R.E.A.V.E.N.

La neige commençait déjà à tomber par endroit sur les terres de Wolf Temporal, l'hiver n'était déjà plus très loin. Reaven, leva la tête et regarda la cime des arbres dénudés de leurs feuilles et le ciel gris que le Soleil semblait avoir quitté. La forêt était calme, aucun bruit ne venait perturber le silence : les oiseaux avaient déjà arrêté de chanter depuis longtemps. Ses narines se dilatèrent, l’air froid entra dans ses poumons, apportant avec lui une légère odeur de sapin. Il ferma les yeux, appréciant au maximum cet instant presque magique, puis les rouvrit au son du croassement sinistre d’un corbeau qui passait au-dessus de lui. Il sourit à peine. C’était une belle journée.

Le Druide s’enfonça plus profondément dans la Forêt, soucieux. Il redoutait ce qui pourrait se passer dans un futur proche avec cette nouvelle meute, les Opales. Aucun équilibre ne pourrait se faire avec deux meutes dirigées par un Alpha sanguinaire vivant sur les mêmes terres. La guerre était proche, il le sentait, même si quelques Opales essayaient encore de repousser son échéance.

Le loup noir et blanc s’arrêta, il était presque arrivé dans la partie la plus obscure de la Forêt et ne comptait pas s’y risquer par ce temps. Il se retourna : il n’y avait que des arbres à perte de vue, il était donc déjà fort enfoncé dans la forêt. Le Druide repartit de marche lente, replongeant dans ses réflexions. Sentant la température diminuer, il accéléra le pas. Le vent se fit plus fort, il dût plisser les yeux pour y voir encore quelque chose.

Non, il ne pouvait pas y avoir une tempête, pas si tôt …

Reaven se mit à trotter vite, plusieurs volatiles s’affolaient au-dessus de sa tête. Il devait repartir d’ici aussi vite qu’il le pouvait. Mais avancer devenait de plus en plus pénible à force que le vent s’opposait à sa progression, il dût se résoudre à avancer avec un autre angle, pour ne plus recevoir le vent de face.

Mais cela ne dura pas bien longtemps, le vent commença déjà à faiblir. Le silence reprit ses droits. Épuisé, Reaven décida de faire une pause avant de reprendre sa marche. Il s’assit au pied d’un châtaignier sans feuilles, ne se doutant pas que quelqu’un allait passer par là également.