Bête est celui qui cherchera à fuir ce qu'il ne peut pas

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Ungue courait. A travers cette immensité toute de verdure et de vie, tantôt sombre tantôt lumineuse. C'était impressionnant.
Slalomant à bonne vitesse, la Solitaire prenait plaisir à contourner les arbres se trouvant sur sa route. La plupart, d'immenses troncs se terminant par un touffu toit de feuilles, devaient bien mesurer vingt bons mètres. Le contraste était dû à leur ramure, plus ou moins fournies selon l'arbre qui l'arborait. Les grosses racines sortant parfois du sol, Ungue les sautaient agilement. Quand elle les voyait à temps...
Plusieurs fois, la louve à crinière se retrouva étalée par terre. Mais, ces chutes inattendues et la douleur qu'elle lui causaient, ne la rendaient que plus libre et fougueuse.
Aussitôt sur ses pattes, Ungue ne repartait que plus vite. Avide de vitesse et d'oubli.
Car, l'effort physique lui faisait tout oublier. Ses souvenirs de guerre, comme d'enfance. Ils la hantaient et l'avaient changée il y a peu. Certes, dans le passé, la Solitaire se savait lunatique. Mais pas à ce point.

Elle-même ne se reconnaissait plus. S'acharnant sur son corps, en multipliant ses exercices de traque, Ungue pourrait nourrir toute une famille. Chassant plus que nécessaire, elle s'était étoffée et avait amélioré bon nombre de ses techniques de chasse.
Se surestimant plus que jamais, Ungue frôlait la mort quotidienement. Rien que quelques jours auparavant, la jeune louve avait voulu s'attaquer seule à un ours. C'est à voir comme la Solitaire était lentement en train de virer au noir.
Ce n'est pas qu'elle traite la vie de jeu... Mais, elle était perdue. Sans repère. Elle n'avait même pas recroisé Enkara. La sage louve lui manquait, même. Elle aurait su comment l'aider. Mais, Ungue était vouée à elle-même. Encore.
Alors elle courait, plus vite. Plus loin. Fuyant les souvenirs.
Vaine tentative, du moins.
Déboulant dans une petite clairière, la Solitaire effraya les volatiles s'y trouvant.
Subjuguée par la beauté de leurs envols affolés, Ungue se figea, les yeux levés au ciel. On ne voyait plus le soleil, tellement il y avait d'oiseaux.
Tel un nuage de mauvais augure

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Luciole se reposait dans sa tanière, cette vieille souche d'arbre enraciné au coeur de la jungle tropical, jamais il n'avait réussi à quitter cet endroit. Cette vieille souche qui l'avait vue naître et protégé alors qu'il n'avait même pas ouvert les yeux. Le loup brun fauve leva doucement son museau les yeux encore mi-clos s'extirpant lentement d'un profond sommeil. Il sortit de sa tanière et y jeta un coup d'oeil, il était seul, aucun bruit aux alentours, tout était calme. Lentement, Luciole se mit en route vers un autre territoire un peu plus au sud de la jungle. Tout en se dirigeant, il réfléchissait, il n'avait pas vue ses fils depuis longtemps, et désormais sa fille vagabondait à droite et à gauche sans forcément avoir besoin de lui, ce qui d'un autre côté l'arrangeait. A nouveau, le nomade se retrouvait seul, sans personne pour l'accompagner sur les routes, et les vieux fantômes qui le poursuivait ne cessait de le hanter. Mais ils n'étaient pas là physiquement. Le grand vagabond se dirigea vers la plaine aux oiseaux, comme si quelque chose l'y attirait alors que cet endroit le répugnait, malgré qu'il soit libre. En même temps, lui préférait nettement la jungle, où il y connaissait les règles et les dangers.

En arrivant à la plaine, une nué d'oiseaux s'envola dans un ballet étrange, mais aucune émotion ne se fit sentir dans l'âme de Luciole. Le ciel s'assombrit, les anciens parlaient de signe de mauvaise augure, mais pour le solitaire, ce n'était que de stupide et bruyant volatiles qui étaient effrayés par quelque chose ou quelqu'un. Le solitaire fut prit de curiosité, pour qu'ils s'envolent ainsi, cela devait forcément être dû au fait que quelqu'un les avaient effrayés. En arrivant près de la plaine, le grand loup y remarqua la présence d'une solitaire. Il la connaissait de vue, mais n'en savait pas plus. Lentement il s'approcha le regard espiègle et mystérieux plantés sur la louve.

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Détachant son regard des oiseaux, Ungue fut surprise de découvrir un loup se dirigeant droit sur elle. Ungue huma l'air...

Mâle... Aucune odeur spécifique, Solitaire ?

La louve à crinière l'avait déjà vu quelque part... Pendant cette guerre, voilà ! Ungue se souvenait maintenant. Mais, embarquée dans des combats, la Solitaire ne lui avait prêté aucune attention.
Ce dernier se rapprocha et, la jeune louve, put distinguer une étincelle mystérieuse dans son regard. Ne sachant à quoi s'attendre, Ungue avait pris une attitude défensive. Sans monter ses crocs, néanmoins. Campée sur ses pattes, elle s'adressa à l'inconnu :

- Que me veux-tu ?

Bien qu'elle ne tremble pas, la louve appréhendait cette rencontre, ne sachant trop pourquoi. Et était sûre que l'odeur de sa crainte devait être sentie par le présumé Solitaire.
Se secouant, Ungue se maîtrisa et vrilla son regard de fauve dans celui du mâle.

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Luciole avait vue beaucoup de monde lors de la guerre, mais peu avait attiré son attention. A vrai dire, il ne se souvenait n'avoir vue qu'Enkara, qu'il avait précédemment rencontré dans la jungle, les rares dominants des meutes, dont sa tante et son oncle, ainsi que son cousin, et sa fille, mais vue qu'il était tout le temps resté avec elle, cela ne comptait pas. Le vagabond s'approchait de la louve grise, elle le fixait, prête à se défendre s'il daignait l'attaquer. Mais, il se souvenait finalement d'elle après avoir observé plus attentivement la solitaire. C'était la petite nomade évincé du combat contre Tarek, d'abord par Méphistophélès puis un autre solitaire, avant que tout les autres ne se jettent sur le dominant émeraude. La louve lui demandait ce qu'il voulait, Luciole esquissa un sourire arrogant et machiavélique, le vagabond continuait de s'approcher, puis avec une pointe d'insolence et d'arrogance, ajouté à une bonne dose d'orgueil et de malice il répondit sans laisser échapper ses émotions:

- Vouloir c'est pouvoir ! M'amuser, voilà ce que je veux. Mais trouver un jouet devient difficile, alors voudrais-tu devenir mon jouet ?

L'ennui se faisait vite sentir dans le coeur du nomade, à la recherche de quelque chose de toujours excitant et drôle. Peut-être que quand il s’ennuierait de trop sur ces terres alors il partirait sur les chemins, porté par le vent, comme une feuille. Son destin il l'ignore, penser à ce que sera fait demain, aucun intérêt, prévoir c'est mourir car lorsqu'on fait des projets, on ne vit pas l'instant présent.

(désolée c'est court et pas terrible ^^")

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- Vouloir c'est pouvoir ! M'amuser, voilà ce que je veux. Mais trouver un jouet devient difficile, alors voudrais-tu devenir mon jouet ?

Un sentiment de dégoût profond naquit dans la poitrive de la jeune louve. Rendre service aux autres, ce n'était pas trop son genre. De les amuser, encore moins. De se soumettre, alors là, absolument pas!
Dévisageant l'insolent avec insistance, Ungue se résolut au calme. Bien qu'elle bouillonne, la Solitaire réfléchit et mit en marche son cerveau.
La louve n'appréhendait plus rien. Un calme inhabituel s'étant emparé de son corps. En apparence.
Sachant que, même si le mâle devant elle n'avait pas l'air excessivement costaud, Ungue aurait certainement eu peu de chances dans un combat frontal.
A croire que la guerre lui avait remis les idées en place.
A son avis, ce loup, était un fan de jouttes verbales. Bien que la Solitaire n'aie pas eu d'éducation, Ungue avait de la repartie.
Qu'elle décida de mettre en pratique :

- Tu sais, pour certains jouets, il y a un âge requis... Reviens quand tu l'auras atteint !

La louve à crinière avait repris le ton insolant du mâle.

Il veut faire le malin ?!
Il se trouvait à quelques mètres d'elle. Bien que son air ne soit pas menaçant, cela ne voulait pas dire qu'il se refusait à l'attaquer...
Néanmoins, Ungue s'assit. Mieux vaut se donner l'air sûr et impérturbable.

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[Corbeille SVP]