La crainte de tout perdre, voilà où en est rendue la belle petite louve crème. Libellule s'avance vers l'arbre immortel, le tronc gigantesque, semble toucher les cieux, rien de plus magnifique. La solitaire se sent légère, comme si l'aura de l'arbre venait la serrer contre lui pour la réconforter. La jeune louve s'assit et leva doucement le museau vers les cieux, aucun son ne sortit de sa gorge, malgré qu'elle souhaitait du fond de son coeur lancé un appel. Comme pour dire, écoute je suis de retour. Rien, une larme perla le longe de la joue de la louve, son regard ambre aux reflets bleus s'embruma, que penserait-il de tout cela. Lui en voudrait il d'être partie ? L'aimerait il encore ? Une torture toute ces questions, et aucunes n'a de réponses. Lili sentait la peur l'envahir un peu plus, mais en même temps elle était sereine, tant l'aura dégager par l'arbre immortel était sage et rassurante. Cela lui rappelait Ulysse, avec son côté rassurant et protecteur. D'ailleurs, en apparence ils avaient plus de différence que de point commun, elle l'ancienne émeraude, au sang de solitaire, lui le dominant rubis, fils de meute mais aussi de solitaire. Mais, selon certains, lorsque tout est simple, alors cela n'a pas d'intérêts.

Libellule baissa un instant le regard, elle inspira profondément, puis leva à nouveau le museau vers le ciel. Elle ouvrit légèrement la gueule, baissa les oreilles lentement et ferma délicatement les yeux, un hurlement s'échappa de sa gorge, fin et mélodieux, embrumés de mystère et de timidité caractéristique de la belle.

- Voilà ... il sait maintenant.

Libellule resta les yeux fermés, de longues larmes roulaient sur sa fourrure crème. Y répondrait-il ? Viendrait-il ? Elle l'espérait, mais elle avait peur également de sa réaction.

Libellule savait également que Aquela était resté avec son père, et le revoir lui ferait du bien. Il était son fils après tout, mais pour le jeune louvard, elle ne serait sans doute pas grand chose. Cela lui faisait de la peine, mais du moment qu'il était heureux, peu importait à la vagabonde. Ulysse viendrait-il ? Sans doute, car il aurait envie de savoir. Comment il allait l'accueillir, la par contre, elle avait peur. L'attente parut interminable, Libellule, n'osait pas ouvrir les yeux, peut-être par peur de voir la réalité. Elle était partie, pour des raisons, qu'elle même ignorait. La jeune louve avait finalement ressenti cet appel profond et inexplicable, qu'est celui de la solitude. La chance de vivre avec les membres de sa famille, de les connaître, de partager leur sentiments. Ulysse lui en voudrait-il si elle lui expliquait cela ? Sûrement, lui qui était orphelin de mère, tout comme elle. Un bruit de pas qui s'approche, une respiration rythmée dans un effort. Libellule hume l'air doucement, elle reconnaîtrait l'odeur entre mille. Mais la solitaire garde les yeux fermés, le museau baissé. La respiration s'arrête à quelques mètres dans son dos. Le regard ambre du mâle se pose sur elle, un frisson la parcourt. Une voix s'élève dans le silence, et les larmes abondent des yeux de la louve. Cette voix qui lui avait tant manqué, elle résonnait dans ses souvenirs. Sans se retourner le regard toujours clos, elle répondit au rubis, de sa voix sans assurance mais toujours douce.

- Bonjour ... Ulysse.

Elle ouvrit lentement les yeux et posa délicatement sur le loup gris, son regard ambre aux reflets bleus. Libellule avait peur de sa réaction, surtout qu'il l'avait appeler par son nom, chose qu'il ne faisait presque jamais. Il devait être en colère, et il avait raison de l'être.