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ue fais-tu Rain ? Ô douce Rain, louve au pelage nacré, où vas-tu ? Tu ne le sais pas, n’est-ce pas ? Même toi, ma belle, toi qui connais ces terres, tu ne sais pas où t’emmènent tes pattes. Mais pour l’instant tu ne t’en soucies pas, pas vrai, Rain ? Toi, tout ce dont tu as envie c’est de partir des bois, admirer les étoiles qui ont déployé leur large manteau de lumière et dont la lune en est la souveraine. La lune, astre qui te rappelle beaucoup n’est-ce pas, Rain ? Te souviens-tu des berceuses que ta douce génitrice te chantait au creux de l’oreille quand l’obscurité du bois t’effrayait ? Oui, tu t’en souviens, bien plus que tu ne l’aimerais, bien plus que ton cœur souhaiterait les oublier. N’est-ce pas les berceuses que tu chantes inlassablement quand l’astre lunaire fait son apparition fantomatique ? Oui, tu les chantes, tu les connais par cœur, chaque intonation de voix, chaque refrain, chaque pulsassions au niveau des cordes vocales te reviens chaque soir comme un flash pour te dire de chanter, de chanter comme le faisait ta mère, de chanter comme si ta vie en dépendait. Chante, douce Rain, chante jusqu’à ce que tu deviennes muette, chante jusqu’à ce que le soleil revienne dans ton esprit. Chante comme tu n’as jamais chanté.

Tes fines pattes t’emmènent en dehors du bois, tu ne les contrôle plus. Ou du moins, tu n’y fais pas très attention. À quoi bon ? Que risques-tu, Ô belle Rain ? Rien, tu n’es rien après-tout. Rien qu’une petite louve sans embrouille qui obéit aux lois de ton clan. Pourquoi obéir ? C’est la loi, et tu t’y plies comme tout le monde. Oui, voilà, Rain. Tu n’es qu’une louve banale, une louve au pelage angélique et à l’aura doucereuse, mais tu n’es rien d’autre qu’un des nombreux canidés qui peuplent chaque meute. Une banale et simple petite boule de poils blanchâtres qui ne vaut pas la peine d’être accostée ou regardée. Penses-tu que c’est pour ceci que ta mère ne t’aimait pas autant que ta si parfaite et si magnifique sœur ? Oui, tu le penses Rain, non, tu ne le pense pas, tu en es sûre. Aussi sûr que le soleil est d’or et la lune est d’argent. Ton cœur bat calmement, malgré l’obscurité et l’atmosphère pesante de ton territoire. Mais tu t’y es habituée, non ? À force d’arpenter comme une âme en peine entre ces majestueux arbres, profitant de chaque odeur t’entourant, t’enivrant de l’odeur de sève mélangée à celle de la végétation aussi dense que sublime. Tu ne comprends pas, n’est-ce pas ? Tu ne comprends pas pourquoi certains loups craignent cet endroit. Toi tu souhaites que ce lieu si spécial à tes yeux soit connu de tous. Pour eux, il est un lieu à éviter sous peine d’être entraîné dans ses profondeurs abyssales, pour toi, il est un lieu à l’aura aussi magique qu’agréable. Propice à t’es rêverie et à ton chant, n’est-ce pas ? Mais ce que tu ne comprends pas, Ô ma douce et si jolie Rain, c’est que même toi, au fond de ton cœur, aussi lumineux qu’une étoile filante, tu en as peur. Tu crains ce territoire qui te rappelle autant de mauvais souvenirs que de bons. Mais tu les ignores, tu les oublies et tu traces ta route vers la plaine.

L’orée de la forêt permet d’éclairer ton pelage aux reflets argentés, faisant briller comme deux pierres précieuses tes yeux couleur aigue-marine. Aigue-marine ? Rain ? Peut-être, même toi, petite rêveuse tu ne sais exactement de quelle couleur ils sont. Mais tu t’en moques, toi, ce n’est pas quelque chose qui te plaît chez toi. Rien ne te plaît chez toi. Si, ta voix. Mais le reste, ce ne sont que des artifices pour donner une idée aux autres de ton apparence. Mais toi, oui toi, ma petite Rain, toi tu t’en fiches éperdument d’être blanche, grise ou noire. Il n’y a que la voix qui compte pour toi, ta voix est le cri de ton cœur, alors à quoi bon faire attention à l’apparence quand avec seulement une chanson tu peux en apprendre beaucoup plus. Le regard non plus ne compte pas pour toi. Bleu, vert, rouge ou jaune. On s’en fout, non. En tout cas, toi, tu t’en fous Rain. Ouais, tu t’en contre fout même. L’apparence a tellement peut d’importance pour toi, que tu pourrais croiser une immondice de la nature sans t’en soucier. T’avances, tu avances sans vraiment savoir où aller, mais ça aussi tu t’en fous. Tu te fous de beaucoup choses, hein, Rain ? Tes fines pattes continues d’avancer dans la même direction, dans un mouvement presque robotique. Tes yeux scrutent la plaine où se trouve ta jolie silhouette.

Le ciel, empli d’étoiles, ne possède aucun nuage de grisaille. Un ciel magnifique, qui te donne une vue d’ensemble sur les différentes galaxies qui peuplent l’univers. Et là, oui là. Tu te sens petite Rain, petite et fragile, comparé à cette immensité. Ouais, t’es petite Rain, toute petite. Dans les bois, tu es sans doute une traqueuse redoutable, mais face à l’univers, tu n’es rien qu’un petit grain de sable coincé dans les rouages du destin. Dure fatalité, hein ?

Tout en avançant dans la plaine aux oiseaux, empli de magnifiques fleurs dont tu n’as jamais entendues parler, tu observes la voûte céleste où bon nombre d'animaux volant exécutaient leur danse avec insouciance. Sans te soucier d’une éventuelle présence. Tu as envie de chanter, pas vrai .Tu crève d’envie de monter sur la colline face à toi, de t’asseoir parmi les fleurs aux couleurs aussi bariolées qu’un arc-en-ciel, et de chanter, de chanter et de libérer ton esprit. Oui, c’est ça que tu veux. Malheureusement ma petite Rain, personne ne pouvait prévoir qu’une autre silhouette se trouvait à ce moment dans la plaine, admirant le ciel. Non, personne ne le savait, pas même moi.

Lorsque tu aperçois la silhouette, plus loin. Tu stoppes ta marche et tourne ton museau vers l'univers et ses galaxies. Soudain, un trait d'une blancheur éclatant sillonne le ciel tel un dragon d'argent s'envolant à toute allure vers la stratosphère. Et tu la vois, n'est-ce pas ? Cette étoile filante. Magnifique petit joyaux céleste. Tu fermes tes paupières, et rêve. Oui, rêve, ma belle. Envole toi loin, tel le phénix neigeux que tu es.

« Fait un vœu. »

Cette phrase tu l'as murmure pour toi-même. Ne se doutant pas un instant que la silhouette puisse l'avoir entendu. Puis de toute manière, à quoi bon ? Cela ne te rapporte rien de savoir si elle la entendu ou non. Tu souhaites juste t’éclipser un petit instant de la réalité et partir à la conquête d'un monde imaginaire. Si tu avais peur de l'autre être se trouvant là ? Non. Tu n'en avais que faire. Comme beaucoup de chose~, ma douce et magnifique Rain...

La nuit, toujours la nuit. Tu adores exister dans les profondeurs de la nuit, là où ton pelage noir se fond dans l'obscurité. Le jour tu t'isoles dans un coin reculé du territoire Opale, afin de ne pas être dérangé. Tu t'y reposes et récupère de la nuit où tu es resté éveillé. La présence des autres loups de ta meute t'insupportes, la présence des loups tout cours d'ailleurs. Pourtant il te faut faire des efforts, pour devenir le prochain mâle Alpha. N'oublie pas qu'il faut que tu te rapproche de Kant, ainsi que d'Haven pour y parvenir. Comment mieux leurs inspirer confiance, qu'en devenant le prochain bêta ? Oui, celui qui protège le couple Alpha et qui leur est fidèle. Si tu y parviens, alors toutes les portes te serons ouvertes, pour attaquer Kant par surprise et lui prendre la vie. Les lois des loups peuvent être si idiotes parfois. Pourquoi ce serait les héritier qui reprendrait le flambeau ? Cela devrait être la lois du plus fort! Tu serais sûr de gagner à ce petit jeu là ! Ne disent-ils pas de toi, que tu es un atout, un allié puissant ? Que ton manque de pitié fait de toi, un assassin hors paire ? Tu mérites la place d'Alpha, il faut juste leurs ouvrir les yeux, pas vrai ? Une fois que tu occuperas cette place, tu guidera la meutes pour conquérir les autres territoires. Cela fera de toi, l'alpha de tout Wolf Temporal. Et qu'importe si beaucoup de loups mourront pour cela. C'est ce qui te plais après tout, les bains de sangs !
Alors que tu marches dans un silence de sourds, tu t'imagines le paysage qui s'offre à tes yeux, recouvert de sang. Tu imagines être maître de ses lieux. Toutes ces ambitions, vont surement finir par te conduire à une fin tragique, mon petit loup. Mais cela tu t'en moques royalement, la notion de peur, tu ne la connais pas après tout...Mais en faite ? Où es-tu ? Tu as bien quitter le territoire Opale mais, pour atterrir où exactement ? Tes pattes s'arrêtes d'êtres en mouvements. Tu regarde autour de toi, essayant de reconnaître les lieux. Une plaine s'offre à toi, dans les quelques arbres, d'innombrables oiseaux de toutes espèces, dorment paisiblement sur les branches. Des fleurs aux couleurs plus belles les unes que les autres, tapissent le sol. Tu connais cet endroit, mais comment s'appel t-il déjà ? La plaine, oui mais de quoi ? Ah, oui, c'est celle des oiseaux. Bah tu n'aimes pas vraiment ses volatiles, tu les aimais quand tu étais plus jeune. Oui tu adorais les chasser, leur courir après et dès l'instant où ils déployaient leurs ailes, tu les tuais. C'était à l'époques où tu n'étais encore qu'un louveteau, à présent tu te considères trop vieux pour ces gamineries. Tous ce que tu aimes te souvenirs de cela, c'est que tu as commencé à apprécier tué, dès ton plus jeune âge. Assassin né, tu étais destiné à ce grade. Louveteau heureux et plein de vie que tu étais, c'est vite fait envahir par la noirceur d'un tueur. Que dirai tes parents si ils voyaient ce que leur mignon Cleithos était devenu ? Tu ne sais pas et tu t'en moques une fois de plus. Tu ne sais d'ailleurs même pas ce que eux-mêmes sont devenus. Enfin, toutes ces pensées te fatigues, tu décides alors de t'allonger et de te reposer un peu. Oubliant tout ce que tu as à faire, tout ce que tu étais, et ce que tu es à présent.

Au bout d'une bonne heure, tes yeux s'ouvrent. Tu restes ainsi, sans bouger à fixer un point invisible. Pour finalement te relever pour te mettre dans la position assise, et regarder le ciel, illuminé par la lumière des étoiles. Après avoir pensé au passé, et au présent, tu te plonges dans le futur. Oh, tu y as bien pensé quelques secondes en tant que nouvel Alpha. Mais là tu te plonges dans une autre vision. Finiras-tu comme vieil Alpha sans descendance ? Ainsi, ce ne sera pas tes héritier qui reprendront le flambeau. Mais un parfait idiot, inconnu qui comme toi, le prendra par la force. Oui, c'était même certain que cela allait se terminer de la sorte. Tu étais bien trop cruel, bien trop solitaire, et peu digne de confiance, pour fonder une famille. Eh puis, tu ne t'es jamais réellement vu aux côtés d'une louve, la protéger et l'aimer. Non, tu en serai même incapable de faire tous cela. Étant le seul enfant de tes parents, du moins le seul qui est survécu, ta ligné s'arrêtera à ta mort. La ligné des plus grands assassins Opale. Comme c'est triste, comme c'est malheureux. Et pourtant, même cette vision, même cette évidence n'arrive pas à t'atteindre. Tu reste neutre à cette découverte. Tu te moques royalement de tout, pas vrai Cleithos ? Tandis que tes yeux continuent inlassablement à se perdre dans le ciel, tu ressens une présence derrière toi. Tu t'y attendais, à finir par croiser quelqu'un d'autre. Après tout nous sommes sur les territoires libres, il est donc évident qu'on ne peut jamais se retrouver seul à l'un de ces endroits. Tu ne te retournes même pas, tu ne veux pas chercher à savoir si ce loup peut être une connaissance, ou l'uns de tes nombreux ennemis. Tu restes de dos, et tu l'ignores.

Pourtant sa voix, bien que très basse et faible, arrive à tes oreilles. " Fais un voeux" Dit-il, ou plutôt, devrions-nous dire, elle. Un Voeux ? Tu ne comprends pas sur le coup, mais c'est lorsque un doux éclair blanc coupe le ciel en deux, que tu comprends. Telle une louveteau, elle croit encore à ses idioties de voeux, lorsque l'on aperçoit une étoile filante. C'est drôle, mais stupide en même temps. Tu te rallonges alors doucement, et d'une voix calme et posé, tu te contentes de dire...

_" Tu crois réellement à ce genre de chose ..? Ne rêve pas, ton voeux ne se réalisera pas."

Tu es comme ça, réaliste et négatif. Tu ne crois pas en ces choses, et tu le fais savoir, en essayant de briser les espoirs des autres...

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es paupières s'ouvrent doucement, laissant tes deux joyaux couleur océan balayer le ciel de leur beauté divine. Croire... ce mot était si compliqué... Croyais-tu aux étoiles filantes ? Peut-être. Tu ne le sais pas. Tu t'en fiches en quelque sorte. Serais-ce idiot de croire en quelque chose d'aussi imperceptible ? Non. Quelque chose comme la croyance ne peut être stupide, seulement incomprise. Ceux qui n'ont pas la tolérance nécessaire pour laisser les autres croire, se sont eux, les idiots. Devrions-nous tous rester sans cesse dans cette réalité étouffante ? Devrions-nous, nous laisser couler les uns après les autres dans ce monde que certains veulent faire devenir si froid ? Es si insupportable de laisser les autres croire en quelque chose qui semble impossible pour certains ? En quoi devrait-on croire ? Tant de questions qui te semblent épuisantes. Tu laisses s'échapper un doux soupir. Laissant la brise porter le doux parfum des végétaux environnant. Les oiseaux nocturnes commençaient leur ronde dans le ciel obscur. Cherchant avec soin une prochaine proie à se mettre entre les serres. Ces animaux apparaissaient à tes yeux comme des bourreaux. Des fatalités qui allaient sans aucun doute s’abattre sur toi et tes confrères. Oui, ces rapaces te donnaient l'image d'une mort certaine qui allait vous atteindre. Au loin, un hululement de chouette essaye de te sortir de ta transe. D'ici, les étoiles te semblaient d'humeur joviale, pourtant, le spectacle de cette plaine aussi calme qu'agréable te plongeait dans tes souvenirs lointains. Tu revoyais ta sœur, ta si magnifique et grandiose sœur, en train de courir après les divers oiseaux se trouvant sur sa route, se prenant parfois des coups de bec répétés mais gardant la même allure de petite louve amusée. Et toi ? Où te trouves tu dans ce tableau ? Nul part... C'est à dire ? Nul part... Il vaut sans doute mieux se retrouver nul part qu'au centre de l'attention, hein. Tu ne sais pas. Vaut-il mieux se faire ignorer ou connaître, peu importe, tu t'en moques.

La voix que tu avais entendu un peu plus tôt ne semble pas se manifester à nouveau. Ce loup attendait-il une réponse de ta part ? A quoi bon, il est clair que vous n'avez pas les mêmes opinions sur la chose. S'ignorer serait la chose la plus judicieuse à faire il me semble. De toute manière que répondre à cela ? Rien, tu n'en sais rien. Ton vœu ne se réalisera pas ? Peut-être. La science des étoiles filantes n'est pas quelque chose de prouver après tout. Tu observes la voûte céleste avec intérêt. Si tu t'étais tournée vers l'individu à la réaction négative ? Non. A quoi bon. Cela ne te semblait pas important de savoir qui se trouvait derrière cette voix puissante et calme de mâle. Une voix forte tout en étant posée. Hmm, tu aurais aimé l'entendre chanter. Mais pour l'instant tu observais la stratosphère et ses étoiles. Ton regard rêveur posé sur chaque constellation, tour à tour. T'imaginant aussi lumineuse qu'elle. Même si tu savais que cela pouvait paraître prétentieux de s'imaginer ainsi. Tu fermes les yeux doucement, t'imaginant aussi étincelante qu'une étoile. Se que tu ignorais, ma belle Rain, c'est que tu l'étais tout autant avec ton pelage argenté des plus magnifiques.

« En quoi dois-je croire ? »

De ta voix mélodieuse et cristalline tu répondais enfin à l'individu. Cette question qui n'était adressée à personne en particulier était assez complexe à prendre. En quoi devais-tu croire, ma belle ? En toi, aux autres, en la force, en l'intelligence ? Pourquoi devrais-tu croire en tout cela et pas dans une jolie légende comme celle des étoiles filantes ? Pourquoi ?

« Pourquoi ne devrais-je pas y croire ? »

C'est vrai. Aucune science n'était exacte. Alors pourquoi cesser de croire en quelque chose, dont tu ignores si tu y crois ou non, pour le simple fait qu'un loup inconnu est venu te voir en disant « Tss, idiote, tu crois à ça ?! » Tu continues de fixer les oiseaux tournoyant dans les airs avec élégance et prestance.

« Comment sais-tu que mon vœu ne s'est pas déjà réalisé ? »

Ton regard se perd à nouveau dans le ciel et sa magnificence. Ton souffle calme, garde le même rythme posé. Tu grattes le sol timidement, observant les insectes se sauvaient sur le passage de tes fines pattes blanches. Pensive, tu gardes tes deux saphirs encrés sur le sol.

« Peut-être ai-je souhaité qu'un parfait inconnu s'adresse à moi. Or ce vœu s'est réalisé il me semble. »

Soudain un rapace, une chouette plus précisément, descend en piqué sur le sol à tes cotés ainsi qu'aux côtés de l'inconnu. Dévorant sur place une souris des champs. Regardant l'animal arracher des bouts de chair à la pauvre carcasse te replongeait peu à peu dans tes pensées, ignorant presque au passage, la présence de l'individu dont tu ne connaissais pas le visage.