| Perdu dans la grande forêt |
[PV Akarina]

Il faisait froid. Très froid pour le louveteau qui, lui, était partit marcher. À vrai dire, il voulait retrouver le chemin de sa meute pour pouvoir se réchauffer. Il était encore nouveau sur les terres. Personne ne se souciait de lui. Il s'en sortait le mieux que possible afin de tenir pour cette saison. Elle est rude et Dame Nature nous réserve encore beaucoup de surprise avec des baisses de température ou des levées. Darwin avait hâte que l'hiver passe. Hâte de pouvoir dormir la nuit à la belle étoile, sans se demander si le lendemain il était encore parmi nous. Tandis qu'il venait d'avoir neuf mois, il n'était pas encore quelqu'un d'indépendant. Quelqu'un qui sait chasser ou se défendre. Ce qu'il préférait le plus, c'était de jouer. De s'amuser. De profiter encore la liberté qu'il a. Il sait très bien que plus tard, il devra faire face aux dangers de la vie. Il devra apprendre à chasser pour se nourrir lui même ou nourrir quelques loups de sa meute. Il le savait bien et pourtant, il n'y pensa pas vraiment. Sur son chemin, il reste encore un peu de neige. Mais bon, ce n'était plus vraiment de la neige avec l'averse qu'il y a eu il y a quelques instants. Encore tout mouillé, il plissa légèrement ses deux petits yeux brun. Les gouttes qui restaient sur son pelage tombaient lourdement sur le sol encore boueux. Jamais il n'aurait cru être dans cet état. Il se trouvait dans un endroit encore inconnu pour lui. Un endroit qu'il n'avait jamais vu. Ne sachant pas encore reconnaître les différentes odeurs des meutes, il ne se douta pas un seul petit instant qu'il se trouvait chez les Saphirs. Continuant sa marche avec la queue basse et presque entre ses pattes arrières, les oreilles pointées en avant et un pas lent, il resta sur ses gardes. Cela ne lui servirait presque à rien au fond. Si quelque chose lui fait peur, même le moindre bruit assourdissant, il fuirait à la recherche d'un petit endroit pour ce cacher et ne ressortira pas avant reprendre confiance. Et oui ! Darwin est né comme ça. Qu'allait-t'il devenir plus grand, si il continue comme ça ? Espérons que les choses changent. Son coeur bats et sa peur monte de plus en plus à chaque pas. Quelques oiseaux communiquaient entre eux. Ce qui rendrait Darwin encore plus peureux ou stressé. Il espérait ne pas rencontre d'autres loups. En tout cas, pas des grands loups. Comment allait-t'il réagir devant eux ? En se plaquant sur le sol sans rien dire, peut être. Bref, toutes ces questions sur l'avenir du louveteau souciait quelques loups, déjà. Darwin décida alors de se mettre au petit trot, faisant de temps en temps quelques arrête net pour regarder autour de soit, avant de reprendre le chemin.

Darwin s'arrêta à nouveau. Il regarda autour de lui et sentit que quelque chose s'approchait de lui, d'un pas lent. Son coeur se mît à battre de plus en plus fort. Pour Darwin, le moindre petit bruit qui lui gêne risque de le faire détaler en vitesse. Un vrai peureux. On pouvait maintenant le surnommer comme ça. Il était à l'arrêt. Alors qu'il s'apprêtait à reprendre sa marche, un autre petit loup était face à lui. Une petite louve, pour être plus précis. Sursautant légèrement, Darwin recula en baissant les oreilles. Puis, il se rendit compte que son museau de montrait aucun signe d'agressivité. Heureusement ! Si la petite louve montrait ses crocs, le louveteau aurait montré sa faiblesse et ferait demi-tour sur le champ, rentrant sa queue entre ses pattes et ses oreilles en arrière. Quelques secondes après, sa petite voix retentit.

- Qui es-tu ? Pourquoi es-tu ici ?

Il prit légèrement confiance envers elle. C'était encore un louveteau. Pour lui, les bébés s'amusaient plus à jouer qu'à agressé les autres. Mais bon, parfois on ne tombe pas toujours sur de bons loups. Prenant une petite inspiration, il répondit au deux questions d'une petite voix encore timide.

- Je... Je suis Darwin, des Émeraudes. Je... je cherche juste le bon chemin pour rentrer chez moi...

Il plongea son regard dans les yeux de la petite femelle et retourna sa question.

- Et... toi ?

Toujours aussi timide, il resta là, sans bouger. Ses pattes étaient pleine de boue et son poil était encore mouillé. C'était normal. Il venait tout juste de marcher dans la boue, dans une pluie battante. Attendant une réponse de sa part, il resta silencieux en dévisageant son regard. Trop timide pour pouvoir l'affronter.

Le sourire de la petite louve revenait de temps en temps et disparaissait aussitôt. Le mâle se sentit alors gêné. Lui, c'était un mâle et semblait avoir plus peur que la femelle. Si ça continue comme ça quand il sera grand, il n'avancera jamais à rien. Après que Darwin lui ait retourné la question, elle répondit d'une voix douce, ce qui détendit un peu plus le jeune mâle.

- Je me nomme Akarina, je suis originaire de la meute des Saphirs. Si je suis ici, dans cette forêt, c'est pour me changer les idées.

C'était donc une petite femelle des Saphirs qui profitait de s'amuser un peu dans cette forêt, afin de se changer les idées. Une fois cette petite présentation faite, le petit mâle se redressa un peu, ainsi que ses oreilles. Petit à petit, il prenait confiance. Avec les louveteaux, il n'y avait pas vraiment de problème. C'était plus avec les adultes. Soit, "les grands loups" comme disait Darwin. Pour lui, ce surnom de trois mots, avait bien trouver sa place. Lui qui a peur d'eux. Gentiment, il se redressa sur ses quatre pattes, toutes aussi boueuses les unes que les autres. Prenant à nouveau une petit inspiration, il répondit à la présentation de la loupiotte, bien décidée à garder son sourire sur ses babines.

- En... enchanté Akarina...

Puis, en observant les yeux de la petite louve, on aurait dit qu'elle était curieuse sur un point. Peut être sur le comportement de Darwin. Ce qui pourrait être normal, après tout. Puisque le petit louveteau à un caractère bien différent que ceux des autres. Même très différent, si on ne pousse pas les choses trop loin. Dévisageant toujours son museau, il se mît à regarder le sol. Si c'était une Saphirs, ça veut sûrement dire qu'il est sur le mauvais chemin. Encore un défaut pour notre louveteau: il n'a pas vraiment le sens de l'orientation. Une émotion d’angoisse fit surface. Et si il ne retrouverai plus jamais son camp ? Et si il devra vivre en solitaire ? Et si quelque chose lui arrivait ? Toutes ces questions ce bousculèrent dans son petit crâne. Il regarda Akarina d'un air presque perdu et vide.

Gardant ce petit sourire aux babines, Darwin essaya de regarder autre chose que la louve. Son regard était comme attiré par elle, tel que des papillons de nuit avec la lumière. Mais attention, ne nous faisons pas d'idée. Darwin essaie simplement de voir ses gestes et ses réactions. Il faut dire qu'il était encore un peu méfiant. Cette petite louve était peut être surveillé de loin. Peut être qu'un grand loup était présent et suivait tout depuis de début d'un simple regard. Et si il y avait vraiment un grand loup de cette meute voisine, quelle sera sa réaction au près d'un louveteau venant des Émeraudes ! Il fit deux, trois pas et s'arrêta dès que la voix de la loupiotte retentit.

- Tes parents doivent sûrement s'inquiéter pour toi. Je devrais peut-être appelé quelqu'un pour qu'il te guide jusqu'à ta meute.

"Tes parents". C'était sûrement les deux mots qui pouvait le rabaissé très vite. Akarina n'avait aucune idée du passé de Darwin. Elle a donc pas fait exprès, et le petit mâle de lui fera rien. Il comprit juste que cela allait le suivre toute sa vie. "Où sont tes parents ?", "Que sont-t'ils devenu ?" ... Ces questions là le suivront toute sa vie, c'est sûr ! Essayant de ne pas faire apparaître de la tristesse, il garda légèrement la tête haut. Il sentit alors que Akarina se mît à réfléchir. La regardant encore une fois, il comprit qu'elle n'avait vraiment pas fait exprès. Tant pis, ce sont certaines choses qui arrivent dans la vie. Tant de bien que de mal, il refit apparaître son petit sourire sur ses babines.

- ... On peut peut-être se promener aussi ! Ça nous passera le temps. Qu'en penses-tu ?

Il redressa au maximum ses petites oreilles, ce qui rendit un petit visage accompagné de deux machins assez grand sur la tête. Assez amusant quand on regarde de face. Il avant un peu plus vers la petite louve, toujours en faisant attention autour de lui, et le répondit avec un sourire.

- Oh, oui ! Avec plaisir. Et on peut aussi s'amuser !, dit-t'il dans un souffle de rire.

Puis, c'est avec joie que le petit mâle prit un pas rapide vers un chemin qui l'intéressait.

Maintenant, les deux louveteaux marchaient ensemble, l'un à côté de l'autre. Darwin regardait plus devant lui pour faire attention de ne pas tomber. C'est un vrai maladroit et il suffit simplement d'un geste pour qu'il se fasse mal ou pour que tout part en fumée. Et puis bon, il voulait aussi garder la marche pour ne pas tomber en trottinant ou en courant. Et oui ! Combien de fois ce petit louveteau c'est cassé la figure en courant ? On ne peut même pas compter tellement il y en a ! Alors que tout était calme autour d'eux, Akarina parla à nouveau. Darwin se sentait plutôt bien à l'aise avec elle. Au moins, il pouvait parler tranquillement. Peut être qu'ils deviendront de vrais amis ? Qui sait. En tout cas, Darwin n'était pas un louveteau qui laissait tomber les rencontres.

- Tu sais ... Moi, j'ignore qui sont mes parents et j'ignore même si j'ai des frères ou des soeurs. J'ignore tout de ma famille. Je me suis réveillé un beau jour dans une grotte, toute seule ...

Il ralentit le pas et la regarda. Alors elle aussi, elle ne connaissait pas ses parents ? Elle aussi elle s'est réveillée un beau matin sans personne autour d'elle ? Comme un louveteau abandonné et privé de parents. Il n'était pas vraiment du genre à raconter son passé. Le manque de ses parents lui manquait énormément. À chaque fois qu'il voyait un couple de loup entouré de leur petits, il avait une grande envie de se retrouver à leur place. De pouvoir encore être câliner et dorloter comme un bébé. Malheureusement, tout être grandit... Darwin grandit de jours en jours. Surtout en taille, mais pas mentalement. À l'intérieur, c'est encore quelqu'un de petit qui a besoin d'avoir de l'affection. Son caractère en fait aussi partit. Il continua de regarder Akarina avant de regarder à nouveau devant lui et de baisser la tête, mettant légèrement ses oreilles en arrière.

- J'ignore aussi où mes parents... Je ne les connais pas vraiment... À vrai dire, je ne les connais pas, tout simplement... Je n'ai jamais su la cause... Jamais... Peut être parce que je suis faible... ou peut être parce qu'ils ne m'ont jamais aimé...

Il releva sa petite tête avec une énorme boule au ventre. Il n'a aucun souvenir de son passé. À l'âge de trois mois il fut abandonner. Il ne marchait pas encore très bien. Sa mère l'avait déposé soigneusement aux portes des Émeraudes. Peut être qu'il a des frères et soeurs. Mais il ignore leur existence. Lorsqu'il parlait, on entendait bien de l’angoisse et de la tristesse. Ça faisait presque mal au coeur mais... la vie est comme ça pour certain.

Akarina s'était mise à accélérer sa vitesse et elle décida de se mettre devant le petit mâle, afin de lui barrer la route. Celui-ci ne comprit pas grand chose. Pourquoi avait-t'elle fait ça ? Comme à son habitude, il pensa qu'elle allait s'en prendre à lui. Après tout, il venait tout les deux d'une meute opposé. Il s'arrêta net et baissa légèrement ses oreilles en rentre lentement sa queue entre sa paire de patte arrière. La petite femelle n'arrêtait pas de le regarder dans les yeux. Ce qui rendit Darwin un peu plus mal à l'aise qu'à son habitude.

- Je ne suis pas d'accord avec toi ! Tes parents doivent t'aimer beaucoup ! S'ils sont partis, c'est peut-être qu'ils n'avaient pas le choix. Dans tous les cas, je ne te laisserais pas croire de telles sottises !

C'était donc pour ça qu'elle lui avait barré la route ? Pour lui faire comprendre qu'il ne fallait pas dire ça envers ses parents. Le regardant toujours dans les yeux, la petite femelle commença à marcher pour aller vers Darwin. Une fois de plus, le petit mâle baissa légèrement son train arrière, comme si il s'apprêtait à se plaquer au sol. Mais son envie de se coucher, comme pour montrer qu'il se faisait dominer, ne put être faite car la petite femelle avait poser son petit museau sur le cou du mâle, comme signe d'un câlin. Il se laissa faire. Relevant ses oreilles, il fut assez gêné. C'était la première fois qu'une petite femelle lui faisait un geste pareil. Son coeur se serra légèrement.

Quelques temps après, Akarina enleva sa petite tête et continua de le regarder dans les yeux, un sourire aux babines. Darwin prit à nouveau un peu plus confiance et se redressa sur ses quatre pattes et retira sa queue qui était restée entre ses petites pattes. Lui aussi il laissa passer un sourire.

- Et puis ... On pourrait peut-être partir à leurs recherche tout les deux ! On trouvera peut-être quelqu'un qui les a croisé ou qui les connait. Qu'en penses-tu ?

Cette demande semblait être sincère. Darwin n'avait jamais eu l'idée d'aller à la recherche de sa famille. D'ailleurs, il ne savait même pas si il avait des frères ou des soeurs. C'était un vrai mystère pour lui. Il aurait bien voulu accepté mais les terres étaient immenses et pleines de danger. Il ne savait même pas encore chasser. Partit à l'aventure serait trop demandé pour lui. Peut être plus tard, quand il saura être indépendant. Mais cela pourrait être une bonne idée.

- Je suis d'accord mais... je me sens pas encore... prêt à partir... à l'aventure...

Il avait peur de blesser la petite femelle. Peut être que celle-ci rêvait de revoir ses parents. Darwin aussi, d'un côté. Mais il préféra attendre d'être un peu plus indépendant comme ça, il pourra au moins prouver qu'il peut lui aussi protéger une femelle.

Voyant que la petite femelle baissa sa tête, tout en faisant disparaître son sourire, il ressentit quelque chose de bizarre en lui. Quelque chose qui venait du coeur. Il se sentait complètement mal à l'aise en aillant dit ça. Peut être qu'Akarina voulait vraiment y aller. C'était peut être son rêve ou son souhait. Darwin se dit soudainement qu'il avait brisé quelque chose. Brisé une envie forte. Même peut être brisé un souhait. Voir encore un rêve. Il baissa légèrement les oreilles en se demandant si la jeune louve était légèrement en colère. Il s'attendait à une réponse sur un ton dur voir sec. Darwin fit lui aussi disparaître son sourire. C'est vrai, quoi. Pourquoi continuer à sourire alors qu'on se sent coupable de quelque chose ? Il aura plus l'air d'un guignol qu'autre chose. Il continua de fixer Akarina. Surtout son pelage, ne sachant pas pourquoi.

Le temps fila entre les pattes du louveteau. Soudainement, Akarina alla se percher du haut d'un tronc d'arbre, sûrement mort, qui était couché au sol. Dessus, il y avait de la mousse. Mais quoi, cette chose de couleur verte qui était assez mou et une fois couché dessus, on y bougeait plus tellement c'était confortable. Et bien elle semblait l'apprécier. C'est à ce moment là que la petite femelle tourna son regard afin de le mettre droit dans les yeux du petit mâle. Gardant légèrement ses oreilles baissée, il s'attendait à ce qu'elle dit quelque chose.

- Ce n'est pas grave je comprends ... Je dois te laisser, on doit sûrement s'inquiéter pour moi. Tu devrais en faire autant. Pour rentrer chez toi, il te suffit de suivre le chemin sur lequel tu es. Je te souhaite bonne chance, fait attention à toi. J'ai été ravis de te connaitre !

Alors c'est comme ça qu'ils se quittent ? Apparemment, oui. Au moins, elle a été très aimable de dire où se trouvait la route pour rentrer chez les Émeraudes. Elle lui adressa un dernier sourire et Darwin fit de même. Maintenant, il fallait bien répondre quelque chose. C'est dommage car il pensait qu'ils allaient passer un peu plus de temps ensemble. Et puis bon, ce n'est pas si grave au fond. Ils se rencontreront sûrement un jour. Peut être dans quelques jours. Ou alors, peut être qu'ils seront déjà adultes. En tout cas, l'odeur d'Akarina a bien été imprimée sur le museau de Darwin. Maintenant, il connaissait son odeur et ceci lui rendit un peu plus le sourire. Prenant une petite inspiration, il répondit.

- Au revoir !... Et... euh... Merci de m'avoir indiqué le chemin. À bientôt !

Au même moment qu'elle descendit du tronc, Darwin regarda la suite du chemin et s'était déjà mît au petit trot. Il fallait sûrement se dépêcher. Peut être que certains loups s'inquiétaient déjà pour lui. Peut être même son ou ses Alphas, encore inconnu aux yeux du louveteau. Il ne connaissait pas grand monde, à vrai dire. Il continua son petit trot et ne s'arrêta pas. La tête droite et la langue mi-pendante, il ne faisait guère attention aux flaques de boues sur son passage. Il marchait dedans sans hésiter. Au pire, il se les nettoiera une fois arriver dans la meute.