Calme. Tout était parfaitement calme. Aucune dispute, aucune voix a l’horizon. Juste le pépiement des oiseaux et le bruit du vent soufflant légèrement. Le lac s’étendait a perte de vue. Pourtant Einjie ne s’en était pas approche. Peut-être de peur de voir des choses qu’elle n’était pas prête à voir.
L’aurore était la, le soleil donnant une teinte orangée a tout ce que ses rayons endormis touchaient. Magnifique levée de soleil.
La rosée fraiche du matin rendait l’herbe au alentour du lac scintillante, comme une couverture recouvrant le sol du plus beau tissu serti de diamants. Des diamants qui s’accrochaient a chaque obstacle, a tout ce qu’ils pouvaient. Commençant par quelques cailloux et allant jusqu’aux rares grains de pollens perdus sur les pétales d’une quelconque fleur, passant par les pattes de la jeune louve.
Des perles d’eau s’étaient accroches à son pelage marron et gris clair, la rendant aussi scintillante que l’herbe. Un léger brouillard s’était levé, la rendant presque invisible aux yeux des petits curieux.
Einjie s’était levé tôt, poussée par l’envie d’une promenade…très matinale. Marchant entre buissons et arbres, utilisant le silence que sa petite taille lui permettait, elle était arrivée au lac et avait décidé d’y faire une pause, s’allongeant a proximité de l’eau. Perdue dans ses pensées, elle avait les yeux dans le vague et son poil soyeux et doux s’était retrouve bouffant légèrement sur les flancs à cause de l’humidité.
Prenant son courage a deux mains, la louve se releva lentement et, les pattes tremblantes, se dirigea vers la surface de l’eau. Au début, tout était normal. Seul son propre reflet se tenait la, que l’eau plissait. Puis, des images se formèrent a cote d’elle. Aux contours floutes. Et seulement après un court instant, l’image devint plus nette. Voila ce qu’elle avait peur de voir. Ce qu’elle redoutait de voir. A cote de son reflet, se tenait sa famille. Toute réunie autour d’elle. Même sachant que c’était faux, que ce n’était qu’un simple reflet, Einjie ne put s’empêcher de tourner la tête autour d’elle. Rien.
Alors, s’éloignant le plus vite possible du bord du lac, elle retourna a sa place et la, se mit à pleurer. Sanglotant dans le brouillard qui commençait à se lever, elle ne sentit pas la présence d’un autre loup.