Rien envie de faire ? Viens t'amuser avec les Opales !

Invité

Aucune envie ce matin. Que ce soit de chasser, manipuler ou encore draguer. Juate assez pour me lever. Et, m’ennuyer par la suite.

Longue journée en perspective.

Truffe sortie de ma Tanière, cette dernière se situant, isolée, pas loin de la rivière appartenant à mon Clan, je réussis à apprécier, toutefois, le rayon de soleil me la réchauffant.Toujours dans l’ombre de mon Repère, je flairais l’air. Ce dernier, rendu quelque peu indolore par le froid, me faisais tout de même parvenir certaines fumets de la nature environnante. L’odeur sèche des arbres, celle musquée de petits gibiers tels que les écureuils ou, encore, des mulots. Ou bien, le fumet légèrement salé de l’eau s’écoulant pas loin de là. Dont j’en percevais facilement les glougloutements avec mon ouïe d’ici.

Belle journée, certes.

Encore, faudrait-il vouloir en profiter. Et, au vu de mon humeur, c’était mal parti.
Pourtant, plus qu’une envie, un besoin semblait me tarauder. Il me fallait de l’eau. Bien fraîche.
Assoiffé, je me demandais en même temps, depuis combien de temps n’avais-je pas touché à l’eau à proximité ?
Le bruit incessant des vaguelettes me vrillaient le ventre et m’asséchaient la gueule.
Osant un pas en avant, quittant l’obscurité pour la lumière, je clignais des yeux. La forte lueur émanant du soleil avait semblé redoubler d’intensité en hiver.
Après quelques pas sous les rayons du soleil, ceux-ci réchauffant ma sombre fourrure, mes coussinets accusant la sensation que le froid et mince matelas de neige provoquaient, je finis par me faire à la luminosité ambiante.
Traversant une partie de forêt, fournie par des sapins et autres arbres, eux ayant perdus leur ramure pour la saison froide, je finis par me retrouver sur une des rives de la rivière sinuant le Territoire Opale.
Admirant un instant le filet d’eau, le reflet du soleil sur celui-ci, je rétreignis un instant mon besoin de rafraîchissement.
Qui, finalement, devint insoutenable. Reprenant mon pas, j’entrais avec des frissons et instants d’hésitations, mes antérieurs dans l’eau glacée.
Baissant ma tête, de façon à ce que ma truffe humide frôle la surface de la Rivière, j’ouvris la gueule et commençais à laper avidement.

Invité

Et voilà. Après un si long voyage, après avoir bravé les tempêtes de neige, les ours grincheux et les bestioles rendues folles à cause de la solitude, nous sommes enfin arrivés à destination. Les rumeurs que nous avons entendues au sujet de ces terres où vivent d'autres loups, nous laissent penser que nous trouverons sûrement ce que nous cherchons depuis toujours. Depuis le jour où nous avons porté sur ce monde notre premier regard. Quiconque viendrait au monde dans notre famille serait condamné à suivre notre tyran de père à travers les étendues les plus glaciales de toute la région. Il serait condamné à une vie de fantôme, que personne ne connaîtra et qui mourra sans causer ni tristesse ni remord. C'est ça notre famille. Tu viens au monde parmi elle, tu suis le chemin avec elle. Si tu tiens le coup tant mieux, si tu crèves en route tant pis. Et ça s'arrête là. Inutile de vous dire que les repas de famille le dimanche n'étaient pas très joyeux... La seule règle était : si tu choisis de suivre le chemin de la meute, tu devras obéir sans broncher à ton Alpha. L'Alpha en l’occurrence était notre père, à mon frère et à moi. Mais nous ne bénéficions pas d'un traitement de faveur, loin de là. Il fallait rapporter à manger dès nos cinq mois, marcher toutes les nuits, ne profitant que de quelques malheureuses heures de sommeil. Nous avions droit, au maximum, à quatre heures de sommeil dans la semaine. Et les menus étaient guère très copieux... Fruits secs, charognes laissées en plan par les corbeaux, des fois même nous nous contentions de vieilles peaux de serpents. Beurk ! C'était vraiment dégueulasse ! Voilà à quoi était destiné chaque membre de notre famille s'il choisissait de suivre le chemin et d'obéir à l'Alpha. Il ne fallait pas s'étonner que le cœur devenait de plus en plus dur et froid. En effet, le seul point commun que nous avons dans la famille est ce caractère de cochon, digne des pires vipères du désert. Toujours à vous tirer dans les pattes, à vous faire des coups dans le dos ou encore à vous démolir sans éprouver le moindre regret. C'est comme ça et on n'y peut rien. On a tous cette once d'obscurité dans le cœur, au sein de notre famille. Et nous espérons trouver sur Wolf Temporal, une autre vie que celle qui nous était, au départ, destinée.

Nous sommes donc arrivés un beau matin sur ces nouvelles terres qui annoncent le commencement de notre nouvelle vie. On ne sait encore rien de cet endroit, juste que cinq meutes différentes vivent ici et se partagent les différentes zones qui peuvent exister. On nous a également dis qu'elles sont construites autour d'une hiérarchie bien carrée, bien précise avec des grades de toutes les sortes... Il nous faudra un certains temps pour comprendre tout ça car nous venons d'une petite meute qui avait pour seuls rangs ceux d'Alpha mâle et Alpha femelle. On verra bien si tous ces rangs sont vraiment utiles pour qu'une meute puisse vivre correctement. Je me sépare de mon frère Sam afin de trouver quelque chose de consistant à manger, pour reprendre des forces. J'avance pendant une bonne dizaine de minutes puis, le bruissement d'un courant d'eau me parvient aux oreilles. Même si c'est de la nourriture que je cherche, je ne dit pas non à un petit rafraichissement. Je suis donc attentivement l'écho de l'eau qui est de plus en plus fort. L'envie de boire s'accentue, je sens que ma gorge s'assèche d'avantage à chacun de mes pas. Je me mets donc à courir en direction du point d'eau, rendu fou, pendant quelques instants par la soif. Je suis très rapidement refroidi lorsque je tombe avec surprise sur une rivière. Quand je dis " tomber " c'est au sens propre du terme. Je n'avais pas fait attention où j'allais donc du coup, je suis tombé la tête la première dans les rapides (pas si rapides que ça) de la rivière. Je sors la tête de l'eau et tousse une bonne fois avant de reprendre mon souffle. Instinctivement, je me dirige vers la rive la plus proche pour pouvoir mieux me remettre de ma course. Je pose mes pattes sur la berge et m'ébroue sans regarder si je suis seul ou non. Je m'assois face à l'eau et avale de grandes gorgées d'eau, toujours sans regarder si je suis seul ou non. C'est alors que mes oreilles m'indiquent un bruit curieux. Je fais pivoter mon regard bleuâtre et aperçois un loup au pelage sombre en train de se désaltérer lui aussi. Étrangement, il ne semble pas m'avoir vu. Pourtant nous ne sommes pas si éloignés l'un de l'autre. C'est alors que je me rends que... Et bien que je n'ai pas fière allure ! Mes poils dégoulinent, mes oreilles sont à moitié baissées à cause de l'eau et ma langue pend sous l'effet de ma course précédente. Un léger blanc s'installe et je scrute l'animal présent sur la même rive que moi. Que pourrai-je bien lui dire ? Devrai-je déjà lui dire quelque chose ? Ou bien devrai-je décamper d'ici ? C'est le premier loup vivant ici que je croise alors comment réagir. Je finis quand même par sortir de ma voix assez grave, tout juste sortie de la mue.

- B... Bonjour.

Je lui adresse un sourire amical et innocent dont j'en ai le secret. Je ne veux surtout pas qu'il pense que je me prépare à le défier ou à lui tenir tête. Si ça se trouve, je suis sur son territoire. Ça ce serait vraiment pas de chance.

Invité

Rien de mieux que l’esprit embrumé et amorphe lorsqu’un intrus pénètre sur vos terres. On peut dire, que, de 1) vous faites clairement mauvaise impression, de 2) vous ne savez pas tellement comment réagir. Vulgairement, on pouvait clairement dire que j’avais la tête dans le c*l. Et bien profond. Pour ne pas avoir entendu un loup, à moins de dix mètres, je pouvais me permettre l’expression c’est sûr.
Au bruit de ses pas sur les galets blancs qui entouraient les rives, je relève la tête.

- B...Bonjour.

Au son de sa voix, il est clair que, je me trouve face à un jeune loup. Je ne lui donnerais pas deux ans… Pourtant, à cette distance, il m’est difficile d’évaluer exactement ce nouveau venu. C’est pourquoi je pivote et me positionne, face à lui. Contrairement à moi, ce loup n’a pas l’air de souffrir des grands froids, avec son poil épais. D’ailleurs, ce dernier semblait se camoufler à merveille au sein de l’hiver. Blanc comme neige.
Voilà une bonne description.
Cet intrus, car je devais bien le considérer comme tel, semblait être un loup arctique. Tout ébouriffé. Suivant les gouttes qui perlaient aux extrémités de son pelage, ces dernières captant les éclats de lueur du soleil, des fourches de poils jusqu’à ce qu’elles s’écrasent au sol, un fin sourire m’étira les babines. Oui, j’avais mes moments sarcastiques. Et, tout portait à croire, que, le loup devant moi avait fait un plongeon dans notre Rivière. Ce qui semblait pour le moins… Étrange ? Stupide, aussi ? Voulu ou pas, le mâle blanc se trouvait trempé.

Aurais-je trouvé le divertissement tant attendu ?

Bon, mais, avant bien m’assurer qu’il ne fasse pas partie des Opales. Si ce n’était qu’un loup égaré, il aurait pris la fuite en me voyant, moi ou un de mes confrères. Les Opales, en effet, avaient, tout du moins, mauvaise réputation. Du moins, c’était ce qui m’était parvenu.

"- Oh ? Tu es Opale ?
- Assassin, oui.
- Mais… Tu es cruel, dénué de scrupules et d’âme. Un Démon."

Ouais, allez savoir où va le monde. C’est une de mes précédentes rencontres avec une femelle Solitaire. Quel gâchis ! Un vrai canon. Et j’avais bêtement déballé mon grade. Qui, pourtant, ne m’emplissait pas de joie. Tuer pour tuer. Mes congénères, de surcroît…
Mais enfin. La Solitaire avait pris la fuite. Alors que j’étais sur le point de conclure. Dès lors, je me suis promis de prendre la gent féminine avec des pincettes. Du moins, ais-je promis de faire l’effort.

Les muscles de mes pattes tendus, je troquais mon expression de stupeur par celle de la menace.
Au moins prendre des précautions.
Hérissant les poils de ma nuque, je plantais mon regard ambré dans celui, quelque peu glacé, du mâle me faisant face.Ce n’était qu’un louveteau, encore. Du moins, je le considérais comme tel. En y regardant mieux, on pouvait encore discerner des traits enfantins. Oui, il ne devait pas avoir eu deux ans.

Le vent allant en mon sens, le loup blanc devait certainement desceller mon odeur malgré l’air froid qui plaquait au sol les effluves diverses, je n’avais que la parole pour déterminer si l’inconnu était des nôtres. Ou non. Or, qui mieux que moi peut savoir, que, la parole n’a aucun prix. Qu’elle ne peut être réellement justifiée. Que l’on peut, en tout temps, toute heure, manœuvrer afin de pervertir ses propos. Ce genre de manière, que j’appelle art, a un nom propre à lui.
La manipulation.
Depuis mon jeune âge, je mets cet art à profit, servant, ainsi, mes propres intérêts. Légèrement égocentrique ? Oui, je l’avoue. Et je l’assume parfaitement. Au grand dam de certains…
Les galets clairs sous mes pattes sont gelés. Bien que mes coussinets soient épais, je ressens les griffes acérées du froid remonter le long de mes pattes. Les poils de ma nuque hérissés, je me fais plus imposant que je ne le suis vraiment. J’écarte légèrement mes pattes pour paraître plus carré et massif. De corpulence moyenne, j’en ai pas mal besoin… Bien que musclé, je ne paie pas de mine niveau intimidation face à certains mâles de ma meute. Mais, en apparence, ces derniers peuvent bien être intimidant, je sais que, ce qui compte, c’est les muscles. L’agilité. Et la furtivité. Maîtres mots de la chasse, de la traque et de l’abattement.

Légèrement, je commence à me réchauffer. L’excitation due à l’arrivée du loup faisant tourner mon sang, tandis que mon pelage sombre retenant à lui les tièdes rayons de l’astre solaire, je m’ébroue soudainement, enlevant toute sensation froide de mon corps. N’ayant pas quitté, depuis le début, le loup blanc comme la poudreuse qui nous entoure, je finis par demander d’une voix grave :

- Alors ? Elle est bonne l’eau ?!

Oui, je n’avais pu éviter la remarque sarcastique et l’éclair amusé ayant traversé mes prunelles. Mais, à la pensée de laisser impunément un intrus pénétrer sur Terres Opales, je me repris.

- Tu n’es pas Opale ? Ou je me trompe ?!

Si mes soupçons s’avéraient fondés, il allait de soi que j’allais raccompagner cet intrus à nos frontières.

Invité

Que devrai-je faire ? Ce loup semble, par son attitude, être quelqu'un d'assez sûr de soi. La façon qu'il a d'hérisser son poil noir prouve bien qu'il a une certaine confiance, une certaine fierté. J'ai toujours été doté d'un bon sens de l'observation. Ma tante Yume me le disait souvent et aussi que j'étais doué pour voir les traits de n'importe quel individu grâce à une posture ou bien grâce à un mot prononcé d'une manière bien précise. J'ai hérité de cette faculté. Sam a hérité de la force et du répondant, moi du sens de l'observation et de l'analyse. Je continue de reluquer et d'analyser les faits et gestes de ce mâle noir qui doit avoir à peu près deux ans, ou un peu plus vu sa carrure. Des pattes robustes et un poitrail fort, à peine dissimulés sous cette fourrure sombre comme l'ébène. Mais le vent vient me couper dans mon analyse et, entre deux gouttes d'eau tombant de mon pelage blanc, je suis contraint de remuer mes oreilles, agacées par le sifflement du courant frais. Quand je dis frais, je me comprends... Il est bien plus chaud et agréable que celui que je me suis tapé jusqu'à présent. Après un ou deux mouvement d'oreilles, je reprends ma petite observation du mâle. Je remarque un poil encore un peu en bataille, peut être vient-il de sortir sa tête de la tanière ? C'est possible. L'heure matinale m'invite d'avantage à le penser. A en juger par sa corpulence assez forte et carrée, j'en déduis qu'il doit manger à sa faim et donc fait potentiellement partie d'une meute. Un sentiment assez lourd et pesant m'envahit soudainement. S'il fait partie d'une meute, je dois certainement être sur un territoire occupé. Et m*rde...

Voilà que le mâle noir me répond. Sa première phrase se veut ironique et un peu moqueuse dans le fond. Est-ce voulu ? Je l'ignore et je ne chercherai pas à le savoir. C'est un marrant ce loup dis donc... Je sens que je vais me marrer avec lui, du moins les quelques instants que je vais passer au bord de cette rivière. Je réponds sans m'en rendre réellement compte.

- Tu n'as qu'à aller voir par toi-même...

Je ne prends conscience de ce que je viens de dire que trop tard. Au fond de moi, je m'en veux d'avoir répondu de la sorte à ce loup. C'est un truc à s'attirer des ennuis bêtement et qui ne valent pas la peine d'être créés. Mais bon... C'est fait, c'est fait, pas besoin de tourner autour de ça pendant dix jours non plus. Je reprends mes esprits et oublie ce qui vient d'être dit pour me concentrer ce que me réserve cette entrevue avec le loup sombre au regard noisette. Quoi que me dit-il ? " Opale ? " Qu'est-ce que c'est ça Opale ? Je plonge pendant quelques secondes mes yeux bleus dans le vide pour réfléchir un peu. Ai-je déjà entendu parler des Opales quelque part ? Nos deux compagnons de voyage n'y ont jamais fait allusion. Je pose à nouveau mon regard sur mon interlocuteur et lui demande d'un ton un peu évasif.

- Pardonne-moi mais qu'est-ce qu'un " Opale " ?

Je m'ébroue une nouvelle fois, à nouveau agacé par le vent qui fait voler les gouttelettes d'eau qui tombent de ma fourrure. Puis, je continue d'observer l'autre loup en attendant qu'il me renseigne d'avantage sur ses propos.

Invité

La réplication. Qualité dont, peu sont dotés. Il va, donc, de soi, que ce loup blanc a, presque, toute ma sympathie. Pourquoi pas ma sympathie entière ? Car, d’une part, je ne sais pas qui il est. Et, de l’autre, ce n’est pas avec une qualité que l’on conquit ce sentiment chez moi ! Mais enfin.

Jetant un regard derrière l’inconnu, j’aperçois les bords glacés de la Rivière, en contre-bas. Effectivement, elle ne doit pas être chaude, en ce moment. Le sourire me revient. Il a dut passer un sale moment, lorsqu’il a dut y plonger la tête la première, apparemment. Mon regard se repose sur lui. C’est, alors qu’il me livre sa « presque identité ».
Ainsi, cet arctique est nouveau. Nouveau, car, sur Wolf Temporal, tout le monde sait qui sont les Opales. Et, ce qu’ils représentent. Aussi, mentir ne fonctionne pas, chez nous. Cela se sent tout de suite. Le pouls qui accélère, l’odeur aigre de la peur s’échappant de la fourrure… Trop perceptible pour nous, prédateurs.
Je sais, donc, que ce loup ne me ment pas et, n’essaye pas de me manipuler. Il est franc. Et, je vais tâcher de l’être. Un air sérieux et un ton convaincant devraient le faire :

- Les Opales, la meute à laquelle j’appartiens. Et, si des Gardiens te trouvent. Ou, d’autres loups, je ne donnerais pas cher de ton pelage. Un conseil, déguerpis

Bon, peut-être, serait-il arrivé chez nous par hasard. Et, ne saurait retrouver son chemin… Et, bien, ce n’est nullement mon problème. Une rencontre avec le reste de la meute lui ferait le plus grand bien, qu’il se tienne loin de nos Terres par la suite.
Mais, ma première impression sur ce jeune mâle me fait hésiter. Je le plante là ? Ou, tente de l’aider ? Lui donner un coup de patte pour le sortir du piège dans lequel il s’est enfermé ? Parce que, ce n’est qu’une question de temps que les Gardiens le trouvent. Son odeur, trop différente de la nôtre, se fera bien vite détectée. Je me demande comment cela se fait qu’il ne soit pas déjà découvert…
Je me tournais pour pivoter et le planter là lorsque je lui jetai un regard, je ne pouvais pas le laisser là :

- Tu veux un coup de patte pour te sortir de là, peut-être ?

Invité

Pour être tout à fait franc, je trouve ce nom très étrange pour une meute. Quelle idée de donner un nom de pierre précieuse à une meute de loups ? C'est pas un peu ridicule, enfin c'est mon avis, après il vaut ce qu'il vaut. Je dis juste qu'ils auraient pu trouver mieux, quelque chose qui fasse plus frémir ou qui en jette un minimum. Opale... Cette pierre-là en plus... Ce n'est pas celle qui a le nom qui fout le plus les pétoches. Surtout que d'après les dires du loup, sa meute n'a pas l'air d'être là pour plaisanter. Je ne connais pas bien les habitudes des canidés du coin, peut être qu'ils sont tous territoriaux et hostiles comme ça. Ou peut être que seuls les... les Opales (se retient de rire) se comportent de la sorte avec les étrangers. Quoi qu'il en soit, ils ne sont pas très hospitaliers dans le coin. On repassera pour les cadeaux de bienvenue. Il faut que je me reprenne, je me surprends à raisonner comme Sam maintenant. C'est comme si j'avais sa voix dans la tête. Suis-je devenu dingue ? Ouais c'est possible. En même temps, qui ne l'est pas un peu dans ce monde de fêlés ?! Tous les loups que j'ai croisés depuis le début de ma courte vie avaient en eux ce petit brin, cette étincelle de folie dans le regard. Certains essayent de le cacher, d'autres ne se privent pas de le montrer aux autres. Mais au bout du compte, ça ne sert à rien de le nier car on a tous en nous cette case en moins.

Bon revenons à nos moutons. Je fixe cet Opale (sourire en coin), droit dans ses yeux qui d'ici me paraissent marron ou peut être noisette. Un regard plein d'assurance et de sérieux. Je devrai dégager selon lui. Pas bête comme idée. Il faut bien se l'avouer, je ne fais pas le poids face à une meute de grands gaillards et gaillardes enragés, voulant défendre leurs terres. Je ne peux pas leur en vouloir, c'est ça vivre en meute, d'après ce que j'ai entendu dire pendant notre petite croisière à quatre (aucune mauvaise sous-entendu dans cette phrase, que ce soit bien d'accord). J'inspire à fond et m'adresse au mâle foncé, mon derrière posé sur la rive.

- Je m'en vais. Dès que j'aurai ce que je suis venu chercher.

Je ne suis pas venu ici pour faire du tourisme. J'ai un objectif avant tout et je ne " déguerpirai " pas avant de l'avoir accompli avec succès. On m'a transmis aussi un autre gêne : celui de l'entêtement jusqu'à ce qu'on obtienne ce qu'on est venu chercher. Mon père l'avait bien compris ça. Mais bon je ne vais pas encore vous rabâcher les oreilles avec mon père et son caractère de c*nnard. Un bruit survient alors dans les arbres, près de la berge où nous sommes. Ce son attire ma curiosité et un oiseau s'envole au-dessus des arbres avant que je n'ai le temps de tourner complètement la tête. L'Opale s'adresse à nouveau à moi, alors que mon regard est encore au niveau des végétaux. J'attends qu'il termine sa phrase pour me relever et pour lui répondre calmement et simplement.

- Non merci, je repartirai comme je suis venu.

Je sens une autre goutte tomber de mon pelage mais je ne quitte pas pour autant le canin des yeux. Mes yeux qui sont quasiment de la couleur opposée aux siens. Bleu glace contre marron noisette. Mais on s'en fout de ça, je ne vais pas commencer à écrire des poèmes...

Invité

A sa réplique, je dressai les oreilles, fortement interpelé. Que pouvait-il bien chercher ? Ici… Chez les Opales, on ne peut pas dire qu’il y ait grand-chose à trouver. A part les ennuis, pour les intrus.
Et puis, ce loup ne savait même pas où il se trouvait. Il ne connaissait pas les Opales. Ni les autres meutes, apparemment. C’était un arriviste, venant certainement des pays où on se les pèle, avec sa fourrure blanche. En cette saison, l’inconnu passe inaperçu, contrairement à moi et mon pelage sombre. Mais, on rigolera bien lors des saisons chaudes, où, la nature aura reprit des couleurs. Et, moi mes traques incessantes.
Là, ce loup détonnera dans ces environs aux couleurs chaudes…

J’arrêtais mon mouvement de pivot et penchais la tête en sa direction, curieux. Plantant mon regard dans le sien, j’essayais de le sonder. Mais, n’obtint pas plus de réponses.
A présent debout, l’inconnu semble vouloir clore le sujet d’un ton impassible.
Mais, pour avoir attisé ma curiosité, il va devoir l’assouvir. Me remettant face à lui, c’est à mon tour de m’asseoir, indiquant, ainsi, que je ne bougerais pas tant qu’il ne m’aurait pas donné de réponse. Et, que, lui aussi, avait intérêt à se tenir.

– Qu’est-ce qu’un arriviste peut bien venir chercher sur nos Terres ?

Invité

D'après sa mine, je juge que ma réponse l'a intrigué et qu'il chercherait sûrement à me faire cracher la morceau sur le motif de ma " petite visite. " Je ne lui en tiendrai pas rigueur car à sa place, j'aurais très certainement réagi de la même façon. Je ne sais pas si les loups, on va dire solitaires, viennent souvent se remplir l'estomac en piochant dans les réserves des meutes. Ce n'est pas très sympa et très glorieux c'est vrai mais on va là où il y a à manger, logique. Mais d'après la réaction de l'Opale, ce ne doit pas être très fréquent. Ou alors il est tout simplement surpris de savoir que des loups extérieurs au territoire désirent obtenir quelque chose appartenant à sa meute. En plus de ça, il a dû remarquer que j'étais étranger, le fait que je ne connaissais pas la meute des Opales lui a certainement mis la puce à l'oreille. Ou alors il est stupide mais je ne me permettrai pas de penser ça d'un inconnu qui a toutes les cartes en pattes pour me faire du mal ou à mon frère, s'il découvre son existence et notre lien de parenté. Un lien qui sera difficile à découvrir au premier abord car on ne peut pas dire que nous soyons le portrait craché l'un de l'autre. Seule notre odeur pourrait éventuellement nous trahir.

C'est alors qu'il me pose la question que je sentais venir à dix kilomètres. La fameuse question du " pourquoi ? " Oui. Pourquoi suis-je venu ici alors que je ne connais rien de sa foutue meute ? Pourquoi ai-je pris la peine d'aller me cailler les miches dans la rivière ? Pourquoi je perds mon temps en bavardage avec un loup qui m'est totalement étranger ? Je lui adresse un petit sourire en coin et lui réponds sans bouger d'un pouce.

- Je suis venu chercher quelque chose de simple : à manger.

Ce ne sera pas une grande surprise de vous dire que je m'attends à recevoir quelques injures ou alors deux ou trois paroles pour me persuader de rebrousser chemin. Il peut toujours essayer, libre à lui de perdre son temps. Faisant partie de cette meute Opale, il doit avoir des obligations ou des tâches à accomplir. Personnellement je n'ai rien d'autre à faire pour la journée donc, s'il veut jouer à me dégager à chaque fois, c'est son choix mais je reviendrai toujours pour ramener de la bouffe à mon frère. C'est comme ça. Peu importe la personne que j'aurai en face de moi, j'agirai toujours de la même façon. Si ce loup noir ne le comprend pas maintenant, il le comprendra bien tôt ou tard, sûrement plus tôt que tard à mon humble avis. Tout en continuant de la fixer pour voir sa réaction, j'écoute la bruit de la rivière qui coule juste à proximité de notre charmante discussion.

Invité

Ainsi, était-il venu chercher de la viande. Suis-je bête… Qu’est-ce qu’un Solitaire serait venu chercher d’autre. J’avais plutôt pensé à un truc plus… élaboré. J’avais cherché trop loin. Au lieu de m’’en tenir à l’évidence, j’avais supposé que cet intrus était venu dans le but de rencontrer un loup de ma meute. Or, s’il ne savait même pas qui nous étions, comment pouvait-il nous chercher ?!
Non, aujourd’hui, j’étais pas très assidu. Par ce temps de m*rde et ma nuit tout aussi sympa que si j’avais dormi aux côtés d’un loup, j’avais de quoi être excusé.

Comprenez, je dis loups. Je dis mâle. Il faut dire, que, mes nuits ne sont complètes que lorsqu’une présence féminine se trouve à mes côtés. En vrai gentlewolf, je lui offre ma tanière comme couchette d’un soir. Et, elle, en bonne et respectable louve, son corps. Échange des plus… Équitables.
Bon, bien sûr, il y aura toujours des réticentes. Celles, qui, pensent qu’elles valent mieux que ça. D’être traitée en vraie invitée de marque, pouvant pénétrer mon antre, et, passer quelques heures, qui, je tiens à le préciser, sont des plus agréables, avec moi. J’ vous jure… Y en a, qui savent pas ce qu’elles ratent.

Bon, lorsque je ramène aucune femelle, je passe la nuit seul. En général, comme cette nuit, j’la sens passer…
Cœur trop tendre, moi. Il me faut un individu représentant la gent féminine à mes côtés. Impérativement.

Mais enfin, là, il n’est plus question de penser aux bonnes choses. Un intrus a pénétré les Terres Opales. Et, en tant que loup faisant partie intégrante de cette meute, je me dois de lui défendre de toucher ne serait-ce qu’à un mulot.

Je me remets debout, légèrement plus grand que lui, et le toise d’un œil soudainement impassible :

- Y’a pas de gibier sur les Terres Libres ? Faut toujours que vous veniez pointer votre gueule chez nous ?!

Effectivement, il ne devait pas savoir ce qu’étaient les « Terres Libres ». Puisque il venait chasser sur nos Terres au lieu de ces dernières… Mais, cela me permettait de recracher ce qui me tenait à cœur à propos de ces rats indépendants, ayant fait vœux de rester seul, et, n’arrivent même pas à chasser sur les terres qui leurs sont consacrées. Ils n’ont qu’à simplement rejoindre un clan, et, ainsi, manger à leur faim. Mais non. Ces charognards ont encore besoin de venir empiéter sur des territoires conquis. Crocs légèrement dévoilés, mon expression neutre se brisa. Nul grondement ne pointait, encore, hors de ma poitrine. Mais, si ce loup souhaitait rester sur les Terres Opales, cela ne saurait tarder.

Franchement, il n’a pas grande chance contre moi. Sorti de croissance depuis un moment déjà, je suis en pleine force de l’âge. Plus jeune que beaucoup de loups robustes, mais, en même temps plus agiles que ces derniers. Ma musculature doit encore se développer, mais, je me débrouille en combats. Bien sûr, si j’avais intercepté ce jeune loup en silence, j’aurais pu, facilement lui trancher la jugulaire. Et, n’aurais pas perdu mon temps à le questionner et lui raconter un peu Wolf Temporal. En effet, au poste d’Assassin, on a besoin d’être plus que furtif, et, savoir achever d’un coup de crocs bien placé la cible. Ayant obtenu ce poste de puis peu, bien que je ne m’y sente toujours pas à mon aise lors des exécutions, cela ne change pas tellement du grade Chasseur que j’occupais avant.
La traque, en gros, est la même. Simplement que je suis, à présent, des proies plus intelligentes qu’auparavant.

Le truc où je peine, c’est lors de l’exécution : je suis bien un sal*p, peut-être. Mais, de là à abattre froidement un des mes confrères… C’est passé carrément à de la barbarie. Pourtant, je ne suis pas prêt à demander un autre poste. Il faut déjà que je me rapproche d’avantage de Kant, afin de pouvoir, à la décharge de Cleithos, obtenir un poste Bêta. Mais, je sais que ce ne sera pas chose facile… En ce moment, je patiente, dans l’ombre.

- Va voir ailleurs pour chasser… Pas chez nous.

Invité

Je le sentais venir gros comme une maison. En même temps, s'il m'avait laissé faire sans rien redire, ça aurait été très bizarre. Le chemin serait libre et j'aurais pu être pénard pour m'occuper de mes petites affaires. Je serais venu, j'aurais chassé tranquille ou bien j'aurais piqué de la bouffe qui trainerait quelque part et je me serais barré comme si de rien n'était. Mais bon, ça ne sera pas le cas cette fois-ci malheureusement. Dès l'instant où je me suis fait repéré par ce loup, c'était déjà foutu. Donc c'est pour ça que je n'ai pas cherché à nier ou à éviter de lui répondre quand il m'a demandé ce que je venais faire sur son territoire. Parce que je savais déjà que je ne pourrais pas arranger mon petit coup comme je l'avais souhaité. Mais c'était prévisible, j'avais toutes les chances, ou plutôt malchances, de tomber sur un loup, dans son territoire et en plus, un loup qui a un caractère de chien. Ce serait, je le sens bien, courir au suicide si j'essayais de lui tenir tête. Surtout si sa meute décide de rappliquer.

Deux choix s'offrent donc à moi. Soit je m'éclipse sans répondre et je vais trouver à manger quelque part autour de la rivière. Soit je repars dans les terres libres comme il dit et je me débrouille pour trouver quelque chose là-bas. Mais avant de trouver de quoi faire un repas, il faut d'abord tomber sur les terres libres. Avec mon sens de l'orientation inné et mon incroyable connaissance du secteur, ça devrait aller très vite... Ça me prend la tête rien que d'y penser. Devoir tourner en rond pendant des heures alors que je pourrais très bien solutionner le problème en deux temps et trois mouvements. Même si je déteste recourir à ce genre de moyen, je ne vais pas avoir le choix. Je lâche un long soupire très lourd de sens et je réponds au loup noir.

- Bon d'accord... Je m'en vais.

Je m'assois et me gratte le cou qui me démange depuis je ne sais pas combien de temps? Je ne vous en ai pas parlés car j'essayais d'oublier cette sensation désagréable. Quel bonheur de sentir ses petites griffes racler sa peau et soulager ses souffrances... Je secoue brièvement la tête et me remet droit pour reprendre la parole.

- Autre chose ?

Ma phrase peut être prise assez mal car on ton reflète bien mon ennuie et mon envie d'en finir. Je déteste les conversations qui s'éternisent, surtout avec des personnes que je n'ai pas envie de côtoyer. Mais bon je prends la peine de rester pour ne pas paraître impoli. Si j'avais encore été au stade de " vagabond " je me serais déjà barré sans rien demander à personne. Mais là, j'essaye de garder un minimum de savoir vivre.

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