KERENA

La jeune druide Emeraude se promenait sous l'Arbre Fleuri, ou plutôt, elle faisait son travail: elle cueillait des feuilles de calendula, qui apparaissaient en petits bouquets Ses réserves baissaient depuis quelques jours, à cause des louveteaux maladroits qui tombaient dans les orties. Heureusement, grâce à la pulpe de la plante les piqûres ne devenaient plus qu'un mauvais souvenir... Bref, elle reconstituait son stock en souriant, jouissant pleinement de la chaleur du soleil sur sa fourrure.
Sa tanière n'était pas loin, sous l'Arbre Fleuri dont les branches ployaient sous les délicates pétales blanches.
Dans l'herbe verdoyante, elle décela soudain une tache d'un noir chatoyant, et une autre d'un blanc éclatant. Deux louvettes d'environ trois mois qui roulaient par terre et s'amusaient. La louve au pelage chocolat reconnut Kenya et Orphéa, deux louvettes de la portée de son amie l'alpha Enkara. Elle s'avança, posa ses herbes et s'exclama joyeusement:
- Bonjour Kenya, bonjour Orphéa!

ORPHEA

La louvette couleur neige jouait avec sa soeur dans ce joli coin depuis quelques minutes déjà. Elle aimait bien Kenya. Alouka était gentille aussi, mais timide, Youka sentencieuse et Winterfell beaucoup trop sérieux! Quand la voix de cette druide Emeraude, Kerena, résonna tout près, elle cessa de lui envoyer de petits coups de patte et la salua à son tour; La jeune héritière se tourna vers sa soeur et lui expliqua:
- Kerena est une druide, c'est elle qui m'a soignée quand Winterfell m'a lancée dans les ronces l'autre jour.

[Pas trop d'inspi'... ]

Kenya

Le temps se radoucit, et c’est splendide. Nous avons eu la chance de naître dans une famille unie. Mes sœurs et mon frère ont chacun leur caractère, mais je les aime tous plus que ma propre vie. Notre mère et notre père sont les meilleurs parents dont nous pouvions rêver. Ils sont aimants, attentifs, justes. Je crois que je peux dire, que je fais partie d’une portée comblée. Malgré moi, je ne peux cependant pas m’empêcher de vouloir en découvrir toujours plus.

Cette dans cette optique que je suis partie, à l’aube, avec ma sœur Orphéa. Si j’aime mes autres sœurs tout autant qu’elle, c’est toutefois avec Orphéa que je m’amuse le plus. Elle est joueuse et toujours prête à faire les quatre cent coups avec moi. Même si je suis une louvette obéissante et respectueuse des lois de la meute, je n’en suis pas moins une louvette et j’aime beaucoup partir à l’aventure, hors des pattes protectrices des Nourrices et Gardiens de la meute. Orphéa est toujours partante pour me suivre dans de nouvelles aventures.

Alors que nous nous battions pour nous amuser, entre les racines d’un immense arbre de notre territoire -un arbre magnifique d’ailleurs- nous entendîmes les craquements de brindilles, qui nous indiquèrent la présence d’un loup tout près de nous. Confiantes car sur notre propre territoire, nous ne cessions pas de jouer immédiatement. C’est finalement une grande louve au pelage particulier qui fit son apparition, et en la regardant je me rendais compte que je ne la connaissais pas.

Ce ne semblait pas être le cas de ma sœur au pelage immaculé, qui me la présenta comme la druidesse de notre meute, Kerena. Visiblement, l’adulte nous connaissait très bien toutes les deux. Mais d’un certain point de vue, quel Emeraude ne connaissait-il pas les petits de leurs Alphas ? Pas peureuse pour deux sous, je cessais mes coups de pattes et de crocs à l’encontre de ma sœur et me levais, époussetant noblement mon pelage d’ébène pour me montrer présentable en toute circonstance. Jugeant ma robe suffisamment propre et luisante, je m’approchais alors curieusement de l’adulte et lui faisait une sorte de révérence comique, encore à moitié dans le jeu mais tout de même respectueuse.

- Je suis enchantée, Kerena.

Amicalement, je donnais une petite tape sur l’épaule de ma sœur et prenais soudainement conscience de ses paroles. Winterfell, la balancer dans les orties ? Décidemment, j’aurais toujours du mal à comprendre mon frangin… Il avait toujours cet air trop sérieux, jamais motivé pour faire des bêtises ou découvrir le monde de ses propres yeux. Il s’était toujours contenté de vivre sur ses acquis, et de n’apprendre qu’en écoutant les adultes. Un bon petit louveteau, en soi.

- Winterfell t’as poussé dans les orties ? Mais, pourquoi aurait-il fait cela ?

Mon air intrigué trahissait mon incompréhension, que je ne cherchais sûrement pas à cacher. Pour quelles raisons un frère ressentirait-il le besoin de faire du mal à sa propre sœur ? C’était totalement inconvenu et irrespectueux, surtout venant d’un héritier. En plus, il était le seul mal de la portée et donc, il aurait dû se montrer protecteur avec nous toutes, même s’il je n’aurais pas aimé avoir un frère possessif. Ben oui, j’étais une belle petite indépendante, moi.

[Pardon pour le gros retard]

KERENA

La druide sourit lorsque l'héritière lui fit une petite révérence. Elle y répondit en inclinant la tête pour que son menton touche son poitrail puissant.
- Je suis enchantée, Kerena.
La louvette noire était très polie, ce qui plut à la femelle chocolat.

- Moi de même.

- Winterfell t’as poussé dans les orties ? Mais, pourquoi aurait-il fait cela ?
Elle s'était adressée à sa sœur blanche, visiblement intriguée. Kerena laissa Orphéa répondre en se demandant ce que les petites aimeraient faire ensuite? Un jeu? Une découverte? Une partie de chasse? Il y avait beaucoup d'activités potentielles sur le territoire Emeraude, et même au-delà...

ORPHEA

- Winterfell t’as poussé dans les orties ? Mais, pourquoi aurait-il fait cela ?

L'héritière blanche sourit à sa sœur noire puis l'éclaira:

- Ah oui, tu n'étais pas là, je me rappelle. Ce jour-là, on visitait l'Arbre Immortel et Winter s'ennuyait, alors il s'est mis avec Youka, comme ils aiment bien jouer à deux, puis ils ont commencé à nous bousculer, Alouka et moi. Winter m'a poussée un peu trop fort et je suis tombée dans un roncier. Heureusement, je n'avais presque rien!

Elle jeta un coup d'œil reconnaissant à la druide qui le lui renvoya. Ni l'une ni l'autre ne le savaient, mais ce geste allait être le premier d'une longue amitié, qui se modifierait en profondeur lors du drame qui se produirait, quelques semaines plus tard.

DP: sujet à archiver