A ARCHIVER : Un amour dure toute une vie !

Zuri & Anarion

Zuri gambadait dans tout le territoire Rubis dans l'unique but d'y rencontrer Anarion. Même si ce dernier était un peu ronchon et ne voulait pas lui faire des bisous et des câlins , elle s'obstinait et l'aimait du plus profond de son être. Elle ne désespérait pas car elle pensait qu'un jour sa volonté aboutirait à quelque chose et que Anarion l'aime en retour. Elle arriva alors près d'un volcan , dont la fumée était d'une couleur étrange et dont l'odeur qu'elle dégageait était ... disons spéciale. Zuri aurait voulu éviter cet endroit , mais c'était peut - être l'endroit où se trouvait son Anarion qu'elle aimait tant. Elle savait montrer de l'affection envers les autres et savait qu'un jour elle pourrait en recevoir d'Anarion. C'était comme son veux le plus cher. Elle commença , de ses petites pattes noires , à gravir le volcan qui se dressait devant elle. Elle fut vite essoufflée et reprit son souffle un instant avant de continuer à avancer sur le volcan , espérant voir la belle silhouette de Anarion. Un mouvement dans l'air la fit se retourner , et elle regarda autour d'elle , cherchant du regard l'élu qu'elle attendait temps. Il était clair qu'elle n'avait d'yeux que pour lui , personne d'autre ne prendrait une place comme celle - ci dans son coeur.

Invité

Le volcan ensorcelé. Le volcan ensorcelé devait son nom à un Dieu Loup Sorcier qui lui avait, il y avait de cela des milliers d’années, jeté un sort. Depuis ce jour, le volcan ne produisait plus simplement de la lave en fusion. Il pouvait désormais cracher une multitude de choses toutes plus différentes les unes que les autres. Et parfois même, d’après les anciens de la meute, des choses magiques pouvaient-elles en sortir.
J’avais également appris qu’il n’en faisait qu’à sa tête, pusse-t-il en avoir une. On dit que lorsqu’un loup escalade les versants du volcan pendant que ce dernier est de bonne humeur, il crachera de l’eau pour amuser la galerie. En revanche, si l’on tombe sur un mauvais jour et que le volcan n’est pas d’humeur à s’amuser, alors la balade est fatale et le loup brûlé vif par la lave rougeoyante du cœur du cratère.
Pour ma part, je m’en fichais éperdument, de savoir si Môsieur le volcan avait envie de jouer ou non. J’étais le fils du Grand Cleithos, et ce n’était pas un volcan qui m’empêcherait de mener ma vie où bon me semblait. J’avais donc, comme à mon habitude, déjoué la surveillance des nourrices Rubis et m’étais, encore une fois, volatilisé du camp pour me rendre ici, dans le seul endroit où aucun loup ne penserait à venir chercher un louveteau perdu. L’endroit faisait bien trop peur pour qu’un louveteau ose s’y aventurer, et les adultes de la meute veillait à travailler et à accentuer sans cesse cette peur en nous racontant nombre d’histoire d’horreur sur les méfaits du cratère.
Seulement si j’étais le fils d’une Rubis, j’étais également le rejeton d’un Opale. Et si les petits Rubis préféraient obéir sagement pour ne pas risquer leur vie, moi je tenais davantage de mon père et désirais sans cesse me savoir en danger pour savourer pleinement ma chance d’être en vie.
Après donc, une énième fugue du camp, je m’étais faufilé entre les pattes des Gardiens et avais, encore, réussi à déjouer la surveillance des adultes de la meute. Comme d’habitude, deux petites heures me permirent d’atteindre le cratère, et une troisième me suffit pour escalader le versant Est jusqu’à la hauteur qui m’intéressait. Dans cet espace en pente qui montait en une légère crevasse dans la roche, je voyais un abri parfait pour mes petites balades en solitaire.
En effet, la pente emporterait la lave directement vers l’extérieur en cas d’éruption, et la grotte me maintiendrait à l’abri durant toute la chute de lave. Je n’aurais ensuite plus qu’à sortir après la coulée de lave et à rentrer chez moi comme si de rien n’était.
Ravi de la découverte que j’avais faite quelques jours plus tôt, lors de mes premières sorties de la tanière maternelle, je me lovais au soleil pour profiter de ses rayons et de sa chaleur matinale.

Je me prélassais déjà depuis plusieurs bonnes heures lorsque j’entendis les cailloux chuter sous ses pas. Je ne doutais pas une seconde de son identité, puisqu’un adulte aurait été bien plus discret, et qu’elle me suivait depuis des semaines comme si elle avait besoin que j’inspire l’air avant de pouvoir à son tour l’avaler. Vous savez ce qu’on dit ? Se faire mâcher le travail. Bah, c’est ce dont cette miss comptait profiter à mes côtés depuis plusieurs semaines. Sa présence me devenait de plus en plus insupportable mais je me contentais de grommeler à chaque fois, patientant jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle me saoulait plus qu’autre chose. Malheureusement, les filles sont bien plus bornées et bouchées qu’elles en ont l’air. Elle, elle continuait perpétuellement à s’accrocher à moi malgré mes réprimandes, et je ne pouvais même pas me plaindre à ma mère ! Vous connaissez la solidarité féminine ? Ouai ? Bah ça craint !!

Alors que le son des cailloux qui tombaient se rapprochait, je m’étalais sur le dos en tendant mes pattes arrière et plus loin possible, et mes pattes avant complètement à l’opposé. Sagement, indifférent, j’attendais son arrivé, sans ouvrir un œil et sans lui prêter la moindre attention.

- T’as vraiment personne d’autre à aller enquiquiner ? Vas donc voir Dante ! Il sera ravi de t’accueillir !

Dante, c’était l’un de nos protecteurs. Je n’aimais pas ce loup. Il était trop prétentieux et trop sûr de lui pour que je puisse éprouver pour lui le moindre sentiment de compassion ou de sympathie.
La dernière fois que je l’avais rencontré, et ça avait aussi été la première, il m’avait carrément jeté dans buisson habité par un cadavre de loup en décomposition depuis on ne savait combien de temps. Ouai, je sais que c’était moi qui l’avais cherché. Je sais que je lui avais manqué de respect. Je sais que je ne sais pas garder ma place de louveteau. Mais j’m’en fou ! Je suis le fils du Grand Cleithos, et je suis IN.TOU.CHA.BLE. Trop de confiance en moi, n’est-ce pas ? Peut-être bien… Mais j’ai de qui tenir.

Zuri & Anarion

Zuri s'arrêta net lorsqu'elle vit la fine silhouette de Anarion se dessiner au sol. Elle sourit avec un large sourire , et s'avança , jusqu'à être près de Anarion. Alors que ce dernier était allongé sur le dos comme une carpette , il lui adressa quelques. C'était toujours le même discours que disait Anarion , et Zuri le répétait dans sa tête en même temps que Anarion lui même. Elle secouait la tête de gauche à droit puis la mit droite , s'approchant plus du petit. Par toute politesse envers son amour , elle lui répondit :

▬ « C'est qui ce Dante ? Et pi je m'en fous c'est toi que je veux ! » affirma t - elle , sûre d'elle.

Fronçant les sourcils , et elle bondit sur Anarion , qui était sur le dos , et se colla contre son torse , se lovant contre lui. Elle souriait car elle ne pouvait pas être plus heureuse qu'en cet instant , malgré qu'elle savait que Anarion allait vite la repoussée , comme tout le temps depuis leur rencontre. Elle lui décrocha un bisou plein d'amour.

▬ « Tu m'as manqué tu sais !» enchaîna t - elle

Elle décida de rester contre Anarion , ne voulant rater aucun moment avec lui. La peau de ce dernier était douce , et elle frottait sa petite tête contre lui , redemandant des câlins et des bisous sans arrêt. Elle espérait atteindre son objectif et finir par séduire son bien aimé.

Invité

Alors que je venais de lui parler, le son de son avancée stoppa net. Probablement me regardait-elle, je l’ignorais puisque j’avais les yeux fermés, mais je ne le visualisais que trop bien. Son grand sourire stupide lorsque son regard aurait croisé le moindre de mes poils, sa tronche de schtroumphette affolée lorsqu’elle aurait vu la pointe de mon oreille, l’extase totale lisible sur son visage dès l’instant où elle aurait vu ma propre tronche. De toute façon à force, je connaissais ses traits par cœur, ses réactions, ses mimiques. Je n’avais même plus besoin de la voir pour savoir dans quelle position elle se trouvait !
Sans bouger, elle me demanda qui était ce fameux Dante. Si elle ne le connaissait pas, ça me donnait une chance de me débarrasser d’elle. J’imaginais déjà le grand mâle noir la balancer dans un buisson épineux, puis j’entendais sa voix stridente percer les tympans de toute la meute rubis, juste parce qu’elle aurait aperçu un doigt ou une connerie de ce genre…
Je n’eue cependant pas le loisir d’essayer de la pousser, comme qui dirait, dans la gueule du loup. Elle m’affirma avant même que je prenne la parole, qu’elle me voulait moi et personne d’autre. Comme si je ne le savais pas… Malheureusement, si elle avait anticipé mes paroles, elle avait déjà sûrement prévu de passer à l’étape suivante de sa manœuvre habituelle d’embêtement.
Aussitôt dit, aussitôt fait. L’insupportable Miss Rubis se jeta littéralement sur moi pour m’embrasser avec tout l’amour dont elle pouvait faire preuve. Non mais quelle égoïste celle-là ! Et mes sentiments à moi, elle y pensait ? Croyait-elle vraiment qu’à trois mois, j’allais être raide dingue d’elle ??
Non mais pour qui se prenait-elle ? Je n’étais pas n’importe qui, moi ! J’étais le fils de la Bêta Rubis ET du Bêta Opale !
A y réfléchir, un mélange explosif… Mais j’en étais plus que fier, alors, qu’importait !? D’ailleurs, en y pensant là, tout de suite, j’étais impatient de partir entre les pattes de mon père. J’avais hâte qu’il vienne me chercher et que je parte de cette meute, que je m’éloigne enfin de cette miss !
Sans la moindre gêne, Zuri se lova contre moi et s’installa confortablement contre mon poitrail sans que je lui intime d’esquisser le moindre geste dans ma direction.
Grommelant, je la repoussais brusquement et me remettais sur le flanc lorsqu’elle me lança ses stupides mots d’amour. Je la toisais et grondais.

- Arrêtes ! Tu me gave ! Tu peux pas comprendre ça !?

Finalement, j’avais le sentiment que ma promenade de solitude était définitivement gâchée. Alors je me levais sans la quitter des yeux et m’époussetais le pelage pour garder fière allure.
La toisant sans conditions, je lui tournais autour et allais m’asseoir à l’opposé, au bord du renfoncement. Avec délice, je commençais à observer le vide en imaginant mille et un scénarios qui pouvaient se passer en bas, dans l’immense forêt sur laquelle j’avais vue d’ici.

Zuri fut vite repoussée par le jeune mâle qui se redressa et lui fit par de ses sentiments brièvement. Bien sûr qu'elle y pensait ! Qu'elle mouche l'avait encore piqué ?! De toute façon , Zuri avait l'habitude de le voir dans cet état d'esprit et n'était pas surprise. Zuri aurait déjà dut partir des dizaines de fois si ce n'étaitt pas plus , avec toutes les reproches qu'il lui avait fait. Mais elle savait qu'elle pouvait y arriver. C'était certain. Bien sûr , il était hors de question qu'elle le force à l'aimer , elle ne préférait même pas y songer. Elle gardait son sourire , montrant toujours beaucoup d'amour au jeune mâle. Alors que ce dernier s'était posté au bord d'un gouffre , elle s'approcha , frôlant les poils de Anarion. Ce simple contact la fit frissonner. Le sourire toujours aux babines , elle prononça quelques mots.

« Et toi , penses - tu à moi une seule seconde ?»

Invité

Je grondais, son entêtement m’agaçait bien plus que n’importe quoi d’autre. Depuis le jour de notre rencontre, depuis la seconde où son regard avait croisé le mien, elle s’était vainement mis en tête de devenir quelque chose d’important à mes yeux. Mais que pensait-elle réellement ? Qu’elle allait pouvoir arriver comme une fleur, me regarder et pouf ! Que je deviendrais accroc à elle ? Imaginait-elle qu’elle pourrait s’attirer aussi facilement les grâces d’un louveteau, fils d’un couple aussi grand, aussi fort, aussi puissant que celui que représentaient mes parents ? Eh bien, elle se fourrait extrêmement profondément la griffe dans l’œil. Et au rythme qu’elle prenait, elle sentirait passer le jour où elle en prendrait enfin conscience. De toute les manières, je n’allais plus beaucoup tarder à partir avec mon père et le jour où cela arriverait, même si ce n’était que pour dans quelques semaines, je savais qu’elle n’aurait ni l’occasion ni la possibilité de me suivre. Elle allait rester ici, seule et peut-être désespérée de m’avoir perdu à jamais. Mais qu’importait après tout ? Il n’était pas du tout dans mes projets de louveteau bientôt Opale, de m’encombrer d’une louve quelle qu’elle soit.

- Non. Jamais. Je ne pense jamais à toi.

Sec, dur. Mon ton était des plus mordants et des plus repoussants. Je n’avais aucune envie qu’elle s’attache à moi et pourtant depuis toujours, elle semblait prête à n’importe quelle stupidité pour conquérir mon cœur. Je la regardais d’un air méprisant, cherchant à la faire détaler devant mon asociabilité sans conditions. Je me tournais vers elle après avoir fais quelques pas dans l’intention de m’écarter de sa présence qui m’était des plus désagréables, puis je plongeais dans ses yeux de louvette amoureuse, un regard des plus mauvais.

- De toute façon je vais partir chez les Opales, et tu ne me reverras jamais. Je ne compte ni revenir, ni prendre de tes nouvelles, ni t’en donner des miennes. Oublies-moi Zuri, ça vaut mieux pour nous deux.

De toute façon, il faudrait bien qu’elle l’apprenne un jour. Et même si je savais que mon départ était encore loin d’être annoncé et prévu, je pensais, j’espérais qu’elle se ferait rapidement à l’idée et qu’elle cesserait de me tourner autour.
Ce que j’ignorais alors, c’était que bien avant le jour où mon père viendrait me chercher, je rencontrerai Zuri de nombreuses fois.
Ce que j’ignorais, c’est qu’au fil de nos rencontres à venir j’allais développer pour elle une sorte d’affection étrange que je n’allais pas comprendre ; c’est qu’après mon départ des Rubis, mes pensées ne seraient plus occupées que par elle ; c’est que le seul espoir qui m’habiterait après mon arrivée dans la meute de mon père, serait de retourner un jour chez les Rubis ; en loup fort et respecté, craint et admiré ; pour la revoir, rien qu’une fois.
Et ce que j’ignorais par-dessus tout à cet instant, c’est qu’une bien plus grande aventure nous attendait, elle et moi. Une aventure pleine de surprises et de tumultes qui me rendrait plus exalté que n’importe quel jeune loup aux idées aussi noires soient-elles.

Zuri plongeait son regard amoureux dans le regard méprisant du jeune Anarion. Lorsqu'il s'adressa à elle avec ce ton sec et dur, elle ne réagit pas, prenant du plaisir à écouter les sonorités que produisait la voix d'Anarion. Malgré cela , elle restait attentive aux paroles du louveteau et enregistrait les informations. Il ne pensait donc jamais à elle. Même si elle savait qu'il la repoussait tout le temps , elle avait l'espoir qu'il pense un peu à elle, or, cela ne semblait pas être le cas. Peut - être mentait - il ? Elle enleva vite cette idée de la tête, elle avait une totale confiance en lui et même si ce qu'il disait n'était pas bon à entendre , elle le croyait sur parole. Le regard perdu dans le sien , elle lui répondit, avec de l'amour dans ses paroles.

_" Et bien toi tu occupes mes pensées jours et nuits, et je ne vis que pour toi ".

Ses paroles étaient sincères et elle espérait que la confiance qu'elle lui portait était réciproque et qu'il la croirait sans ronchonner comme il le faisait toujours. Il s'adressa de nouveau à elle, sans avoir vraiment fait attention à ce qu'elle venait de lui dire. L'oublier ? Jamais Zuri ne pourrait l'oublier , et Anarion ne pourrait jamais la persuader. Apparemment, Zuri ne pourrait pas le suivre. Mais qui l'en empêcherait ? Lui peut-être ? Si c'était ça la réponse alors elle savait qu'elle pourrait le suivre sans crainte. Elle s'avança d'un pas, lui parlant de nouveau.

_" Je ne t'abandonnerai jamais Anarion. Je te suivrai partout, même en enfer s'il le faut ".

Il était clair que Zuri savait ce qu'elle disait. Encore une fois, ses paroles étaient pleines d'amour. Zuri ne savait pas encore qu'eux d'eux étaient promus à un destin exceptionnel , ensemble.

Invité

Décidément, cette louvette savait ce qu’elle voulait et visiblement, c’était moi. Je grondais toujours, j’aurais aimé être déjà adulte et entraîné pour le renvoyer rapidement d’où elle était subitement arrivée. Tout ce que j’avais espéré en venant ici, c’était un peu de solitude et de tranquillité. J’aimais ma mère, j’aimais mes sœurs plus que tout au monde. Mais en ce qui concernait tous les autres Rubis, je ne les aimais pas. Ils étaient tous, selon moi, trop mous et trop doux. De vrais chiens-chiens ! Pires que des Diamants, parfois. Bien sûr, je n’étais pas stupide. Il ne me serait pas venu à l’idée d’aller faire part de mes pensées à Ulysse au vue de mon temporairement faible gabarit. Evidemment, j’attendrais sagement l’âge adulte pour balancer à tout va toutes les insultes qui me viendraient, à l’encontre de chaque Rubis que je croiserais. De toute façon mon point de vue était simple : Pour moi seule la meute Opale valait la peine d’être connue.
Encore ses interminables déclarations d’amour. N’avait-elle pas entendu que je venais de lui annoncer mon départ imminent et définitif ?
Je t’en prie père, viens me chercher au plus vite. Encore quelques jours à ses côtés, et je crois que je deviendrais le premier assassin Rubis de toute l’histoire de notre monde… Plus les minutes à ses côtés s’écoulaient, et plus je me sentais sur le point de lâcher sur elle toute la colère que j’avais pu accumuler durant mes trois courts mois d’existence. Pourtant, je gardais toujours mon sang froid et parvenais à me contenter de quelques paroles rudes, quelques gestes plus ou moins brusques, sans violence abusive.
Après réflexion, peut-être que la véritable violence serait la meilleure des armes contre cette louvette collante, bavarde et insupportable… Secouant vigoureusement ma tête pour ne pas avoir trop tôt des idées sordides, je plongeais mon regard brun dans le sien et cherchais silencieusement l’arme qui me serait la plus efficace face à cette petite miss qui refusait délibérément de me laisser vivre ma vie en paix.

- Je ne t’abandonnerais jamais Anarion. Je te suivrai partout, même en Enfer s’il le faut.

Là, je ne pus m’empêcher de sourire. Non seulement elle m’avait bien entendu, mais en plus demoiselle Zuri se croyait suffisamment importante à mes yeux pour que je lui permette de me suivre.

- Jusqu’aux portes de l’Enfer, hein ? C’est amusant, car c’est justement là que je vais. Mais tu rêves si tu crois que je te laisserai me suivre. Là-bas, je suivrai l’entraînement de mon père, et je deviendrai un grand Assassin. Je ne voudrais sûrement pas d'une peau de colle dans mes pattes. Je n’ai pas besoin de toi. Je n’aurais jamais besoin de toi.

Je gardais un instant le silence, me disant que si je la laissais me suivre, elle serait pour moi une parfaite première victime puisqu’elle se laisserait sûrement volontiers tuer si c’est moi qui lui demandait. L’amour rend aveugle ? L’amour donne des ailes ? Je dirais plutôt, l’amour rend complètement stupide et ramollit le cerveau de quiconque ose croire qu’il est une bonne chose. Je décidais, pour être sûr de ne pas l’avoir dans mes pattes lors de mon départ, de jouer sur ses sentiments pour qu’elle ne commette pas d’imprudence.

- Dis-moi Zuri, tu m’aimes n’est-ce pas ? Eh bien dans ce cas, si tu m’aimes vraiment, tu disparaîtras de ma vie le jour de mon départ et tu ne chercheras pas à me revoir. Comment pourrais-je me concentrer et faire de ma vie ce que je souhaite, si tu es toujours dans mes pattes ? Non. Il est certain que si je te revois après ce jour-là, je ne te pardonnerai jamais, parce que je gâcherai ma vie en essayant de te faire fuir et que donc, je gâcherai mes enseignements et ma vie.

- Réfléchis bien, Zuri. Souhaites-tu mon bonheur ? Ou le tiens ?

Je riais intérieurement. Grâce à mon intelligence, je venais de lui imposer le pire dilemme de sa vie. Si elle m’aimait autant qu’elle le prétendait, elle n’avait d’autre choix que de me laisser partir et de ne jamais chercher à me revoir.

Que cherchait - il au juste ? A te déstabiliser dans le but de jouer avec ses sentiments ? Cela m'en avait tout l'air. Zuri regardait Anarion d'un œil suspect et interrogateur, car elle vit le jeune louveteau qu'était Anarion sourire. C'était très étrange. Pour rien au monde il n'aurait devant Zuri, jamais. Il devait être plutôt intelligent, un peu comme Zuri. Zuri se doutait de quelque chose, que manigançait - il ? C'était bien la première fois que Zuri doutait face à Anarion, le loup qu'elle aimait. Mais malgré les doutes, et tout ce qui pourrait arriver dans leur vie, elle l'aimerait toujours, jusqu'à ce qu'elle respire sa dernière bouffée d'air. C'était comme ça, elle était sûr que c'était lui. C'était le bon pour elle et elle ferait tout pour qu'un jour eux deux soient heureux ensemble. Il poussa un long discours qui fit réfléchir Zuri davantage. Comme dit précédemment, c'était sûr qu'il manigançait quelque chose et qu'il jouait avec ses propres sentiments. Elle balaya l'air de sa petite tête, cherchant une réponse à la question du louveteau, sans pour autant être paniquée. C'était vrai ... Souhaitait - elle son propre bonheur ou le bonheur de Anarion ? Elle était quand même perplexe intérieurement. Puis, une réponse soudaine lui vint à l'esprit. Voilà quelque chose qui allait clouer le bec au jeune Rubis. Même si l'amour rendait aveugle, et complètement fou, Zuri savait retrouver ses esprits quand il le fallait, et là en l'occurrence, elle les avait retrouvés. Plongeant son regard malicieux dans celui du louveteau Rubis, avec un sourire au coin des babines, elle répondit à Anarion.

_" Mon bonheur ou le tien ? Le notre ".

C'était une réflexion très intelligente. Mais elle voulait quand même plus que tout le bonheur de son élu, Anarion. Elle décida de jouer la comédie devant Anarion, un art qu'elle maîtrisait à la perfection. Sa mine s'attrista volontairement, et ses yeux métalliques parurent triste.

_" Dans ce cas, je te laisserais poursuivre ta route ... dit - elle tristement. _ ... Mais tu t'en mordra les pattes durant ta vie, et ta vie ne sera plus que triste". ajouta t - elle , un sourire sadique aux bords des babines.

Zuri avait intégré les Rubis principalement pour Anarion, celui qu'elle définissait comme son élu, mais la principale caractéristique des Rubis était d'être sadique, méchant. Et malgré son apparence de petit ange cherchant juste à conquérir le coeur de bon beau, elle savait développer un esprit sadique quand il le fallait, pour semer le doute dans l'esprit de ses adversaires. Enfin ... On ne pouvait pas dire que Anarion était son adversaire, mais il l'avait bien chercher cette fois - ci.

Invité

Notre bonheur. Croyait-elle sincèrement que j'avais besoin d'elle pour être heureux? Visiblement, elle le pensait du plus profond de son cœur. En cet instant, j'hésitais entre réduire ses espoirs à néant aussi brutalement que possible, et la laisser croire toute sa vie qu'elle aurait un jour une chance d'être ma compagne. Dans les deux cas je la ferais souffrir, mais quelle souffrance serait la plus difficile à supporter?
Si je brisais ses espoirs maintenant, probablement continuerait-elle malgré tout à s'accrocher à moi sans prendre la moindre distance. Elle continuerait de me suivre toute ma vie, hantant ma voie et mon avenir jusqu'à la fin des temps. Et qui sait? Un jour elle pourrait arriver à me faire craquer. D'un brusque mouvement de tête je chassais ces idées tordues de mon esprit machiavélique. Evidemment qu'elle ne me ferait jamais craquer. J'étais le fils du Grand Cleithos, rien ne pouvait m’atteindre contre mon gré, et il était clair que jamais je ne souhaiterai me rapprocher de cette miss Rubis.
Si en revanche je la laissais espérer toute sa vie pour un jour, briser son petit cœur fragile en lui présentant ma véritable compagne, je savais d’avance qu’elle en serait anéantie et qu’elle ne s’en remettrait pas de sitôt. Un petit sourire mesquin prit place sur mon visage, je me sentais réellement fier d’être le fils d’un aussi sauvage loup que mon père.
Contre toute attente, elle laissa libre court à mes propres espoirs en m’annonçant qu’elle me laisserait partir sans broncher. Je lui lançais immédiatement un regard suspect. Il me paraissait impossible qu’elle se décide à me laisser partir aussi facilement. Je trouvais anormal de sa part d’abandonner si vite après un si misérable obstacle que ma séparation de la meute Rubis. Pourtant elle paraissait sincère et puisque je n’avais aucun autre espoir auquel m’accrocher, je décidais de me contenter sagement de celui-ci même si je gardais dans un coin de mon esprit que même amoureuse de moi elle n’en n’était pas moins une Rubis et qu’elle pouvait parfaitement se montrer mesquine et traitresse.
Je m’avançais vers elle d’un pas assuré et dominant, aimant particulièrement montrer ma supériorité aux autres loups, qu’ils soient plus grand ou plus forts que moi m’important peu. Mon air resta froid et distant, mais la sûreté emplit ma voix comme si j’étais persuadé d’avoir déjà gagné face à elle.

- De toute façon, fallait bien que tu te rendes à l’évidence que tu n’aurais jamais eu aucune chance avec moi. Et c’est bien pour toi que tu t’en sois rendu compte aussi vite, tu souffriras moins longtemps.

- Quoi que je m’en fou, après réflexion. A la limite, ça aurait été plus drôle pour moi que tu espères encore longtemps, pour qu’à la fin tu sois anéantie. Tant pis, je m’amuserai bien avec d’autres louves durant ma vie.

Je faisais quelques pas vers le vide et le contemplais un long moment, réfléchissant à ces sentiments dont elle me rabâchait le nom depuis des semaines : L’amour. Alors que je n’étais âgé que de trois mois, je me surprenais à me demander si un jour je serais capable d’éprouver une telle chose pour une autre louve que mes sœurs et ma mère. Peut-être… Et peut-être pas… Mais peu m’importait réellement pour l’instant. Je me disais alors, que ces pensées stupides devaient m’être parvenues à cause de sa saleté de romantisme absurde dont elle refusait obstinément de se défaire. Oui, ce devait être ça. Il était bien impossible qu’une telle question me soit venue en tête sans que j’aie été poussé volontairement à penser d’une façon aussi stupide. C’était cela, c’était forcément sa faute.

Anarion jeta un regard suspect à la jeune Zuri. C'était sûr qu'il n'allait pas gober ça imméditament, Zuri s'en doutait. Mais elle savait qu'en évitant Anarion à répétition à partir d'aujourd'hui, le louveteau aux espoirs Opales allait vite vouloir la retrouver. En vain. Et là, ce serait lui qui souffrirait, et il s'en mordrait les pattes. Les traits du beau visage d'Anarion se détendirent, pour faire place à une mine plutôt joyeuse. Il se réjouissait trop vite. Il ne savait pas ce qu'il l'attendait. Anarion se dirigea vite vers le vide et semblait pensif. Pendant que le louveteau n'avait pas le regard sur elle, elle pensa alors s'en aller. Elle recula de quelques pas, de ses membres tout fins. Son regard resta rivé sur le corps d'Anarion. Elle priait pour qu'il ne se retourne pas. Mais de toute façon, il disait n'en avoir rien à faire de la petite louve au pelage noir. Alors qu'elle parte sans rien dire ou pas, ça ne changerait rien. De toute manière, le petit mâle allait s'en mordre les pattes, c'était certain, comme une évidence. Elle recula à nouveau, et un caillou roula sous sa patte. Sans comprendre pourquoi, les larmes montèrent en elle, et ses yeux furent maintenant emplis de larmes. Pour ne pas montrer cela à Anarion au risque que de le faire rire aux éclats, elle s'enfuit en vitesse, dérapant dans les cailloux. Elle se rattrapa et regarda derrière elle. Anarion ne semblait pas avoir réagit pour son plus grand plaisir. Elle alla alors se réfugier dans un coin d'une forêt tranquille, le temps pour elle de réfléchir à tout cela.

Fin c: (Faudra faire un autre RP )