Le soleil se sentait. Oui, déjà. La pluie d’hier ne faisait pas le poids face à notre Soleil, qui m’est sacré. Sous les rayons de ce soleil flamboyant, les oiseaux volaient. Oui, aujourd’hui. Hier les animaux avaient dévastés cet endroit agréable. Mais depuis que notre Soleil est revenu, tous les habitants des terres Emeraudes ont suivis le soleil, ils sont revenus. En parlant des Emeraudes, je me pavanais sur leurs terres. Incroyables, immenses, grandioses, et surtout, magnifiques. Moi qui ne suis pas de leur meute, ma place n’était pas ici. Mais je pense être le bienvenu malgré ma meute, je suis un Diamant, et on un Rubis. Près de l’arbre fleuri, l’herbe abondait avec grâce, là ou les moutons broutaient, et aussi là ou un arbre y poussait. Cet arbre, c’était l’arbre fleuri. Un arbre immense fleuri jusqu’au bout des branches. Posé sur une branche de cet arbre majestueux, un pinson faisait un trou dans l’écorce de ce végétal pour en extraire sa nourriture. De loin je lui souriais, je voyais enfin la nature agir autrement que comme je l’avais vécue. Marchant sur le petit sentier de gravier me menant jusqu’au désert d’herbe, je repensais à mon passé. Celui qui m’a fait souffert, celui que je déteste. Mes parents morts alors qu’ils n’avaient rien demandés, je me dis, que c’est une erreur de la nature, mais bon. Cela m’attriste de repenser à ce drame qui m’a terrorisé pendant plusieurs années, jusqu’à maintenant. Dans mon passé, les choses étaient très mal vécues. Les autres disaient qu’ils me comprenaient, c’était de l’empathie, mais non. Ils ne pouvaient pas se mettre à ma place. Quand j’étais petit, je ne me rendais pas compte de ce qu’il se passait. Les nourrices de ma meute, pour me réconforter me disaient qu’ils étaient partis chasser le gibier dans de très lointaines contrées, mais au bout d’un moment, je ne les croyais plus car cette songe me semblait étrangement absurde. En grandissant, j’avais appris ce drame seul, en murissant. A mon âge, je ne ressens plus ce besoin de tendresse maternelle, mais quand j’étais louveteau, j’en avais drôlement besoin. Et c’est l’une des amies de ma mère, qui s’est fait passé pour ma mère car elle lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Une fois autonome, je fus en âge de trouver mon grade, et choisis alors ce post, de nourricier. Une idée, comme ça. Car j’avais tant besoin de rendre cette affection, mais je n’avais pas eu la chance de la recevoir assez longtemps de ma mère, alors cette affection que je n’ai pas eu, j’ai décidé de le rendre aux petits orphelins, aux petits louveteaux, tout simplement. Sortant de ce souvenir je me sentais vide, léger comme une plume de pinson. En le fixant sur son perchoir, je m’approchais petit à petit, de l’arbre aussi majestueux qu’un pygargue à tête blanche en plein vole.

Sautant dans les herbes folles, les lapins dansaient en regardant derrière eux si leurs petits suivaient la marche. Moi, je décidais de m’asseoir dans l’herbe, en attendant que ça passe. Le vent, lui qui n’était pas présent à ce moment de la journée, était très certainement parti faire un tour chez les miens, les Diamants. Je me sentais bien ici. Dans une prairie d’herbe, dans un désert ou les végétaux étaient absents, sauf cet arbre qui ne semblait pas décidé à venir me parler. Remarquez, enfin vous me direz, un arbre ne parle pas, mais j’ai toujours cru que seuls les druides savaient parler aux végétaux, aux autres espèces, à la nature. C’est vrai que cela doit être chouette de parler à d’autres choses que notre espèce. J’ai jamais essayé, cela a vraiment l’air cool. De parler à un lapin. « Bonjour lapin, comment vas-tu ? » Haha c’est trop cool ! Mais si je le dis aux autres, ils vont croire que je suis bête. Quelle chose absurde, mais bon. J’attendais que le temps passe, sous mon arbre je contemplais, le pinson qui mangeait.ockquote>