Ta première sortie, tu ne voulais pas la rater. Tu ne voulais pas la rater, mais aussi profiter de celle-ci. Tu ne marchais à peine, tu pouvais t’éloigner de ta mère mais que de quelques pattes. Tu restais seul quelques heures le temps que ta mère te ramène à la maison. Face aux prédateurs tu n’étais qu’une proie facile aux yeux de tous et de toutes. A moins que, quelqu’un ne vienne te protéger ? Tu humais l’air, au moins tu n’essayais. Ton duvet te protégeais que de quelques coups de vents très légers, mais sinon tu étais sans défense. Tes yeux étaient ouverts, ils s’étaient ouverts il y a deux jours. De longues semaines d’attente avant de pouvoir voir à quoi ressemblait ce monde majestueux mais remplit de bêtes atroces prêtent à te sucer le sang et à te trancher la jugulaire. Ce moment, tu le redoutais. Mais tu savais pourtant que ton heure viendrait, et que seule ta mère pourrait te protéger, à moins que tu ne rencontre quelqu’un d’autre qui puisse être ton ami, et que tu créer des liens avec cette personne là.

Hélas cela dépend aussi à qui tu auras à faire en face de toi. Si il s’avère être un Rubis malhonnête, il te méprisera. Mais s’il s’agit d’un Diamant, Emeraude ou encore Saphir, il ira très certainement à ton encontre. Maintenant, tu as six mois. Tu as enfin la capacité, le pouvoir de t’aventurer seul à travers de nombreux territoires, à quelques exceptions près. Tu as grandis depuis, ta puissance a augmentée, et tu es le seul à pouvoir la contrôler. A partir de maintenant tu es plus fort, tu es plus courageux, tu as grandis. Vagabondant chez les tiens, tu as regretté le fait d’être issu d’un viol. Le monde entier te traite de rejetons, d’avortons, et tu t’en sens très vexé, humilié. Tu espère qu’un jour le monde sera sous tes ordres, à tes pattes. Tu les domineras et les regardera de haut, en sachant que tu feras tout pour être le dominant, tu vengeras ta sœur et tes frères qui auront longuement été insultés voir traités d’avortons et de trainées.

Le soleil régnait dans le ciel et moi j’eu une sale envie d’aller chasser. Oui, même si je suis encore qu’un louveteau sans défense, il m’arrive parfois de me sentir grand dans le fond de ma petite tête et avoir la soudaine envie de chasser. Mais quoi ? Je ne sais pas encore. Peut – être que je devrais me contenter d’un simple lapin ou d’une petite souris. Comme d’habitude, quoi. Mais là, j’avais envie de sentir un autre goût sur ma langue. Une viande dont je n’ai encore jamais eu l’occasion de la goûter. Et là, ce fut un tilt dans ma tête. Je me souviens avoir déjà entendu qu’il y avait un territoire se nommant le Terrain de Chasse, après le retour de deux chasseurs de la meute. Il avait chassé une belle proie ce jour – là. J’avais l’impression que ça pesait une tonne, au moins ! Et … Tout bien réfléchis, pourquoi je n’irais pas sur cette terre qui nous appartient ? Elle est encore inconnue pour moi. Autant la découvrir maintenant, pour le bonheur de mes yeux !
Je regardais un peu autour de moi et, comme chaque jour, je pus remarquer que personne n’apprêtait de l’intention envers moi. Normalement je ne cesse de râler pour ça mais cette fois – ci, j’en suis même content. La dominante n’était non plus dans les parages. Il était donc temps pour moi de partir vers une nouvelle aventure, histoire de me changer aussi les idées. Déterminé, j’ai donc décidé de quitter le camp pour partir vers cette fameuse terre. À ce qu’il paraît, on peut voir toutes sortes de proie, j’ai hâte ! Je continuais donc de trottiner à travers les broussailles, la boue, les cailloux mais aussi les petits points de forêt, avant de me trouver face à ma destination. C’était magnifique ! J’ignorais que nous possédions ce genre de territoire. Et je voyais même plusieurs troupeaux de biche. Génial ! Content de moi, je m’avançai encore plus sur la terre en question, avant que j’aperçoive quelque chose. Une chose qui ne venait certainement pas de chez moi. Un inconnu ! En plus, il était petit, comme moi. Voulant savoir un peu plus ce morpions, je m’avançais en trottinant jusqu’à interpeller.

- « Eh, toi ! Tu fais quoi ici ? »

Et hop, je me trouvais enfin à sa hauteur. Je savais ce que je faisais. Mon devoir était de protéger mes terres, même si je ne suis pas encore très grand et que je fais plus rigoler qu’autre chose quand je me mets à grogner. Je le fixais droit dans les yeux, attendant une réaction de sa part.

Quand Deamon sera adulte, il ira à l’encontre de tout le monde. Il retiendra ceux l’ayant insulté et retiendra aussi ceux l’ayant beaucoup apprécié. Mais c’est ce qu’il fait déjà, malgré son âge. Attention, la roue tourne ! Car le petit louveteau s’est fait des amis, mais cependant d’autres continuent de venir l’embêter !

A FINIR