Désagréable et fière de l'être. [PV Ukimya]

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Les muscles de mes pattes chauffaient doucement, premier signe d'une marche trop importante qui me ramena deux ans et quelques mois en arrière. La nuit où j'avais perdu ma famille. Ah ! J'avais fait beaucoup de chemin depuis; tant de chemin que cette "famille" ne mériterait même plus de me compter parmi ses rangs. Soit. Humant doucement l'air frais et ralentissant l'allure, je l'aperçus enfin. Le rocher que je considérais un peu comme le symbole des Diamants. Je m'approchai de ce dernier avec une allure calculée, mes yeux d'ambres fixés sur les (trop) nombreux oiseaux postés au sommet et dans les détours du caillou immense. S'il y avait d'autres loups, je n'avais rien, absolument rien contre l'idée d'être remarquée. Au contraire, cela faisait partie de mon "plan", pour ainsi dire. Un loup ennemi s'approche avec précautions, un allié – ou un idiot – ne prends aucune mesure de sécurité pour s'avancer. J'avais donc, logiquement, moins de chances d'être perçue en tant qu'ennemie si je m'avançais clairement, ouvertement. Certes, je ne duperais pas tout le monde. Et il y avait l'odeur. Mais j'y allais selon ma propre logique. La mienne. Pas celle de ma meute ou d'un autre. Ma logique.

Épuisée par le chemin, parcouru presque sans pauses depuis les territoires de ma meute jusqu'ici, je me dénichai un coin à demi-exposé pour m'allonger les pattes et laisser mon ventre rencontrer la roche fraîche. Le ciel étant par ces temps nuageux, la température se voulait douce. Un peu froide par moments, mais fallait faire avec. Poussant un soupir d'agacement, j'observai les alentours. Les terres Diamants étaient moins accidentées, dangereuses, que les nôtres. De jolies terres où il fait bon vivre en meute… n'importe quoi. Tout à fait sans originalité, sans intérêt. Tout comme le fait de vivre en meute, d'ailleurs. Enfin. Dans un nouveau souffle irrité, je posai la tête sur mes pattes, mais ne fermai point les yeux. Qui sait ce qui pourrait arriver ? Muscles tendus, je décroisai mes pattes avant pour poser la tête contre la roche elle-même. Cela serait plus pratique pour me redresser, si un inconvénient survenait. Oh, bon sang… La simple idée de rencontrer qui que ce soit me rebutait. Et pourtant, en tant que Traqueuse, c'était un peu – beaucoup – mon devoir. Je commençais presque à regretter le rôle de Gardienne. Presque. Fouler des terres et se moquer des frontières en valait vraiment la chandelle, tout de même.

[HRP: Désolée, ce n'est pas super, je ferai mieux au prochain post. Sorry pour le titre de m.. aussi. x)♥]

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Évasion...:
La nuit avait été longue, un jeune loupiot avait soudain décidé de battre la campagne, et sa mère, prise de panique m'avait suppliée de le ramener... Pour la troisième fois. Quelle tête de mule celui-là ! Il m'agaçait tout autant qu'il m'attendrissait. Tout moi à son âge le saligaud ! J'avais donc accepté, encore.
Le connaissant par cœur, j'avais tranquillement remonté sa piste au petit trot, sachant que ses petites pattes ne le pousseraient jamais plus vite que celui qui se faisait un devoir de le poursuivre, c'est à dire, moi. Je le poursuivit donc jusqu'à la plaine où je le trouvais en train de faire rouler des boules de neiges. Le froid sur ses petites pattes et le vent qui soufflait auraient dû le prévenir de rentrer. Mais l'épuisement gagne parfois les louveteaux avant qu'il ne s'en aperçoivent. Prétextant un jeu, je le poursuivit en le poussant gentiment du museau jusqu'à ce que ce dernier s'étale dans la poudreuse fraîche. Puis, le saisissant par la peau du cou, je le ramenais au triple galop à sa mère, qui le tança immédiatement. Je m'éloignait ensuite en lui lançant un clin d'oeil mi-excuse mi-plaisanterie.

Repos...:
Fatigué d'avoir dû courir après ce petit monstre, je m'accordait un petit extra en guise de récompense -entendez par là un rongeur que j'avalais goulûment- avant de m'accorder un sommeil bien mérité. Rejoignant le fond de la grotte où les petits roupillaient collés les uns aux autres, je m'étendis en travers du chemin pour les protéger des courants d'air froid, et m'endormis presque immédiatement. Cependant, les doux rêves ne furent pas au rendez-vous, et mon sommeil agité de cauchemars fut perturbé par les petites boules de poils qui s'amusaient à glisser sur mon dos massif et tirer ma queue. D'humeur grognonne je ne pus cependant pas les disputer, et attendit que les jeux se calment pour me lever, et je décidais de tenter ma chance ailleurs pour pouvoir dormir un peu plus au calme.

Recherche...:
Je m'étirais tranquillement à l'entée de la grotte, et baillant un grand coup, je m'élançait en direction de la roche déserte. Là bas je serais à l'abri des dérangements, du moins je l'espérais. Une fois arrivé non loin d'un pic surélevé ou les oiseaux ne piaillaient pas trop, je me roulait en boule, et me lançait dans une sieste que j'espérais longue et sans accroc. Je m'éveillais quelques heures plus tard, frais et dispo, d'humeur à rencontrer des loups, ou bien à me lancer dans quelque chasse. Des piaillements me firent lever la tête. En contrebas une louve au pelage noir, strié de reflets bleus -mes yeux me jouaient-ils des tours ?- s'était allongée. Son air tranquille était rassurant, et c'est sans crainte que je m'approchais.

Découverte...:
Le vent tourna soudainement et me porta son odeur. Levant le truffe j'analysais la situation. Elle n'était pas notre meute. Cette odeur musquée, sauvage... J'aurais presque pu la prendre pour une solitaire. Cependant, la très légère trace de souffre planant autour d'elle me souffla la réponse. Une Rubis. Mouarf, et alors ? Certains d'entre eux étaient ouverts, tous n'était pas des tueurs assoiffés de sang. Je continuais mon approche, marchant sans aucune discrétion afin de lui signaler ma présence. Après tout, j'arrivais dans son dos. Je m'assit à une distance respectueuse, et attendant qu'elle tourne une oreille dans ma direction, je m'éclaircis la gorge en toussotant légèrement, un demi sourire aux babines. Ce qui se passa (désolée pour le petit PG, ton oreille m'a semblé être la plus petite chose que je pouvais jouer Razz

)

"Bonjour." Lui dis-je simplement. N'attendant pas de réponse de sa part tant elle semblait être indomptable, je dis ensuite

"Je m'appelle Ukimya et vous ?" Le vouvoiement semblait de mise lorsque que l'on se présentait à une inconnue, très mystérieuse la fameuse inconnue cependant.

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Pas de doutes, j'avais des pensées maudites. Je n'y voyais aucune autre explication ; comme je songeais à ma solitude, à mon l'appréhension de rencontrer qui que ce soit, je percevais des pas, puis un raclement de gorge. Décaler l'oreille, prêter attention au nouveau venu fut un réflexe, un automatisme. Je retroussai imperceptiblement les babines, douchée. L'inconnu me salua. Un mâle. J'eus à peine le temps de me demander ce qu'il voulait ni de soupirer qu'il me livrait son nom et demandait le mien. Certes, il s'était exprimé avec respect et s'était montré direct, mais mon irritation ressurgit en premier, balayant le reste. « Tu ne lâcheras pas le morceau, hein ? » crachai-je, peu amène. Oups. Faux pas. La meute m'en voudrait sans doute ; encore une occasion gâchée de m'approcher d'un membre d'une nouvelle meute. Tout de même, il y avait des façons d'approcher les gens. Des moments, aussi. Et présentement, ce n'était pas le cas. Comme d'habitude.

Dans un soupir, je me redressai et fit volte-face pour observer mon interlocuteur. Tout en promenant mon regard ambré sur son physique pour le graver dans ma mémoire, je humai doucement l'air. La peur ne filtrait pas parmi les fragrances qui encombrèrent mes narines. Tout n'était que vent, que neige, que forêt. Un parfum doux, particulier. Je ne me questionnai que momentanément face à l'appartenance de mon interlocuteur. Si j'en suivais ma logique, il devait être Diamant. Un Diamant sur les terres Diamant. Logique, voilà. Quant à son physique, j'eus l'impression qu'on avait placé mon contraire droit devant moi. Musclé, imposant où j'étais svelte, mâle où j'étais femelle, aux traits posés là où les miens étaient agacés, piqués. Nos pelages eux-mêmes juraient violemment, les couleurs du sien contre mes sombres nuances. La preuve que tout n'était vraiment que blanc ou noir. Que tous étaient pareils. Dépendants, soumis ou dominants, tendres ou agressifs, peureux ou écervelés. Coupant court à mon examen oculaire, je renseignai Ukimya, sans me départir de ma mauvaise humeur. « Je suis Savyna. Et je suis épuisée. » Qu'il en comprenne ce qu'il en comprendrait. J'étais certes venue ici pour me renseigner sur leur meute, pour délier des langues, mais le respect et les manigances hypocrites n'étaient pas les seules façons de faire parler les autres. Dans le pire des cas, je jouerais sur les mots et les sentiments plus tard. Là, je n'avais aucune envie d'avoir de la compagnie. Mais quelque chose me donnait l'impression que je n'en avait pas fini avec lui. Peut-être sa posture, peut-être ses yeux, je ne le savais trop.

Dans un soupir, je me laissai choir en position assise, sans réduire la distance qui me séparait du loup. Attendant impatiemment le tournant que prendrait la situation, je le fixai dans un pur manque de courtoisie. Il voulait peut-être quelque chose ? Dans ce cas là, qu'il demande et qu'il décampe. « Qu'est-ce que tu me veux ? » échappai-je, les mots dépassant une fois de plus ma pensée. Trop tard pour les rattraper, désormais.

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Visiblement, j'irritais la louve. Frustré, je ramenais ma queue gonflée de joie autour de mes pattes tandis que je m'asseyais. J'avais sans doute dû l'interrompre. Qu'avais-je interrompu, je ne le savais pas, mais cela devait-être important au vu du comportement de la dénommée Savyna. Elle aurait pu m'insulter que celà ne m'aurait pas surpris. Cependant, et contre toutes attentes, je ne braquais pas. Un loup normal l'aurait sans doute fait, mais je n'étais pas "normal". J'étais, je suis et je resterai un pacifiste dans l'âme, quoiqu'il m'en coûte. Je lui répondis donc tranquillement ;

"Oui vous avez raison, je ne lâcherai pas le morceau, mais préférez-vous une discussion courtoise, pouvant s'avérer agréable, ou une dispute, pouvant tourner au conflit ouvert, et discréditant totalement nos deux meutes ? J'aurai tendance à préférer la première option. De plus vous êtes sur le territoire des Diamants alors que vous appartenez aux Rubis, je suis en droit en de me poser quelques question n'est-ce pas ? Cependant, j'ai vraiment failli vous prendre pour une solitaire, vous semblez si... Si... Indomptable si je puis dire."

Un immense sourire étirant mes babines, je ne pus m'empêcher de remuer la queue, ravi de rencontrer cette louve bien que cela ne semblait pas être de même pour celle-ci.
Tandis qu'elle me fixait avec insistance, j'en profitais pour la détailler rapidement. Petite, fine, taillée pour la vitesse, les traits durs, mais sa fourrure, et ses yeux... Quel ensemble ! Superbe. Superbe et sauvage, deux mots décrivant parfaitement, Savyna. Il ne me serait pas facile de l'apprivoiser... Je me perdis quelques instant dans la contemplation de cette inconnue, puis pris d'une légère quinte de toux, je détournais le regard. Elle me dit être épuisée, ce que je comprenais au vu de la route qu'elle avait dû effectuer par parvenir jusqu'ici. Une question acide me surprit alors que je commençais à espérer une accalmie de sa part, car elle venait de s'asseoir. Je ne sut pas tout de suite quoi lui répondre.

"Je n'ai aucune intention belliqueuse, et puisque que vous êtes fatiguée, puis je vous proposer d'admirer dans le silence ce paysage ? Je me reposais moi aussi un peu plus haut, je vous ai vue en me réveillant et je souhaitais faire un brin de causette."

Je me tus, en avançant seulement d'un pas, puis je repris ma position assise, toujours plus détendu. Je n'allais quand même pas effaroucher une telle louve. Elle m'intriguait énormément. Et cette façon de me dévisager d'un air bravache... Énormément de questions, et une seule petite réponse. Son prénom.

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Je n'en croyais pas mes oreilles. Ce loup était un véritable moulin à paroles ! Toutefois, ses dires différaient de ceux des autres. J'avais coutume des loups troublés qui décampaient rapidement face à mon ton claquant, de ceux que cela fâchaient, de ceux qui préféraient s'éloigner tout bonnement, sans expression, sans un geste m'indiquant leur état. Ukimya, pour sa part, restait bien planté sur place et rétorquait avec un calme presque insultant. Sa question me surprit. Je m'attendais à tout sauf à ce qu'on m'interroge sur mes préférences, et encore moins à ce qu'on me complimente. Solitaire, indomptable, il s'agissait pour moi de flatteries. Troublée, je perdis de mon acidité et inclinai le regard. Je n'avais jamais fixé mes pattes avec tant d'attention auparavant. Oh, reprends-toi Savyna ! J'eus du mal. Il était bien le premier à me faire ainsi perdre contenance. L'unique loup qui avait fait basculer un tant soit peu ma nature.

En pleine réflexion, j'ouvris la gueule afin de répondre, songeuse ; « Je suppose... qu'il est légitime de vôtre part de vous méfier, en effet. Quant aux disputes et aux bagarres, j'en ai l'habitude. » Ma dernière phrase, lancée en toute honnêteté, sonnait à mes oreilles comme une fatalité. Et pourtant ! J'appréciais ces bagarres, ces joutes verbales devant lesquelles s'inclinaient mes pairs. Je venais à peine de m'asseoir, quand je réalisai que j'avais vouvoyé Ukimya. Respect. Non ! Pourquoi !? Il m'insultait, il insistait, il était présent, ce qui suffirait à n'importe qui pour m'insupporter, me frustrer. J'étais frustrée quelques instants plus tôt. En rogne contre moi-même, je fis claquer rageusement ma queue, à l'instar des félins, et soupirai lourdement.

Mais ce ne fut pas le pire ; une fois assise, ayant poussé ma question peu amène, voilà qu'il me surprenait derechef. Cette fois, je décidai de ne pas m'y laisser prendre... Mais que dire ? Il avait l'air si... tranquille. La question étant ; pouvais-je faire confiance à cet air, à ces mots ? Je m'étais laissée surprendre et c'était peut-être ce qu'il désirait. M'atteindre. Eh bien, pas cette fois. Me tassant sur moi-même, aux prises avec le vent qui s'éveillait, je me raccrochai au début de sa question. « Pas d'intentions belliqueuses, hm ? Tu l'as dit toi-même ; je suis Rubis, tu es Diamant. Cela serait tout à ton honneur de m'attaquer. Chasser un membre d'une meute rivale des terres de la sienne, c'est un grand geste aux yeux de la meute. Quant à le tuer... » Le mot meute émana de moi comme une sale injure. Mais ces loups-là accordaient de l'importance aux leurs, là où je préférais franchement la vie solitaire. Je m'étais redressée tout en parlant, et m'approchai du loup. Les yeux fixés sur sa silhouette bien dessinée, je décrivis un cercle autour de lui en continuant ; « Ils te considéreraient comme un héros, rien de moins. Quand bien même je ne suis qu'un effectif sans importance de mon coté. » Arrivée face au loup, je reculai de quelques pas et me rassis. Mes pattes tremblaient légèrement sous l'effort que m'avait couté mon déplacement ; je n'avais pas eu le temps de me reposer comme il se devait. Une fois de plus, pouvais-je faire confiance à ce Diamant ? La situation commençait franchement à me déplaire ; plus encore que précédemment. Je préférais franchement les fous et les pleurnichards. Les impénétrables m'asticotaient. Calme impénétrable... Tu parles ! N'empêche... j'en restais perplexe.

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Ah tiens ? L'aurais-je troublée ? Savyna fixait à présent ses pattes. Surprenant. Mais dangereux... Je ne voulais pas la braquer, et même si j'arrivais à l'ébranler légèrement, il ne fallait pas que je la décime totalement.Si je tentais de changer son attitude envers moi d'un seul coup, la réponse serait brutale, et je ne parviendrai peut-être jamais à m'en faire une amie, ou du moins, une connaissance agréable. Il me fallait jouer finement.
Elle me dit ensuite être habituée aux conflits. Je comprenais mieux d'où venait son air revêche. Impressionné qu'une louve d'apparence si frêle ait pu tant combattre, je me rappelais cependant à l'ordre. Elle semblait petite et fragile mais ses muscles secs étaient durs comme fer, ses crocs acérés, et sa rapidité évidente devait la transformer en une redoutable adversaire. Puis elle enchaîna sur la gloire que m'apporterait le fait de me débarrasser d'elle. Je me hérissais sans le vouloir, mes babines frémirent, mais je me contint. Elle avait cependant réussi son coup, et m'avait déstabilisé. Je lui répondit sur un ton moins joyeux que celui employé auparavant, presque peiné.

"Je ne tirerai aucune gloire d'un acte qui me répugne, la violence gratuite n'est pas dans ma nature. De plus, ma meute est connue pour sa gentillesse et non pour des actes sanglants. Nous somme cependant excellents lorsqu'il s'agit de nous défendre et de repousser un ennemi lorsque besoin s'en fait sentir. Nous préférons généralement la discussion à la violence, bien que nous ayons aussi nos têtes brulées."

J'avais révélé des informations sur ma meute à une étrangère, mais n'importe quel loup, quelle que soit sa meute connaissait ces détails. Ils faisaient partis de notre réputation. Je n'avais pas fauté, mais ce fut juste. Le fait qu'elle me tourne autour comme un prédateur le fait avec sa proie avait quelque chose de grisant, stressant aussi, mais grisant. L'adrénaline me montait au cerveau. Pour un peu, j'aurai presque pu lui sauter dessus pour jouer, et partir dans une folle course, mais cela ne devait pas être son genre, et je parvins tant bien que mal à me retenir. Je remarquais que ses pattes tremblaient très légèrement, je l'avais donc empêchée de se reposer, d'où l'humeur exécrable. Cependant, son manège l'avait rapprochée de moi, peut-être commençait-elle à me prendre en confiance ? Malgré le risque encouru, je décidais de tenter le tout pour le tout. Elle était franche, à moi d'en faire autant. Quitte ou double...

"Je sais que je vous énerve, et j'en suis désolé, cependant, malgré votre attitude revêche... Je vous trouve un fond sympathique et franc qui me donne envie de vous connaître un peu mieux... La petite joute verbale qui nous oppose est très divertissante. Si je puis dire."

Un tantinet anxieux, j'attendis la réponse en agitait presque nerveusement la queue. Elle ne semblait vraiment pas d'humeur. Avais-je prononcé les paroles de trop ?

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J'aurais dû m'en douter ; ce loup était égal aux autres. Doux comme un Diamant. Sa seule réponse le prouvait ; je m'étais tout simplement égarée dans ma conduite. J'avais mal saisi le sens de ses propos. Reste... qu'il m'avait complimentée. Oh, bon sang ! Allais-je retourner sans cesse les intentions d'Ukimya dans ma tête ? Cela ne me servirait strictement à rien, sinon de m'épuiser mentalement à peu près autant que je l'étais physiquement. Je n'avais pas le temps de faire joujou avec les phrases et les allusions d'un Diamant. Tout de même, ses propos résonnaient dans mon esprit, certains mots m'agrippant, comme précédemment. Violence gratuite ? En quoi s'agissait-il de violence gratuite ? « Je ne pige pas en quoi il s'agit de "violence gratuite". Un ennemi pénètre sur ta terre, en tant que loup, cela devrait être ton devoir de le repousser, non ? C'est tout à fait naturel, il me semble. » Pourquoi me bornais-je autant ? Il ne me suffit que d'un regard en direction d'Ukimya pour comprendre. Son physique conçu pour l'offense, la défense et non la fuite... n'étaient en rien responsable de mon état. Non, il provenait plutôt de ses yeux et de ses intonations, calmes et polies. Voire un peu plus tirées par moments. Mais jamais prétentieuses. Et c'était justement pour cela que je désirais, dans un élan de folie, le voir réagir négativement. J'aurais aimé qu'il retrousse les babines et grogne, qu'il mugisse sauvagement, qu'il me chasse de leurs terres. Cela... Cela aurait été normal pour moi.

Les yeux toujours fixés sur mon interlocuteur, je laissai tomber un honnête « Il est cependant vrai que je préfèrerais éviter le combat. » Pour l'instant, du moins. Que saurais-je faire, armée de muscles tremblants et d'un souffle trop laborieux pour me mouver comme il se doit ? Je réalisai soudainement la chance que j'avais d'être tombée sur un loup tel qu'Ukimya. Et en bonne idiote, je m'acharnais, l’incitant presque à m'attaquer. Est-ce que le retour à la normalité en valait vraiment la peine ? Ne pouvais-je donc pas m'adapter à une situation moins... brutale et inconfortable, pour une fois ? J'en étais là, à m'interroger sous la brise et les tressaillements, lorsque une fois de plus, Ukimya me surprit. Un fond sympathique, moi !? Divertissante ? Il se moquait carrément de moi, là ! Je laissai tomber un grondement irrité, découvrant momentanément les dents. Je me ravisai pourtant bien vite, mais ne pus empêcher le venin d'accaparer ma voix ; « Sympathique, moi ? Tu devrais sortir plus souvent. Ta meute n'est-elle pas constituée de loups sympathiques, justement ? C'est eux que tu devrais apprendre à connaître... » Je ricanai, sarcastique. De toute façon, il n'y avait que peu de chances que l'on se croise à nouveau lorsque serait venu le temps de nous séparer. Qui plus est, je ne pouvais voir ce que j'avais de si... sympathique. Franche, d'accord. De toute façon, j'étais trop "grande gueule" pour garder mes pensées pour moi, la plupart du temps. Mais sympathique ? La petite louve curieuse et joviale en moi était morte avec mes parents. La grande Traqueuse, solitaire dans l'âme, l'avait remplacée par la suite. L'une et l'autre ne pouvaient coexister. Pourtant, elles étaient d'accord sur un truc. La conversation se voulait des plus intéressantes, plus riches encore que celles que j'avais connue auprès de ma meute.

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Savyna semblait absorbée dans ses pensées. J'observais donc un silence respectueux, me triturant les méninges pour constituer des phrases dignes de ce nom, et pour ne surtout pas m'en faire une ennemie. Elle m'intriguait tellement, j'avais déjà rencontré des Rubis, mais elle semblait différente. Avait-elle passé toute sa vie dans cette meute ? Tout semblait l'indiquer, mais quelque chose dans son attitude me soufflait le contraire. Trop méfiante, même pour un rubis. C'était sans doute ça. A moins que je ne me trompe. Je n'arrivais pas à savoir, cela me perturbait. Sa question me surprit encore un peu plus d'avantage.

"Eh bien... Vous ne sembliez pas belliqueuse, et puis, certes, vous faites partie du clan ennemi. Mais tant que vous n'enfreignez pas les lois, je ne vois pas l'intérêt de vous chasser. Jusqu'à présent, pour ce que j'ai pu voir, vous vous êtes contentée d'admirer le paysage, vous n'avez pas chassé sans l'accord de ma meute, ni molesté un de nos membre. Cela me suffit pour vous laisser libre de vos choix et de vos actions."

Je ne savais pas trop quoi dire d'autre, sa question m'avait douché.

"Pour ce qui est de la violence gratuite... Je ne me voyais pas vous sauter dessus comme un hystérique pour vous chasser, je.. Je ne sais pas vraiment quoi te répondre en fait." Lui répondis-je en toute bonne foi. J'étais passé au tutoiement sans même m'en apercevoir.

Lorsqu'elle admit préférer éviter le combat, je faillis en perdre l'équilibre. Son ricanement sarcastique me fit l'effet d'une douche froide, et me fit brutalement comprendre que je m'étais mal exprimé. J'allais de surprise en surprise avec cette dénommée Savyna.

"Eh bien... Je dois avouer m'être mal exprimé. Il est vrai que tu n'es pas sympathique au sens premier du terme. C'est plutôt cette discussion qui s'avère être agréable, bien que riche en surprise. Et c'est ta franchise que j'apprécie." Je réalisais soudainement être passé au tutoiement, et la gêne fit son apparition, je m'étranglais presque de honte. "Je m'excuse, je vous ai tutoyée sans même vous demander la permission. Puis-je donc vous tutoyer ?"

Un piaillement aigu dans mon dos me fit presque sursauter, et me fis prendre conscience du temps qui passait. Le soleil haut dans le ciel au début de notre discussion, commençait sa lente descente, les journées étaient courtes en cette période de l'année. La louve noire ne pourrait jamais rentrer sur son territoire avant la nuit, et la fatigue qui transpirait de sa personne me fit me sermonner mentalement.

"Tout absorbé dans notre échange, je n'avais pas remarqué que le soleil se préparait à disparaître pour la nuit. Puis-je au moins vous conduire à une petite grotte ou vous pourriez vous reposer ? Au vu de votre fatigue, un retour jusqu'à votre territoire serait déconseillé. Si vous vous en sentez la force, puis-je vous proposer une petite chasse au piaf ? Histoire de sustenter quelque peu avant de terminer la petite ascension jusqu'au refuge..."

J'espérais que sa réponse serait positive, une partie de chasse avec une louve aussi agile et rapide, taillée pour la chasse aux oiseaux devait être une véritable partie de plaisir, et un ravissement pour les yeux.

[HRP :haon désolée j'étais en panne d'inspi, d'où la chasse au piaf x) tu me pardonnes ? x)]

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Rien à faire, il ne m'attaquerait pas. J'avais devant moi un loup tout aussi obstiné que je l'étais moi-même, mais qui s'exprimait d'une toute autre façon. Étions-nous, au final, si différents l'un de l'autre ? Rubis contre Diamant, mâle contre femelle... Sauvagerie contre douceur. Mais un point nous rassemblait ; l'honnêteté. J'étais franche, lui de même. Je n'avais jamais tant conversé avec quelqu'un. Une première, en quelque sorte. « Il n'y a rien à dire, alors. » affirmai-je lorsqu'il m'admit être à court de mots. Cela me suffisait qu'il l'admette, flattant mon orgueil dans le bon sens du poil. Je l'avais déstabilisé... Du moins, l'espace d'un instant ; la minute d'après, il s'excusait et me tutoyait... « Ça va. » Mais cela allait-il vraiment ? Mis à part les loups de rang supérieur et les impolis, les seuls loups m'ayant jamais tutoyée étaient mes parents... et mon frère. Comme tout les mots émanant d'Ukimya, le tutoiement sonnait différemment à mon oreille. Plus respectueux. Plus... sécurisant. J'avais presque honte de l'admettre, incluant à moi-même.

Je me redressai, réfléchissant. Fatigue ou pas, je devais me dégourdir les pattes. Cela m'aidait à clarifier mes pensées. Bah, à quoi cela m'avancerait de refuser ? Accepter ou refuser le tutoiement ne me mènerait probablement nulle part. Sauf peut-être un peu plus près de mon interlocuteur. Ce qui, au demeurant, faisait partie de ma tâche. « Tant que tu veux. Après tout, je ne me suis pas gênée pour faire de même. » J'inclinai légèrement la tête en guise d'excuse et d'acceptation, momentanément immobile. Puis, je repris mes allées et venues, me réchauffant tant bien que mal. Bientôt, Ukimya me fit constater l'installation du crépuscule. Sa proposition tomba à pic ; elle me permettrait de casser la croûte, de me réchauffer et de faire passer ma précédente irritation sur quelque chose. L'idée de chasser en équipe, chose que je n'avais pas faite depuis des lunes, m'intéressait vivement. Je me surpris à remuer joyeusement la queue tout en faisant quelques pas. Me suivait-il ? Je jetai un regard derrière et fis demi-tour pour décrire un nouveau cercle autour du loup, cette fois enthousiasmée. « Alors, tu bouges ? » Bien que ma voix sonna un peu moqueuse, je n'entendais pas ces paroles de façon péjorative. Plus comme de la complicité, à ma manière. Je me rangeai sur le coté, un peu en retrait, afin de laisser le Diamant ouvrir la marche. Ma queue n'avait toujours pas cessé de remuer. Je me comportais étrangement, inégale à moi-même. Tant pis. Ce n'était pas un crime de s'amuser de temps à autres. Quant au reste, je redeviendrais moi-même bien assez vite. Je n'avais d'autres options que de lui faire confiance de toute façon. Quitte à ravaler mon orgueil et ma méfiance, mieux valait le faire agréablement.

Invité

[HRP : haoon excuse moiiii Savy ♥ j'ai eu internet coupé pendant plusieurs jours dans mon patelin c'était l'horreur >< en plus je te fais une réponse abrégée paske mon ordi à planté quand j'ai voulu envoyer la réponse U.U /se pends/]

Lorsque je me répandais en excuse sur on manque total de politesse, Savyna me... Rassura ? Cela y ressemblait fort. Elle même semblait surprise. Je fis comme si rien ne s'était passé, comme si j'avais compris sa réponse au premier degré. Toujours rester prudent, ne pas la braquer, ne pas se la mettre à dos. Mais lorsqu'elle inclina la tête, je ne pu retenir ma stupéfaction. Bien qu'essayant tant bien que mal de me dissimuler, les yeux qui me sortaient des orbites me trahissaient allègrement. Je remuais la queue, content que tout se passe bien, et, alors qu'elle se levait presque... Joyeusement...? Pour aller chasser, j'hésitais à la suivre. Son début de cercle joueur, me propulsa sur ses traces, et quand elle me laissa prendre la tête, je lui indiquait la direction des nids dissimulés plus haut.

"Les nids là haut, contiennent les plus gros oiseaux, et les parents sont très certainement les plus agressifs. Ayant que tu ne semblais pas aimer la facilité, je me suis dit qu'ils pouvaient représenter un bon challenge. Si la chasse des parents nous fatigue, nous pouvons fort bien voler les petits et remonter en vitesse se mettre à l'abri. Leur chair est juteuse, ils ne volent pas très bien, il y aura donc du gras à se mettre sous la dent." lui dis-je doucement.

Je voulu m'avancer, mais la galanterie et ma piètre attitude à la chasse dites "rapide", me firent céder le passage à Savyna.

» Ukimya : la somme des talents dépasse leur simple addition... [en cours : 1OO%]

Désagréable et fière de l'être. [PV Ukimya]

Désagréable et fière de l'être. [PV Ukimya]

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