Après ma première rencontre avec Luna, je m'étais senti perdu durant plusieurs jours. Mais j'avais pris tout mon temps pour réfléchir, et je savais exactement ce que je voulais: Elle. C'était avec elle que je voulais passer le reste de ma vie. Elle était plus jeune que moi, mais cela ne me posais aucun problème. j'étais prêt à lui apprendre ce que je savais et plus que tout au monde, je voulais partager ma vie avec elle. j'espérais de tout mon coeur que mes sentiments étaient réciproques et je comptais bien le savoir.
Je ne suis pas le genre de loup qui aime en secret et qui espère jusqu'à sa mort. Je comptais lui parler de ce que je ressentais. Si elle approuvais, eh bien nous passerions notre vie ensemble, et si elle me rejetais... Alors soit, je disparaîtrais de sa vie.
J'avais hâte de la revoir, de lui parler et de l'entendre rire encore. Mais autant que j'étais impatient, j'avais peur de perdre le seul amour que j'ai connu.
La nature se jour-là, semblait en rythme avec mon coeur. Les oiseaux étaient agités, mais me laissèrent en paix sur leurs terres. De grand prédateurs me survolaient à intervalles réguliers, guettant sûrement le moindre de mes faux-pas. Je n'avais pas peur d'eux, et je pense qu'ils le savaient. Mais ils continuaient leurs incessants va-et-vient autour de moi et cela me rendait nerveux.
Je ne pensais pas croiser Luna ici, parce que je n'avais pas eu le temps de lui donner rendez-vous la dernière fois: elle était partie trop vite.

Je m’apprêtais à quitter ce paradis, lorsqu'elle apparut, juste devant moi. Là, à quelques mètres, elle se tenait face à moi et me fixait. D'un seul coup, mon coeur accéléra la cadence, ce qui m'étonna. Je ne pensais pas qu'il soit physiquement possible pour un coeur de battre aussi vite que le mien quelques secondes plus tôt et pourtant il accélérait bel et bien son rythme, me donnant effroyablement chaud et me donnant la sensation que ma tête tournait. Le ballet des oiseaux de proies au dessus de moi n'arrangeait rien, il me déclenchait presque une migraine.
Le cri strident d'un rapace fit vriller mes tympan et me ramena à la réalité. Luna se tenait là, sans bouger. Elle semblait attendre, mais quoi? Devais-je m'approcher? Ou attendre qu'elle fasse le premier pas? Non, ma fierté de loup n'accepterait pas que je sois celui qui attend.
Sans un mot, je me lançais droit devant, doucement. J'avançais le plus lentement possible, tentant désespérément de ralentir les battements de mon coeur. Mais elle n'était pas si loin que ça, et bien vite je fut face à elle, beaucoup plus proche que la dernière fois.
Je ne savais ni quoi dire, ni quoi faire. Mes oreilles s'abaissèrent en arrière et je fuyait involontairement son regard.

- Qu'es...Qu'es que tu veux?

Luna me paraissait changée depuis la dernière fois. Je réalisais en la regardant, que nous n'avions passé que très peu de temps ensemble. Je me sentais bien auprès d'elle, et pour moi l'avenir était tout tracé. Si ce n'était pas elle, ce ne serait personne. Mais qu'en penserait-elle? Je ne pouvais pas lui faire une telle demande après si peu de temps.
Reprenant mon sang froid, chassant mes sentiments pour un temps, je décidais d'apprendre à la connaître autant que je le pourrais. Et lorsque le moment viendrait, je n'hésiterai pas à conquérir son coeur par tous les moyens qui s'offriraient à moi. Je savais déjà qu'elle aimait tuer. Peut-être pourrais-je utiliser ce point commun que nous avions, pour la rapprocher de moi petit à petit.
Je me redressais, tout comme mes oreilles, et la fixais dans les yeux. Ses yeux... Si bleus, si intenses, ils me donnaient envie d'y plonger, et de ne jamais en sortir. Sans montrer mon intérêt pour son regard, je lui lançais un sourire charmeur.

- Tu bégaye maintenant?

Je la taquinais volontairement, dans l'espoir de faire disparaître la gêne qui s'était malgré moi insinuée entre nous.
Ne lui laissant pas le temps de répondre, je me mit en marche en changeant de direction. A quelques pas d'elle je m'arrêtais et tournait mon regard vers ma nouvelle amie. Avec mon éternel sourire que je ne réservais qu'à elle, je prit de nouveau la parole.

- Me ferais-tu l'honneur de m'accompagner dans une partie de chasse sanglante?

Immobile j'attendis qu'elle réagisse à mon appel.

Alors que j'attendais sa réaction, Luna fila droit devant moi et m’entraîna avec elle.
Un magnifique spectacle nous attendais dans le champ de fleur. Alors qu'elle m'avais poussé à terre et me mordillait l'oreille, une immense nuée d'oiseaux de mille et une couleurs s'envola devant nous, nous offrant la plus belle démonstration de toute notre vie. De la mienne en tout cas. Luna s'arrêta, toujours au-dessus de moi, et contempla avec moi cette splendeur naturelle que nous offraient les volatiles. L'éblouissement passé, Luna recommença à mordiller mon oreille, et je ne l'en empêcha pas.
Elle repéra un lapin, s'en approcha. Mais contrairement à ce à quoi je m'attendais, elle le laissa filer. Cela m'étonna, mais je me dis que quelque chose devait la perturber pour qu'elle agisse aussi différemment de la dernière fois. Je ne suis pas le genre de loup qui juge, mais j'avoue qu'à ce moment-là, je me demandais si j'vais réellement interprété ses gestes dans le bon sens, le jour de notre rencontre.
Mais peu importait. Nous avions la vie devant nous et j'avais tout autant de temps pour apprendre à la connaître. Et je contais bien profiter de chaque instant passé à ses côtés.
Elle me donna une fleur. Je la prit dans ma gueule et la plaça délicatement sur son oreille, je la trouvais magnifique, mais gardais pour moi mes impressions, de peur de la faire fuir. Elle s'allongea ensuite sous un arbre et me regarda avec insistance. Que j'aimais la regarder! Jamais je ne m'en serais lassé.
Elle se lécha ensuite la patte puis me sourit.
Toujours émerveillé par sa splendeur, je ne cessais de la détailler du regard. j'aimais chaque courbe de son corps, chaque vague que le vent provoquait sur son pelage. Et j'aimais par dessus tout son sourire.
Mes oreilles, elles étaient à l'affût d'une proie. Efficaces comme elles l'étaient, elles ne tardèrent pas à m'informer de la présence d'un animal non loin. Je sentais mon organisme frémir en captant l'odeur d'un cerf. j'aime chasser les cerfs, parce qu'une horde de biche n'est jamais loin et que le grand prince de la forêt est toujours prêt à tout pour protéger ses femelles. De ce fait, chasser le cerf est une activité amusante, divertissante. Et tuer un tel animal est un réel plaisir pour un loup comme moi.
D'excitation je piaffais, et j'invitais bien vite Luna à me rejoindre pour enfin pratiquer ce que j'aimais par dessus tout: La chasse.

Pour la deuxième fois, je n'eu pas le temps de me joindre à la course poursuite. Luna, légèrement hyper-active sur les bords, me doubla bien vite et tua le cerf avant même que je sois arrivé en bas de la falaise. Elle m'attendit ensuite pour que je déguste le cerf avec elle, mais l'absence d'activité me coupa l'appétit.
Je restait debout, à quelques mètres d'elle et je regardais la horde de biches me filer entre les pattes. je ne dis pas un mot et laissa Luna manger tranquillement. Combien de temps avant qu'elle ne me considère comme un ami? Combien de temps avant que ses sentiments pour moi ne commencent à évoluer? Combien de temps me restait-il à attendre? Je ne le saurais probablement jamais. Le temps avec elle me semblait trop court. Mais lorsque mon regard croisait le sien, je me sentait comme transporté, et j'avais la sensation que la vie autour de nous s'arrêtait. Comme si plus rien n'existait.
Et pourtant, elle, elle était pleine de vie, toujours en mouvement, jamais arrêtée. J'aimais sa présence, son contact, son rire.
J'avais hâte qu'elle finisse, je voulais l'emmener quelque part. N'importe où, mais je voulais être avec elle. j'avais envie de courir après les rapaces immenses. Nous n'avions pas la moindre chance contre ces volatiles qui vivaient en grands groupes solidaires, mais en la présence de Luna, je me sentais invincible, capable de toutes les folies.
Et j'avais envie de lui montrer mes capacités.
Je venais de me rendre compte que je la dévisageais depuis un long moment, alors je détournais le regard et tapa machinalement dans un petit caillou qui se trouvait à mes pattes.

Lorsqu'elle eut terminé son repas, Luna partit en direction de la plaine. En quelques secondes elle repéra un lièvre mais ne l'attaqua pas. Il sentait la peur à plein nez et cela m'excitais fortement. Alors qu'il partait comme une fusée, Luna recula et s'adressa à moi:

- Bah aller vas-y quoi !! C'est qu'un lièvre après tout.

Je ne me fit pas prier. Depuis le temps que je n'avais pas ôter la vie à un être! D'un bond, je filais droit vers le petit animal. Je passais à une vitesse telle devant Luna que je provoquais une rafale de vent qui ébouriffa violemment son pelage. Avec un sourire sadique emprunt d'un bonheur intense, je ne m'arrêtais pas devant elle et continuait sur ma lancée.
Il ne me fallut qu'un instant pour rattraper le lièvre. J'ouvrais ma mâchoire pendant un virage très serré et la refermais brutalement sur les flancs du petit animal. Dans un jappement de douleur, le lièvre se débattit immédiatement, ajoutant plus de plaisir à mes actes. je resserrais légèrement ma mâchoire pour lui faire plus de mal et gémit de plaisir en sentant la première plaie s'ouvrir et évacuer dans ma gueule son premier sang. je relâchais alors ma proie qui repartit de plus belle, animée par la force du désespoir. Il fit un brusque écart et j'eu, l'espace d'un instant, la sensation que je le perdais. Pourtant, d'un puissant coup de postérieures sur le sol, je le rejoignais une nouvelle fois. Le pauvre animal courrait toujours, espérant finir par me semer. Mais encore je l'attrapais entre mes dents, cette fois j'avais eu une patte arrière. Ma mâchoire me démangeait, je mourrais d'envie de lui briser les os, mais le plaisir n'avait pas assez duré. Je me contentais d'exercer une pression douloureuse sur son membre avant de le relâcher encore. Mon manège dura encore un long moment. Je prenais plus que plaisir à terroriser cette pauvre bête. j'aimais lui faire croire qu'il avait une chance. Enfin, je décidais que le jeu arrivait à sa fin. Une dernière fois je l'attrapais, goûtant son sang avec délice. Je sentais entre mes dents les battements affolés de son coeur, et j'aimais ça. Je m'arrêtais enfin, et déposa doucement le lièvre à terre. Avant de retirer ma gueule de son petit corps je posais l'une de mes puissantes pattes avants sur son cou pour qu'il ne puisse s'échapper.
Puis, délicatement, je lui arrachais quelques touffes de poils sur les cuisses. Il me lançait de violents coups de postérieures pour tenter de se libérer mais je relevais la tête et attendais qu'il se calme. Lorsque c'était le cas, je reprenais ma sinistre activité. Après quelques minutes, il se retrouva nu à l'arrière. Son coeur ne ralentissait pas l'allure, mais ma victime semblait se résigner à mourir. Il ne couinait plus et ne bougeait plus non plus. Alors, pour lui redonner l'envie de se battre, je le mordais méchamment jusqu'à le faire saigner. J'aimais le voir remuer et japper de douleur! J'avais du sang plein les babines, l'animal était encore en vie, et Luna était à une certaine distance de moi. Je me demandais alors comment elle réagirait si elle s'approchait et me voyait faire...
D'un coup de mes incisives, j'arrachais violemment un morceau de chair au pauvre animal qui hurla sa souffrance. Son cri déchirant ne cessait d'accentuer mon plaisir. Alors je continuais joyeusement à le déchiqueter vivant, desserrant régulièrement la pression de ma patte sur son cou pour qu'il n’étouffe pas et garde sa conscience jusqu'à la fin. Après avoir mis à nu l'os de sa cuisse, je m'attaquais à son abdomen. cette fois ma proie ne resta pas éveillée très longtemps, j'eu à peine le temps d'entailler son estomac qu'elle perdit connaissance. Et à peine une seconde après je sentais son coeur ralentir jusqu'à s'arrêter.
Satisfait de ma traque, je laissais là le cadavre sanguinolent et m'écartait de quelques pas. Concentré dans ma funeste tâche, je n'avais pas prêté attention aux changements naturels de l'environnement. C'est Luna qui me sortit de ma transe en attrapant la peau de ma nuque dans ses dents.

- Il faut se trouver une grotte, et vite !

Je la dévisageai d'abord sans comprendre mais reprenais vite mes esprits. En silence, nous quittâmes notre paradis pour se trouver un abri avant le début de l'orage.

Supprimer le Rp svp