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L'été persiste sur les territoires Temporaliens, pour le plus grand plaisir des loups habitant ces terres. Uniquement chez les Améthystes, la chaleur n'est pas au rendez-vous, et les températures ne dépasseront pas les 20°C. Pour tous les autres territoires, soit les Saphirs, Rubis, Émeraudes et Diamants, les températures dépasseront largement le seuil des 30°C, alors ne restez pas exposés au soleil trop longtemps!
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Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.

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MessageSujet: Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.  Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.  I_icon_minitimeSam 15 Juin - 9:29

Le jour avait succombé depuis de nombreuses heures déjà, ayant couru à sa perte, rattrapé par son amie la nuit qui avait eu tôt fait de recouvrir le monde de son voile noir et ténébreux. Le soleil avait disparu pour la énième fois, inexorablement, comme chaque jour qui s'écoulait, emmenant dans son sillage la lumière et laissant l'ombre gouverner le temps d'une nuit. Ici commençait l'Enfer. La demoiselle parée d'une somptueuse fourrure d'ivoire avait-elle remarqué que tous deux, le solitaire et elle-même, avaient pénétré en territoire inconnu ? Non, pas le moins du monde. Ce fut seulement lorsqu'elle sentit des effluves sanglantes pénétrer dans ses narines largement dilatées qu'un frémissement d'effroi la parcourut et qu'elle se rendit compte où ses pas l'avait menée. Le lac Rubis. Ce dernier se dessinait à mesure que les secondes s'écoulaient avec plus de netteté sous ses yeux semblables à la couleur du ciel lors des beaux jours d'été, sous ses yeux où luisaient une lueur de crainte mais aussi de répulsion.  Son visage laissait trahir le flot d'émotions qui la submergeait en cet instant précis, un visage qui indiquait un sentiment voisin de l’horreur. Un dégoût profond semblait naître en elle et une grimace vint tordre son visage juvénile sans qu'elle ne parvienne à l'effacer, à le gommer à tout jamais. Mais pourtant, elle tint bon et ne détala pas tel un lapin pris en chasse comme son corps lui dictait de faire. Non, elle sut garder toute sa dignité et resta droite et fière, comme on le lui avait appris à faire en toute circonstance lorsqu'elle était encore la belle princesse désirée de tous. A présent, qu'était-elle au juste ? Une souillon galopant à travers les bois, courant à sa perte en pénétrant en territoire ennemi au côté d'un solitaire dont elle ne connaissait que le nom et qu'elle n'avait jamais aperçu avant ?  C'était du moins ce que l'on pouvait penser. Où était passée cette fourrure blanche qu'elle arborait avant, plus somptueuse que maintenant, nuancée d'éclats argentés qui venaient luire sous l'astre solaire ? Où étaient passés ces magnifiques yeux comparables à l'eau d'un océan clair et limpide, où habitait une lueur de joie démentielle ? Mais où était donc passé ce sourire si frivole et enjoué, que l'on se plaisait à contempler ? Et cette princesse, héritière des souverains régnants, si jeune et si belle mais si affable à la fois, pourquoi avait-elle disparue ? Saëna avait toujours été là pour guider, écouter et comprendre les personnes qui se confiaient à elle, en bonne âme qu'elle était. Plus que ses sœurs, elle avait été à l'écoute de tous et y consacrait la plupart de son temps au lieu de se livrer à des jeux de son âge. Ainsi, adulte à l'âge où l'on devrait batifoler dans les prairies en courant après les papillons, la demoiselle à la fourrure blanche s'était elle-même privée d'une enfance qui aurait pu être merveilleuse et à présent, elle le regrettait de tout son être. Si seulement elle avait le pouvoir de retourner en arrière, elle serait sûrement la plus comblée de toutes les louves. De ce fait, elle aurait peut-être eu la raison de reprendre le flambeau à la mort de sa mère, cette fois-ci. Mais changer le court du temps lui était impossible, malheureusement, et un soupir vint s'échapper de ses lèvres légèrement ouvertes, formant un nuage de buée qui flotta face à elle pendant quelques interminables secondes.
Elle venait de s'arrêter face à l'immense étendue d'un rouge sombre que représentait le lac de Sang, au beau milieu de terres ennemies. L'on racontait que de nombreux cadavres reposaient au fond, mais pas des cadavres de loups Rubis, non. Des cadavres de loups ennemis à cette meute-ci. A nouveau, Saëna fut parcourue d'un frisson tandis qu'un éclair d'épouvante passait en une fraction de seconde à travers son regard habituellement si sublime. Elle recula d'un pas en voyant un os d'une couleur blanche délavée échoué sur la rive et manqua de tomber à terre, s'empêtrant les pattes dans une racine. Son état de panique n'avait sûrement pas échappé au mâle qui se tenait à ses côtés, cette fois-ci, et elle tenta de recouvrir toute sa lucidité tandis que son esprit s'embrumait. Jamais elle ne s'était sentie si mal à l'aise mais aussi en si grand danger qu'à cet instant précis. Quelque chose n'allait pas, elle le pressentait mais n'arrivait pas à mettre un doigt dessus.

    « Je suis enchantée aussi, même si ce n'est pas, comme tu l'as si bien dis, le moment approprié pour de telles politesses. Nous n'aurions jamais du pénétrer dans ce territoire, j'ai un très mauvais pressentiment. »


Souffla précipitamment la belle louve en regardant de tous les côtés sans parvenir à distinguer quoi que ce soit dans cette nuit lugubre, seulement faiblement éclairée par le halo argenté de la lune. Elle voulait quitter cet endroit au sein du lequel ils avaient malencontreusement pénétré, sans le savoir, mais ses pattes restaient profondément ancrées dans le sol, comme si quelque chose l'en empêchait. Pétrifiée, elle sentit  les poils de son échine s'hérisser tandis qu'elle pressentait qu'un danger imminent se rapprochait et suintait dans ce paysage si morbide.
Saëna posa de nouveau ses yeux sur Thron, ce loup qu'elle avait trouvé si acariâtre au début mais qui gravissait peu à peu les échelons de son estime. Et tout laissait supposer que ce n'était pas encore fini, que peut-être lui et elle deviendraient de bons amis. Comme ils pouvaient aussi devenir les pires ennemis que le monde puisse connaître. Et, tandis qu'elle le regardait, sans oser reporter son regard sur le paysage effrayant qui l'entourait, comme si la simple vue de cet être la rassurait, un long soupir émana de son corps. Malgré son jeune âge, elle devenait de plus en plus faible à mesure que le temps et les soucis l'accablaient et la fatigue ne faisait que la tenailler. La fatigue de mener une vie aussi lassante, la fatigue de rester seule en tout temps et en tous lieux. Décidément, elle n'en pouvait plus et finissait par être à bout.

 


Dernière édition par Hermès le Lun 24 Juin - 18:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.  Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.  I_icon_minitimeLun 24 Juin - 18:46

Le silence sentait la mort, empestait, même. Rien qu'une bouffée vous étouffait, emplissait vos narines d'une âcre et métallique odeur. On ne pouvait même plus compter sur le vent, qui était tombé il y a peu de temps. Peut-être lors de leur arrivée sur ces terres qui leur étaient, à tous deux, interdites ? Des picotements parcouraient Thron de part en part, de ses pattes musclées à son dos trapu, en passant par sa queue fournie. Le loup avait peut-être un peu poussé trop loin, cette fois. Pénétrer sans montrer une once d'anxiété sur les terres Rubis était peut-être un peu culotté... Vachement culotté, en fait. Mais, le Solitaire n'avait fait qu'arboré, depuis le début de sa rencontre avec Saëna, un air constamment blasé, percé, quelques fois, d'éclairs de tristesse mal contenue, ne pouvant tout simplement plus être contenue. Thron se savait imposant et tenait à garder cette image, à l'imprimer dans chaque rétine se posant sur lui, indélébile souvenir d'un mâle puissant et inébranlable. Mais, loin était la vérité, très loin. Sa propre image avait commencée à le dégoûter dès son plus jeune âge, ne se sentant pas à sa place dans une lignée d'Emeraudes. Alors que chacun de ses ancêtres avaient gardés cette marque typiquement verte, ce dans quoi semblait forgé tout Emeraude, Thron en était simplement dépourvu. Pas spécialement intelligent, à peine tacticien, il n'avait eut pour lui qu'un physique impressionnant et forçant le respect de plus d'un loup. Rien de plus. A ce qu'il savait, chacun des membres de sa famille était mort en se sacrifiant - à moins peut-être Helgrind, son frère. Sa mère avait quitté le monde des Vivants en leur donnant la vie, à Hel' et lui. Son géniteur avait périt lors d'un affrontement avec des intrus sur les terres Vertes. Ses grands-parents avaient succombés dans la Guerre qui avait opposé Tarek et les Solitaires. Et lui, seule tache venant orner le tableau de cette époustouflante lignée qui avait servit les Emeraudes, avait déserté. Son passé - qu'il reniait autant qu'il le pouvait à présent - se faisait plus lointain chaque jour durant. Mais, alors que cette perspective aurait dû le réjouir, Thron avait simplement le sentiment tangent d'être seul. Encore plus seul. Son frère partit, sans lui avoir adressé un adieu, le mâle était délaissé. La peur d'être renié avait été embrassée de force. Finalement, n'avait-il pas mérité, cela ? Trop différent, il avait mieux valu le mettre de côté. Le mettre de côté même si cela impliquait l’extinction de sa lignée. Cette possibilité le hantait en tout temps, à chaque pas qu'il faisait et à chaque pas qu'il aurait à faire. Le Solitaire était loin de posséder un esprit vif digne de ses aïeuls, mais, au moins son cœur était-il honnête et droit comme il en manque tant de nos jours.

Une brindille sous ses pattes craqua et dégagea le voile fin qui avait obstrué pendant quelques minutes son regard jaunâtre. Redressant lentement la tête, de manière involontairement impérieuse, il embrassa le paysage de ses globes d'or acide. Bien que le mâle y paraisse insensible, il était réceptif à tout ce qui l'entourait. Sa conception du beau ne s'arrêtait pas à un choix simple et décisif. Il lui fallait du temps et un minimum de concentration afin de déterminer quelque chose, choisir vers quoi son cœur pencherait ou qu'est-ce qu'il rejetterait. Faussement indifférent à ce que dégageait le lieu, il inspira profondément une goulée d'air lourd d'une odeur sanglante. Thron avait beau ne pas être très malin et cultivé, il savait rêver et reconnaître un endroit ancestral lorsqu'il en croisait un. Il expira. Le voilà, ce fameux Lac de Sang. Là où les ennemis des Rubis reposaient, abreuvant les végétaux divers qui semblaient clôturer cette étendue sanglante. La Lune, toujours aussi resplendissante, faisait refléter sa lumière divine sur la surface, noire la nuit tombée, du Lac. Son reflet semblait entouré d'un voile cristallin et doux. On aurait presque eut envie de rejoindre cette représentation fantomatique de l'Astre lunaire, plonger dans cette eau poisseuse et brunâtre. L'expérience pouvait être constructive, après tout. Obnubilé par la beauté des lieux, Thron se fit tirer de ses pensées par la femelle pâle. Lui, si confiant et obtus dans ses raisonnements et sa contemplation n'avait pas prêté attention à celle qui l'avait accompagné jusqu'ici. Leur rencontre n'avait pas particulièrement bien débutée, mais, il ne se voyait pas haïr cette femelle. Pas elle. Plus il avait eut le temps de la côtoyer, plus Thron avait eut la nette impression qu'elle semblait souffrir d'un mal similaire au sien. Après tout, il se savait ne pas être le seul à avoir été abandonné. D'ailleurs, la Vie avait été bien plus cruelle avec d'autres que lui.

- Je suis enchantée aussi, même si ce n'est pas, comme tu l'as si bien dit, le moment approprié pour de telles politesses. Nous n'aurions jamais du pénétrer dans ce territoire, j'ai un très mauvais pressentiment.

Elle avait tiré cette phrase d'un coup, stressée. Comme si cela pouvait l'aider à évacuer quelque chose, ses angoisses, peut-être. Alors que Thron avait bel et bien été charmé par le paysage qui s'était si bien offert à eux, Saëna n'avait pas le même point de vue. Sûrement qu'elle était plus terre à terre que le mâle, qui divaguait de plus en plus, ces temps. Interloqué et tiré de ses rêveries, il dressa ses oreilles et élargit ses sens, dépassant la simple inspection esthétique des lieux, cherchant désormais un danger. Mais rien. Rien ne vint au Solitaire qui suspectait la femelle de simplement craindre le territoire Rubis pour les frasques funèbres de ces derniers. Il fut tenté, après avoir laissé retomber ses oreilles, de lancer une petite pique à la louve blanche. Mais, il n'en eut pas le temps : un mouvement secoua des fourrés un peu plus loin, sur leur droite. Tournant d'un bond sur lui-même, Thron regarda dans la direction du bruitage et tenta de percer l'obscurité. Hélas, bien que ses globes de couleur néon fassent un bel effet lorsqu'on les rencontrait, ils ne permettaient cependant aucune vision spéciale, se démarquant de la vue commune aux loups. Cependant, il n'eut pas à attendre longtemps, la chose qui agitait ces dits buissons sortit. Et, le mâle s'attendait tout sauf à cela : un ours. Haut et gras, large comme Thron était grand, l'animal devait bien faire trois fois leur poids, à Saëna et au Solitaire. Quand il repensa à la méfiance de la femelle, il se maudit de ne pas l'avoir écoutée. Comment cet animal monstrueux avait-il put se frayer un chemin jusqu'à eux sans que le loup ne s'en rende compte ? Ne tergiversant pas plus sur la question, il tourna ses yeux jaunes vers la louve pâle et souffla doucement :

- Nous aurait-il repéré qu'il nous aurait déjà pris en chasse. Faut s'éloigner d'ici rapidement. Et silencieusement. N'y a-t-il plus qu'à espérer ne pas avoir affaire à une mère tenant à protéger ses petits.

Mais, alors qu'il venait de recommander le silence, le mâle ne put s'empêcher de lâcher un grondement caverneux à l'adresse de l'ours. Sa nature dominante se manifestait lorsque le moment était le moins propice possible. L'ours leva les yeux des fourrés, dans lesquels il cherchait quelques baies sucrées, de quoi faire un bon en-cas nocturne, et souffla bruyamment. Il était temps pour les deux loups de déguerpir. Mais, le sentier par lequel tous deux étaient passés se retrouvait sur le chemin de l'ursidé. Il ne leur restait plus qu'à s'enfoncer dans les terres Rubis et à prier pour leur salut. Sauf, que lorsque l'on venait à confier sa vie à autrui, on finissait souvent par être dessus, donc mort. Aussi, prier un quelconque dieu ne servirait-il à rien tant qu'ils n'auraient pas tous deux déguerpit aussi vite que leurs pattes le leur permettraient. Ce qu'ils firent. Jetant un dernier regard alarmé à l'ours brun, paraissant noir en cette nuit sombre, Thron poussa Saëna à se mouvoir, la brusquant de son museau contre l'épaule fine et musclée de la femelle. Le mâle ne serait pas si individualiste que ça, finalement ? Attendrait-il que la louve se meut afin de prendre lui aussi la fuite ? Cela semblait bel et bien être le cas.
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MessageSujet: Re: Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.  Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.  I_icon_minitimeDim 30 Juin - 17:56

Ce lieu empestait la mort et les effluves sanglantes qui embaumaient l’air ne faisaient que s’engouffrer dans les narines dilatées de la louve blanche jusqu’à lui en donner la nausée. Une atmosphère lourde, suffocante, pesante régnait en ces lieux que Saëna parcourait de son regard tandis qu’elle se retenait à grande peine de ne pas s’enfuir. Elle ne voulait pas se montrer peureuse face au solitaire qu’elle avait trouvé acariâtre au début de leur rencontre. A vrai dire, elle était plutôt téméraire en temps normal, mais à ce moment, un profond malaise l’habitait et un mauvais pressentiment la tenaillait. Un pressentiment qui ne tarda pas, d’ailleurs, à se montrer fondé puisqu’une énorme bête sortit des buissons qui s’étaient mis à bouger quelques instants plus tôt et qui avaient commencé à alerter la demoiselle à la fourrure blanche. Oreilles dressées, elle avait gardé une expression anxieuse sur le  visage jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle se trouvait face à un ursidé d’une taille inimaginable, qui faisait peut-être deux ou trois fois la sienne. Hébétée, incapable de penser ou de réagir, la louve blanche gardait les yeux rivés sur la bête qui s’était redressée de toute sa hauteur. Un animal gigantesque que l’on appelait communément un ours et que Saëna, comme tout loup, craignait par-dessus tout. Ils étaient généralement grands, trapus et massifs et dotés de griffes capables de vous labourer la peau et de vous dépecer d’un seul coup bien placé. A cette seule pensée, Saëna frémit de tout son long, un frisson qui dévala le long de son échine jusqu’au bas de son dos. Un frisson d’effroi qu’elle ne parvint pas à dissimuler tant la peur était omniprésente. Ces animaux étaient particulièrement dangereux, surtout lorsqu’ils étaient affamés ou qu'ils tentaient de protéger leurs petits, et celui-là semblait tout sauf rassasié d’après son comportement. Il fouillait vainement dans les buissons, à la recherche de quelques baies à se mettre sous la dent en cette nuit chaude d’été. L’idée de déguerpir au plus vite ne  traversa même pas l’esprit de la demoiselle et elle resta au côté du solitaire, sans même lui adresser un regard ni une seule parole. A vrai dire, elle en était incapable tant elle était paralysée par la peur qui s’était insinuée dans son esprit et qui l’empêchait d’effectuer le moindre mouvement. Et pendant ce temps, le temps s’égrenait, les secondes s’écoulaient, rapprochant ce moment inexorable où l’ours allait enfin apercevoir les deux lupins ou sentir leurs odeurs, tant l’odorat de ces bêtes était développé. De plus, malgré leur forte corpulence et leur démarche maladroite, les ours se  révélaient être très rapides, grimpeurs habiles comme excellents nageurs. En somme, si l’effroyable bête qui se dressait devant eux décidait de les prendre en chasse, les deux loups n’avaient plus qu’à prier pour leur salut et filer à une vitesse fulgurante, aussi vite que leurs pattes le leurs permettaient.

    « Nous aurait-il repéré qu'il nous aurait déjà pris en chasse. Faut s'éloigner d'ici rapidement. Et silencieusement. N'y a-t-il plus qu'à espérer ne pas avoir affaire à une mère tenant à protéger ses petits. »


Souffla le solitaire qui lui intimait clairement de se taire et de se faire la plus discrète possible, s’ils ne voulaient pas se faire repérer. Saëna pensa alors qu’elle allait pouvoir s’en tirer si elle suivait les conseils du mâle et qu’elle lui emboitait le pas dans le silence le plus total, si seulement ce dernier ne s’était pas contredit lui-même en l’espace de quelques secondes. Il lâcha un grondement sourd et rauque qui résonna au cœur de la nuit, tandis que l’ours se redressait à l’entente de ce son et levait les yeux des fourrés dans lesquels il était plongé. Saëna se décida alors enfin à tourner la tête vers son congénère et à planter son regard pâle dans le sien, où luisait une lueur de peur mais aussi de colère. La peur qui se lisait clairement dans ses moindres mouvements et même sur son visage, et une colère grandissante envers ce mâle qui serait responsable de son éventuelle mort. Car en cet instant précis, Saëna avait du mal à s’imaginer qu’elle allait ressortir vivante de cette épreuve. Tout ça à cause du comportement dominant de ce mâle qui n’avait pu se retenir, qui n’avait pu étouffer ce foutu grognement survenu au moment le moins propice. Que leur restait-il à faire maintenant ? La réponse devenait évidente à ses yeux, à présent : ils allaient devoir s’enfoncer encore plus profondément dans les terres Rubis, ces terres hostiles et inhospitalières que Saëna détestait tant. Elle avait comme un mauvais pressentiment, du même genre que celui qu’elle avait senti quelques instants plus tôt avant que la gigantesque bête n’émane des fourrés pour lui flanquer une peur effroyable. Ainsi, une seule et unique possibilité s’offrait à elle, qu’elle ne pouvait ignorer si elle ne voulait pas mourir aujourd’hui. Et même si elle se sentait lasse de la vie qu’elle menait, même si elle se sentait plus affaiblie par le temps qui passait, même si elle n’avait plus cette prestance et cette grâce d’antan, lorsqu’elle était encore une princesse, Saëna conservait cette volonté de vivre. Avant, cette dernière était farouche et immuable, maintenant ce n’était plus qu’un mince fil d’espoir qui se détissait à mesure que le temps s’écoulait, que les mois, les années passaient. Mais il restait toujours là, pour le moment, et la louve blanche n’était pas encore prête d’arriver au terme de sa vie. Sûrement que cela ne saurait tarder, même si elle n’avait seulement que quatre ans et qu’elle était encore une louve dans la force de l’âge, capable d’accomplir de grandes prouesses si elle le souhaitait. Mais plus elle vieillissait, plus elle s’éloignait du moment de sa naissance, plus l’envie de rejoindre les siens s’accroissait. Cette envie inextricable de ne plus ressentir son cœur cogner dans sa poitrine, de ne plus fouler le sol, de ne plus ressentir ce flot impétueux d’émotions contradictoires et cette nostalgie immuable.
Ainsi, alors qu’elle dardait sur le mâle ses prunelles d’un bleu pâle, il vint pousser son épaule à l’aide de son museau, le regard alarmé. Elle sembla peu à peu reprendre conscience de ce qu’il se passait et ses yeux s’embrasèrent lorsqu’elle entendit l'ursidé laisser échapper un bruit qui s’apparentait à un grognement. Poussée par la peur mais aussi par son instinct de survie, la demoiselle à la somptueuse fourrure blanche détala, laissant une trainée de poussière derrière elle. Elle se dirigeait tout droit vers le cœur des terres Rubis, en redoutant atrocement ce qui allait les attendre là-bas. Mais après tout, ce pouvait difficilement être pire que ce qu’ils venaient de voir. D’ailleurs, Saëna ne se préoccupa même pas de savoir si l’animal gigantesque était à leur trousse, ses griffes non rétractiles prêtes à se planter dans leurs corps, et ne chercha même pas à le savoir. Elle se contentait de galoper comme elle ne l’avait jamais fait. Courir, galoper, courir, encore et encore, dans une débauche d'énergie, dans une explosion de vigueur surpuissante. Courir et sentir son souffle se faire de plus en plus rauque, courir et sentir ses membres s'épuiser à cause de la fatigue, courir et sentir les battements infernaux de son cœur dans sa poitrine, prêt à exploser. La belle blanche accéléra encore, n'étant plus qu'une tâche de couleur parmi ce paysage morne et austère. A chaque foulée, elle se jetait à corps perdu dans la course, tandis que ses veines battaient à ses tempes dans un rythme infernal qui ne faisait que s'accélérer à mesure que les secondes s'écoulaient. La peur la stimulait, lui donnant l’énergie nécessaire pour ne pas s’écrouler sur le sol, inerte, et se faire rattraper par une mort certaine. Elle trouva, au plus profond de son être, le courage de tourner la tête derrière elle après avoir galopé pendant de longues minutes et poussa un long soupir en voyant que l’ours ne les avait pas poursuivis. Ou du moins le pensait-elle.

    « Je crois que c’est bon… On l’a échappé belle. »
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Azazel

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MessageSujet: Re: Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.  Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.  I_icon_minitimeDim 14 Juil - 23:51

Thron.

Il ne savait pas exactement quoi faire. Ils se retrouvaient contre leur gré dans un territoire Rubis et s'y étaient suffisamment enfoncer pour ne plus avoir la certitude d'en sortir. Pourchassés par une ourse enragée, protégeant certainement ses petits de ce qu'elle pensait être une possible attaque, les deux loups venaient de galoper à vive allure pendant ce qui semblait à Thron une bonne heure. Une nuit, une année. Qu'en savait-il ? Rien. Décidément, ce mâle ne savait pas grand chose. Mais, quand on a pas de cerveau, on a des pattes n'est-ce pas ? Celles du Solitaire auraient put tenir encore longtemps, si Saëna n'avait pas soufflé que le danger était probablement écarté. L'adrénaline, provoquée par la peur, aurait certainement poussé Thron à ses limites encore inexplorées. Propulsant son corps tel un boulet de canon à travers la terre d'une meute sanguinaire et cruelle, dépassant les arbres, les rocs et les cours d'eau à une vitesse incroyable. Les battements de son cœur affolé auraient résonné par delà les frontières et son souffle saccadé les auraient rejoints. Dans un orchestre puissant et parfaitement coordonné, il aurait put galoper encore pendant des heures, jusqu'aux premières lueurs de l'aube orangée. Et plus encore. Ses articulations auraient durement accusé les chocs brutaux des coussinets battant un sol sec et caillouteux, ses griffes auraient cliqueté dans la nuit, de concert avec ceux de la femelle de nacre, si elle l'avait suivit. Mais, heureusement, ils n'eurent pas besoin d'en arriver là. Quelque peu essoufflé, Thron dut se retenir devant la louve de ne pas souffler un râle puissant. Mais, après mure réflexion, il se sermonna et lâcha son soupir avant de reprendre une goulée d'air, lourdement chargée de cette odeur métallique qu'a le sang. Ils ne s'étaient pas tant éloignés que ça de ce fameux Lac. Ou, ce dernier possédait une telle quantité de liquide vital en son sein que rien ne semblait pouvoir stopper son odeur âcre qui transperçait toutes vos défenses. L'ex Emeraude ne comprenait décidément pas comment des êtres pouvaient apprécier vivre ici. Cette pesante atmosphère, où semblaient se complaire certains, ne faisait que lui hérisser l'échine un peu plus, chaque instant passés ici-même. Pourtant, autre chose le faisait frissonner plus encore : il ne réagissait pas de manière aussi dure qu'il le devrait face à cette femelle. Saëna semblait avoir une mauvaise influence sur son comportement, comme si la femelle déréglait sa façon d'agir face à un membre de la gent féminine. Même avec Vixen, le loup ne se laissait pas aller ainsi. Ou, peut-être était-ce justement parce que c'était Vixen qu'il ne se comportait pas ainsi ? Honnêtement, il n'était pas temps de se poser pareilles questions. Peut-être qu'un danger temporaire avait été écarté, mais, cela ne les sortait pas de ce faux pas.

- Quelle poisse. Je tenais à m'excuser tout de même... N'aurais-je pas grogné que cette ourse ne nous aurait certainement pas repérée. Enfin. Nous voilà dans une belle... Poisse. J'aime de moins en moins cet endroit.

Effectivement, si Thron avait d'abord apprécié ce paysage funeste et ses odeurs aussi puissantes que nouvelles, cette impression avait été chassée dès la découverte en catastrophe de cet ursidé bien bâti. A présent, un champ de lé se déroulaient sous leurs yeux tantôt bleus et tantôt jaunâtres. Le Solitaire faisait face à l’immensité de cette plaine avec déférence et crainte. Il avait beau ne pas vouer son respect à tout le monde, le loup savait reconnaître quelque chose d'exceptionnel lorsqu'il le voyait. La lune, immense et moins nimbée de sa lumière argentée, laissait tout de même apercevoir qu'il leur faudrait bien parcourir des kilomètres avant de ne serait-ce qu’espérer arriver au bout de cette prairie dépourvue de reliefs. Elle semblait en tous points parfaite : toutes les épis avaient la même hauteur, pas un vallon ne se profilait à l'horizon. Et, même avec ça, Thron ne voyait pas la fin de ce champ. Seraient-ils définitivement perdus ?

- Aucune idée de ce qu'il faudrait faire, mais nous ne pouvons qu'avancer. Pas envie de retourner sur mes pas. Et toi ?

Le mâle s'était tourné vers Saëna, la regardant pour la première fois véritablement dans les yeux. Quelque chose de triste attirait l'oeil du loup, mais, il ne sut le définir. Aussi, évitant un malaise qui se serait avéré certain s'il continuait à se laisser la toiser ainsi, le Solitaire fit à nouveau face au champ. Son regard flamboyant se posa, une fois de plus, sur l'astre lunaire qui attirait inexorablement ses globes jaunes. Rien qu'à l'idée de ne plus la revoir, cette lune, Thron en frissonnait. Elle était un symbole puissant pour sa race, mais, pas tous étaient aussi réceptifs que lui. Un soupir s'éleva et il souffla le peu d'air que ses poumons le laissaient garder en soi. Il avait reprit son souffle normal et son coeur s'était calmé. Il lui faudrait encore une ou deux minutes pour totalement récupérer. Ce qui ne l'empêchait en rien d'avancer. Aussi, sans attendre une réponse de la part de la femelle de nacre, il fit un pas en avant, puis deux. Avant de totalement pénétrer entre les épis de blé. Ces derniers bruissaient agréablement sur son passage, Thron avait donc bel et bien l'intention de sillonner ce champ de part et d'autre. Qu'à cela ne tienne, Saëna ne semblait pas avoir trouvé une meilleure idée. Et, le Solitaire avait la conviction, désormais, qu'avancer sans s'arrêter leur garantirait leur survie.

- On va avoir un bout de chemin à faire à découvert. Et, rien ne dit qu'un vent latéral ne soufflera pas d'ici quelques minutes, balayant notre odeur ainsi que notre anonymat aux truffes des Rubis. Ça ne vas pas être une parte de plaisir... Mais, depuis le début, quelque chose me dit que notre rencontre ne le serait pas non plus.

Il ne critiquait en rien Saëna e son comportement - après tout, il ne se sentait pas si mal à ses côtés -, mais, faisait seulement remarquer qu'ils n'étaient pas franchement bien partis dans leur relation. Si relation il y avait, en fait. Quoi qu'il en soit, Thron n'avait pas pour habitude de se mêler aux autres, et encore moins aux femelles. Qu'il accepte la présence de cette louve à son côté prouvait qu'elle ne l'insupportait pas. Du moins, pas encore.
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MessageSujet: Re: Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.  Songe d'un crépuscule (suite) - with Thron.  I_icon_minitimeLun 22 Juil - 20:01

Rien ne vint s’infiltrer dans ses narines largement dilatées après sa folle course hormis le souffle du vent qui ne lui apportait aucune odeur spécifique. Pas même celle de l’ursidé qui les avait pris en chasse mais qui avait sûrement dû renoncer à poursuivre les deux loups effrayés qu’avaient été ce dénommé Thron et elle-même. Tout était calme, silencieux et pas un bruit ne venait percer ce chant muet. Trop silencieux même pour que la louve de nacre ne se sente parfaitement en sécurité. Ainsi, elle ne cessait de fureter les environs de son regard d’azur, aux prunelles semblables au ciel lors des beaux jours d’été sans que rien ne vienne attirer son attention. Mais à ses côtés, le mâle ne semblait même plus se préoccuper d’un éventuel danger dans les parages. Il se contenta de lâcher un profond soupir avant de reprendre une goulée d’air fraiche tonifiante, ce que Saëna fit aussi de ce côté tant cette course l’avait éprouvée. Elle s’imaginait bien qu’elle aurait été moins rapide, moins endurante ou même moins chanceuse, elle aurait fini sous les griffes non rétractiles de l’ursidé, sans aucune chance de s’en sortir. Ça oui, elle se l’imaginait volontiers et à cette seule pensée, un frisson dévala le long de son dos pour ne s’arrêter que tout en bas. Elle avait eu peur, envahie par ce sentiment de terreur atroce qui vous laisse incapable de penser ou de réagir pendant le moment présumé, avec cette pensée envahissante qui vous certifie que vous allez périr d’un moment à l’autre, cette pensée qui vous obnubile et ne vous lâche pas une seconde.  Et dire qu’elle aurait pu rejoindre sa famille, là-haut, dans les cieux… La demoiselle à la somptueuse fourrure blanche se demanda alors si elle avait bien fait de galoper à en perdre haleine pour sauver sa peau, si elle n’aurait pas plutôt du se laisser mourir. Mourir comme une lâche, incapable de se battre. Non, décidément, elle n’aurait jamais pu. Dans le passé, Saëna s’était déjà considérée comme une lâche lorsqu’elle avait  dû abandonner sa meute, et elle s’était mise dans la tête que plus jamais elle ne commettrait d’acte de défaut de courage semblable. Comme un phénix, Saëna était de nouveau née de ses cendres,  ayant appris énormément de chacune de ses faiblesses qui avaient à la longue fini par se transformer en défaut. De sa présumé faiblesse, elle en avait fait une force tout comme sa douceur et sa timidité qu’on lui reprochait bien trop souvent puisqu’elle devenait ainsi facilement atteignable, facilement blessée. Le changement qui avait suivi sa renaissance ne s’était pas arrêté à son mental. Pour couronner le tout, la louve décida aussi de rejoindre les rangs des Saphirs, qui étaient à cette époque alliés à sa meute légitime, la meute qu’elle aurait dû gouverner en succédant à sa mère. Elle ne se présenta pas à ce clan sous la face d’une princesse déchue, non, simplement comme une solitaire errante de tous temps que l’on accepta avec plaisir et qui ne tarda pas à accéder au poste de traqueur, une fois apprises toutes les ficelles du métier. Ainsi, avec cette alliance qui semblait infaillible entre les deux meutes, la louve en apprenait toujours sur son véritable clan, les commentaires allant bon train au sein du camp, et sans que l’on découvre sa véritable identité pour autant. L’identité d’une lâche. Tout cela se passait ainsi pour le mieux, jusqu’au moment où les temps décidèrent de changer et  que l’alliance ne fut plus. Depuis ce jour-là, Saëna n’eut plus aucune nouvelle de sa meute soi-disant gouvernée par une louve au physique semblable au sien, tellement semblable qu’il était facile de s’y méprendre. Mais non, la femelle de nacre restait toujours du côté des Saphirs bien que son âme et son corps tout entier ne soit dévoués qu’à sa meute légitime, celle où elle avait grandi paisiblement en compagnie de ses chers frères, mais surtout de ses tendres sœurs qui avaient marqué sa vie et que jamais elle n’oublierait, par-delà la mort elle-même. Bien décidée à rester une Diamant malgré tous les changements opérés, malgré les tensions qui s’accroissaient entre les clans et qui menaçaient de se transformer en une éventuelle guerre. Oui, malgré tout cela, Saëna resterait une Diamant. On ne pourrait jamais lui demander d’oublier ce clan au profit d’un autre. Jamais. C’était comme dire à quelqu’un d’oublier sa maison, sa famille, ses amis. Bien qu’il ne lui resta plus grand-chose de ce goût-là au sein de ce clan qu’elle avait déserté il y avait des années de cela, et qui n’avait pas pour autant cessé d’hanter les moindres de ses pensées.

    « Quelle poisse. Je tenais à m'excuser tout de même... N'aurais-je pas grogné que cette ourse ne nous aurait certainement pas repérés. Enfin. Nous voilà dans une belle... Poisse. J'aime de moins en moins cet endroit.  Aucune idée de ce qu'il faudrait faire, mais nous ne pouvons qu'avancer. Pas envie de retourner sur mes pas. Et toi ? On va avoir un bout de chemin à faire à découvert. Et, rien ne dit qu'un vent latéral ne soufflera pas d'ici quelques minutes, balayant notre odeur ainsi que notre anonymat aux truffes des Rubis. Ça ne va pas être une partie de plaisir... Mais, depuis le début, quelque chose me dit que notre rencontre ne le serait pas non plus. »


Les paroles du dénommé Thron vinrent briser le lourd silence qui s’était installé et elle sursauta légèrement à l’entente de sa voix. Sa voix qui l’enveloppait d’une douce quiétude et avait pour effet de la rassurer, d’apaiser les craintes qui la taraudait. Sans savoir pourquoi, Saëna finissait par se sentir plus en sécurité avec ce mâle que seule alors que c’était lui qui était allé les fourrer dans cette situation pour le moins compliquée. C’était lui qui les avaient amenés en territoire ennemi, qui n’avait pas perçu le danger imminent et qui avait grogné sur l’ursidé au moment le moins propice, déchainant ce dernier qui s’était lancé à leurs trousses. C’était lui le fautif, celui qu’il fallait blâmer. Et pourtant, la louve de nacre n’en faisait rien et se contentait de poser sur lui son regard vif, splendide, envoûtant qu’on ne se lassait pas de contempler. Elle avait dans ses prunelles cet éclat de ruse et de malice, d’intelligence et de tendresse qui étonnait et charmait d’un simple coup d’œil. Ou du moins, qui ne laissait pas insensible. Elle semblait sonder l’âme du loup qu’elle avait trouvé acariâtre au début de leur rencontre et qui avait fini par se révéler plus avenant qu’elle ne l’aurait imaginé, laissant cette impression qu’elle parvenait à lire dans son esprit, à ressentir ses craintes, à le comprendre de bout en bout. Pourtant, il n’en était rien. Le solitaire était un parfait inconnu à ses yeux, un individu sur lequel elle ne pouvait mettre qu’un nom et rien d’autre. Un parfait inconnu qu’elle n’avait toujours pas réussi à cerner durant les quelques heures, plus ou moins longues, qu’il avait passées ensembles et qui n’avaient pas vraiment constituées une partie de plaisir. Tout d’abord, ils avaient manqué de passer sous les griffes d’un ours enragé mais ils se retrouvaient, en  plus de tout, coincés en terres ennemies avec cette incapacité indéniable de revenir sur leurs pas. Il ne leur restait plus qu’une seule solution qui était de s’enfoncer plus encore sur ses territoires hostiles qui inspiraient une crainte épouvantable à l’ancienne princesse. Elle avait beau ne pas en avoir la moindre envie, elle se résigna à pénétrer dans le champ de maïs qui s’étendait à perte de vue, autant pour sa propre survie que pour celle de son compagnon de route, tout en embrassant l'étendue infinie du regard. Les épis de blé venaient fondre sur elle comme une vague d’assaillants mais ils se révélaient au final d’un contact étonnamment doux et se contentaient simplement de caresser la soyeuse fourrure blanche qui contrastait  au milieu de ce paysage. Ainsi, la louve de nacre chemina tout d’abord sans un mot, sur les traces du solitaire, avant de se porter à sa hauteur quand quelques minutes se furent écoulées et de river son regard azuréen sur lui. Ce fut d’une voix douce, comme à l’accoutumée, qu’elle prit la parole mais où recelait une pointe de tristesse, de nostalgie inéluctable que l’on ne pouvait nier.

    « Ce n’est rien. Nous sommes vivants, et c’est sûrement ça le principal. Maintenant, il va nous falloir sortir d’ici indemnes et j’ai comme l’impression que ce ne sera pas la tâche la plus aisée qui nous ait été donnée. Il ne nous reste plus qu’à avancer puisque faire demi-tour reviendrait à un suicide, et espérer que des loups Rubis ne nous fondent pas dessus. » soupira-t-elle avant de reprendre, d’un ton plus bas, plus secret, comme si elle avait souhaité que personne d’autre ne l’entende. « Moi, je n’ai jamais pensé que notre rencontre ne serait pas une partie de plaisir. Tu m’as tout l’air d’être un loup sympathique. Que tu ne penses pas pareil de moi, je n’y accorde aucune importance, tu sais. Ça ne changera pas ma façon de penser, et ça ne modifiera pas l’avis que j’ai pu me faire sur toi. »


Un discours tel qu’elle en avait eu l’habitude de faire, mais un discours qui n’en restait pas moins sincère. A ce solitaire dénommé Thron, elle avait ouvert son cœur rien que par des simples mots, lui avouant la sympathie qui lui inspirait sans parler de la confiance qu’elle avait en lui, inexplicablement. Elle avait beau ne pas le connaître, elle se sentait prête à se confier à lui alors qu’il n’était pas l’ami idéal qu’elle s’était imaginée. Mais l’heure n’était sans doute pas à de telles confidences et le moment n’était pas le plus propice pour ce genre de conversation, m’est avis. A tout moment, des loups ennemis risquaient de les débusquer et de les prendre en chasse, eux les prédateurs et Thron et Saëna, les malheureuses proies qui couraient inévitablement à leur perte, où qu’ils aillent. Quoi qu’ils fassent.  Peut-être que tous deux étaient déjà cernés, dévorés du regard par des centaines et des centaines de yeux jaunâtres qui brillaient dans le noir. Attendant avec une impatience non contenue que les intrus qu’incarnaient les deux loups finissent morts, égorgés, dépecés ou dans un quelconque état d’une ignominie sans pareille. A vrai dire, les Rubis n’avaient jamais été réputés pour leur tendresse implacable mais plutôt pour leur violence et leur soif de sang qui ne s’étanchait jamais. Et dire que, d’après ce qu’elle avait entendu, sa meute légitime prévoyait une alliance avec ces dégénérés… A cette brusque pensée, son cœur se serra douloureusement alors qu’elle réalisait enfin que son clan actuel risquait fort bien de se retrouver seul en cas d’une éventuelle guerre. Plus exposé que tous les autres.
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