Ethan et Eléazar en pleine dispute?:

« EEEY, SEXY LADY ! »

MAIS OÙ ETAIT PASSEE EMY ? Cette question revenait sans cesse dans ma tête, je n'arrivai décidément pas à m'en séparer. La petite héritière Rubis avait disparu après notre rencontre, sans que je comprenne pourquoi, comme si elle avait vu que j'avais flashé sur elle, et qu'elle voulait me faire souffrir. En même temps, c'était une Rubis. Mais je sentais quelque chose de différent chez elle, comme si son âme entière n'avait pas l'étoffe de celle d'une Rubis, mais plutôt de quelqu'un de calme, de pausé, qui n'est pas une machine de guerre, qui sait prendre le temps de bien connaître les gens, avant de les juger. Elle a plus l'étoffe d'une Saphir ou d'une Diamant que d'une Rubis. Le hasard a mal fait les choses, c'est tout, elle est née dans la mauvaise famille. D'un côté, ça me fait de la peine pour elle, si je n'étais pas un mâle, je n'hésiterai pas à pleurer, mais étant donné que je le suis, je tiens tout de même à garder ma virilité. Je crois que j'étais attirée par cette héritière Rubis. Non pas pour son poste, mais pour la personne qu'elle est au fond d'elle. Une incroyable source de bonheur. Lorsque je me réveille le matin, je n'ai qu'une seule pensée, et elle se tourne vers elle. Elle, qui me hante jour et nuit de manière positive, celle dont les points négatifs ne ressortiront jamais, pour la simple et bonne raison que j'estime qu'elle n'en a pas. Est-ce ça, l'amour ? Notre coeur qui menace de sortir de notre cage thoracique lorsqu'on aperçoit celui qu'on "aime" ? Je ne sais pas, je suis trop jeune pour savoir cela, je vais sur mes sept mois. Je les aurai dans quelques jours. Papa semble distant ces temps-ci, il sourit juste lorsqu'il voit ma maman Caleb, et encore, je ne suis pas sûr qu'il sourit à chaque fois. Parfois je me demande si... s'il n'aurait pas quelqu'un d'autre... Il ne ferait jamais cela ! J'en suis sûr ! Il aime maman Caleb plus que tout ! Mais peut-être que ça n'a rien à voir ? Je... je ne sais pas, je ne sais plus... Tout est confus dans mon esprit, j'ai besoin de prendre l'air, de m'éloigner de l'Arbre Immortel, l'endroit où l'on m'a mis au monde.

~

JE COMMENCE d'avancer tranquillement, laissant mes muscles au repos, ne les contractant donc pas. Le vent balaie mon visage et sa pression sur mes yeux orangés font couler des larmes le long de ma joue. Je m'arrête. Je les essuie avec une de mes pattes, et je continue mon chemin, essayant de fermer les paupières le plus possible, mais cet un désavantage pour voir où je vais. Je décide d'ouvrir au maximum mes petits pupilles orangées, malgré que la pression du vent fasse rouler de l'eau le long de ma joue, mouillant mon pelage ébène, noir comme la nuit. J'avance. Sans m'arrêter. J'aperçois au loin une silhouette rousse, qui se dessine de mieux en mieux au fur et à mesure que j'avance. C'est un loup. Qui fait à peu prêt ma taille. Un sourire en coin fait irruption sur mon visage alors que l'odeur de Solitaire parvint jusqu'à mes voies respiratoires. Eléazar. Ce loup aux airs de chat qui me servait de frère. Je n'ai pas l'habitude d'avoir des pensées négatives, mais lorsque j'en aurai l'occasion, je me débarasserai définitivement de lui. Pour ne plus l'avoir dans mes pattes. De plus, je crois qu'il a dans l'intention de partir de notre famille, qu'il nous haït plus que tout au monde, alors sans lui, ça reviendrait au même. Et au moins, il ne ferait pas de bêtises. Il se dirigeait vers le désert rouge, un désert qu'il ne faut pas trop fréquenter en période de grande chaleur, on pourrait être déshydraté et même mourir si personne ne nous venait en aide. Mais bon, on est au printemps, et la pluie persiste, alors je ne pense pas qu'il y est de grand danger. Je me contente simplement de le suivre, je l'aborderai en temps voulu. Il commence à traverser le désert, sans se rendre compte que je suis derrière lui, j'avance avec prudence. Je regarde loin devant moi quand soudainement, j'écarquille les yeux. Une petit silhouette se dessine, et mon frère semble la fixer, comme s'il la connaissaît et qu'il avançait dans le but de la rejoindre. Une silhouette fine et délicate. Une femelle. Bien plus laide que ma ravissante Emy, mais ça reste une belle louvette. J'accélère ma cadence, jusqu'à arriver côté à côté avec Eléazar. Je le fixe, et lui lance un regard noir, pour lui montrer que sa présence n'est pas la bienvenue. Je ne baisse pas les yeux et dit, dans le calme le plus total.

« C'est qui cette louve ? Tu l'as connais pas par tout hasard ? »

« EEEY, SEXY LADY ! »

JE N'AVAIS pas l'habitude de lancer un regard méprisant, montrant la haine que je ressentais à l'autre, et encore moins lorsqu'il s'agissait d'une personne de mon entourage. Mais ce n'était pas une simple personne de mon arbre généalogique. C'était mon frère. Non pas mon frère jumeau prénommé Stark, mais l'autre frère, celui pour qui je n'exprimais aucune sympathie. Avec son pelage roux, et sa démarche ressemblant étrangement à celle d'un chat, je me demandais qu'est-ce qu'il venait faire dans ma famille. C'était comme la personne de trop. Si j'étais lui, je serai déjà parti à des centaines de kilomètres pour m'éloigner des miens, mais visiblement, il n'a pas l'air d'avoir envie de bouger. Le regard méprisant et hautain que je lui porte s'intensifie. Je ne le lâche pas une seule seconde des yeux. Cet air bienveillant qu'il portait sur les traits de son visage cachait quelque chose de malsain, et j'étais persuadé qu'il préparait un mauvais coup. Mais si je tentais d'en informer P'pa ou M'man, j'étais sûr et certain qu'ils allaient rigoler, et qu'ils ne prendraient pas cela au sérieux. Mais mon instinct me disait que mon frère, ou plus exactement, ce qui me sert de frère, préparait un sale coup, et je comptais bien en savoir plus, en essayant de lui faire cracher le morceau. S'il ment, je le verrai automatiquement, c'est mon frère après tout, je sais reconnaître ces choses là, c'est comme ça, il ne faut pas chercher une explication scientifique, ça ne ferait qu'empirer les choses. Eléazar ne semblait même pas remarquer la présence de la louve à la petite taille et se tourna dans la direction que j'indiquai du bout de ma petite patte noire. Il avança, alors que je restai à ses côtés, comme si nous étions inséparables - ce qui était loin d'être le cas - et il marchait avec nonchalance, en direction de la belle inconnue qui nous faisait face. Je regardai droit devant moi, alors que mon frère avait pris un malin plaisir à m'ignorer. Nous nous arrêtâmes à quelques centimètres de la charmante demoiselle tandis que mon frère prononça quelques mots.

« Qui es-tu ? »

Elle rétorqua : « Bonjour. Je m'appelle Orphéa. Et toi ? »

JE SOUPIRAI tout en prenant mon temps pour montrer à quel point la déception était grande. En effet, j'aurai préféré faire face à une dur à cuire, qui nous aurait agressé à la première seconde. J'aurai alors fait mon jeu de charme qui marche à tous les coups, et je l'aurai manipulée afin qu'elle tue ce qui me sert de frère, afin d'en être définitivement débarassé. Mais bon... Il faut croire que je suis tombé sur la mauvaise personne... Ce sera pour la prochaine fois ! Il faudrait que je songe à engager un tueur à gage. Ce serait bien ça. Mais bon, j'y penserai plus tard, lorsque je serai débarassé de cette louve prénommée Orphéa. Orphéa... ça me fait penser à Morphée, pas vous ? Comme le dieu qui endort les loups. Ca lui aurait bien été, tiens, car rien que de la voir, je bâille et j'ai envie de m'endormir ! Mais bon, reprenons notre sérieux un petit peu. Mon frère n'a pas l'air motivé à répondre à cette louve. Je suppose que c'est moi qui doit ouvrir ma mâchoire ? Bien, bien. S'il n'attend que ça, je vais le présenter à sa place, pour bien montrer que c'est un trouillard, que ce n'est pas un véritable mâle.

« Ce bouffon s'appelle Eléazar. Et moi, je m'appelle Ethan. »

HRP:

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