Styx

Histoire

10 lignes minimum : Styx est né une nuit d’hiver. Il faisait froid, vraiment froid. Dans sa tanière, la température était largement en dessous de la température corporelle de la louve. Cependant, Styx et ses deux frères naquirent dans ces conditions. L’un des deux frères, Poséidon était le frère jumeau de Styx. Ils étaient donc très liés. Leur mère, Athéna, mit tout son cœur à la tâche et réchauffait ses petits à grands coups de langue. Malheureusement, le troisième louveteau mourut en cette nuit glaciale. Lorsque le printemps vint, les deux louveteaux étaient âgés de deux mois et demi. Poséidon et Styx avaient grandi côte à côte et partageaient absolument tout. Ils se comprenaient d’un regard et tous leurs jeux étaient extrêmement complices. Il n’y avait besoin que d’un coup d’œil à l’autre pour qu’un jeu vienne juste de se décider entre eux. Un soir, Athéna partit à la chasse et demanda à ses petits de rester non loin de la tanière. C’était une soirée plutôt chaude, et il était dur de rester dans une tanière étouffante. Poséidon, au caractère vif et impatient, entraîna vivement son frère hors de leur toit, et lui proposa une partie de « Loup ». Le jeu consistait simplement à attraper l’autre, celui qui était le loup devant « manger » et ainsi de suite. Poséidon, comme toujours choisissait son rôle et il décida encore une fois d’être le « loup ». Styx, plutôt pataud, courrait sans grande conviction, persuadée qu’ils faisaient une grosse bêtises en s’éloignant ainsi de leur maison. Et très vite, il fut attrapé par son frère, qui riait aux éclats. Ce fut au tour de Styx de l’attraper. Poséidon, lui filait comme le vent et zigzaguait de telle sorte qu’il était quasiment impossible pour le louveteau bien rondouillard qu’était Styx à cette époque. Styx s’essoufflait et peu à peu, la vitesse venait. Il accéléra lorsqu’il vit que son frère n’était qu’à quelques mètres de lui : il allait gagner ! Ces derniers mètres furent les plus longs de la vie de Styx à ce moment-là, et les plus courts quand il y repense. Car ce furent les derniers mètres que parcourut Poséidon, avant de tomber du ravin. Effectivement, la direction qu’ils avaient prise en jouant était celle d’une falaise renommée, connue pour sa hauteur vertigineuse et ses rochers pointus en bas. On l’appelait « Le Gouffre du Diable ». Ce jour-là, Styx, penché au dessus du vide, observant la forme disloquée de son frère, embrochée sur les pointes rocheuses, il sentit qu’on lui arrachait la moitié de son être. Il venait de perdre bien plus qu’un frère, il venait de perdre son meilleur ami, son frère, sa moitié. C’était trop pour lui, et c’est l’image gravée à jamais dans son esprit enfantin autrefois si innocent, qu’il sombra dans l’inconscience. Plus tard, il se réveilla dans sa tanière, sa mère ne le questionna pas, elle avait compris bien assez vite. Elle ne le gronda pas non lus, respectant sa profonde tristesse.
Lorsqu’il atteint ses six mois, son père, qui jusqu’alors lui était inconnu, revint à nouveau vers sa mère. Il fut chassé avec vigueur du territoire du grand mâle et Styx fila sans demander son reste. Il lui fut rapporté, un peu plus tard par un voyageur qu’une louve du nom d’Athéna fut tuée par son compagnon, soit disant parce qu’elle aurait laissé mourir deux de ses louveteaux.
Des larmes au bord des yeux et de la rage plein le cœur, Styx décida de rejoindre une autre meute, une vie de famille normale. Une vie qui lui serait favorable pour un meilleur avenir.

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