteaux qui allaient peut-être faire leur apparition, un à un. Si Megan a dit qu’elle ne prendrait pas Wilfa pour l’aider, ce n’est pas pour laisser ses louveteaux seuls avec elle. Il faut qu’elle réfléchisse, mais suite aux paroles qui suivent, elle avoue qu’elle ne réfléchit jamais aux paroles qu’elle prononce. Il y a tout de même un moment où notre cerveau doit fonctionner, pour faire place à ce qu’on appelle la « réflexion ». Mais la gardienne Rubis ne semblait pas prendre ça en compte. Megan soupira. Elle accéléra sa cadence, et ne tenta pas même pas de répondre à l’insolente que faisait Wilfa. Elle savait que ce serait une tentative vouée à l’échec, soit une tentative nulle. Mais qu’importe. Tout ce qu’elle voulait, c’était retourner près de sa mère, Indiana, et d’essayer de trouver une solution à cette chose qui s’avérait être problématique. La louve crème accéléra sa cadence encore et encore, cherchant juste à semer la louve derrière elle. Mais lorsqu’elle aperçut que Wilfa était toujours à ses côtés, Megan tenta une diversion. Elle tourna sa tête d’un mouvement robotique et à la fois fluide, dans la direction de la gardienne, et lui sourit, comme si cela était sincère, alors que ça ne l’était absolument pas. Qui serait l’imbécile qui croirait ça ? Peut-être bien Wilfa, qui sait. Alors que la Rubis plus âgée que Megan devait être stupéfaite de voir la louve crème lui sourire, Megan tourna à gauche succinctement, sans prévenir, et disparut dans les broussailles sombres de la forêt. Elle accéléra sa cadence, qui était très rapide, et arriva très vite aux territoires Rubis. Lorsqu’elle regarda derrière elle, Wilfa n’était plus là.

FIN POUR MEGAN.

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