Caractère

Azarah n'est pas du genre à baisser facilement les pattes. Lorsqu'elle a quelque chose incrusté dans sa tête, impossible de le lui rettirer; rien ne pourra l'arrêter. Elle est pourtant un tantinet naïve et niaise, même si elle persiste à le nier. Elle n'est pas coléreuse et ne s'énerve pas sur un coup de tête; elle garde son sang froid, même dans les situations les plus intrigantes. Mais cela ne l'empêche pas de savoir se battre et se défendre en cas de besoin. Très discrète et de nature plutôt utopiste, Azarah fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider son clan et instaurer la paix dans le coeur de ceux qui l'entour.

Physique

À première vue, on pourrait croire qu'Azarah est une louve comme les autres, qui se fond sans problème parmi les différentes femelles au pelage blanc de son clan. Rien ne la distingue vraiment des autres; même silhouette, quoiqu'un peu plus petite, même oreilles dressées à l'affut d'un petit bruit, mêmes pattes prêtent à bondir sur une proie surgissant de nulle part. Pourtant, si l'on se rapproche un peu, on peut distinguer plus facilement son museau fin et long, séduisant, mais pourtant identique à tous les autres. On s'aperçoit également que sa fourrure éclatante ne porte aucune tâche qui puisse faillir à la blancheur immaculée de sa robe. Mais plus on se rapproche, plus on est emporté par ces deux pupilles or envoutantes. Un regard pénétrant qui s'ensuit nous donne l'impression de lire une histoire à travers ces yeux. C'est alors que l'on a saisi ce qui est vraiment unique chez Azarah. Pas cette anatomie semblable aux autres louves, pas ce pelage neige sans ombre, pas cette couleur d'yeux si spectaculaire. Non. Ce qui est vraiment unique chez elle, c'est ce regard si expressif, ce regard rempli de vie, d'émotions. Ce regard qui nous parle à tous.

Histoire

Tout allait bien, en cette belle journée d'automne. Azarah, vagabondant parmi ses frères et soeurs, n'avait que pour but ce jour-là d'attraper toutes les multiples feuilles orangées qui virevoltaient au gré du vent. Ses parents les regardaient s'amuser, souriants et compréhensifs. Les adultes conversaient gaiement pendant que les louveteaux s'arrachaient les feuilles des pattes en couinant joyeusement. Les oiseaux gazouillaient, procurant à cet atmosphère encore plus de vie, plus de joie. Azarah, arrivée à faire un tas d'au maximum une vingtaine de feuille, appela son père en le lui désignant, fière. Puis, elle grimpa dessus, à la manière de son paternel sur une bête vaincue. Mais elle s'affala dans cet amoncellement, car la verdure brunie n'avait pas la même consistance qu'une proie; elle était beaucoup plus molle. Elle se releva le plus vite qu'elle pu, maladroite, son pelage crème tâché de foncé. Sa mère, en bonne porteuse qu'elle était, vint à côté d'elle et la nettoya, sous le regard amusé de la galerie. Une branche craqua. Tous se retournèrent pour regarder dans la direction du bruit. Le chef de famille plissa les yeux et fronça le museau; quelque chose d'anormal s'était produit, ou allait se produire. Azarah, elle, était un peu perdue. Pourquoi ce silence si soudain ? Elle regarda en haut des branches des arbres, où des volatiles étaient auparavant.
« Pourquoi les oiseaux ne chantent plus ? »
Son père renifla l'air et agrandi les yeux sous l'effet de la stupeur. Mais on pouvait percevoir une once de peur dans son regard, ce qui mit toute la famille en alerte. Il connaissait cette odeur, il connaissait celui qui se cachait. Puis soudain, une ombre sauta sur lui, tous crocs et toutes griffes dehors. Pris par surprise, il n'arrivait pas à se débattre comme il le fallait. Sa mère, avec qui elle était restée après sa toilette, la poussa avec force dans les buis, où elle perdit connaissance en butant contre un tronc d'arbre. Ses frères et soeurs n'eurent pas la même chance; d'autres sbires de cet inconnu rageux vinrent les décimer. Des hurlements retentirent, du sang coula. Mais des larmes, aucune. Les assaillants n'avaient pas le moindre remord. Ils s'en allèrent donc, avec pour seule trace de leur passage, ce carnage effroyable.

À son réveil, Azarah avait la sensation que quelque chose avait changé. Elle secoua la tête et grimaça légèrement. Sa boîte crânienne la faisait souffrir; sa mère l'avait projetée avec une force herculéenne. Le déclic. Elle se souvint de ce qui s'était passé. Un loup avait surgit de la végétation et avait bondit sur son père, rapide tel la foudre. Il l'avait agressé, blessé sérieusement, puis le trou noir. Que s'était-il passé, ensuite ? Qu'était-il arrivé à son père, sa mère, ses frères, ses soeurs ? D'un pas tremblant, elle avança et passa à travers le buis qui était devant elle, ce même buis qu'elle avait traversé quelques temps plus tôt avec l'aide de sa mère. Elle ferma les paupières quelques temps. *Pitié, faîtes qu'ils soient encore en vie, pitié, faîtes qu'ils soient encore en vie, pitié...* Lorsqu'elle les rouvrit, les larmes lui montèrent instantanément au yeux, et elle dut lutter pour continuer à respirer. Elle recula, prise d'effroi.
« Non... Non... Non... Non ! »
Azarah s'enfuit, laissant derrière elle sa famille décimée. Elle partit, avec pour seule trace de son passage, ces quelques perles qui s'étaient échouées sur le sol, au côté des corps sans vies de ses proches.